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mardi 9 septembre 2025

Les Bronzés font du ski (1979), de Patrice Leconte

 

« J’t’expliquerai, va… » - « Te casse pas, on a compris. »

« Tu m’aides pas, là ? » - « Non, pas là, non. »

Réalisation : Patrice Leconte

Scénario : les membres de la troupe du Splendid

Pays :  France

Année : 1979

Genre : comédie

Avec : Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Dominique Lavanant, Thierry Lhermitte, Bruno Moynot.

Synopsis : Des amis, s’étant connus l’année précédente lors de vacances estivales au Club Med en Côte d’Ivoire, se retrouvent dans une station de sports d'hiver de Val-d'Isère.

Pourquoi ? Euh, sérieux, faut vraiment que je vous dise pourquoi cette comédie dont quasiment tous les gags et répliques (la « crêpe au suc’ », le « planté de bâton », la « liqueur d'échalote relevée au jus d'ail », le fil dentaire dans la fondue, le télésiège qui tombe en panne, les chaussures de ski trop serrées, le « lâché de gourmette », les effusions sexuelles du trio d’Italiens lors de la nuit au refuge…), essentiellement centrés sur le connement disparu Michel « wanabee auteur » Blanc et son incapacité à « conclure », sont culte et entrés dans l’inconscient collectif ?

jeudi 31 juillet 2025

Rendez-vous (1985), d’André Téchiné

 

« Avec Paulot ? Il est gentil mais ça suffit pas. »

C’est l’histoire de la jeune Nina (Juliette Binoche), qui quitte la province pour s’installer à Paris en vue d’une carrière de comédienne. Elle trouve refuge chez Paulot (Wadeck Stanczak), modeste agent immobilier qui l’héberge avant de lui trouver un appartement. Ce dernier vit en colocation avec le ténébreux Quentin (Lambert Wilson), acteur dans des théâtres érotiques. Paulot aime Nina mais celle-ci est plus sensible au charme de Quentin, qui décède brutalement un soir en sortant de chez elle, écrasé par une voiture.

Vous l’aurez compris en jetant un simple coup d’œil sur la jaquette : il va beaucoup être question de cul, ici. La belle Juliette y lance quasiment sa (brillante) carrière, en cette féconde année 1985 (pas moins de six films où elle est à l’affiche sortis cette année-là !). Et elle le fait « corps et âme »… Le premier est inspecté sous toutes les coutures : deux scènes où elle montre ses seins, une où Wilson pose sa tête sur son ventre, avec sa chatte sous le nez et deux autres où elle est allongée sur le ventre, les fesses à l’air (dont une où Wilson lui glissera la main dans sa fente). Avec le recul de l’ère #MeToo, y’a comme qui dirait de l’abus... Autant se mater un bon boulard, au moins y’aurait pas d’ambiguïté. Pour ce qui est de l'« âme », elle sera amenée à chialer en deux ou trois occasions. Bon, donc en gros, l’histoire, c’est le gentil petit agent immobilier qui reste confiné dans la « friend zone ». Ben oui, mon Paulot, t’es trop lisse, il en faut plus pour les faire mouiller, ces grognasses. Elles préfèrent les « chads » ou les mecs « mystérieux », même s’ils sont suicidaires comme ici. Elles veulent « ressentir des émotions », quoi… Même mort, Wilson continue d’obséder Binoche mais le Paulot parviendra tout de même à ses fins en la baisant bien comme il faut (pauvre Juliette, elle se fait cracher deux fois au visage par Stanczak avant qu'il ne le lui léchouille...) dans l’arrière-boutique de son agence, à l’heure de la fermeture. Tout en prenant soin de la larguer juste après, comprenant qu’elle n’est pas pour lui. T’as bien fait, mon Paulot, elle t’en aurait fait voir de toutes les couleurs, cette nana-là et comme Patriiiiiiiiiick, t’en aurais eu marre…

lundi 21 juillet 2025

Hôtel des Amériques (1981), d’André Téchiné

 

« J’aimerais qu’on s’perde et que personne ne nous r’trouve… »

C’est l’histoire d’Hélène (Catherine Deneuve), anesthésiste, qui, un soir, fatiguée au volant, renverse accidentellement Gilles (Patrick Dewaere) dans une rue de Biarritz. A l’occasion de cette rencontre, Gilles va très vite être séduit par le charme fou d’Hélène et être troublé par son comportement. Celle-ci cache en effet un profond traumatisme suite à une précédente histoire d’amour.

