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samedi 13 septembre 2025

Le sauvage (1975), de Jean-Paul Rappeneau

 

C’est l’histoire de Nelly (Catherine Deneuve), une femme à problèmes qui, à Caracas, cherche à échapper à son futur époux Vittorio (Luigi Vannucchi), qu’elle a abandonné peu avant le mariage prévu et à son ancien patron Alex (Tony Roberts), à qui elle a volé un tableau de Toulouse-Lautrec. Dans sa fuite, elle croise le chemin de Martin (Yves Montand), un homme bourru et solitaire, ancien « nez » renommé et désormais maraîcher sur une île déserte.

« Entertainment » à la française, évidemment « daté », mené tambour battant par le plus américain (avant l’arrivée de Besson) des cinéastes français, Jean-Paul Rappeneau (son goût pour les comédies US et le jazz). Un type très intéressant, réalisateur toujours en mouvement, vif en interview, là où André Téchiné, pourtant plus jeune d’une dizaine d’années, nous endort avec ses « et… euh… euh… » à répétition (enfin, ne nous moquons pas des défauts de langage et autres tics d’élocution…). On pense à un croisement entre La chèvre et un Belmondo de la même époque, entre comédie et aventures. Je pensais ne jamais pouvoir voir la poitrine dénudée de notre Catherine nationale, c’est désormais chose faite. Montand, c’était l’une des trois idoles de mon défunt père, avec Mitterrand et Ferré, Tapie et Hervé Vilard pas loin derrière (quand je dis « idole », c’est le terme exact, c’est-à-dire que ça allait jusqu’à l’imitation de la voix, des mimiques…). Très bon comédien (quoique parfois cabotin, comme d’autres) et showman d’exception certes, mais musicalement trop éloigné de ma génération pour que je puisse adhérer et je n’aime pas du tout le bonhomme, bien cerné par Desproges (un tacle du style « Communiste pour pas un rond dans sa jeunesse, il est devenu anti-communiste pour 15000 francs un soir sur TF1 »), capable de présenter en 1984 Vive la crise !, l’émission phare du tristement célèbre « tournant de la rigueur » et de sauver son âme in extremis en chantant pour les Restos (quoique, c’est parfaitement complémentaire puisque ces derniers constituèrent pour l’Etat la sous-traitance de la misère par la « charité nationale »). Rappeneau nous informe dans les bonus combien ce grand égocentrique fût « pète-burnes » pendant le tournage, refusant de courir derrière Catherine. La différence d’âge de 22 ans entre les deux protagonistes (lui 54 ans, elle 32) ne choque pas. Dans l’autre sens, cela aurait été plus visible, sans doute, au risque de m’attirer les foudres des féministes les plus radicales, parce que la beauté physique est moins capitale et périssable chez l’homme que chez la femme. Pour en revenir plus précisément au film, il s’agit donc d’une comédie aventuro-romantique bien enlevée, parfois outrancière (l’ex-futur mari italien qui fout le boxon partout où il passe dans le but de retrouver la fuyarde) et « irréaliste » (sérieux, quel homme normalement constitué refuserait de vivre sur son île avec une aussi belle « plante », ce qui est la position initiale de Montand ?) avec malgré tout quelques baisses de rythme bien naturelles. Grand succès à sa sortie et faisant désormais figure de « classique », on retrouve, bien des années après, quelques traces du film jusqu’à Hollywood (A la poursuite du diamant vert, Six jours, sept nuits), preuve de sa bonne idée de départ. 

mercredi 10 septembre 2025

Buffet froid (1979), de Bertrand Blier

 

« C’est pas nous qui sommes chiants, c’est la nature qu’est chiante ! Je m’emmerde, moi, j’en ai marre de la verdure, tout est vert ! »

« Qu’est-ce que vous appelez une « femme mûre » ? » - « Ben, c’est le genre de femmes qui vous fait des confitures… »

Réalisation : Bertrand Blier

Scénario : Bertrand Blier

Pays :  France

Année : 1979

Genre : comédie dramatique, surréalisme

Avec : Gérard Depardieu, Bernard Blier, Jean Carmet, Michel Serrault, Jean Rougerie, Geneviève Page, Carole Bouquet.

Synopsis : Le chômeur Alphonse Tram, l’assassin de sa femme et l’inspecteur Morvandiau sont confrontés à une série de meurtres et d’évènements rocambolesques au sein d’une tour d’immeuble isolée dans une banlieue sinistre.

Pourquoi ? Parce que c’est, de l’avis de beaucoup (dont votre serviteur), le meilleur film de Bertrand Blier, baignant dans une atmosphère surréaliste et macabre, l’un de ceux où il est le moins question de cul (lien de cause à effet ?), qui tient la route de bout en bout, là où souvent les autres réalisations du cinéaste s’essoufflent à mi-parcours après un début tonitruant ; pour son MONUMENTAL trio d’acteurs principaux Depardieu – Blier père – Carmet (le budget « bonnes bouteilles » sur le plateau a dû exploser…) et une belle galerie de seconds rôles (Serrault, Bouquet, Page, Rougerie, Benguigui) ; pour ses dialogues qui regorgent de pépites immortelles ; parce que voir des pandores simplets à képi, au temps des « Robocops » de Retailleau, quelle poilade (et nostalgie) ! « Avec le talent, on fait ce qu'on veut. Avec le génie, on fait ce qu'on peut », disait le peintre et musicien Jean-Auguste-Dominique Ingres. Pour ce film, Bertrand Blier a donc fait ce qu’il a pu…

mardi 9 septembre 2025

Les Bronzés font du ski (1979), de Patrice Leconte

 

« J’t’expliquerai, va… » - « Te casse pas, on a compris. »

« Tu m’aides pas, là ? » - « Non, pas là, non. »

Réalisation : Patrice Leconte

Scénario : les membres de la troupe du Splendid

Pays :  France

Année : 1979

Genre : comédie

Avec : Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Dominique Lavanant, Thierry Lhermitte, Bruno Moynot.

