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mardi 26 août 2025

Le hussard sur le toit (1995), de Jean-Paul Rappeneau

 

C’est l’histoire de la marquise Juliette Bidoche et du colonel Oliver Martinet qui jouent à « fuis-moi, j’te suis » en 1832 dans le Sud-Est de la France, ravagé par une épidémie de choléra. Lui veut regagner son Italie natale et elle son château à Gap mais ils ne se quitteront plus. Ou pas longtemps…

Auréolé du succès de Cyrano de Bergerac, Jean-Paul Rappeneau remet le couvert dans le genre « film à grand spectacle » avec cette adaptation du roman de Giono, tournée essentiellement dans ma région PACA et qui deviendra alors le film le plus cher du cinéma français. « Juju » n’apparait qu’au bout de quarante minutes (le film fait deux bonnes heures). Gros casting (Arditi, Yanne, Cluzet, l’alors à ses débuts Isabelle Carré et la Deschiens Yolande Moreau), y’a même « Gégé » (Depardieu) qui vient évidemment nous faire un p’tit coucou (cinq minutes à l’écran mais à l’arrivée, ça fait quand même un chèque). Devant l’assez faible enjeu du long-métrage, on joue alors à se lancer des devinettes. A quel moment tel ou tel acteur déboulera pour son quart d’heure de tour de piste et dans quel rôle ? Et Juliette, quand va-t-elle se mettre à oualpé ? Heureusement, le scénar a tout prévu : le choléra se guérit en frictionnant fortement le corps du malade avec de l’alcool. Alors le bel Olivier frotte, frotte le corps d’albâtre de la belle Juliette, qui revient « miraculeusement » à la vie. Vous ne verrez que la poitrine et quelques poils de la touffe, c’est déjà pas mal… A ajouter donc à la série « mon corps est un self-service » du cinoche hexagonal (Juliette avait déjà donné dans le Rendez-vous de Téchiné)…

lundi 25 août 2025

Le dernier métro (1980), de François Truffaut

 

« Tu es belle. Si belle que te regarder est une souffrance. »

C’est l’histoire de la troupe du théâtre Montmartre, sous la France occupée de 1942. Marion Steiner (Catherine Deneuve) en assure la direction depuis l’exil en Amérique de son mari juif allemand Lucas (Heinz Bennent) et Jean-Loup Cottins (Jean Poiret) met en scène la pièce norvégienne La Disparue, jouée notamment par un jeune acteur prometteur récemment engagé, Bernard Granger (Gérard Depardieu).

Fun fact : Le dernier métro (que la population s’empressait de prendre pour rentrer avant minuit, heure du couvre-feu) débute par un travelling où l’on voit Depardieu (ab)user de sa « liberté d’importuner » et se livrer au harcèlement de rue sur Andréa Ferréol, qui repousse ses avances avec humour. Je ne sais pas s’il était déjà comme ça à l’époque mais il n’a pas trop dû se forcer… A ce moment-là dans le film, il ignorait que Ferréol était la décoratrice de la pièce dans laquelle il allait se faire engager. Bon, sinon, encore un énième film ayant pour thème ou (ici) toile de fond l’Occupation allemande lors de la WWII. Mais il s’agit avant tout d’une histoire d’amour (entre Deneuve et Depardieu, of course) et d’un hommage au théâtre, l’une des rares distractions, avec le cinéma, de la population à l’époque. Co-recordman du nombre de Césars avec Cyrano de Bergerac (dix statuettes remportées sur douze nominations), dont les cinq principaux (meilleurs film, scénario, réalisateur, acteur et actrice, comme le Amour d’Haneke trente-deux ans plus tard), avec son duo vedette Deneuve / Depardieu et Truffaut et son équipe à la réalisation, Le dernier métro ne pouvait décemment être une « couille » et effectivement, il est très loin d’en être une. Les décors extérieurs sont toutefois un peu « cheap ». Chef d’œuvre, quand même pas (terme galvaudé, de toute manière) mais bon film (à minima), assurément. Et tant pis si Truffaut a fini par faire ce contre quoi il s’inscrivait à ses débuts (les films « académiques »)...

