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mercredi 10 septembre 2025

Buffet froid (1979), de Bertrand Blier

 

« C’est pas nous qui sommes chiants, c’est la nature qu’est chiante ! Je m’emmerde, moi, j’en ai marre de la verdure, tout est vert ! »

« Qu’est-ce que vous appelez une « femme mûre » ? » - « Ben, c’est le genre de femmes qui vous fait des confitures… »

Réalisation : Bertrand Blier

Scénario : Bertrand Blier

Pays :  France

Année : 1979

Genre : comédie dramatique, surréalisme

Avec : Gérard Depardieu, Bernard Blier, Jean Carmet, Michel Serrault, Jean Rougerie, Geneviève Page, Carole Bouquet.

Synopsis : Le chômeur Alphonse Tram, l’assassin de sa femme et l’inspecteur Morvandiau sont confrontés à une série de meurtres et d’évènements rocambolesques au sein d’une tour d’immeuble isolée dans une banlieue sinistre.

Pourquoi ? Parce que c’est, de l’avis de beaucoup (dont votre serviteur), le meilleur film de Bertrand Blier, baignant dans une atmosphère surréaliste et macabre, l’un de ceux où il est le moins question de cul (lien de cause à effet ?), qui tient la route de bout en bout, là où souvent les autres réalisations du cinéaste s’essoufflent à mi-parcours après un début tonitruant ; pour son MONUMENTAL trio d’acteurs principaux Depardieu – Blier père – Carmet (le budget « bonnes bouteilles » sur le plateau a dû exploser…) et une belle galerie de seconds rôles (Serrault, Bouquet, Page, Rougerie, Benguigui) ; pour ses dialogues qui regorgent de pépites immortelles ; parce que voir des pandores simplets à képi, au temps des « Robocops » de Retailleau, quelle poilade (et nostalgie) ! « Avec le talent, on fait ce qu'on veut. Avec le génie, on fait ce qu'on peut », disait le peintre et musicien Jean-Auguste-Dominique Ingres. Pour ce film, Bertrand Blier a donc fait ce qu’il a pu…

mardi 26 août 2025

Le hussard sur le toit (1995), de Jean-Paul Rappeneau

 

C’est l’histoire de la marquise Juliette Bidoche et du colonel Oliver Martinet qui jouent à « fuis-moi, j’te suis » en 1832 dans le Sud-Est de la France, ravagé par une épidémie de choléra. Lui veut regagner son Italie natale et elle son château à Gap mais ils ne se quitteront plus. Ou pas longtemps…

Auréolé du succès de Cyrano de Bergerac, Jean-Paul Rappeneau remet le couvert dans le genre « film à grand spectacle » avec cette adaptation du roman de Giono, tournée essentiellement dans ma région PACA et qui deviendra alors le film le plus cher du cinéma français. « Juju » n’apparait qu’au bout de quarante minutes (le film fait deux bonnes heures). Gros casting (Arditi, Yanne, Cluzet, l’alors à ses débuts Isabelle Carré et la Deschiens Yolande Moreau), y’a même « Gégé » (Depardieu) qui vient évidemment nous faire un p’tit coucou (cinq minutes à l’écran mais à l’arrivée, ça fait quand même un chèque). Devant l’assez faible enjeu du long-métrage, on joue alors à se lancer des devinettes. A quel moment tel ou tel acteur déboulera pour son quart d’heure de tour de piste et dans quel rôle ? Et Juliette, quand va-t-elle se mettre à oualpé ? Heureusement, le scénar a tout prévu : le choléra se guérit en frictionnant fortement le corps du malade avec de l’alcool. Alors le bel Olivier frotte, frotte le corps d’albâtre de la belle Juliette, qui revient « miraculeusement » à la vie. Vous ne verrez que la poitrine et quelques poils de la touffe, c’est déjà pas mal… A ajouter donc à la série « mon corps est un self-service » du cinoche hexagonal (Juliette avait déjà donné dans le Rendez-vous de Téchiné)…

lundi 25 août 2025

Le dernier métro (1980), de François Truffaut

 

« Tu es belle. Si belle que te regarder est une souffrance. »

C’est l’histoire de la troupe du théâtre Montmartre, sous la France occupée de 1942. Marion Steiner (Catherine Deneuve) en assure la direction depuis l’exil en Amérique de son mari juif allemand Lucas (Heinz Bennent) et Jean-Loup Cottins (Jean Poiret) met en scène la pièce norvégienne La Disparue, jouée notamment par un jeune acteur prometteur récemment engagé, Bernard Granger (Gérard Depardieu).

