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jeudi 4 septembre 2025

Le locataire (1976), de Roman Polanski


C’est l’histoire de Trelkovsky (Roman Polanski), un homme timide et réservé, qui visite un appartement vacant pour le louer. Lors de la visite, la concierge lui apprend que l'ancienne locataire a voulu se suicider en se jetant de la fenêtre de l'appartement, sans raison apparente. Après le décès de celle-ci, il emménage. Notre homme sombre alors peu à peu dans la paranoïa.

Ce troisième volet de la trilogie dite des « appartements maudits » du réalisateur, après Répulsion en 1965 et Rosemary's Baby en 1968, me paraît bien en deçà de ses deux prédécesseurs, qui plaçaient il est vrai la barre assez haut. J’étais circonspect sur le Polanski acteur mais il s’en tire plutôt bien dans ce rôle d’homme effacé. On note les apparitions de quelques membres du Splendid (Balasko, Jugnot et Blanc). Le film avait à priori tout pour me plaire ou du moins susciter mon intérêt et ce fût le cas dans sa première partie. Malheureusement, à partir du moment où Polanski se travestit en femme, s’identifiant à l’ancienne locataire suicidée, je suis un peu « sorti » du film, tant cette séquence censée provoquer l’angoisse a plutôt eu le don de me faire (sou)rire (surtout connaissant les frasques de l’homme public). J'ai trouvé ça décalé, disons. Ce Locataire me laissera hélas peu de souvenirs. P.S : y a-t-il une musique de film français que Philippe Sarde (né à Neuilly) n’a pas « chié » ?

samedi 12 juillet 2025

La piel que habito (2011), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire, trouble et tortueuse, du chirurgien esthétique Robert Ledgard (Antonio Banderas). Traumatisé par la perte de son épouse, brûlée vive dans un accident de la route, il met au point une peau synthétique ultra-résistante aux piqûres d’insectes et aux brûlures, qui aurait pu la sauver. Il mène ses tests sur une cobaye, Vera (Elena Anaya), qui vit enfermée dans son manoir dans la région de Tolède. La seule personne à détenir ce secret est Marilia (Marisa Paredes), sa fidèle servante. On apprend aussi que Norma (Blanca Suárez), la fille de Robert, s’est suicidée après avoir été victime d’une tentative de viol par Vicente (Jan Cornet), un jeune styliste. Peu après, celui-ci disparait mystérieusement.

C’est un fait (et un bon point) : Almodóvar sait varier ses sujets, même si quelques thématiques reviennent souvent. Il murit aussi, c’est normal. Ici, il flirte avec le thriller et le fantastique. Y’a un peu de cul, évidemment (on ne se refait pas). Vingt-et-un ans après Attache-moi !, il retrouve son pote Banderas, parti entre-temps faire carrière aux « States ». Celui-ci campe donc un chirurgien jouant aux « apprentis sorciers », dans la veine de Frankenstein. Car (attention, spoiler) il va kidnapper le jeune homme ayant tenté d’abuser de sa fille, suicidée depuis, et le faire… changer de sexe contre son gré. Il fera ainsi « coup double » : il se vengera de l’agresseur de sa fille tout en créant une femme à l’image de son épouse décédée. Almodóvar étant gay, on ne s’étonnera pas que le thème de la transidentité lui tienne à cœur. Quant à y voir un acte « militant » (la thématique était à l’époque encore embryonnaire, moins d’actualité que de nos jours), je laisse à chacun le soin d’en juger en fonction de ses convictions. Quoi qu’il en soit, le film est psychologiquement assez dur et malaisant, d’autant que Banderas baisera avec sa « créature », ce que je trouve d’ailleurs un peu gros. Pour le reste, La piel que habito (La peau que j'habite, en français) est plutôt bon, voire excellent.

vendredi 4 juillet 2025

Caché (2005), de Michael Haneke

 

C’est l’histoire de Georges (Daniel Auteuil), journaliste littéraire à la télé et de sa femme Anne (Juliette Binoche), qui reçoivent à leur domicile de curieux dessins sanguinolents et cassettes vidéo anonymes, montrant leur maison filmée en plan fixe depuis la rue d’en face, une maison de campagne où Georges a passé son enfance et le couloir d’un immeuble de Romainville. La police ne pouvant leur venir en aide face à l’absence d’agression et de revendication, Georges va mener sa propre enquête.