mercredi 20 août 2025

La femme d’à côté (1981), de François Truffaut

 

« Tu vois, Bernard, ça m’a beaucoup plu mais ça ne se reproduira pas. »

C’est l’histoire de Bernard (Gérard Depardieu), marié à Arlette (Michèle Baumgartner) et père d’un petit garçon. Ils vivent dans un petit village proche de Grenoble lorsqu’un jour, ils voient arriver en face de chez eux un couple, Philippe (Henri Garcin) et Mathilde (Fanny Ardant). Il se trouve que Bernard et Mathilde se connaissent déjà et ont vécu, sept ans auparavant, une tumultueuse histoire d’amour.

Mon premier Truffaut (ouh, la honte, oui, j’avoue…) ? Hum, non, quand même pas (ouf !)… Je me souviens avoir vu, il y a longtemps, La mariée était en noir, L’homme qui aimait les femmes et, mon père étant fan de Jean-Pierre Léaud, probablement un ou deux parmi Les quatre cents coups, Baisers volés et Domicile conjugal. Bon, cette Femme d’à côté est très bien, rien à dire. Avant-dernier film du célèbre cinéaste arrivant juste après le « raz-de-marée » du Dernier métro, il traite d’une passion amoureuse destructrice entre deux êtres incarnés par un couple star du cinéma français : Gérard Depardieu et Fanny Ardant. Ah, Fanny, quelle belle femme (craquante en tenue de joueuse de tennis) ! Et une femme « qui en a ». Léger bémol : un jeu (ou une diction) un peu maniéré (elle est visiblement pareille en interview). Là, lors de la rencontre entre les deux couples, elle descend des escaliers (plan sur ses jambes), Depardieu est de dos, il se retourne et pof, plan sur le visage de Fanny, radieuse et irradiante. Classique. Ils tromperont leur mari et femme respectifs pour revivre leur passion pourtant sans issue (enfin si, mais dramatique : « Ni avec toi, ni sans toi ») et ne pourront pas garder leur secret très longtemps. Le film va à l’essentiel, sans longueurs, avec une Fanny Ardant sombrant peu à peu dans la dépression et la folie et un Depardieu fragile et vulnérable. Une réussite.

samedi 2 août 2025

Etreintes brisées (2009), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de Mateo Blanco (Lluís Homar), ancien réalisateur devenu aveugle il y a quatorze ans et désormais scénariste sous pseudonyme pour d’autres. Il est aidé dans sa vie quotidienne par Judith (Blanca Portillo), qui était son assistante et par Diego (Tamar Novas), le fils de celle-ci. Suite à une overdose accidentelle dans la boite de nuit où il officie en tant que DJ, Diego est hospitalisé. Judith étant en déplacement à ce moment-là, Mateo, malgré son handicap, se rend à son chevet et en profite pour lui raconter son histoire, notamment sa relation passionnée avec Magdalena, dite « Lena » (Penélope Cruz), qui fût l’actrice principale de Filles et Valises, son dernier film avant l’accident lui ayant fait perdre définitivement la vue et l’amour de sa vie.

Pour ce qui sera probablement le dernier Almodóvar chroniqué sur ces pages, je conclus sur une bonne note. C’est vrai qu’il est bon, ce con. Enfin, pourquoi « ce con », d’ailleurs ? Un type qui met un titre de Can (Vitamin C), le meilleur groupe de l’histoire (du moins de ses débuts jusqu’au départ de son second chanteur, le japonais Damo Suzuki), dans sa B.O ne peut pas être foncièrement mauvais (à part peut-être le paranoïaque et manipulateur Alain Soral, également très fan du groupe. C’est qu’il a toujours eu un faible pour les Allemands, « Soso »…). Mais je digresse. Donc oui, notre cinéaste ibérique sait nous torcher des scénarios alambiqués, passant avec virtuosité d’une époque (années 90 et 2000) ou d’un genre (comédie, mélodrame, thriller) à l’autre, avec toute une galerie de personnages. Un cinéaste à succès et son assistante, une secrétaire rêvant de devenir actrice maquée avec un richissime homme d’affaires qui deviendra le producteur de son premier film, réalisé par ledit cinéaste… Ces Etreintes brisées mêlent donc triangle amoureux (le réalisateur, l’actrice, le producteur), mise en abyme, passion, vengeance, trahison et remords. Difficile de ne pas voir dans le couple formé par le réalisateur Harry Caine / Mateo Blanco et son actrice Lena une transposition de celui d’Almodóvar et Cruz. Le « film dans le film » Filles et Valises est d’ailleurs un décalque parfaitement identifiable de Femmes au bord de la crise de nerfs (le Gaspacho bourré de somnifères, le lit brûlé, la valise de cocaïne…). Intérieurs toujours très soignés et beaux plans extérieurs de Lanzarote (îles Canaries). Il manque toutefois une pointe d’émotion et de folie pour effleurer le sans-faute.