Fun fact : Le dernier métro (que la population s’empressait de prendre pour rentrer avant minuit, heure du couvre-feu) débute par un travelling où l’on voit Depardieu (ab)user de sa « liberté d’importuner » et se livrer au harcèlement de rue sur Andréa Ferréol, qui repousse ses avances avec humour. Je ne sais pas s’il était déjà comme ça à l’époque mais il n’a pas trop dû se forcer… A ce moment-là dans le film, il ignorait que Ferréol était la décoratrice de la pièce dans laquelle il allait se faire engager. Bon, sinon, encore un énième film ayant pour thème ou (ici) toile de fond l’Occupation allemande lors de la WWII. Mais il s’agit avant tout d’une histoire d’amour (entre Deneuve et Depardieu, of course) et d’un hommage au théâtre, l’une des rares distractions, avec le cinéma, de la population à l’époque. Co-recordman du nombre de Césars avec Cyrano de Bergerac (dix statuettes remportées sur douze nominations), dont les cinq principaux (meilleurs film, scénario, réalisateur, acteur et actrice, comme le Amour d’Haneke trente-deux ans plus tard), avec son duo vedette Deneuve / Depardieu et Truffaut et son équipe à la réalisation, Le dernier métro ne pouvait décemment être une « couille » et effectivement, il est très loin d’en être une. Les décors extérieurs sont toutefois un peu « cheap ». Chef d’œuvre, quand même pas (terme galvaudé, de toute manière) mais bon film (à minima), assurément. Et tant pis si Truffaut a fini par faire ce contre quoi il s’inscrivait à ses débuts (les films « académiques »)...

mercredi 20 août 2025

La femme d’à côté (1981), de François Truffaut

 

« Tu vois, Bernard, ça m’a beaucoup plu mais ça ne se reproduira pas. »

C’est l’histoire de Bernard (Gérard Depardieu), marié à Arlette (Michèle Baumgartner) et père d’un petit garçon. Ils vivent dans un petit village proche de Grenoble lorsqu’un jour, ils voient arriver en face de chez eux un couple, Philippe (Henri Garcin) et Mathilde (Fanny Ardant). Il se trouve que Bernard et Mathilde se connaissent déjà et ont vécu, sept ans auparavant, une tumultueuse histoire d’amour.

Mon premier Truffaut (ouh, la honte, oui, j’avoue…) ? Hum, non, quand même pas (ouf !)… Je me souviens avoir vu, il y a longtemps, La mariée était en noir, L’homme qui aimait les femmes et, mon père étant fan de Jean-Pierre Léaud, probablement un ou deux parmi Les quatre cents coups, Baisers volés et Domicile conjugal. Bon, cette Femme d’à côté est très bien, rien à dire. Avant-dernier film du célèbre cinéaste arrivant juste après le « raz-de-marée » du Dernier métro, il traite d’une passion amoureuse destructrice entre deux êtres incarnés par un couple star du cinéma français : Gérard Depardieu et Fanny Ardant. Ah, Fanny, quelle belle femme (craquante en tenue de joueuse de tennis) ! Et une femme « qui en a ». Léger bémol : un jeu (ou une diction) un peu maniéré (elle est visiblement pareille en interview). Là, lors de la rencontre entre les deux couples, elle descend des escaliers (plan sur ses jambes), Depardieu est de dos, il se retourne et pof, plan sur le visage de Fanny, radieuse et irradiante. Classique. Ils tromperont leur mari et femme respectifs pour revivre leur passion pourtant sans issue (enfin si, mais dramatique : « Ni avec toi, ni sans toi ») et ne pourront pas garder leur secret très longtemps. Le film va à l’essentiel, sans longueurs, avec une Fanny Ardant sombrant peu à peu dans la dépression et la folie et un Depardieu fragile et vulnérable. Une réussite.

vendredi 20 juin 2025

Cyrano de Bergerac (1990), de Jean-Paul Rappeneau

 

« Et à la fin de l’envoi, je touche. »

