« (…) Et il a vite fondu,
le patrimoine… C’est très désagréable de devenir pauvre, de descendre tout doucement
vers la gêne. Très. (…) Je suis pas un intellectuel, tu sais. Chez moi, tout
est affectif. »
C’est l’histoire de Christian Legagneur (Philippe Noiret), présentateur-vedette de télévision, qui invite dans sa luxueuse demeure le journaliste Roland Wolf (Robin Renucci), dont l’ambition est d'écrire sa biographie. Parmi les quelques personnes présentes, outre les domestiques et amis de Legagneur, Wolf remarque sa filleule Catherine (Anne Brochet), atteinte d’un mal étrange, et en tombe amoureux. Mais Legagneur la couve à l’excès. On se rend compte que l’écriture de la biographie de Legagneur n’est pour Wolf qu’un prétexte et qu’il enquête en réalité sur la mystérieuse disparition d’une jeune femme, Madeleine, qui était l’amie de Catherine.
Je n’aurais pas parié un kopeck sur ce Masques, la surprise n’en est que plus agréable. J’ai bien aimé, en grande partie grâce à Noiret. Qui fait du Noiret mais qui le fait bien, débonnaire (non, pas Sandrine…), toujours à la limite du cabotinage. Il campe un de ces animateurs vedettes d’émissions télé populaires, on pense en particulier à Jacques Martin et son Ecole des fans. Sauf qu’ici les candidats ne sont pas des enfants en bas âge mais au contraire des personnes âgées, à qui on fait gagner des voyages. L’occasion pour Chabrol d’égratigner (gentiment) ce monde hypocrite qui annonçait déjà largement la « télé-poubelle », dont l’un des précurseurs vient tout juste de nous quitter (R.I.P. Thierry). Aucune longueur, une ambiance vaguement « hitchcockienne », une intrigue intéressante sur les turpitudes de cet animateur faux-jeton et un bon casting (citons aussi l'irradiante Bernadette Lafont. Comme Noiret, ces genres de comédiens sont si naturels qu’ils ne jouent pas, ils sont), il n’en faut finalement pas plus pour faire un bon film, que l'on suit avec plaisir.
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