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jeudi 17 juillet 2025

Une affaire de femmes (1988), de Claude Chabrol

 

« Je vous salue Marie, pleine de merde, le fruit de vos entrailles est pourri. »

C’est l’histoire de Marie Latour (Isabelle Huppert), qui élève seule ses deux enfants sous le régime de Vichy. Elle rêve de devenir chanteuse mais le quotidien est bien triste. Jusqu’au jour où une voisine lui demande de la faire avorter, clandestinement, cela va sans dire. Devant la réussite de l’opération, elle décide de monter son auto-entreprise dans ce secteur d’activité et les clientes se présentent régulièrement. Pour mettre du beurre dans les épinards, elle loue aussi une chambre Airbnb à son amie prostituée Lucie (Marie Trintignant). Mais son mari Paul (François Cluzet) revient de la guerre. Lui est plutôt du genre minable, au chomdu et au RSA. Il peine à supporter la réussite de son épouse qui, par ailleurs, fuit tout contact physique avec lui.

Et oui, encore un Chabrol - Huppert, y’en aura encore un (Violette Nozière, déjà vu mais article pas encore rédigé), peut-être deux (Madame Bovary, vous connaissez mon aversion pour les films d’époque à costumes). Que voulez-vous, était prévu un très bon cru Almodóvar, si j’en crois le visionnage de la première heure d’Etreintes brisées (2009) mais la lecture du DVD a ensuite complètement foiré, bien que celui-ci ne comportait pas plus de rayures que son homologue de cette Affaire de femmes. Qui aurait pu s’appeler « Une affaire de familles » puisqu’outre les Chabrol, on a du Tavernier (le fils Nils devant la caméra, la mère Colo au scénar), du Trintignant (la regrettée Marie et son air toujours un peu « stone ») et du Huppert (sa fille Lolita Chammah, âgée de 5 ans, joue également ce rôle dans le film). C’est une fois encore un film fort mis en boite par le réalisateur à la pipe et magistralement interprété par sa future actrice fétiche, qui remportera le prix d’interprétation à la Mostra de Venise mais se verra souffler le César par une autre Isabelle (Adjani, pour Camille Claudel). Vous pensez, avec le combo Occupation / avortement / peine de mort, on a là de quoi soulever les tripes et tirer les larmes, manquait plus que la pénalisation de l’homosexualité pour faire un « strike »… De fait, l’ambiance des trente dernières minutes est très lourde (un conseil, prévoyez un repas léger avant visionnage) et pour le final, « Chacha » nous a presque fait une « Dancer in the dark ». Ce film a indirectement fait un mort, un vrai celui-là : un spectateur cardiaque, victime collatérale d’une bombe lacrymogène déposée dans un cinéma de Montparnasse par des catholiques intégristes, ulcérés par la phrase retranscrite plus haut, prononcée par Huppert à l’annonce de sa condamnation à la peine capitale. Devant la frilosité des diffuseurs locaux, le producteur Marin Karmitz a dû le distribuer lui-même aux Etats-Unis, où il rencontra un franc succès. Inspiré de l'histoire vraie de Marie-Louise Giraud, une des dernières femmes guillotinées en France, en 1943.

vendredi 4 juillet 2025

Quelques jours avec moi (1988), de Claude Sautet

 

« Personnellement, j’ai toujours été socialiste et partisan d’une économie libérale. »

C’est l’histoire de Martial (Daniel Auteuil), PDG dépressif d’une chaîne de supermarchés. Il se rend à Limoges afin de contrôler les comptes du magasin local, géré par Monsieur Fonfrin (Jean-Pierre Marielle). Invité à diner chez ce dernier, il s’entiche instantanément de sa jeune domestique Francine (Sandrine Bonnaire), à qui il propose de vivre quelques jours avec lui, en échange de pouvoir s’offrir tout ce qu’elle souhaite.

