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lundi 21 avril 2025

Préparez vos mouchoirs (1978), de Bertrand Blier

 

« J’en n’ai rien à foutre de votre Mozart, je l’connais pas, c’mec-là, j’l’emmerde ! Ou alors qu’il me prête du pognon pour payer mes traites… »

C’est l’histoire d’un mec qui désespère : malgré tous ses efforts, sa femme ne montre aucun signe d’enthousiasme pour quoi que ce soit. Il décide alors de la confier à un inconnu, un prof d’éducation physique rencontré dans un restaurant. D’abord réticent, ce dernier finit par accepter ce « présent ». Mais il ne rencontrera pas plus de succès dans cette entreprise.

C’est avec qui ? Le duo magique des Valseuses Depardieu – Dewaere est reconstitué. La Québécoise Carole Laure remplace au pied levé Miou-Miou pour compléter le trio. Michel Serrault incarne un artisan usé et harcelé par le Fisc et le jeune « Riton » Liebman un surdoué de 13 ans.

Et c’est comment ? Et si Bertrand Blier avait (presque) toujours réalisé (presque) le même film ? Il l’avoue lui-même à demi-mots (« On raconte toujours la même chose »). On trouve des constantes dans la plupart de ses films (pas Buffet Froid, qui est un sans-faute) : duo ou trio (deux hommes et une femme, sauf dans Trop belle pour toi, où les proportions s'inversent), entame sur les chapeaux de roues, souvent surréaliste (procédé revendiqué pour « embarquer le spectateur »), chute de tension, plus ou moins brutale, à mi-parcours (c’est le risque quand on part trop vite, ne dit-on pas « qui veut aller loin ménage sa monture » ?), difficultés à finir ses films. Préparez vos mouchoirs ne déroge pas à cette règle. Ici, la cassure a lieu lors de la colonie de vacances où Carole Laure se laisse séduire par un jeune surdoué de bonne famille, souffre-douleur des autres enfants. Néanmoins, le film figure incontestablement parmi les meilleurs du réalisateur récemment disparu, dont les révélations de son ex-compagne Anouk Grinberg viennent écorner la réputation. Il remporta d’ailleurs l’Oscar du meilleur film étranger en 1979, une fierté pour Blier. A ce titre, voir la vidéo de son « speech » très succinct et prononcé dans un risible anglais typiquement français (je n’aurais pas fait mieux) à la remise du trophée. Depardieu (la scène où il imagine Mozart venant à leur rencontre pendant qu’ils écoutent l’un de ses concertos, juste avant que Serrault ne sonne à leur porte pour réclamer le silence) et Dewaere (celle où il devine, à chaque référence énoncée par Carole Laure, les titres des ouvrages correspondants de son imposante collection qu’il a patiemment rangé) sont évidemment excellents et les autres interprètes sont au diapason. Situations surréalistes et provocantes, dialogues drôles voire poétiques, casting de premier choix… Tous les éléments constitutifs d’un bon Blier, en somme.

Tricot : oui

Jets de yaourt : oui

Femme à poil : Carole Laure nous montre le haut et le bas (de face)

jeudi 3 avril 2025

Convoi exceptionnel (2019), de Bertrand Blier

 

« Quand une femme disparait dans la nuit, y’a toujours une musique » - « Triste, la musique... »

C’est l’histoire d’Astérix et Obélix qui débarquent au 21ème siècle après avoir bu la « potion magix » des Visiteurs… Euh, non, j’m’égare… Reprenons. C’est l’histoire de Foster, un grand bourgeois et de Taupin, un SDF, qui se rencontrent à Bruxelles. Ils s’aperçoivent que leurs faits et gestes sont dictés par un scénario dont ils reçoivent les pages au fur et à mesure de leur parcours, au cours duquel ils vont faire des rencontres et devoir se remettre en question sur leur vie.

Y’a qui dedans ? Blier est plutôt du genre fidèle : Depardieu et sa compagne Farida Rahouadj sont à nouveau de la partie et Audrey Dana était aussi à l’affiche du Bruit des glaçons. Clavier, Sylvie Testud et Alexandra Lamy, c’est par contre la première fois qu’il les dirige.

Et c’est bien ? Mieux que Le bruit des glaçons mais moins bien que Les côtelettes, si on se réfère à la filmo du cinéaste sur le nouveau millénaire. Comme souvent chez lui, on passe du coq à l’âne, les personnages semblent évoluer telles des « boules de flipper » (qui roulent, qui roulent…) dans un univers absurde qui leur échappe. Testud (qui, après des débuts prometteurs plutôt dans le cinéma d’auteur, s’est largement « mainstreamisée » au fil du temps) fait une brève apparition et semble tomber comme un cheveu sur la soupe. De même qu’Alexandra Lamy (encore une fausse actrice venue de la télé), qui vient égrener devant un Clavier impassible, assis comme un con, la liste de ses amants, concluant par un grotesque « Qu’est-ce que j’ai pris dans l’cul ! » (t’as pas honte, Bertrand ?). Blier finit donc là-dessus, c’est un peu triste mais le « feu sacré » était déjà parti depuis longtemps (depuis Merci la vie ou Un, deux, trois, soleil, au choix). Le repas final entre Clavier et Depardieu renvoie inévitablement à celui de Calmos avec Marielle et Rochefort. La boucle est donc bouclée.

Caddie : oui

Recette du poulet : oui

Femme à poil : non