lundi 21 juillet 2025

Hôtel des Amériques (1981), d’André Téchiné

 

« J’aimerais qu’on s’perde et que personne ne nous r’trouve… »

C’est l’histoire d’Hélène (Catherine Deneuve), anesthésiste, qui, un soir, fatiguée au volant, renverse accidentellement Gilles (Patrick Dewaere) dans une rue de Biarritz. A l’occasion de cette rencontre, Gilles va très vite être séduit par le charme fou d’Hélène et être troublé par son comportement. Celle-ci cache en effet un profond traumatisme suite à une précédente histoire d’amour.

Allez, on commence un petit cycle Téchiné, sans forcément... s’échiner (hi hi). Alors dans les séries « ça n’arrive jamais dans la vie mais au cinoche, oui » (le mec qui s’accroche à la nana qui l’a renversé) et « suis-moi j’te fuis, fuis-moi j’te suis », ce film se pose un peu là. On passe de l’appartement à l’hôtel, de la gare au café-restaurant, de l’hôpital à la maison de campagne. Et comme souvent, on ne comprend clairement qu’à peu près deux tiers des dialogues. Du coup, ça devient emmerdant à partir d’environ soixante-dix minutes et il en reste encore vingt derrière. Mais y’a Cathy et Patrick, même s’ils récitaient l’annuaire, ce serait immanquable. Et Biarritz qui, à l’instar de Toulon ou Nice, offre une remarquable constance de ville de droite (et on comprend pourquoi : putain de vue sur la plage et la mer, pour les bâtiments attenants… Le prix du mètre carré, ça doit « douiller »).

dimanche 29 juin 2025

Sailor & Lula (1990), de David Lynch

 

C’est l’histoire de… Sailor (Nicolas Cage) et Lula (Laura Dern. Non, pas le président du Brésil, hein, grosses taches…) qui s’aiment à la folie. Mais cette union contrarie Marietta (Diane Ladd), la mère de Lula. Sailor sera condamné à deux ans de prison pour avoir tué son agresseur, embauché par Marietta. A sa sortie, Lula vient le chercher et ils prennent la route pour la Californie. Marietta demande à ses deux amants, un détective privé et un gangster, de se lancer à leur poursuite et d’éliminer Sailor.

Bon ben, Lynch c’est comme Le silence de agneaux ou Kubrick (à part Shining, son plus « facile »), j’ai décidément du mal à percevoir le « génie ». J’avais rien pigé à Mulholland Drive et Blue Velvet m’était sympathique (quelques scènes de suspense à l’appartement et Isabella Rossellini à oilpé), sans plus. Rien à reprocher sur la forme, c’est sur le « fond » (les histoires) que ça coince. Cela débutait fort mal avec une scène très violente où Cage écrase littéralement l’arrière du crâne de son agresseur à grands coups contre le sol. Il y aura une autre scène sanglante vers la fin mais moins réaliste, limite quasi-comique (un coup de fusil qui arrache la tête de Willem Dafoe). On s’attend à un « road movie » avec notre couple d’amoureux pourchassé par les sbires lancés à leurs trousses par la marâtre de Dern mais pas du tout, on bifurque vers un holp-up qui tourne mal, initié par Willem Dafoe et dans lequel s’est laissé embarquer Cage. Surtout, je n’ai ressenti aucune empathie pour ce couple de jouisseurs superficiels qui passent leur temps à baiser et à pogoter dans des concerts de hard-rock. Sans oublier le gimmick « cucul » du Love Me d'Elvis Presley chanté par Cage. Bref, une déception, surtout pour une Palme d’Or à Cannes...