Allez, on commence un petit cycle Téchiné, sans forcément... s’échiner (hi hi). Alors dans les séries « ça n’arrive jamais dans la vie mais au cinoche, oui » (le mec qui s’accroche à la nana qui l’a renversé) et « suis-moi j’te fuis, fuis-moi j’te suis », ce film se pose un peu là. On passe de l’appartement à l’hôtel, de la gare au café-restaurant, de l’hôpital à la maison de campagne. Et comme souvent, on ne comprend clairement qu’à peu près deux tiers des dialogues. Du coup, ça devient emmerdant à partir d’environ soixante-dix minutes et il en reste encore vingt derrière. Mais y’a Cathy et Patrick, même s’ils récitaient l’annuaire, ce serait immanquable. Et Biarritz qui, à l’instar de Toulon ou Nice, offre une remarquable constance de ville de droite (et on comprend pourquoi : putain de vue sur la plage et la mer, pour les bâtiments attenants… Le prix du mètre carré, ça doit « douiller »).

vendredi 4 juillet 2025

Quelques jours avec moi (1988), de Claude Sautet

 

« Personnellement, j’ai toujours été socialiste et partisan d’une économie libérale. »

C’est l’histoire de Martial (Daniel Auteuil), PDG dépressif d’une chaîne de supermarchés. Il se rend à Limoges afin de contrôler les comptes du magasin local, géré par Monsieur Fonfrin (Jean-Pierre Marielle). Invité à diner chez ce dernier, il s’entiche instantanément de sa jeune domestique Francine (Sandrine Bonnaire), à qui il propose de vivre quelques jours avec lui, en échange de pouvoir s’offrir tout ce qu’elle souhaite.

Cinq ans après l’échec critique de Garçon !, Sautet change tout. Enfin, « tout »… Exit Dabadie au scénario et Piccoli, Montand ou (forcément) Schneider comme acteurs fétiches, place à une nouvelle équipe. Il s’entoure de Jacques Fieschi et Jérôme Tonnerre comme coscénaristes et fait appel à la génération montante de comédiens. Mais bon, c’est un film français classique de ces années-là, qui sent bon les « eighties » et la « France profonde ». On retrouve Daniel Auteuil et Sandrine Bonnaire dans des registres plus légers que ceux de Caché ou La cérémonie (dont je toucherai un mot bientôt). Le premier joue comme souvent un homme énigmatique et peu disert et la seconde interprète déjà une domestique. Le PDG qui s’éprend de la bonniche, y’a qu’au cinéma qu’on voit ça mais c’est son principe et même son rôle. Suivre cette femme l'entrainera à côtoyer son entourage, pas toujours recommandable, en particulier le petit escroc « Rocky ». Belle galerie de seconds rôles (Dominique Lavanant, Vincent Lindon, Dominique Blanc, Danielle Darrieux…), avec évidemment une mention particulière pour l’immense Jean-Pierre Marielle, qui campe un directeur de supermarché hâbleur et un peu magouilleur sur les bords (et Macroniste avant l'heure...). Rien de réellement rédhibitoire ici, ni de franchement transcendant non plus, juste un honnête divertissement de début de soirée (non, pas le duo auteur de l’inénarrable Nuit de folie…).

lundi 16 juin 2025

Soigne ta droite (1987), de Jean-Luc Godard

 

C’est l’histoire… euh… de plusieurs personnages qui cherchent leur place sur terre (Une place sur la Terre est d’ailleurs le sous-titre du film) et du groupe Les Rita Mitsouko qui cherche le bon son en studio pour son album The No Comprendo. Enfin, j’crois qu’c’est ça…

Alors là, je m’excuse mais… quelle merde ! Jamais vu une connerie pareille… Godard m’avait déjà bien « niflé » avec son Mépris. Le gars sait faire de beaux plans, c’est indéniable (le caméraman sur son travelling à Cinecittà en ouverture, le cul de « B.B », la villa Malaparte à Capri…) mais Bardot était insupportable et l’histoire sans intérêt (Piccoli et la miss qui se chamaillent pendant des plombes en se baladant de pièces en pièces dans leur appartement). Y’avait au moins la superbe musique de Georges Delerue et son Thème de Camille pour faire passer la pilule. Bon, ici, y’a les Rita. Vous ai-je déjà fait part de l’admiration définitive que je voue à ce duo et en particulier à sa chanteuse Catherine Ringer (petit aperçu de son talent sur cette ébouriffante prestation télé de 2001) ? Et bien voilà, c’est fait. L’un des rares groupes ou artistes pop-rock français de l’époque moderne, avec Gainsbourg, Bashung et deux ou trois autres, à pouvoir à peu près soutenir la comparaison avec les anglo-saxons ou en tous cas à ne pas nous foutre complètement la honte vis-à-vis d’eux. A la fois « grand public » et artisanal dans sa manière de fonctionner et de composer, d’une grande originalité et crédible dans tous les genres abordés (pop, rock, funk, électro, world ou même valse musette). Souci, comme on les voit ici en plein processus créatif, on n’entend que des extraits de leurs morceaux, réduits à l’état de maquettes (surtout l’archi-connu C’est comme ça). Le reste est tout simplement inracontable : voix off débitant un pensum philosophique et scènes incompréhensibles. Villeret danse avec une femme à poil, regarde la regrettée Pauline Lafont (son avant-dernière apparition cinématographique) jouer au golf ou est le prisonnier d’un flic interprété par Rufus dans un train. Michel Galabru joue un amiral d’aviation lisant dans son cockpit un ouvrage intitulé Comment réussir son suicide (pas forcément ce titre mais l’idée est là). Quant à Godard, il s’amuse à faire le con dans le rôle principal de l’Idiot, titre du roman de Dostoïevski dont le film s’inspire. L’auto-dérision étant souvent la plus sûre marque de la prétention la plus absolue, rien d’étonnant à cela…