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jeudi 1 mai 2025

Les côtelettes (2003), de Bertrand Blier

 

« Avant, on disait « bonne » mais maintenant on dit « femme de ménage ». Mais enfin, on dit toujours « merde ». Et faut toujours la nettoyer, ça, ça n’a pas changé. »

C’est l’histoire d’un vieux con pauvre de droite qui frappe chez un vieux con riche de gauche pour « venir le faire chier ». Ils discutent de choses et d’autres, comme du sort que l’on réserve aux traces d’excréments qui restent collées au WC une fois la chasse d’eau tirée selon qu’on soit un « gros con de gauche » ou un « gros con de droite ». Mais surtout de Nacifa, leur femme de ménage dont ils sont tous deux amoureux.

C’est avec qui ? Philippe Noiret et Michel Bouquet incarnent les deux personnages principaux, Farida Rahouadj la femme de ménage et Catherine Hiegel… la Mort.

Et c’est comment ? Pour filer la métaphore culinaire… savoureux. Voila ce que je considère comme le meilleur Blier (adaptation de sa pièce éponyme de 1997) de ces vingt-cinq dernières années (voire plus, n’ayant pas encore vu Mon homme), et de loin. C’est la dernière fois que le réalisateur aura à sa disposition de grands acteurs (que dis-je, des « monstres sacrés ») et je ne pense pas que le film m’aurait fait le même effet avec Campan, Dujardin ou même Dupontel et Clavier. Je ne sais pas si j’aime le cinéma (oui, quand même mais moins que la musique) mais j’aime les acteurs. L’expression du visage de Geena Davis à la fin de Thelma & Louise, Depardieu en Cyrano, Azéma qui fait la foldingue chez Resnais (ou Chatiliez), Myriam Boyer et Anouk Grinberg singeant des écolières dans Un, deux, trois, soleil… Ces moments d’émotion, de grâce, de rire, suscitant chez moi émerveillement et une profonde admiration pour celles et ceux qui les véhiculent, sont innombrables. La tirade de Noiret, métaphore scatologique sur la prise de conscience, fait partie de ceux-là. Peu auraient pu la jouer comme lui. Quand à la question « savez-vous comment on reconnait un gros con de droite d’un gros con de gauche ? », assis sur son fauteuil, il lève les yeux vers Bouquet et lui dit « quand vous chiez. Vous avez beau chier proprement (sic), tirer la chasse et tout, très souvent, dans la cuvette, y’a de la merde qui reste, collée ? », je suis plié ! Dans le fond, j’adhère au propos et au constat mais je peux comprendre que si l’on est de « l’autre rive », on puisse trouver ça moralisateur et / ou misérabiliste (Rahouadj le visage abattu, le dos vouté, transportant ses sacs de courses). Cela dit, en y réfléchissant (j’avoue que ce n’est pas le genre de choses qui occupent mon esprit en priorité…😄), cette « théorie » a du plomb dans l’aile. En effet, quid des centristes et des abstentionnistes ? Ils nettoient seulement une partie des traces et laissent les autres telles quelles ? Et ceux qui, frappés de diarrhée ou au contraire de constipation, ont des selles si molles ou si dures qu’elles ne laissent aucune trace, à quel camp appartiennent-ils ? Bon, on ne va pas y passer la nuit non plus, hein… Et quand Bouquet répète à plusieurs reprises « qu’il bande » (c’est dans la bande-annonce), pareil, grand moment. Autre point positif, Rahouadj a pour une fois un « vrai » rôle central à défendre, là où dans les autres films de son compagnon de réalisateur, elle fait « pièce rapportée ». J’ai également apprécié la musique et la mise en scène : Bouquet et Noiret conversent dans le salon de ce dernier puis le plan d’après, on les retrouve dans un commerce alimentaire ou marchant dans un champ, pendant qu’ils poursuivent leur discussion… Procédé surréaliste qui rend l’ensemble plus vivant. Le final à l’hôpital, avec les infirmes qui se mettent à danser pendant que Noiret et Bouquet prennent à tour de rôle Hiegel en levrette (attention, symbole : on nique la mort !), part un peu en vrille (j’ai coutume de penser que lorsqu’on filme des scènes de danse, c’est pour meubler, masquer un manque d’inspiration) mais on a l’habitude, Blier a souvent du mal à finir ses films (Tenue de soirée en étant le meilleur exemple). Pas de quoi cependant gâcher mon plaisir et faire pencher la balance du mauvais côté.