Synopsis : Des amis, s’étant connus l’année précédente lors de vacances estivales au Club Med en Côte d’Ivoire, se retrouvent dans une station de sports d'hiver de Val-d'Isère.

Pourquoi ? Euh, sérieux, faut vraiment que je vous dise pourquoi cette comédie dont quasiment tous les gags et répliques (la « crêpe au suc’ », le « planté de bâton », la « liqueur d'échalote relevée au jus d'ail », le fil dentaire dans la fondue, le télésiège qui tombe en panne, les chaussures de ski trop serrées, le « lâché de gourmette », les effusions sexuelles du trio d’Italiens lors de la nuit au refuge…), essentiellement centrés sur le connement disparu Michel « wanabee auteur » Blanc et son incapacité à « conclure », sont culte et entrés dans l’inconscient collectif ?

jeudi 4 septembre 2025

Le locataire (1976), de Roman Polanski


C’est l’histoire de Trelkovsky (Roman Polanski), un homme timide et réservé, qui visite un appartement vacant pour le louer. Lors de la visite, la concierge lui apprend que l'ancienne locataire a voulu se suicider en se jetant de la fenêtre de l'appartement, sans raison apparente. Après le décès de celle-ci, il emménage. Notre homme sombre alors peu à peu dans la paranoïa.

Ce troisième volet de la trilogie dite des « appartements maudits » du réalisateur, après Répulsion en 1965 et Rosemary's Baby en 1968, me paraît bien en deçà de ses deux prédécesseurs, qui plaçaient il est vrai la barre assez haut. J’étais circonspect sur le Polanski acteur mais il s’en tire plutôt bien dans ce rôle d’homme effacé. On note les apparitions de quelques membres du Splendid (Balasko, Jugnot et Blanc). Le film avait à priori tout pour me plaire ou du moins susciter mon intérêt et ce fût le cas dans sa première partie. Malheureusement, à partir du moment où Polanski se travestit en femme, s’identifiant à l’ancienne locataire suicidée, je suis un peu « sorti » du film, tant cette séquence censée provoquer l’angoisse a plutôt eu le don de me faire (sou)rire (surtout connaissant les frasques de l’homme public). J'ai trouvé ça décalé, disons. Ce Locataire me laissera hélas peu de souvenirs. P.S : y a-t-il une musique de film français que Philippe Sarde (né à Neuilly) n’a pas « chié » ?

mardi 2 septembre 2025

Manhattan (1979), de Woody Allen

 

« Considère-moi comme une sorte de détour sur l’autoroute de la vie. »

C’est l’histoire d’Isaac Davis (Woody Allen himself), scénariste de télévision à New York, insatisfait de sa vie, autant professionnelle que personnelle. Son ex-femme (Meryl Streep) s’apprête à publier un livre sur leur vie conjugale et il fréquente Tracy (Mariel Hemingway), une fille trop jeune pour lui (17 ans). Son meilleur ami Yale (Michael Murphy) lui présente sa maîtresse, Mary (Diane Keaton). La trouvant d’abord insupportable, il finit par en tomber amoureux.

Alors, c’est comment, un film de (et avec) Woody Allen ? Ben, aussi atroce qu’envisagé (j’avais assez apprécié Match Point, son cru 2005). Déjà, c’est quoi cette idée à la con de tourner en noir et blanc quand on veut rendre hommage à la ville qu’on aime tant et la mettre en valeur ? A part ça, c’est Woody et son nombril, ses peines de cœur et ses histoires de fesses, la grande ville et la grande musique (Gershwin), la culture (et vas-y que j’étale mes références littéraires et cinématographiques pour montrer combien je suis cultivé et comme j’ai bon goût, tout en critiquant les « pseudo-intellectuels » - le personnage de Diane Keaton -) et la psychanalyse, aussi. Monsieur a des scrupules de fréquenter une fille de 17 ans (tiens, tiens…), qui l’aime (il est tellement irrésistible…), alors qu’il en a 42 mais à l’aube de ses 18 ans et d’un voyage à Londres pour suivre des études, ce qu’il lui a lui-même conseillé, il ramène sa fraise pour limite la supplier de rester avec lui à New York. Tout ça parce qu’avec Keaton, ça ne colle finalement pas. En plus, j’adore ces dialogues où ça parle à cent à l’heure ou en même temps, idéal pour ne rien comprendre. Même si au final, il n’y a rien à comprendre. Pour conclure sur une note plus humoristique, j’ai constaté que je partageais la plupart des phobies de notre « génie » (insectes, mort, cancer, saleté, hauteurs voire chiens). Je devrais peut-être faire des films, qui sait…

samedi 9 août 2025

Un après-midi de chien (1975), de Sidney Lumet

 

C’est l’histoire de Sonny (Al « J’en fais des caisses » Pacino) et Sal (John Cazale) qui braquent une banque à Brooklyn, avec son directeur et une demi-douzaine d’employés à l’intérieur. Problème : ils débutent dans le « métier » et vont rapidement être dépassés par l’ampleur de leur acte.