Monsieur Haneke me semble être quelqu’un de torturé, voire de dérangé. Il reconnait lui-même dans le « making-of » que faire des films lui fait économiser des séances de psy. Dans La pianiste, Isabelle Huppert regardait des films pornos en humant les kleenex maculés de sperme des spectateurs précédents et soulageait sa vessie en matant des couples faisant l’amour dans leur bagnole. Ici, il n’est pas question de cul, il nous prend littéralement « en traitre » avec deux scènes soudaines d’une extrême violence (l’affiche donne un léger indice). Comme dans la plupart des films français, le couple incarné par Auteuil et Binoche évolue dans un milieu bourgeois « bobo » (il n’y a guère que Lindon pour jouer les prolos, c’est même devenu un filon). Et comme toujours ou presque, les dialogues sont parfois difficilement audibles, même sans musique, entre celles et ceux qui ont la voix sourde ou qui parlent entre leurs lèvres. Mais comme ils sont souvent d’une banalité reflétant celle du quotidien (du type « tu veux du parmesan sur tes pâtes ? »), ce n’est pas excessivement gênant. Concernant l’histoire, on jongle entre différentes thématiques (mensonges au sein du couple, secrets d’enfance, mauvaise conscience post-coloniale qui tombe comme un cheveu sur la soupe…) et l’on ne voit pas très bien où veut nous mener le cinéaste, la fin nous laissant également dans l’expectative. Je n’ai rien contre les œuvres qui questionnent et vont à rebours du « prémâché », au contraire, mais qu’on me donne au moins quelques pistes de réflexion crédibles et des branches auxquelles me raccrocher… Là, c’est vraiment trop flou.

P.S : pour les adeptes de pèlerinage sur les lieux de tournage, la baraque du couple Auteuil – Binoche se trouve au 49 de la rue Brillat-Savarin dans le 13ème arrondissement de Paris.

lundi 23 juin 2025

Répulsion (1965), de Roman Polanski

 

C’est l’histoire de Carol (Catherine Deneuve), jeune femme belge manucure à Londres, comme sa sœur Helen (Yvonne Furneaux) avec qui elle vit dans un grand appartement. Très introvertie, fuyante, elle repousse les avances de Colin (John Fraser), un homme rencontré par hasard et qui la courtise. Elle n’est pas à l’aise non plus avec la liaison qu’entretient sa sœur avec Michael (Ian Hendry), un homme marié. Un jour, ceux-ci partent en voyage une quinzaine de jours en Italie et laissent Carol seule dans l’appartement.

Allez, on reste chez les dingues… Second film de Polanski, après Le couteau dans l’eau de 1962. Petit budget (dépassé) et grand succès (Ours d’argent à la Berlinale). Entre drame psychologique et film d’épouvante, on pense bien sûr à Hitchcock mais aussi à Clouzot (le mort dans la baignoire pleine, comme dans Les diaboliques). Deneuve n’a pas dû trop peiner à apprendre son texte, vu qu’elle est mutique la plupart du temps. Ce qui s’avère d’ailleurs parfois un peu chiant (surtout au début) mais qui in fine colle parfaitement à son personnage sombrant peu à peu dans la folie la plus totale. « Jumpscares » (hallucinations) savamment dosés. Le noir et blanc atténue à peine la sauvagerie des deux meurtres commis par la jeune femme sévèrement dérangée. B.O jazz rétro en parfaite adéquation avec l’époque. Vu et approuvé, malgré quelques légères longueurs et une ambiance un peu pesante.

mardi 29 avril 2025

Fight Club (1999), de David Fincher

 

« J’ai voulu détruire quelque chose de beau. »

C’est l’histoire d’un salarié dépressif et insomniaque, englué dans la société de consommation, qui soulage ce mal-être en participant à des groupes de parole fréquentés par des personnes en plus grande souffrance que lui. Ces réunions sont « parasitées » par la présence d’une fille paumée, ce qui l’importune. Il lui propose alors de se répartir les jours de la semaine afin de ne plus se croiser. Un jour, après que son appartement ait accidentellement pris feu, il rencontre l’énigmatique Tyler Durden, qui lui parle d’un club de combats clandestins dont il est l’initiateur. Mais Tyler est-il réel ou n’est-il qu’une création, un double fantasmé de notre héros ?

