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jeudi 4 septembre 2025

Le locataire (1976), de Roman Polanski


C’est l’histoire de Trelkovsky (Roman Polanski), un homme timide et réservé, qui visite un appartement vacant pour le louer. Lors de la visite, la concierge lui apprend que l'ancienne locataire a voulu se suicider en se jetant de la fenêtre de l'appartement, sans raison apparente. Après le décès de celle-ci, il emménage. Notre homme sombre alors peu à peu dans la paranoïa.

Ce troisième volet de la trilogie dite des « appartements maudits » du réalisateur, après Répulsion en 1965 et Rosemary's Baby en 1968, me paraît bien en deçà de ses deux prédécesseurs, qui plaçaient il est vrai la barre assez haut. J’étais circonspect sur le Polanski acteur mais il s’en tire plutôt bien dans ce rôle d’homme effacé. On note les apparitions de quelques membres du Splendid (Balasko, Jugnot et Blanc). Le film avait à priori tout pour me plaire ou du moins susciter mon intérêt et ce fût le cas dans sa première partie. Malheureusement, à partir du moment où Polanski se travestit en femme, s’identifiant à l’ancienne locataire suicidée, je suis un peu « sorti » du film, tant cette séquence censée provoquer l’angoisse a plutôt eu le don de me faire (sou)rire (surtout connaissant les frasques de l’homme public). J'ai trouvé ça décalé, disons. Ce Locataire me laissera hélas peu de souvenirs. P.S : y a-t-il une musique de film français que Philippe Sarde (né à Neuilly) n’a pas « chié » ?

lundi 16 juin 2025

Soigne ta droite (1987), de Jean-Luc Godard

 

C’est l’histoire… euh… de plusieurs personnages qui cherchent leur place sur terre (Une place sur la Terre est d’ailleurs le sous-titre du film) et du groupe Les Rita Mitsouko qui cherche le bon son en studio pour son album The No Comprendo. Enfin, j’crois qu’c’est ça…

Alors là, je m’excuse mais… quelle merde ! Jamais vu une connerie pareille… Godard m’avait déjà bien « niflé » avec son Mépris. Le gars sait faire de beaux plans, c’est indéniable (le caméraman sur son travelling à Cinecittà en ouverture, le cul de « B.B », la villa Malaparte à Capri…) mais Bardot était insupportable et l’histoire sans intérêt (Piccoli et la miss qui se chamaillent pendant des plombes en se baladant de pièces en pièces dans leur appartement). Y’avait au moins la superbe musique de Georges Delerue et son Thème de Camille pour faire passer la pilule. Bon, ici, y’a les Rita. Vous ai-je déjà fait part de l’admiration définitive que je voue à ce duo et en particulier à sa chanteuse Catherine Ringer (petit aperçu de son talent sur cette ébouriffante prestation télé de 2001) ? Et bien voilà, c’est fait. L’un des rares groupes ou artistes pop-rock français de l’époque moderne, avec Gainsbourg, Bashung et deux ou trois autres, à pouvoir à peu près soutenir la comparaison avec les anglo-saxons ou en tous cas à ne pas nous foutre complètement la honte vis-à-vis d’eux. A la fois « grand public » et artisanal dans sa manière de fonctionner et de composer, d’une grande originalité et crédible dans tous les genres abordés (pop, rock, funk, électro, world ou même valse musette). Souci, comme on les voit ici en plein processus créatif, on n’entend que des extraits de leurs morceaux, réduits à l’état de maquettes (surtout l’archi-connu C’est comme ça). Le reste est tout simplement inracontable : voix off débitant un pensum philosophique et scènes incompréhensibles. Villeret danse avec une femme à poil, regarde la regrettée Pauline Lafont (son avant-dernière apparition cinématographique) jouer au golf ou est le prisonnier d’un flic interprété par Rufus dans un train. Michel Galabru joue un amiral d’aviation lisant dans son cockpit un ouvrage intitulé Comment réussir son suicide (pas forcément ce titre mais l’idée est là). Quant à Godard, il s’amuse à faire le con dans le rôle principal de l’Idiot, titre du roman de Dostoïevski dont le film s’inspire. L’auto-dérision étant souvent la plus sûre marque de la prétention la plus absolue, rien d’étonnant à cela…

vendredi 18 avril 2025

Delicatessen (1991), de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet

 

C’est l’histoire de Louison, joueur de scie musicale et ancien clown, qui se fait embaucher comme « homme à tout faire » au sein de l’enseigne Delicatessen, dans une France post-apocalyptique. Le lieu abrite notamment un boucher peu commode et des fabricants de « boîtes à meuh ». Notre homme va tomber amoureux de la fille violoncelliste du boucher. Pendant ce temps, les « Troglodistes » (des rebelles ne mangeant pas de viande) s’activent dans les égouts.

Y’a qui dedans ? Des acteurs fétiches de Jeunet : Dominique Pinon (Louison), Jean-Claude Dreyfus (le boucher), Rufus, Ticky Holgado. Et Marie-Laure Dougnac (la violoncelliste) et Karin Viard.

Et c’est bien ? Belle surprise. Pas grand fan de Jeunet, dont j’ai vu Alien, la résurrection, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain et Un long dimanche de fiançailles et que je trouve un poil surcoté, à l’image d’un Luc Besson, avec qui il partage velléités internationales et univers « poétique » versant parfois dans la naïveté. Mais cette première (co)réalisation (avec son compère Caro) est plaisante. La grande affaire du film, novateur pour l’époque, ce sont bien évidemment son esthétique et ses décors, entre rétro (on pense à une France des années 40 et ses restrictions) et univers de science-fiction (les rebelles dans les souterrains). Mais aussi ses personnages, à tout le moins loufoques : un ancien clown joueur de scie musicale, des fabricants de « boîtes à meuh », un boucher qui vend de la chair… humaine, un éleveur de grenouilles… Vivant tous tant bien que mal dans un immeuble insalubre et dans de biens modestes conditions. Malgré ce cadre plutôt sombre, l’humour perce plus d’une fois. Comme quand une locataire dépressive cherche désespérément à organiser son suicide à l’aide d’ingénieux procédés mais échoue à chaque fois du fait d’interventions humaines ou d’évènements inopinés. Ou lorsque le coït de Dreyfus (montré sous forme d’un lit qui grince sous ses « coups de boutoir ») est cadencé à d’autres mouvements cycliques (une femme qui bat son tapis pour le dépoussiérer, un homme qui regonfle la roue de son vélo, Pinon qui peint le plafond avec un rouleau…) jusqu’à l’orgasme. Quant au final, il s’avère spectaculaire et particulièrement… humide.

Coutelas-boomerang : oui

Hachoir : oui

Femme à poil : non