Lumet / Pacino / flicaille / histoire vraie, Part. 2. Est-ce le premier film « woke » (un terme qui commence à me courir sur le haricot à force d’être employé à tort et à travers mais en attendant d’en trouver un autre…) de l’histoire ? En effet, Pacino braque la banque pour pouvoir offrir l’opération de… changement de sexe de son… épouse Leon (Chris Sarandon, mari de Susan à l’époque). Mais il a aussi une « vraie » femme et deux enfants. Lumet, d’après les bonus, n’a pas voulu faire un film réaliste mais « naturaliste ». On peine en effet à croire que deux petits malfrats sans envergure aient pu tenir en respect une armée de flics et pas loin de dix otages une demi-journée durant. Certaines scènes sont même surréalistes : Pacino haranguant la foule (qui prend son parti) aux cris d’« Attica ! » (du nom d’une mutinerie de 1971) ou bavassant avec sa mère, dépêchée sur les lieux, le tout avec un contingent de flics armés et de journalistes autour de lui ; ou encore une caissière de la banque qui s’amuse avec son fusil après qu’il lui ait montré comment on prend la pose « repos » à l’Armée (inévitable « syndrome de Stockholm »). Quelques scènes de bavardages, en particulier celle entre Pacino et Sarandon, destinées à humaniser le personnage de Sonny, prennent le risque de casser le rythme du film et c’est effectivement ce qui se produit. Encore un classique certes pas désagréable, loin s’en faut, mais qui n’atterrira pas dans ma DVDthèque…

jeudi 7 août 2025

Serpico (1973), de Sidney Lumet

 

« J’ai déjà obtenu votre mutation. » - « Où ça, en Chine ? »

C’est l’histoire (vraie), de Frank Serpico (Al Pacino), flic intègre dans un service de police de New York qui l’est beaucoup moins. Refusant la corruption, mis à l’écart par ses « collègues », il va mener un long combat lors duquel il risquera même sa vie.

Quittons les rivages de « l’intellectualisme » français pour voir ce qu’il se passe du côté des « garants de l’ordre public » (et établi) yankees (chez nous, les spécialistes des films sur la flicaille se nomment Olivier Marchal et Cédric Jimenez, fin de la blague). Nous, on a eu Les Ripoux avec le duo Noiret / Lhermitte et eux, Serpico, avec le grand Al. Relativement sobre, pour cette fois. Délaissant rapidement son uniforme pour un style vestimentaire de civil, se laissant pousser barbe et cheveux, il va se trouver en butte à la corruption qui gangrène une grande partie de son service. Allant de mutations en mutations et peinant à convaincre une hiérarchie en pleine inertie, son chemin sera semé d’embuches et compromettra même sa vie sentimentale. Détail amusant (ou pas) : quasiment tous les délinquants qui se font « serrer » dans le film sont noirs. Je m’attendais à un film plus « nerveux », il y a assez peu de scènes d’action. Plus un drame qu’un polar, finalement. A voir pour Pacino, forcément, mais pas inoubliable pour autant, me concernant.

lundi 4 août 2025

Marathon Man (1976), de John Schlesinger

 

C’est l’histoire d’un mec, « Babe » Levy (Dustin Hoffman), étudiant (à 38 balais…) et coureur de marathon (et un peu de jupons, il se fait la suisse Marthe Keller), poursuivi par l’ancien nazi Christian Szell (Laurence Olivier) à New-York, où ce dernier s’est rendu pour récupérer des diamants. Mais que lui vaut ce courroux ? On ne sait pas trop, si ce n’est que Levy avait un frère (Roy Scheider), qu’il croyait travaillant dans l’industrie pétrolière mais qui était en réalité un agent secret du gouvernement américain et que Szell a assassiné. Evidemment, le nazi est sadique et s’adonne à de la torture sur la dentition d’Hoffman. Puis, il se rend dans un quartier juif très… commerçant afin d’y faire estimer ses diamants. Un bon polar d’époque, nerveux et (un peu) violent mais que le gars soit ancien nazi ou pas, ça change quelque chose ? Non, pas vraiment, alors à quoi ça sert ? On mettra ça sur le compte du « devoir de mémoire » (on peut comprendre que le trio Schlesinger réalisateur – Goldman scénariste – Hoffman acteur se sente concerné…)… Nazi Vs. Juifs, match retour. T’es gentil, Gunther, mais cette fois, on joue « à domicile », alors tu vas déguster (des diamants)…

mercredi 30 juillet 2025

Les chiens de paille (1971), de Sam Peckinpah

 

« Je n’sais plus du tout où j’habite. » - « Ca n’fait rien, moi non plus. »

C’est l’histoire du mathématicien américain David (Dustin Hoffman) qui s’installe dans un petit village des Cornouailles avec sa femme britannique Amy (Susan George) pour y travailler au calme. Ils vont malheureusement se trouver confrontés à l’hostilité d’un petit groupe d’autochtones, dont Charlie, ex-petit ami d'Amy.