C’est l’histoire de Savinien de Cyrano de Bergerac (Gérard Depardieu), au 17ème siècle. Personnage flamboyant, aussi à l’aise à l’épée qu’avec les mots et poète à ses heures, il est en revanche laid, en raison d’un nez protubérant. Désespérant de pouvoir séduire la femme qu’il aime, sa cousine Roxane (Anne Brochet), celle-ci lui apprend qu’elle aime le jeune et beau Christian de Neuvillette (Vincent Perez). Cadet de Gascogne comme lui, Cyrano va alors aider Christian, peu doué avec les femmes, en écrivant pour lui ses lettres d’amour à Roxane. Mais le Comte de Guiche (Jacques Weber) est lui aussi épris de la belle et pendant ce temps, la guerre contre les Espagnols couve…

Que dire qui n’ait pas déjà été dit sur cette adaptation de la pièce de théâtre éponyme de « mon pays » Edmond Rostand et son impressionnante moisson de récompenses, aussi bien en France qu’à l’étranger ? Bon, « film de cape et d’épée » + « musique de chambre », c’est normalement le combo idéal pour me casser les burnes ou pour me faire chier droit (ouais, j’suis compliqué et exigeant, en plus d’être… distingué) mais faut prendre un peu sur soi et là, rythme, texte et interprétation aidant, je ne puis que m’incliner. Cyrano de Bergerac appartient à l’Histoire, désormais (sympa, ces phrases péremptoires : elles « claquent » et permettent de faire oublier que j’ai moins de lettres que l’Edmond…). Un petit bémol sans conséquence, cependant : lors de la fameuse « tirade du nez » où Cyrano enjoint l’homme qui l’a défié à « dire bien des choses en somme, en variant le ton », ben justement, il le varie peu, le ton, non ? Ou c’est mes oreilles ?

lundi 21 avril 2025

Préparez vos mouchoirs (1978), de Bertrand Blier

 

« J’en n’ai rien à foutre de votre Mozart, je l’connais pas, c’mec-là, j’l’emmerde ! Ou alors qu’il me prête du pognon pour payer mes traites… »

C’est l’histoire d’un mec qui désespère : malgré tous ses efforts, sa femme ne montre aucun signe d’enthousiasme pour quoi que ce soit. Il décide alors de la confier à un inconnu, un prof d’éducation physique rencontré dans un restaurant. D’abord réticent, ce dernier finit par accepter ce « présent ». Mais il ne rencontrera pas plus de succès dans cette entreprise.

C’est avec qui ? Le duo magique des Valseuses Depardieu – Dewaere est reconstitué. La Québécoise Carole Laure remplace au pied levé Miou-Miou pour compléter le trio. Michel Serrault incarne un artisan usé et harcelé par le Fisc et le jeune « Riton » Liebman un surdoué de 13 ans.

Et c’est comment ? Et si Bertrand Blier avait (presque) toujours réalisé (presque) le même film ? Il l’avoue lui-même à demi-mots (« On raconte toujours la même chose »). On trouve des constantes dans la plupart de ses films (pas Buffet Froid, qui est un sans-faute) : duo ou trio (deux hommes et une femme, sauf dans Trop belle pour toi, où les proportions s'inversent), entame sur les chapeaux de roues, souvent surréaliste (procédé revendiqué pour « embarquer le spectateur »), chute de tension, plus ou moins brutale, à mi-parcours (c’est le risque quand on part trop vite, ne dit-on pas « qui veut aller loin ménage sa monture » ?), difficultés à finir ses films. Préparez vos mouchoirs ne déroge pas à cette règle. Ici, la cassure a lieu lors de la colonie de vacances où Carole Laure se laisse séduire par un jeune surdoué de bonne famille, souffre-douleur des autres enfants. Néanmoins, le film figure incontestablement parmi les meilleurs du réalisateur récemment disparu, dont les révélations de son ex-compagne Anouk Grinberg viennent écorner la réputation. Il remporta d’ailleurs l’Oscar du meilleur film étranger en 1979, une fierté pour Blier. A ce titre, voir la vidéo de son « speech » très succinct et prononcé dans un risible anglais typiquement français (je n’aurais pas fait mieux) à la remise du trophée. Depardieu (la scène où il imagine Mozart venant à leur rencontre pendant qu’ils écoutent l’un de ses concertos, juste avant que Serrault ne sonne à leur porte pour réclamer le silence) et Dewaere (celle où il devine, à chaque référence énoncée par Carole Laure, les titres des ouvrages correspondants de son imposante collection qu’il a patiemment rangé) sont évidemment excellents et les autres interprètes sont au diapason. Situations surréalistes et provocantes, dialogues drôles voire poétiques, casting de premier choix… Tous les éléments constitutifs d’un bon Blier, en somme.