jeudi 26 juin 2025

Attache-moi ! (1990), de Pedro Almodóvar

 

« Les Allemands ont su penser à leur vieillesse dès l’âge de 18 ans. Alors que les Espagnols, les Espagnols… Les Espagnols, eux, ne pensent à leur retraite que lorsqu’ils y sont… C’est-à-dire… trop tard. » (publicité pour un compte épargne retraite)

C’est l’histoire de Ricky (Antonio Banderas), un orphelin qui sort d’un hôpital psychiatrique avec le fol espoir de se réinsérer et de mener une vie « normale » avec travail, femme et enfants. Il se souvient avoir eu une aventure d’un soir avec Marina (Victoria Abril), une ancienne actrice porno reconvertie dans le cinéma d’horreur de série B. Il va alors retrouver sa trace et la séquestrer chez elle jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse de lui.

Après le succès de Femmes au bord de la crise de nerfs sorti deux ans plus tôt, « l’enfant terrible » du cinéma espagnol bénéficie pour ce nouveau projet d’un budget confortable. Pour incarner cette histoire d’amour entre deux marginaux, il fait appel à un duo d’acteurs dont l’alchimie sera fusionnelle : son complice récurrent Antonio Banderas et, pour la première fois dans un grand rôle, Victoria Abril, qui deviendra son égérie l’espace de trois films (Talons aiguilles et Kika suivront peu après). Les deux sont parfaits dans leur rôle (oui, Victoria est… bonne, dans les deux sens du terme). Bon, y’a encore une longue scène de cul (et une autre, onaniste, de Victoria dans sa baignoire), dont l’acteur et réalisateur gréco-américain Elia Kazan dira qu’elle était la plus convaincante qu’il ait vu dans sa vie et qui vaudra au film un inédit « interdit aux moins de 17 ans » dans la très prude (et hypocrite) Amérique. Mais elle se justifie, dans la mesure où elle célèbre la « victoire » de Banderas face à une Abril atteinte de ce qu’on appelle le « syndrome de Stockholm » (empathie voire affection ressentie par la victime pour son agresseur). Une histoire d’amour ma foi fort originale, servie par deux interprètes attachants, dont le plus vulnérable n’est finalement pas forcément celui qu’on croit.

jeudi 19 juin 2025

Un cœur en hiver (1992), de Claude Sautet

 

C’est l’histoire de Maxime (André Dussollier) et Stéphane (Daniel Auteuil), deux amis luthiers. Maxime tombe amoureux de l’une de leurs clientes, la jeune violoniste Camille (Emmanuelle Béart). Mais très vite, celle-ci est profondément troublée par la personnalité et le comportement de Stéphane.

Le cinéma français bourgeois comme il allait dans les années 90, c’est-à-dire quand même mieux que maintenant. Avant-dernier Sautet et second volet (après Quelques jours avec moi et avant Nelly et Monsieur Arnaud) de sa trilogie du « renouveau » (changement de scénaristes, de génération d’acteurs et de thématiques). Mais toujours d’un grand classicisme. Un Resnais, par exemple, est beaucoup plus inventif et fantaisiste dans ses plans et sa mise en scène. Emmanuelle Béart a appris à jouer du violon pour l’occasion. Elle était aussi à l’époque en couple à la ville avec Daniel Auteuil. Ce dernier trouve dans ce rôle d’homme taciturne, mystérieux et manipulateur un bon galop d’entraînement pour celui, fort semblable, qu’il interprètera dix ans plus tard dans L’adversaire. Enième variation autour du thème du triangle amoureux, qui nous épargne au moins les traditionnelles scènes de cul qui ne servent pas forcément à grand-chose.

mardi 10 juin 2025

Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de Pepa (Carmen Maura), amoureuse d’Iván (Fernando Guillén), qui s’apprête à la quitter. Tous deux travaillent comme acteurs de doublage. Pepa découvre l’existence de Lucía (Julieta Serrano), ex d’Iván, tout juste sortie d’hôpital psychiatrique. Ayant mis son appartement en location, elle reçoit la visite d’un couple intéressé : Carlos (Antonio Banderas), qui n’est autre que le fils… d’Iván et Lucía, et sa compagne Marisa (Rossy de Palma). Comme si cela ne suffisait pas, son amie Candela (María Barranco) se pointe aussi chez elle, ayant découvert que son petit ami était en réalité un… terroriste chiite !