Dans la foulée de la révolution sociétale de Mai 68, il souffle un vent de nouveauté sur le cinéma américain et européen. Macadam Cowboy, Orange Mécanique, MASH, La grande bouffe, Le dernier tango à Paris, Les valseuses… Violence, sexe et thèmes politiques s’invitent sur grand écran. Les chiens de paille fait partie de ces films ayant fait scandale à l’époque, pour sa violence et sa scène de (double) viol(s) controversée car jugée ambiguë (d’abord réticent, le personnage joué par Susan George semble ensuite plus bienveillant envers son agresseur). C’est sûr, passer d’un Téchiné ou d’un Tavernier à ça, « c’est pas la même philosophie, c’est pas la même démarche » (pour ceux qu’ont pas la « réf »…). Mais de l’eau a coulé sous les ponts et en termes de violence, le niveau ici atteint a depuis été dépassé. Il n’en reste pas moins que le film demeure toujours prenant et convaincant dans son traitement, avec une tension allant crescendo jusqu’au sanglant déferlement final où Hoffman et sa femme sont assiégés dans leur ferme par une bande à la recherche du demeuré qu’ils abritent, l’ayant accidentellement renversé une nuit de brouillard alors que les autres le tiennent pour responsable d’un meurtre. Hoffman est dans sa période faste, j’adore évidemment, même si on peut toujours « tiquer » sur la facilité consistant à incarner des personnages typés et hautement « oscarisables » (malade dans Macadam Cowboy, travesti dans Tootsie, autiste dans Rain Man…). Vu et approuvé.

Que la fête commence ! (1975), de Bertrand Tavernier

 

« Tu ne donnes jamais aux pauvres, toi ? » - « Non, y’en a trop. »

C’est l’histoire du Duc d'Orléans (Philippe Noiret), Régent libéral et libertin du 18ème siècle, de son Premier Ministre l’abbé Dubois (Jean Rochefort) et du Marquis de Pontcallec (Jean-Pierre Marielle), qui souhaite redonner l’indépendance à la Bretagne en renversant la Régence.

La « fête » ? Quelle « fête » ? Il n’y a rien de gai, ici. Noiret, Rochefort et Marielle sur une même affiche, ça ne se refuse pas (ils se retrouveront vingt-et-un ans plus tard dans Les grands ducs de Patrice Leconte). Mais le souci avec ce genre d’acteurs charismatiques et emblématiques, c’est le risque qu’ils ne s’effacent pas derrière leur personnage, qu’on peine à faire abstraction de leur personnalité. On les retrouve dans leur registre habituel : Marielle (qui n’a aucune scène avec ses deux camarades) et ses envolées lyriques, Noiret avec sa faconde et son côté dandy… C’est finalement Rochefort qui s’en sort le mieux, dans le rôle d’un abbé ambitieux et calculateur (César du meilleur second rôle). Rayon « détails amusants », le médecin du Régent se nomme Pierre... Chirac et une des femmes de la cour, « La Fillon »… Et la présence, dans de (tout) petits rôles, de têtes désormais connues, pour certaines au tout début de leur carrière : Jean Rougerie, Hélène Vincent, Nicole Garcia (future compagne de Rochefort) et quasiment tous les mecs du Splendid (Lhermitte, Blanc, Jugnot et Clavier). A part ça, il ne se passe pas grand-chose dans ce film. Y’a bien quelques paires de fesses et de nichons mais les orgies du Régent sont juste esquissées, suggérées. Tavernier n’est pas trop porté sur la gaudriole, c’est plus un réalisateur « politique ». Ici, il est surtout question d’un Duc aux idéaux progressistes mais désabusé face à l’inertie du système, plus rigide (et incarné par le personnage de Rochefort), auquel il appartient, même si le final laisse entrevoir un début de révolte. Rien de bien passionnant...

mercredi 23 juillet 2025

Le juge et l’assassin (1976), de Bertrand Tavernier

 

« Un fou qui sait qu’il est fou est un fou guéri. »

C’est l’histoire de Joseph Bouvier (Michel Galabru), un anarchiste rustre, qui tire sur la femme qui refusait de l’épouser avant de tenter de se suicider. Elle survit et lui aussi, malgré deux balles dans la tête (!). Libéré d’un asile, il vagabonde dans toute la France et viole et assassine les jeunes bergers ou bergères qu’il croise. Émile Rousseau (Philippe Noiret), un juge de province arriviste, parvient à le faire arrêter. Espérant une promotion, il tente de gagner la confiance de Bouvier afin de lui extirper des aveux et ainsi obtenir sa condamnation à mort.