Tricot : oui

Jets de yaourt : oui

Femme à poil : Carole Laure nous montre le haut et le bas (de face)

mercredi 9 avril 2025

Trop belle pour toi (1989), de Bertrand Blier

 

« J’peux tout d’même pas me transformer en boudin ! »

C’est l’histoire d’un concessionnaire automobile balloté entre sa très belle femme et sa secrétaire intérimaire, des plus ordinaires mais dont il tombe inexplicablement amoureux. Le tout sur fond de compositions de Schubert.

Y’a qui dedans ? « Gégé » Depardieu (égale quatre), Carole Bouquet et de la musique classique, comme dans Buffet Froid. Et « Josy » Balasko. Pas besoin que je vous dise qui joue la « belle » et qui joue la « laide », même si tout ça est ô combien futile et subjectif (Balasko, 39 balais à l’époque, un peu boudinée mais pas trop, n’est finalement pas si moche).

Et c’est bien ? Après Tenue de soirée, Blier enchaine avec un autre succès public (2 millions d’entrées) et critique (Grand prix du jury à Cannes et 5 Césars : meilleurs film, réalisateur, scénario, actrice – pour Bouquet – et montage). C’est la facette sentimentale du réalisateur, même si dans certains dialogues, il est quand même question de « cul », de « baiser » et de « sucer » (on ne se refait pas…). Le récit est complètement éclaté, les scènes s’enchainent sans grand lien entre elles, sans que cela nuise à la compréhension de l’histoire, dont le postulat, très classique (un homme trompe sa femme), est posé d’emblée. Depardieu, sobre et Balasko, sexy, s’offrent de beaux contre-emplois. Comme Un, deux, trois, soleil, le film est tourné dans « ma » cité phocéenne. On reconnait d’ailleurs, dans une apparition où il donne une réplique à Balasko, Richard Martin, fondateur du Théâtre Toursky local. Ainsi que la ligne de tram, rénovée depuis, qui passait sous terre pour s’arrêter à l’arrêt du métro Noailles, sur la Canebière. Par contre, l’arrêt de bus « Dunkerque », sans doute sur le boulevard du même nom, a disparu, remplacé par le tramway. De quoi remettre une pièce dans la machine à me faire saigner le cœur… Nostalgie, quand tu nous tiens… Et le film, dans le « Top 5 » Blier ? Pas forcément… Par exemple, je lui préfère nettement son successeur, Merci la vie.

Schubert : oui

Chambre d’hôtel : oui

Femme à poil : non

jeudi 3 avril 2025

Convoi exceptionnel (2019), de Bertrand Blier

 

« Quand une femme disparait dans la nuit, y’a toujours une musique » - « Triste, la musique... »

C’est l’histoire d’Astérix et Obélix qui débarquent au 21ème siècle après avoir bu la « potion magix » des Visiteurs… Euh, non, j’m’égare… Reprenons. C’est l’histoire de Foster, un grand bourgeois et de Taupin, un SDF, qui se rencontrent à Bruxelles. Ils s’aperçoivent que leurs faits et gestes sont dictés par un scénario dont ils reçoivent les pages au fur et à mesure de leur parcours, au cours duquel ils vont faire des rencontres et devoir se remettre en question sur leur vie.

Y’a qui dedans ? Blier est plutôt du genre fidèle : Depardieu et sa compagne Farida Rahouadj sont à nouveau de la partie et Audrey Dana était aussi à l’affiche du Bruit des glaçons. Clavier, Sylvie Testud et Alexandra Lamy, c’est par contre la première fois qu’il les dirige.

Et c’est bien ? Mieux que Le bruit des glaçons mais moins bien que Les côtelettes, si on se réfère à la filmo du cinéaste sur le nouveau millénaire. Comme souvent chez lui, on passe du coq à l’âne, les personnages semblent évoluer telles des « boules de flipper » (qui roulent, qui roulent…) dans un univers absurde qui leur échappe. Testud (qui, après des débuts prometteurs plutôt dans le cinéma d’auteur, s’est largement « mainstreamisée » au fil du temps) fait une brève apparition et semble tomber comme un cheveu sur la soupe. De même qu’Alexandra Lamy (encore une fausse actrice venue de la télé), qui vient égrener devant un Clavier impassible, assis comme un con, la liste de ses amants, concluant par un grotesque « Qu’est-ce que j’ai pris dans l’cul ! » (t’as pas honte, Bertrand ?). Blier finit donc là-dessus, c’est un peu triste mais le « feu sacré » était déjà parti depuis longtemps (depuis Merci la vie ou Un, deux, trois, soleil, au choix). Le repas final entre Clavier et Depardieu renvoie inévitablement à celui de Calmos avec Marielle et Rochefort. La boucle est donc bouclée.