Côtelettes : non

Piscine ensanglantée : oui

Femme à poil : oui (Rahouadj allongée de profil sur une table de réanimation et, si ma mémoire est bonne, la poitrine de la compagne de Noiret, vers le début)

jeudi 3 avril 2025

Convoi exceptionnel (2019), de Bertrand Blier

 

« Quand une femme disparait dans la nuit, y’a toujours une musique » - « Triste, la musique... »

C’est l’histoire d’Astérix et Obélix qui débarquent au 21ème siècle après avoir bu la « potion magix » des Visiteurs… Euh, non, j’m’égare… Reprenons. C’est l’histoire de Foster, un grand bourgeois et de Taupin, un SDF, qui se rencontrent à Bruxelles. Ils s’aperçoivent que leurs faits et gestes sont dictés par un scénario dont ils reçoivent les pages au fur et à mesure de leur parcours, au cours duquel ils vont faire des rencontres et devoir se remettre en question sur leur vie.

Y’a qui dedans ? Blier est plutôt du genre fidèle : Depardieu et sa compagne Farida Rahouadj sont à nouveau de la partie et Audrey Dana était aussi à l’affiche du Bruit des glaçons. Clavier, Sylvie Testud et Alexandra Lamy, c’est par contre la première fois qu’il les dirige.

Et c’est bien ? Mieux que Le bruit des glaçons mais moins bien que Les côtelettes, si on se réfère à la filmo du cinéaste sur le nouveau millénaire. Comme souvent chez lui, on passe du coq à l’âne, les personnages semblent évoluer telles des « boules de flipper » (qui roulent, qui roulent…) dans un univers absurde qui leur échappe. Testud (qui, après des débuts prometteurs plutôt dans le cinéma d’auteur, s’est largement « mainstreamisée » au fil du temps) fait une brève apparition et semble tomber comme un cheveu sur la soupe. De même qu’Alexandra Lamy (encore une fausse actrice venue de la télé), qui vient égrener devant un Clavier impassible, assis comme un con, la liste de ses amants, concluant par un grotesque « Qu’est-ce que j’ai pris dans l’cul ! » (t’as pas honte, Bertrand ?). Blier finit donc là-dessus, c’est un peu triste mais le « feu sacré » était déjà parti depuis longtemps (depuis Merci la vie ou Un, deux, trois, soleil, au choix). Le repas final entre Clavier et Depardieu renvoie inévitablement à celui de Calmos avec Marielle et Rochefort. La boucle est donc bouclée.

Caddie : oui

Recette du poulet : oui

Femme à poil : non

mardi 11 mars 2025

Combien tu m’aimes ? (2005), de Bertrand Blier

 

« Oh ben tu sais, ma vie, c’est pas un musée… »

C’est l’histoire d’un mec, il a gagné gros au loto (plusieurs millions). Alors un soir, à Pigalle, il s’achète… une pute. Oui mais pas n’importe laquelle. Daniela, qu’elle s’appelle. Le genre « bombe atomique ». Elle accepte sa proposition de vivre avec lui. Mais son souteneur ne l’entend pas de cette oreille.

Oui, je fais mon « aggiornamento » Blier, comment vous avez deviné ?

Y’a qui dedans ? Le « monstre sacré » (et « sacré monstre »…) Gégé, comme souvent mais exit les Delon, Carmet, Belmondo, Noiret, Serrault, etc, Blier doit composer avec le « matos » de l’époque, ça descend donc d’une marche ou deux : Monica Bellucci (oui d’accord, elle est belle, y’a à manger mais pas trop mon style), un Inconnu gagné par « l’esprit de sérieux » (Bernard Campan), Jean-Pierre Darroussin (qui se sort brillamment d’un monologue, exercice toujours casse-gueule), Sara Forestier, Edouard Baer (pas à sa place) et il « case » encore sa meuf du moment (Farida Rahouadj), comme il le faisait pour Anouk Grinberg dans les années 90.

Et c’est comment ? Franchement pas terrible. Le récit est moins éclaté qu’à l’accoutumée, il y a bien quelques (rares) fulgurances langagières mais c’est quand même assez « plan-plan ». Un Blier en petite forme.

Stéthoscope : oui

Homme ou femme à poil : évidemment (Bellucci et Rahouadj les seins, Campan le cul)

Up 👍: quelques dialogues drôles ou poétiques

Down 👎: casting pas convaincant et histoire peu captivante