Tavernier – Noiret, acte 3 (y’en aura deux autres, Que la fête commence… et La vie et rien d’autre, malgré des contextes qui ne m’enchantent guère : 18ème siècle pour le premier, Première guerre mondiale pour le second…). L’acteur campe un beau salaud en la personne de ce juge manipulateur et cynique. Mais c’est bien sûr Michel Galabru, pour son plus grand fait d’armes, qui crève l’écran, obtenant le César du meilleur acteur pour le rôle de ce « serial-killer » exalté et mystique (le film remportera aussi celui du meilleur scénario). Isabelle Huppert (maitresse de Noiret, encore bien casée) et Jean-Claude Brialy (procureur), complètent la distribution. Gérard Jugnot et Yves Robert font également des apparitions. Tourné dans les paysages variés de l’Ardèche et inspiré de la vie du « Jack l'Éventreur du Sud-Est » Joseph Vacher, le film comporte à mon avis quelques longueurs (il fait deux heures), en particulier à cause de la présence de trois chansons (signées Jean-Roger Caussimon, il en interprète lui-même deux). Il est éminemment politique (même s’il n’est pas que ça) puisque, outre le thème de la peine de mort, il se déroule à la fin du 19ème siècle, une époque marquée par l’affaire Dreyfus (« Mort à Dreyfus » tagué sur un mur de la prison, affiche « Lisez La Croix, le journal le plus anti-juif de France »…) et les luttes ouvrières de la Commune. La fin, qui relate ces dernières et que Tavernier juge lui-même « ratée » (non pas dans le propos, qu’il assume et revendique totalement mais dans la forme, trop démonstrative), m’a littéralement plombé, entrant chez moi en résonance avec l’actualité nationale récente. On n’a pas évolué d’un pouce (130 ans, ça peut paraître beaucoup mais à l’échelle de l’humanité, c’est peanuts…), les époques et le nom des protagonistes changent mais, contrairement à ce qu’on veut bien nous faire croire, la fracture et les antagonismes demeurent et ne sont pas près de disparaitre, malgré notre individualisme et le pouvoir anesthésiant du confort dont nous jouissons à des degrés divers.

lundi 21 juillet 2025

Violette Nozière (1978), de Claude Chabrol

 

C’est l’histoire, vraie, de… Violette Nozière (Isabelle Huppert), adolescente des années 30, en rupture avec le mode de vie et les mentalités de ses parents (Jean Carmet et Stéphane Audran). A leur insu, elle fréquente Jean, un « gigolo » et se prostitue elle-même occasionnellement. Son médecin lui diagnostique la syphilis. Parvenant à convaincre ses parents que sa maladie était héréditaire, elle les empoisonne sous prétexte de leur administrer un médicament. Son père meurt mais sa mère parvient à en réchapper.

De ce premier Chabrol – Huppert, point de départ d’une longue et fructueuse collaboration, je n’aurai pas grand-chose à dire, étant bizarrement resté un peu extérieur à son histoire et à sa narration. Ça fait drôle de voir Isabelle Huppert jeune et à poil (ah, merde, déjà dit…). Dans Coup de torchon, on avait le « verso », là on a le « recto »… On reconnait dans le casting, dans de petits rôles, l’incontournable « troisième couteau » Dominique Zardi (garçon de café), Fabrice Luchini (un étudiant) mais aussi Jean Pierre « c’est d’la merde ! » Coffe (le médecin) et Gilbert Servien, qui, à pareille époque, tournait dans des pornos de Kikoïne, Tranbaree ou Lansac. Je ne sais pas si c’est dû à la reconstitution de l’époque (années 30) ou au fait que Chabrol était plus jeune et avait donc probablement davantage la « niaque » mais j’ai trouvé la réalisation plus « cinématographique » que dans certaines de ses œuvres ultérieures. Le film est tiré d’une histoire vraie et la jeune femme vit sa condamnation à la peine de mort commuée en travaux forcés, avant d’être graciée par De Gaulle à la Libération puis même réhabilitée quelques années avant sa mort survenue en 1966. Il est vrai qu’elle avait été abusée sexuellement par son père à plusieurs reprises. Du coup, à contrario de l’éprouvant Une affaire de femmes, Chabrol nous évite la prise d’otage émotionnelle finale.

mardi 15 juillet 2025

L’horloger de Saint-Paul (1974), de Bertrand Tavernier

 

« La France est un curieux pays, M. Descombes… 50 millions d’habitants et 20 millions de dénonciateurs. »

C’est l’histoire de Michel Descombes (Philippe Noiret), horloger lyonnais du quartier de Saint-Paul, séparé et vivant seul avec son fils Bernard (Sylvain Rougerie, fils de Jean). Un jour, la police lui apprend que son fils est en cavale avec une jeune femme et qu’il aurait tué le vigile de l’entreprise où elle travaillait car celui-ci l’aurait fait licencier pour un larcin imaginaire et peut-être violée (ce qui serait la véritable raison de l’accusation de vol par le vigile). L’enquête est placée sous la responsabilité du commissaire Guiboud (Jean Rochefort).

Dans la longue série des films français « tout ça pour ça » (titre d’un film de Lelouch)… Une enquête policière dont on ne voit rien, seul Rochefort nous en donnant les derniers rebondissements. Des acteurs qui marmonnent dans leur barbe (qu’ils n’ont pas). Une belle carte postale de Lyon, dont on appréciera les plus beaux sites. Et tout ça pour quoi ? Quelques saillies politiques à l’encontre des flics, des politiciens conservateurs, des journalistes « sensationnalistes » ou des bas instincts du « petit peuple ». Et surtout pour l’analyse des relations entre un père et son fils, l’incommunicabilité, l’incompréhension régnant entre eux… A la fin, le fils, refusant une défense basée sur le crime passionnel pour atténuer sa peine, prend vingt ans. Mais pas grave, son papounet, qui l’a laissé faire, s’est racheté une virginité à ses yeux et ils sont à nouveau « bons copains ». Alléluia…

lundi 30 juin 2025

Chinatown (1974), de Roman Polanski

 

« C’est Chinatown... »

C’est l’histoire de Jake Gittes (Jack Nicholson), détective privé engagé par Evelyn Mulwray, qui soupçonne d’adultère son mari Hollis Mulwray, ingénieur au département des eaux de Los Angelès. Ce qu’il pensait être une affaire facile et banale va l’emmener dans des méandres insoupçonnés. En effet, il s’avère que la personne qui l’a engagé n’est pas la véritable Evelyn Mulwray (Faye Dunaway) et Hollis Mulwray est retrouvé mort, noyé, peu de temps après.