Cinq ans après l’échec critique de Garçon !, Sautet change tout. Enfin, « tout »… Exit Dabadie au scénario et Piccoli, Montand ou (forcément) Schneider comme acteurs fétiches, place à une nouvelle équipe. Il s’entoure de Jacques Fieschi et Jérôme Tonnerre comme coscénaristes et fait appel à la génération montante de comédiens. Mais bon, c’est un film français classique de ces années-là, qui sent bon les « eighties » et la « France profonde ». On retrouve Daniel Auteuil et Sandrine Bonnaire dans des registres plus légers que ceux de Caché ou La cérémonie (dont je toucherai un mot bientôt). Le premier joue comme souvent un homme énigmatique et peu disert et la seconde interprète déjà une domestique. Le PDG qui s’éprend de la bonniche, y’a qu’au cinéma qu’on voit ça mais c’est son principe et même son rôle. Suivre cette femme l'entrainera à côtoyer son entourage, pas toujours recommandable, en particulier le petit escroc « Rocky ». Belle galerie de seconds rôles (Dominique Lavanant, Vincent Lindon, Dominique Blanc, Danielle Darrieux…), avec évidemment une mention particulière pour l’immense Jean-Pierre Marielle, qui campe un directeur de supermarché hâbleur et un peu magouilleur sur les bords (et Macroniste avant l'heure...). Rien de réellement rédhibitoire ici, ni de franchement transcendant non plus, juste un honnête divertissement de début de soirée (non, pas le duo auteur de l’inénarrable Nuit de folie…).

vendredi 6 juin 2025

Indochine (1992), de Régis Wargnier

 

C’est l’histoire de l’Indochine française sur trois décennies, des années 20 jusqu’aux accords de Genève de 1954 qui scelleront son indépendance et la fin de l’occupation coloniale française. C’est aussi l’histoire d’Éliane (Catherine Deneuve), à la tête d’une exploitation de plantations d'hévéa, qui tombe amoureuse d’un beau lieutenant de la marine française, Jean-Baptiste (Vincent Perez). Mais sa fille adoptive (Linh-Dan Pham) aussi…

Oscar du meilleur film étranger et cinq César (dont celui de la meilleure actrice pour Catherine Deneuve) pour cette fresque épique qui m’aura émotionnellement « essoré », moi qui suis pourtant plutôt rétif aux films historiques (on a tous nos préjugés et nos « œillères »). Inutile de préciser que les décors naturels sont magnifiques (la baie d'Along). Le film sait surligner ses scènes poignantes (prévoir son paquet de kleenex...) d’une ample musique orchestrale, ce qui a dû contribuer à plaire aux « Ricains ». Après Cyrano de Bergerac, Vincent Perez enchaine avec une autre grosse production à succès (il récidivera deux ans plus tard avec La Reine Margot. De quoi vous « blinder » une carrière…). On ne fait plus de films français comme ça de nos jours, on n’oserait plus (Le comte de Monte-Cristo ? Pas vu mais entre « Cathy » et Pierre Niney, mon choix est vite fait).

jeudi 20 mars 2025

Les acteurs (2000), de Bertrand Blier

 

« C’est la réplique qui est magnifique. Il suffit de la dire. »

C’est l’histoire d’acteurs (comme le titre l’indique) et des grands, du « brutal », comme dirait l’autre, qui se rencontrent, se parlent d’eux et de leur métier. Et c’est tout ? Oui.

Y’a qui dedans ? La plupart (pas tous : manquent Noiret, Rochefort et d’autres, sans doute) des plus grands acteurs français encore de ce monde à l’époque du tournage (1999/2000). Quasiment que des mecs, très peu de nanas (essentiellement Dominique Blanc et Josiane Balasko). Du coup, pour cette fois, le corps féminin n’est pas considéré comme un « libre-service »…

Et c’est comment ? Décevant. On ne peut franchement pas dire qu’on se fend la poire à s’en décrocher la mâchoire. Serrault et « Bébel » cabotinent, Delon fait un bref monologue, Marielle fait du Marielle et Galabru n’a aucun texte (!). Faut même se farcir « l’amicale Macroniste » (Arditi / Berléand)… J’ai bien aimé Brialy et Claude Rich, par contre. Il y a bien quelques répliques qui font mouche mais rien n’accroche sur la longueur, la dérision de commande tombe à plat et ça ne raconte rien, ou pas grand-chose. Du gâchis.

Fauteuil roulant : oui

Pot d’eau chaude : oui

Femme ou homme à poil : non

Up 👍: quelques répliques et acteurs qui se sortent de la « grisaille » ambiante

Down 👎: manque de drôlerie et d’intérêt