Y’a qui dedans ? Brad Pitt, après Seven, retrouve Fincher pour ce rôle de Tyler Durden. Edward Norton, révélé dans Peur primale (1996) et American History X (1998), confirme son talent pour les rôles ambigus dans celui de ce salarié déprimé. Helena Bonham Carter (qui ressemble à Anouk Grinberg dans Merci la vie, genre « femme-enfant ») vient apporter la touche féminine dans cet univers très « pour nous, les hommes ».

Et c’est bien ? Fincher, j’aime bien. Mis à part The Social Network (2010), j’ai vu tous ses films jusqu’à Gone Girl (2014) inclus. Même si je n’en ai qu’un seul dans ma DVDthèque (l’incontournable Seven), ses scénarios m’intéressaient suffisamment pour que j’y jette un œil à chaque fois. Paradoxalement, si ce Fight Club controversé, emblématique de la « Génération X » (la mienne, NDLR) et désormais culte m’avait impressionné à l’époque, je ne suis aujourd’hui pas loin de le placer plutôt en bas de classement parmi les réalisations du cinéaste. Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, des effets de mise en scène un peu « tape-à-l’œil ». Fincher vient du clip (Madonna, Billy Idol, Aerosmith, Michael Jackson, les Stones…) et ça se ressent particulièrement ici. Heureusement, il adoptera par la suite un style bien plus classique et mature. D’autre part, le « twist » final, invraisemblable et somme toute plutôt moral (mis en musique par le Where Is My Mind ? des Pixies), de ce que j’en ai compris (un homme, une femme et on repart de zéro sur des bases plus saines). Cette adaptation cinématographique du roman éponyme de Chuck Palahniuk a fini par devenir un film de chevet dans les cercles « virilistes » et MGTOW (de droite et son extrême, donc). Le refrain est connu : « le salariat et le confort consumériste, ça ramollit. Après, ça fait des pédés et on perd les guerres ». Ce qui est paradoxal sachant qu’ils sont par ailleurs extrêmement favorables au capitalisme, système entièrement basé sur… la consommation. Mais on n’est pas là pour philosophailler et chacun y verra bien ce qu’il veut. Qu’il soit « facho » ou libertaire, Fight Club est certes spectaculaire, parfois (légèrement) drôle et bien fait mais aussi un peu toc, versant dans la provoc facile et la violence gratuite.

Savon : oui

Pingouin : oui

Femme à poil : oui mais acte sexuel stylisé (Helena Bonham Carter)

dimanche 2 mars 2025

The game (1997), de David Fincher


« Appelle ce numéro… Ils te mettent du piment dans la vie. »

C’est l’histoire d’un riche homme d’affaires cynique et distant, visiblement hanté par un trauma enfantin (son père s’étant suicidé en se jetant dans le vide) et de son frère, nettement plus fantasque, qui lui offre pour son anniversaire la carte de visite d’une société spécialisée dans l’évènementiel. Intrigué, il se rend dans leurs locaux. Le voila embarqué dans un « jeu » qui va bouleverser sa vie.

C’est l’histoire d’un film le cul entre deux chaises, qui jongle entre le thriller et la comédie dramatique.

C’est avec qui ? Michael Douglas (parfait dans ce genre de rôles), Sean Penn et Deborah Kara Unger.

Et c’est bien ? Après le choc Seven, Fincher déçoit inévitablement en frappant là où on ne l’attend pas. Mais n’est-ce pas là la marque des bons cinéastes ?

En tous cas, moi, un type qui me fait cadeau pour mon anniversaire d'un « jeu de rôles » où je risque à plusieurs reprises de passer à trépas, je ne lui tombe pas dans les bras, je lui fais la tête au carré ! 😄 Même si c'est mon frère... Heureusement, j'en n'ai pas.

Robot clown : oui

Stylo qui coule : oui

Femme à poil : non

Up 👍: le côté thriller

Down 👎: le final incohérent qui vire à la comédie