Voila ce que j’appellerais un « vrai » film : la reconstitution des années 30 (décors naturels ou en studio, costumes…), une ambiance de film noir, une enquête intéressante, un duo d’acteurs mythiques, un réalisateur qui sait où placer sa caméra (souvent derrière Nicholson pour que le spectateur adopte son point de vue)… Dernier film de Polanski en Amérique (pour les raisons que l’on sait), il peut être rattaché au mouvement contre-culturel du « Nouvel Hollywood » (fin des années 60 – début des années 80), influencé par notre « Nouvelle Vague » et le néoréalisme italien. Bien sûr, dans ce genre d’intrigue compliquée, mêlant meurtres, corruption, affaires immobilières louches et secrets de famille bien gardés, il faut suivre et on se demande toujours si l’on aurait eu nous-mêmes la même réaction que les protagonistes si on était à leur place face à tel ou tel évènement. C’est néanmoins bien mené et on dénoue les fils de cette ténébreuse histoire petit à petit. Polanski joue un petit rôle de malfrat qui coupe le nez de Nicholson, une scène qui fût difficile à tourner. Sous son impulsion, le film déroge à l’habituel « happy end », ce qui n’est pas plus mal. Très bonne musique jazzy de Jerry Goldsmith, qui colle parfaitement à l’ambiance et à l’époque. Onze nominations aux Oscars 1975 (mais une seule victoire, celle du meilleur scénario) et une sélection au National Film Registry de la bibliothèque du Congrès des États-Unis en 1991.

vendredi 13 juin 2025

Les hommes du Président (1976), d’Alan J. Pakula

 

C’est l’histoire de deux journalistes du Washington Post (les alors très classe et charmeurs Robert Redford et Dustin Hoffman, qui ne devraient hélas pas tarder à nous quitter), adaptée du livre éponyme écrit par lesdits journalistes (toujours le sens des affaires, ces Ricains…), qui enquêtent sur le « scandale du Watergate », provoquant la démission du président Républicain Richard Nixon en août 1974.

Deux heures d’un ennui mortel… Redford et Hoffman passent littéralement leur temps à téléphoner, faire du porte-à-porte et taper leurs articles à la machine à écrire (ils sont journalistes d’investigation, quoi…). Non seulement faut bien se souvenir des noms et des rôles des protagonistes de cette ténébreuse affaire mais en plus, on ne comprend pas toujours ce qu’ils disent ou ils parlent trop vite. Bref, on n’y pige que pouic. Cela dit, ça me permet de faire des articles de plus en plus courts, c’est toujours ça de pris…

jeudi 29 mai 2025

Le vieux fusil (1975), de Robert Enrico

 

C’est l’histoire d’un chirurgien de province, sous l’Occupation allemande, qui soigne à ses risques et périls des Résistants. Se sentant menacé par la milice, il décide de mettre à l’abri sa femme et sa fille dans son château situé à la campagne. Un jour, allant les retrouver, il y découvre l’horreur…

Y’a qui dedans ? L’un des plus grands acteurs français, Philippe Noiret et l’une des plus belles actrices de l’histoire du cinéma (même s’il y en a quelques-unes), Romy Schneider, qui nous a quitté il y a 43 ans jour pour jour à… 43 ans, sans que son corps sans vie ne soit autopsié (« pour ne pas casser le mythe », dixit le magistrat chargé de l’enquête à l’époque). Jean Bouise joue quant à lui l’ami de ce couple mythique.

Et c’est comment ? Effectivement, un choc. Voilà donc l’un des deux récipiendaires du « César des Césars » en 1985 (Cyrano de Bergerac sera le second dix ans plus tard) et premier lauréat de l’illustre cérémonie en 1976. En s’inspirant du massacre d'Oradour-sur-Glane du 10 juin 1944, Robert Enrico nous emmène dans les tréfonds de la barbarie « humaine » (sic). A ce propos, il serait intéressant de répertorier, dans l’histoire du cinéma, le nombre de films ayant pour cadre et/ou intrigue (principale ou connexe) la Seconde guerre mondiale, ce doit être impressionnant, surtout par rapport au premier conflit mondial, beaucoup moins traité en comparaison (arrêtez-moi si je me trompe)… On en viendrait à se demander de quoi ces films auraient parlé si elle n’avait pas eu lieu (fin de la parenthèse). Pour en revenir au film, de mémoire et en exceptant les films d’horreur (et encore), le supplice enduré par Romy est sans doute parmi ce à quoi de plus immonde, atroce et révoltant j’ai pu assister en tant que spectateur, avec Irréversible et le final de Casino. Le procédé est désormais connu : faire commettre les pires saloperies par les « méchants » (un pur euphémisme, ici) pour pouvoir « justifier » de leur faire subir pareil sort en guise de punition. Un peu facile et faisant appel aux instincts humains les plus bas (« loi du talion »). Le film entremêle scènes de grande violence (la vengeance de Noiret, qui exécute un à un les SS auteurs du massacre) et flashbacks sur ses moments forts passés avec sa femme et sa fille, contraste revendiqué par le réalisateur.