Mon troisième Almodóvar et mon préféré, de loin. Talons aiguilles mériterait peut-être un nouveau visionnage (vu il y a quelques années, bof bof) et Kika, bien que pas mal, comportait deux scènes de cul un peu longuettes. Ici, on retrouve ce qui semble être deux constantes de son cinéma : les couleurs pétaradantes et les femmes, fortes, elles aussi « hautes en couleur » et, il faut bien le dire, un peu « têtes à claques ». On suit avec jubilation les aventures pleines de rebondissements de Carmen Maura (vue aussi chez nous, notamment dans Le bonheur est dans le pré de Chatiliez ou Alliance cherche doigt de Mocky), confrontée à ses peines de cœur et sur laquelle le sort et les problèmes semblent s’acharner. Scénario astucieux (les imbrications entre les personnages) et mise en scène suffisamment rythmée. Pas forcément à conserver (quoique…) mais visionnage vivement conseillé si vous aimez les comédies romantiques cocasses.

vendredi 6 juin 2025

Indochine (1992), de Régis Wargnier

 

C’est l’histoire de l’Indochine française sur trois décennies, des années 20 jusqu’aux accords de Genève de 1954 qui scelleront son indépendance et la fin de l’occupation coloniale française. C’est aussi l’histoire d’Éliane (Catherine Deneuve), à la tête d’une exploitation de plantations d'hévéa, qui tombe amoureuse d’un beau lieutenant de la marine française, Jean-Baptiste (Vincent Perez). Mais sa fille adoptive (Linh-Dan Pham) aussi…

Oscar du meilleur film étranger et cinq César (dont celui de la meilleure actrice pour Catherine Deneuve) pour cette fresque épique qui m’aura émotionnellement « essoré », moi qui suis pourtant plutôt rétif aux films historiques (on a tous nos préjugés et nos « œillères »). Inutile de préciser que les décors naturels sont magnifiques (la baie d'Along). Le film sait surligner ses scènes poignantes (prévoir son paquet de kleenex...) d’une ample musique orchestrale, ce qui a dû contribuer à plaire aux « Ricains ». Après Cyrano de Bergerac, Vincent Perez enchaine avec une autre grosse production à succès (il récidivera deux ans plus tard avec La Reine Margot. De quoi vous « blinder » une carrière…). On ne fait plus de films français comme ça de nos jours, on n’oserait plus (Le comte de Monte-Cristo ? Pas vu mais entre « Cathy » et Pierre Niney, mon choix est vite fait).

lundi 26 mai 2025

Les herbes folles (2009), d’Alain Resnais

 

C’est l’histoire de Marguerite Muir, dentiste et aviatrice à ses heures perdues, qui se fait voler son sac à la sortie d’un magasin de chaussures. Georges Palet, lui aussi amateur d’aviation, retrouve son portefeuille au pied de sa voiture dans un parking souterrain. Il le ramène à la Police mais ayant l’adresse et le numéro de téléphone de Marguerite, il se met à la harceler, s’inventant une improbable histoire d’amour avec elle.

Y’a qui dedans ? Sabine Azéma et André Dussollier, comme d’habitude chez Resnais, sont de la partie pour les deux rôles principaux. Mais pas de Pierre Arditi pour cette fois-ci, remplacé par Anne Consigny (l’épouse de Dussollier) et Emmanuelle Devos (l’amie d’Azéma et elle aussi dentiste). La voix off étant assurée par Edouard Baer.