Caddie : oui

Recette du poulet : oui

Femme à poil : non

mardi 11 mars 2025

Combien tu m’aimes ? (2005), de Bertrand Blier

 

« Oh ben tu sais, ma vie, c’est pas un musée… »

C’est l’histoire d’un mec, il a gagné gros au loto (plusieurs millions). Alors un soir, à Pigalle, il s’achète… une pute. Oui mais pas n’importe laquelle. Daniela, qu’elle s’appelle. Le genre « bombe atomique ». Elle accepte sa proposition de vivre avec lui. Mais son souteneur ne l’entend pas de cette oreille.

Oui, je fais mon « aggiornamento » Blier, comment vous avez deviné ?

Y’a qui dedans ? Le « monstre sacré » (et « sacré monstre »…) Gégé, comme souvent mais exit les Delon, Carmet, Belmondo, Noiret, Serrault, etc, Blier doit composer avec le « matos » de l’époque, ça descend donc d’une marche ou deux : Monica Bellucci (oui d’accord, elle est belle, y’a à manger mais pas trop mon style), un Inconnu gagné par « l’esprit de sérieux » (Bernard Campan), Jean-Pierre Darroussin (qui se sort brillamment d’un monologue, exercice toujours casse-gueule), Sara Forestier, Edouard Baer (pas à sa place) et il « case » encore sa meuf du moment (Farida Rahouadj), comme il le faisait pour Anouk Grinberg dans les années 90.

Et c’est comment ? Franchement pas terrible. Le récit est moins éclaté qu’à l’accoutumée, il y a bien quelques (rares) fulgurances langagières mais c’est quand même assez « plan-plan ». Un Blier en petite forme.

Stéthoscope : oui

Homme ou femme à poil : évidemment (Bellucci et Rahouadj les seins, Campan le cul)

Up 👍: quelques dialogues drôles ou poétiques

Down 👎: casting pas convaincant et histoire peu captivante

mercredi 26 février 2025

Merci la vie (1991), de Bertrand Blier

 

« Ben oui mais j’suis encore dans tes couilles, je commence à m’emmerder ! »

C’est l’histoire de Camille (Charlotte Gainsbourg), une étudiante proche de passer son Bac, qui rencontre Joëlle (Anouk Grinberg), une fille paumée en robe de mariée qui vient de se faire passer à tabac par un type. Les voila parties pour de rocambolesques aventures…

C’est l’histoire de deux des plus grandes tragédies du 20ème siècle (la Seconde guerre mondiale et le SIDA) et de thèmes universels (et habituels : la Vie, l’Amour, la Mort) mais traités de façon originale, par le procédé d’un « film dans le film ».

C’est l’histoire des Valseuses au féminin.

Y’a qui dedans ? La fille Gainsbourg (j’aime pas mais à tout juste vingt balais, ça passe), Anouk Grinberg (formidable), qui sera la compagne et muse de Blier tout au long des années 90 (Farida Rahouadj prendra le relai de la décennie suivante jusqu’à la fin), accompagnées d’une ribambelle de « tueurs » : Depardieu, Michel Blanc, Carmet (César du meilleur second rôle), Girardot, Trintignant, jusqu’aux seconds (ou troisièmes) rôles (Catherine Jacob, François Perrot, Didier Bénureau).