Vieux fusil : ben oui

Lance-flammes : oui

Femme à poil : non

vendredi 23 mai 2025

Orange Mécanique (1971), de Stanley Kubrick

 

C’est l’histoire d’un jeune homme qui s’intéresse principalement au viol, à l’ultra-violence et à Beethoven (on ne peut pas se tromper, c’est inscrit sur l’affiche…). Plus précisément celle du jeune Alex et de son petit groupe de voyous qui partagent effectivement leur temps entre bagarres, agressions de clochards, vols, cambriolages, parties de « ça va-ça vient » (de baise, quoi) et sorties au bar où ils s’abreuvent d’un mélange à base de lait et de drogue. Ils s’expriment dans un argot anglo-russe du nom de « nadsat ». Lors d’une soirée qui tourne mal, Alex tue accidentellement une femme riche, se fait trahir par sa bande et est incarcéré. Pour raccourcir sa peine de prison de 14 ans, il se porte volontaire comme cobaye d’une thérapie par aversion au stade expérimental promue par le gouvernement et censée éradiquer les comportements violents.

C’est avec qui ? Malcolm McDowell joue Alex. Philip Stone (père d’Alex, également à l’affiche des deux Kubrick suivants Barry Lyndon et Shining), Patrick Magee (l’écrivain violenté), Michael Bates (le gardien de prison, qui par son phrasé, sa gestuelle, son physique et son statut, rappelle fortement le sergent-instructeur de Full Metal Jacket), Warren Clarke (Dim, l’un des membres de la bande d’Alex) et Anthony Sharp (le ministre de l’Intérieur) sont les autres principaux personnages.

Et c’est comment ? Bien mieux que dans mes souvenirs. Il y a des réputations qui ne sont pas usurpées. Malcolm McDowell donne de sa personne : tête plongée sous l’eau, yeux maintenus écarquillés à l’aide de blépharostats ou contraint de dévoiler son intimité anale au gardien de prison (scène filmée évidemment de profil, pour laquelle il a possiblement pu être doublé). Orange Mécanique (classé « X » à l’époque) est toujours aussi malaisant près de cinquante-cinq ans après sa sortie, preuve qu’il n’a pas vieilli en dehors de quelques intérieurs et vêtements kitsch. Les Valseuses, qui s’en inspire, joue « petit bras », à côté. L’habitat d’Alex, dans une banlieue délabrée et le rôle central joué par la musique classique m’invitent au parallèle avec un autre Blier, Buffet froid. Le film est une satire et une réflexion sur la morale, le libre-arbitre et les risques d’un régime totalitaire. Le « remède » ne risque-t-il pas d’être pire que le mal ? Meilleur Kubrick après Shining parmi ses six derniers (je n’ai pas vu ses plus anciens), je n’en ferai toutefois pas l’acquisition, ma DVDthèque étant limitée (deux boites à chaussures, soit 44 places ! 😄). Petite anecdote, l’affiche me fait toujours penser à la pochette de l’album (au demeurant excellentissime) Smash, sorti en 2005, du Français Jackson Fourgeaud. Et vice et versa.

Inspection anale : oui

Parties de « ça va-ça vient » : oui

Femmes (et homme) à poil : d’après vous ?

lundi 21 avril 2025

Préparez vos mouchoirs (1978), de Bertrand Blier

 

« J’en n’ai rien à foutre de votre Mozart, je l’connais pas, c’mec-là, j’l’emmerde ! Ou alors qu’il me prête du pognon pour payer mes traites… »

C’est l’histoire d’un mec qui désespère : malgré tous ses efforts, sa femme ne montre aucun signe d’enthousiasme pour quoi que ce soit. Il décide alors de la confier à un inconnu, un prof d’éducation physique rencontré dans un restaurant. D’abord réticent, ce dernier finit par accepter ce « présent ». Mais il ne rencontrera pas plus de succès dans cette entreprise.

C’est avec qui ? Le duo magique des Valseuses Depardieu – Dewaere est reconstitué. La Québécoise Carole Laure remplace au pied levé Miou-Miou pour compléter le trio. Michel Serrault incarne un artisan usé et harcelé par le Fisc et le jeune « Riton » Liebman un surdoué de 13 ans.

Et c’est comment ? Et si Bertrand Blier avait (presque) toujours réalisé (presque) le même film ? Il l’avoue lui-même à demi-mots (« On raconte toujours la même chose »). On trouve des constantes dans la plupart de ses films (pas Buffet Froid, qui est un sans-faute) : duo ou trio (deux hommes et une femme, sauf dans Trop belle pour toi, où les proportions s'inversent), entame sur les chapeaux de roues, souvent surréaliste (procédé revendiqué pour « embarquer le spectateur »), chute de tension, plus ou moins brutale, à mi-parcours (c’est le risque quand on part trop vite, ne dit-on pas « qui veut aller loin ménage sa monture » ?), difficultés à finir ses films. Préparez vos mouchoirs ne déroge pas à cette règle. Ici, la cassure a lieu lors de la colonie de vacances où Carole Laure se laisse séduire par un jeune surdoué de bonne famille, souffre-douleur des autres enfants. Néanmoins, le film figure incontestablement parmi les meilleurs du réalisateur récemment disparu, dont les révélations de son ex-compagne Anouk Grinberg viennent écorner la réputation. Il remporta d’ailleurs l’Oscar du meilleur film étranger en 1979, une fierté pour Blier. A ce titre, voir la vidéo de son « speech » très succinct et prononcé dans un risible anglais typiquement français (je n’aurais pas fait mieux) à la remise du trophée. Depardieu (la scène où il imagine Mozart venant à leur rencontre pendant qu’ils écoutent l’un de ses concertos, juste avant que Serrault ne sonne à leur porte pour réclamer le silence) et Dewaere (celle où il devine, à chaque référence énoncée par Carole Laure, les titres des ouvrages correspondants de son imposante collection qu’il a patiemment rangé) sont évidemment excellents et les autres interprètes sont au diapason. Situations surréalistes et provocantes, dialogues drôles voire poétiques, casting de premier choix… Tous les éléments constitutifs d’un bon Blier, en somme.

