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jeudi 19 juin 2025

Un cœur en hiver (1992), de Claude Sautet

 

C’est l’histoire de Maxime (André Dussollier) et Stéphane (Daniel Auteuil), deux amis luthiers. Maxime tombe amoureux de l’une de leurs clientes, la jeune violoniste Camille (Emmanuelle Béart). Mais très vite, celle-ci est profondément troublée par la personnalité et le comportement de Stéphane.

Le cinéma français bourgeois comme il allait dans les années 90, c’est-à-dire quand même mieux que maintenant. Avant-dernier Sautet et second volet (après Quelques jours avec moi et avant Nelly et Monsieur Arnaud) de sa trilogie du « renouveau » (changement de scénaristes, de génération d’acteurs et de thématiques). Mais toujours d’un grand classicisme. Un Resnais, par exemple, est beaucoup plus inventif et fantaisiste dans ses plans et sa mise en scène. Emmanuelle Béart a appris à jouer du violon pour l’occasion. Elle était aussi à l’époque en couple à la ville avec Daniel Auteuil. Ce dernier trouve dans ce rôle d’homme taciturne, mystérieux et manipulateur un bon galop d’entraînement pour celui, fort semblable, qu’il interprètera dix ans plus tard dans L’adversaire. Enième variation autour du thème du triangle amoureux, qui nous épargne au moins les traditionnelles scènes de cul qui ne servent pas forcément à grand-chose.

samedi 29 mars 2025

Le bruit des glaçons (2010), de Bertrand Blier

 

« J’ai toujours été fragile. C’est pour ça que je suis devenu écrivain. Et alcoolique. Je sais plus dans quel ordre… »

C’est l’histoire d’un écrivain déprimé et alcoolique, retranché avec sa bonniche dans sa maison de campagne, qui reçoit la visite de… son cancer.

C’est l’histoire de Bertrand Blier qui tourne en rond (même si le script daterait de l’époque de Tenue de soirée). Il l’avoue lui-même dans l’entretien en bonus du DVD : « on raconte toujours la même chose ». On aura donc à nouveau une « réflexion » sur la vie, l’amour, la mort et, ici (un peu), la parenté. Il y a toujours des choses qui reviennent chez le réalisateur : le caddie (Les Valseuses, Merci la vie, Convoi exceptionnel), un duo ou trio d’acteurs (souvent deux hommes et une femme), une entame forte pour capter et embarquer le spectateur (procédé revendiqué), des héros paumés, en rupture, un personnage qui incarne la Mort (ici ou dans Les côtelettes)… A quoi ça me fait penser, ça ? Ah oui, à une parodie de Mozinor : Luc Besson et son « générateur de scénario aléatoire », aux possibilités infinies.    

C’est avec qui ? Jean Dujardin dans le rôle de l’écrivain à la dérive et Albert Dupontel dans celui du « crabe ». Le premier m’indiffère, le second c’est déjà mieux mais pas méga-fan non plus. Anne Alvaro, remarquable dans Le goût des autres, joue la bonne et Myriam Boyer son cancer. Enfin, Blier a encore réussi à « caser » sa Farida Rahouadj en agent immobilier cette fois, pour deux courtes scènes insignifiantes.

Et c’est bien ? Le making-of montre que si les protagonistes se sont bien amusés sur le tournage (évidemment, avec Dujardin et Dupontel, il a fallu en faire, des prises…), il n’en va pas forcément de même pour le spectateur, pour moi en tous cas. Contrairement aux Côtelettes, de loin mon préféré du réalisateur lors de ces plus laborieuses années 2000 et suivantes, je n’ai pas réussi à entrer pleinement dans son nouveau délire cinématographique.

Seau à glace : oui

Piscine : oui

Femme à poil :  Christa Theret, dans le rôle de la prostituée de Dujardin, nous montre le haut en sortant de la piscine

lundi 3 mars 2025

Un, deux, trois, soleil (1993), de Bertrand Blier

 

« Vous êtes en train de parler d’enculés ? Ça tombe bien, j’ai mis le survêtement… »

C’est l’histoire de Victorine, de son enfance dans une cité de Marseille entre une mère possessive et un père alcoolique à son destin de femme mariée et mère de deux enfants.

C’est l’histoire d’un type qui ne demande pas mieux que de se faire voler car « ça fait de la compagnie » et d’un autre qui n’hésite pas à tirer en pareil cas.

Y’a qui dedans ? Anouk Grinberg (compagne du réalisateur à l’époque), qui joue encore admirablement la « femme enfant » (les personnages jouent leur rôle à tous les âges), Myriam Boyer, Olivier Martinez et une poignée de grands acteurs : Marcello Mastroianni (quelques années avant sa mort), Jean-Pierre Marielle et Claude Brasseur.

Et c’est bien ? Bon, Bertand, je ne veux pas qu’on te « cancelle », j’ai horreur de ça et je sais bien que « ce n’est que du cinéma » mais tu pousse le bouchon un peu loin sur le viol (non montré mais suggéré ou évoqué à plusieurs reprises et toujours une femme seule face à plusieurs ados) et les attouchements, ça en devient embarrassant. L’interview d’Anouk après l’affaire « Depardieu / Moix », dans laquelle elle te charge un peu (en général, pas sur ce film en particulier), ajoute au malaise. Heureusement, il y a comme toujours des scènes et des dialogues, drôles (Myriam Boyer en écolière, hilarant) ou émouvants et bien sentis, qui viennent un peu le désamorcer. L’autre grief concerne le propos sur l’immigration et la délinquance, qui verse dans l’angélisme, la leçon de morale et la grosse provoc (la scène où Marielle dit à son jeune, noir et non armé – voleur : « tu es la chance de mon pays », l’encourageant à se marier avec une Française blanche « avec des gros nichons » et à lui faire des enfants). Une vision et un discours qui pouvaient faire illusion en 1993 mais qui ne sont hélas plus audibles dans la France de 2025. En somme, un film plus subversif en 2025 qu’il ne l’était il y a 32 ans et qui donnera de l’urticaire aussi bien à Eric Z. et Jordan B. qu’à Judith G. et Alice C.

Casanis : oui

Femme à poil : oui (l’actrice noire Irène Tassembédo, les seins)

Up 👍: Anouk Grinberg, excellente ; Myriam Boyer en écolière ; tournage dans ma bonne (?) ville de Marseille, oh putaing cong (j’ai reconnu quelques endroits)

Down 👎: la complaisance vis-à-vis du viol ; la provoc facile et moralisatrice