Et c’est bien ? C’est pas que bien, c’est plus que bien. Cette fois, Blier, toujours aussi en verve, a eu des moyens et il s’en donne à cœur joie. Difficile de résister à ce maelstrom d’émotions (tendresse, drôlerie, mélancolie, sensibilité à fleur de peau, effroi…), de teintes (ocre, vert, noir et blanc) et d’époques (de la seconde guerre mondiale jusqu’aux « années SIDA »). Incontestablement l’un de ses meilleurs films et celui dont il est le plus fier (notamment car difficile à faire). Au cas où certains ne seraient pas au courant et comme dans quelques autres de ses films (1,2,3 soleil, Les côtelettes…), il nous rappelle que son cœur penche très nettement à « gauche » (comme 95% du « showbiz », ce qui est au demeurant logique), au détour d’une tirade, bien trouvée, de Depardieu pointant une arme sur les officiers allemands qui l’entourent :

« Je suis dans la Résistance ! Après la guerre, je me ferai élire aux Municipales sous l’étiquette « gaulliste » et je serai à nouveau une ordure, une grosse ordure de droite. Mais en attendant, je suis un héros ! »

Caddie : oui

Œil arraché : oui

Homme et femme à poil : oui (Grinberg, plutôt deux fois qu’une, Michel Blanc et des figurants)

Up 👍: le casting, démoniaque ; la folie du projet ; le très touchant générique de fin avec le plan sur Carmet dans son fauteuil, « oublié » par Gainsbourg et Girardot

Down 👎: pour trouver à redire, la scène « science-fictionesque » de Grinberg lévitant dans les airs ; la même Grinberg se faisant peloter (comme dans 1,2,3 soleil), de même que Catherine Jacob (les seins par Trintignant, les fesses par Blanc). On se demande si c’est à chaque fois nécessaire et c’est vrai que la femme est souvent sexualisée (on ne voit jamais une femme palper les burnes d’un homme, par exemple… et si c’était le cas, elle passerait pour une s**ope…)

dimanche 16 février 2025

La Môme (2007), d’Olivier Dahan

 

« Madame Piaf, vous jouez avec votre vie. » - « Et alors ? Il faut bien jouer avec quelque chose. »

C’est l’histoire de l’une des plus grandes icones françaises du 20ème siècle, un petit bout de femme avec une voix à vous faire dresser les poils, interprète d’une palanquée de « tubes » (on n’appelait pas ça comme ça, à l’époque). La première « pop star » française de l’histoire ?

C’est l’histoire d’une actrice plutôt quelconque et un peu « nunuche », trois tonnes de maquillage sur la gueule, propulsée au rang de star mondiale pour son interprétation, multi-récompensée notamment par un Oscar. C’est que les Ricains adorent ça, l’image d’Epinal du vieux Paris…

C’est l’histoire d’un film qui lança la mode des « biopics » (films biographiques) en France. Depuis, beaucoup y sont passés (Coluche, Serge Gainsbourg, Claude François, Dalida…). Et l’un des premiers à faire un ramdam médiatique pas possible, pour être certain que tout le monde paye sa place. TF1 (qui co-produit) a dit d’aller le voir alors pas question de désobéir… Bienvenue chez les Ch’tis, Intouchables (« tellement intouchable que j’ai pas voulu y toucher »… Une fois n’est pas coutume, permettez-moi de citer ici le par ailleurs fort peu recommandable Alain Soral) et The artist suivront dans cette voie.

C’est l’histoire de notre « Gégé » national qu’a encore réussi à se caser dans une superproduction internationale (France – Grande-Bretagne – République tchèque), même l’espace d’une dizaine de minutes.

Et elle meurt, à la fin ? Il ne vous aura pas échappé que oui, personne n’étant immortel… Et jeune, en plus, à 47 balais, alors qu’elle en paraissait vingt de plus.

Dope : oui

Femme à poil : non (ou peut-être au bordel, à voir)

Up 👍:

l’aspect « déconstruit » du film (flashbacks, ellipses) en a gêné certains mais j’ai trouvé ça plus original qu’un récit linéaire

le plan-séquence de l’annonce de la mort de Cerdan, pas mal

la bande originale, évidemment mais je ne suis pas objectif, j’adore Piaf

des séquences « tire-larmes » (la séparation de Piaf enfant et la prostituée « Titine », jouée par Emmanuelle Seigner ; l’interview sur la plage) et quelques « punchlines » (« Vous êtes une grande artiste » - « C’est parce que j’ai mis les talons ») efficaces

Down 👎:

des scènes qu’on croirait tirées des Misérables et d’autres involontairement drôles (le final où Cotillard ressemble presque davantage à Bozzo le clown ou à Robert Smith des Cure qu’à Piaf)

oui, Piaf était une junkie pochtronne parfois imbuvable (ah ah) mais cet aspect est un peu trop appuyé et les moments dramatiques de son existence surreprésentés