Et c’est bien ? Poursuivant mon « reset » et après trois essais particulièrement infructueux dont, par charité chrétienne, je ne dirai mot (Un étrange voyage d’Alain Cavalier, Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier et Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat, trois monuments d’ennui…), ces Herbes folles, antépénultième film d’Alain Resnais, me redonnent foi en le cinéma français. Bien sûr, il y a des choses qui ne vont pas. Il s’agit certes d’un cinéma « bourgeois », Mathieu Amalric et Michel Vuillermoz en flics, ça l’fait moyen et il n’y a qu’au cinéma qu’on peut embrasser un(e) inconnu(e) au bout de quelques minutes ou tomber amoureux de quelqu’un sur la base d’un portefeuille et d’une carte d’identité retrouvés. Mais la réalisation inventive et vivante, les décors toujours remarquables (Jacques Saulnier, fidèle du réalisateur, était une sommité dans ce domaine), les comédiens convaincants (Dussollier en particulier) et l’histoire, dont on a envie de découvrir les péripéties et le dénouement (comme dans les bons livres. Le film est d'ailleurs tiré du roman L'Incident de Christian Gailly), emportent l’adhésion haut la main. En bref, à 87 printemps (à l’époque), Resnais était encore vert (ah ah !).

Fermeture-éclair de braguette coincée : oui

Turbine dentaire : oui

Femme à poil : non

jeudi 20 février 2025

Cet obscur objet du désir (1977), de Luis Buñuel

 

« Et bien Monsieur, j’ai un ami qui pourtant aime beaucoup les femmes... Il prétend que ce sont des sacs d’excréments. »

C’est l’histoire d’un mec, riche homme d’affaires français (Fernando Rey), qui s’éprend de sa bonniche d’origine espagnole. Celle-ci prend alternativement les traits de Carole Bouquet ou d’Angela Molina, suivant les situations et son caractère (Bouquet, distinguée, froide et distante ; Molina plus souriante et avenante). Il l’aide financièrement, ainsi que sa mère mais rien n’y fait : pas moyen de la fourrer, de la tirer, de la kéni… Soufflant constamment le chaud et le froid, elle lui fera même subir moultes humiliations, jusqu’au point de rupture.

Parallèlement, des actes terroristes de groupuscules politiques radicalisés se produisent aux alentours.

C’est l’histoire du dernier Buñuel, cinéaste espagnol (puis mexicain) iconoclaste et du premier Bouquet (c’est fou le nombre de personnalités du « showbiz » nées ou mortes à Neuilly…).

C’est… une histoire à devenir MGTOW.

Seau d’eau (en deux mots, obsédés !) : oui

Femme à poil : oui (Bouquet les seins, Molina les seins et la foufoune)

Up 👍: l’idée du rôle aux deux (par ailleurs diablement beaux) visages

Down 👎: le type prend cher, quand même. Difficile de ne pas succomber à la misogynie après ça ; la fin, qui fait s’entrechoquer les deux thèmes du film, un peu abrupte

mercredi 12 février 2025

Intersection (1994), de Mark Rydell

 

Il faut vivre chaque instant comme s’il devait être le dernier

C’est l’histoire d’un architecte (Richard Gere), il est bien emmerdé. Il a une fille et une femme, belle mais froide (la blonde Sharon Stone). Et un jour, il rencontre une jolie journaliste un peu « fofolle » (la rousse Lolita Davidovich) et tombe amoureux d’elle. Alors, la blonde ou la rousse ?

Et il meurt, à la fin ? Oui, comme ça, il n’aura pas à choisir. Même si en fait, il l’avait fait. En plus, chacune des deux meufs a une preuve comme quoi c’est elle qu’il avait choisi (une lettre pour l’une, un message sur répondeur pour l’autre). Et elles ont le tact de ne pas se l’avouer. Comme ça, tout le monde il est content.

C’est l’histoire d’un remake hollywoodien (avec tout ce que cela comporte) de notre Les choses de la vie de Claude Sautet (1970) avec Piccoli et Schneider.

Accident de la route : oui

Femme à poil : un tout petit peu (Davidovich, le haut)

A voir : oui, y’a quand même Sharon dedans

A garder : non, sauf si vous êtes Stone-complétiste