Tricot : oui

Jets de yaourt : oui

Femme à poil : Carole Laure nous montre le haut et le bas (de face)

mardi 15 avril 2025

Tristana (1970), de Luis Buñuel

 

C’est l’histoire de Tristana, une jeune orpheline vivant à Tolède (Espagne), sous la tutelle de son oncle Don Lope. Cet aristocrate aux idéaux anarchistes a néanmoins des principes assez rigides… dont il s’exonère lui-même. Ainsi, il séduit Tristana et lui conseille de vivre librement, en dehors du mariage. Un jour, elle rencontre un jeune peintre italien et ils tombent amoureux.

Y’a qui dedans ? Notre Catherine Deneuve nationale, dans le rôle-titre, retrouve Buñuel après Belle de jour. Fernando Rey, lui, l’aura rarement quitté puisqu’il est rien de moins que l’acteur fétiche du réalisateur espagnol (puis mexicain) et incarne Don Lope. L’Italien Franco Nero complète le trio d’acteurs principaux en interprétant le jeune peintre.

Et c’est bien ? Soyons clair, je n’ai aucune connaissance technique et artistique sur le cinéma, je me contente simplement de donner mon ressenti, forcément subjectif, sur les œuvres, fruit de ma sensibilité, mon histoire voire mon humeur. Je dirais donc que cette histoire m’a suffisamment intéressé, à défaut de me captiver. L’atmosphère générale n’est pas des plus gaies. Les opinions du cinéaste, très marquées à gauche (anti-cléricalisme, notamment), percent via les propos de Rey (l’oncle aristocrate). « Cathy » est assez peu mise en valeur (coiffure, vêtements… Elle finit même amputée d’une jambe !), sauf lors d’une scène où elle exhibe sa poitrine (ne rêvez pas : on ne voit rien) au balcon à la vue d’un jeune sourd-muet médusé. Sinon, c’est un trio amoureux compliqué, le caractère et les sentiments des protagonistes évoluent. C’est assez sombre, dans l’ensemble (ah oui, je l’ai déjà dit). Spoiler : cette Tristana, finalement, c’est une connasse…😄

Béquilles : oui

Cloches : oui

Femme à poil : on aimerait bien mais non

dimanche 23 mars 2025

La grande bouffe (1973), de Marco Ferreri

 

« Je ne sais pas si les féculents sont recommandés pour mon aérophagie… »

C’est l’histoire de quatre bonhommes, de bon niveau social (un pilote d’avion, un juge, un restaurateur et un présentateur télé), qui se retrouvent dans la villa de l’un d’eux pour un « séminaire gastronomique ». En réalité, ils y organisent leur suicide en mangeant jusqu’à ce que mort s’ensuive, tout en se livrant à une sexualité débridée avec quelques invitées (une institutrice et trois prostituées).

C’est l’histoire d’un des plus gros scandales (compréhensible) du Festival de Cannes, en 1973.

C’est l’histoire du film dont s’inspirèrent Michel Barny et Frédéric Lansac pour leur Mes nuits avec… Alice, Pénélope, Arnold, Maude et Richard (1976), possiblement le meilleur porno français de l’histoire.

C’est avec qui ? Deux Français (Philippe Noiret et Michel Piccoli) et deux Italiens (Ugo Tognazzi et Marcello Mastroianni). Et Andréa Ferréol.

Et c’est bien ? Le film va loin, pour 1973 et peut-être même encore aujourd’hui : festival de mets et de pets, inondation d’excréments, scènes de sexe... C’est l’un de ceux, avec entre autres Le dernier tango à Paris de Bertolucci, à avoir enfoncé les derniers coins dans la censure (il était interdit aux moins de 18 ans), avant son abolition en France avec l’arrivée au pouvoir de VGE en 1974. Andréa Ferréol, qui a dû grossir de 25 kilos pour le rôle de l’institutrice invitée par nos quatre larrons, donne de sa personne, s’asseyant fesses à l’air sur un gâteau ou se faisant toucher la chatte (nue) par Mastroianni. Les rôles semblent bien définis : à Piccoli les flatulences, à Noiret les fellations (suggérées, je vous rassure…) et aux « ritals » de montrer leur cul. Avis à ceux qui ne craignent pas les… indigestions…

Bugatti type 37 : oui

Tête de cochon : oui

Homme et femme à poil : oui (Ferréol, tout ; Tognazzi et Mastroianni, le cul)

Up 👍: satire drolatique de la bourgeoisie et des excès du consumérisme, où l’homme est réduit à ses instincts les plus primaires : bouffer et baiser

Down 👎: faut tout de même parfois un peu « s’accrocher »…