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lundi 30 juin 2025

Vous n’avez encore rien vu (2012), d’Alain Resnais

 

« La vie est là, qu’est-ce que tu veux… Il faut bien la vivre... »

C’est l’histoire d’une dizaine de comédiens convoqués post-mortem par le dramaturge Antoine d'Anthac (Denis Podalydès). Celui-ci leur projette la captation filmée d’une mise en scène de sa pièce Eurydice, qu’ils ont tous joué naguère, interprétée par une jeune troupe afin de connaître leurs impressions.

Ouais ben, j’aurais mieux fait de ne rien voir… Autant j’aime généralement bien Resnais (mort à Neuilly), autant celui-là est redoutablement chiant. Nous sommes amenés à regarder des comédiens qui jouent leur propre rôle en train de regarder une célèbre pièce de théâtre jouée par d’autres comédiens, en herbe ceux-là. Et devant ce spectacle, les souvenirs se ravivent et les spectateurs se mettent eux aussi à rejouer la pièce. Les rôles principaux Orphée et Eurydice passent ainsi alternativement du couple Arditi-Azéma à celui composé de Lambert Wilson (né à Neuilly) et Anne Consigny et à celui des jeunes comédiens. Même si c’est fatalement l’immuable duo Arditi / Azéma qui se taille la part du lion (pas de Dussollier en revanche pour cette fois, il devait avoir piscine…), on imagine que la production a dû faire preuve de diplomatie afin de ne froisser aucun égo, en donnant à chacun et chacune son quota de scènes et de temps à l’écran. A ce petit jeu, Mathieu Amalric (né à Neuilly) s’en sort plutôt bien. Partez pas avant la fin, y’a une surprise : Podalydès (né à... Versailles) n’est en fait pas mort (ça alors !). Enfin, pas tout de suite car il cassera sa pipe juste un peu plus tard. Mais qu’importe puisque sa pièce continue d’être jouée. Qu’est-ce qu’on s’amuse…

vendredi 27 juin 2025

Le bal des casse-pieds (1992), d’Yves Robert

 

C’est l’histoire d’Henry (Jean Rochefort), vétérinaire de son Etat, confronté à une cohorte de casse-pieds : la sœur envahissante (Hélène Vincent), le propriétaire des chiens qu’il soigne (Jean Carmet), désireux de l’inviter coûte que coûte dans sa maison de campagne, l’ami qui ne manque jamais de lui faire part de ses déboires amoureux (Jacques Villeret)… Dans cet enfer, une étincelle pourtant, prenant les traits de Louise (Miou-Miou), rencontrée lors d’un accident de la route avec un autre de ces pénibles.

On prend les mêmes (Yves Robert à la réalisation, Jean-Loup Dabadie aux scénario et dialogues et le quatuor Rochefort – Lanoux – Brasseur – Bedos à l’interprétation) mais est-ce qu’on recommence ? Si on veut mais avec beaucoup moins de bonheur que le diptyque Un éléphant ça trompe énormément / Nous irons tous au paradis. Film construit comme une suite de sketches mais racontant néanmoins une histoire, centrée autour de Rochefort. Un Rochefort bien entouré puisqu’on a quasiment une star (ou en devenir : Lemercier, Timsit) par rôle, même s’il dure cinq minutes (Miou-Miou, Villeret, Carmet, Vincent, Lanoux, Brasseur, Yanne, Piccoli, Bedos, Bacri et même la chanteuse Véronique Sanson, n’en jetez plus !). Un peu comme, dans un genre différent et encore avec Rochefort, pour le Ne le dis à personne de Guillaume Canet en 2006 (« tant et si bien que Depardieu ou Auteuil menacent à chaque instant de surgir dans la peau d’un flic, d’un gangster ou d’un piéton », Chronicart 😄). De quoi attirer du monde dans les salles obscures (un peu plus d’un million trois cent mille entrées). Malheureusement, bien qu’on prenne plaisir à retrouver ces acteurs pour la plupart attachants, le film est globalement plutôt faible, a pas mal vieilli et a recours à des ressorts comiques assez usités. Dommage.

dimanche 23 mars 2025

La grande bouffe (1973), de Marco Ferreri

 

« Je ne sais pas si les féculents sont recommandés pour mon aérophagie… »

C’est l’histoire de quatre bonhommes, de bon niveau social (un pilote d’avion, un juge, un restaurateur et un présentateur télé), qui se retrouvent dans la villa de l’un d’eux pour un « séminaire gastronomique ». En réalité, ils y organisent leur suicide en mangeant jusqu’à ce que mort s’ensuive, tout en se livrant à une sexualité débridée avec quelques invitées (une institutrice et trois prostituées).

C’est l’histoire d’un des plus gros scandales (compréhensible) du Festival de Cannes, en 1973.

C’est l’histoire du film dont s’inspirèrent Michel Barny et Frédéric Lansac pour leur Mes nuits avec… Alice, Pénélope, Arnold, Maude et Richard (1976), possiblement le meilleur porno français de l’histoire.

C’est avec qui ? Deux Français (Philippe Noiret et Michel Piccoli) et deux Italiens (Ugo Tognazzi et Marcello Mastroianni). Et Andréa Ferréol.

Et c’est bien ? Le film va loin, pour 1973 et peut-être même encore aujourd’hui : festival de mets et de pets, inondation d’excréments, scènes de sexe... C’est l’un de ceux, avec entre autres Le dernier tango à Paris de Bertolucci, à avoir enfoncé les derniers coins dans la censure (il était interdit aux moins de 18 ans), avant son abolition en France avec l’arrivée au pouvoir de VGE en 1974. Andréa Ferréol, qui a dû grossir de 25 kilos pour le rôle de l’institutrice invitée par nos quatre larrons, donne de sa personne, s’asseyant fesses à l’air sur un gâteau ou se faisant toucher la chatte (nue) par Mastroianni. Les rôles semblent bien définis : à Piccoli les flatulences, à Noiret les fellations (suggérées, je vous rassure…) et aux « ritals » de montrer leur cul. Avis à ceux qui ne craignent pas les… indigestions…

Bugatti type 37 : oui

Tête de cochon : oui

Homme et femme à poil : oui (Ferréol, tout ; Tognazzi et Mastroianni, le cul)

Up 👍: satire drolatique de la bourgeoisie et des excès du consumérisme, où l’homme est réduit à ses instincts les plus primaires : bouffer et baiser

Down 👎: faut tout de même parfois un peu « s’accrocher »…

jeudi 20 mars 2025

Les acteurs (2000), de Bertrand Blier

 

« C’est la réplique qui est magnifique. Il suffit de la dire. »

C’est l’histoire d’acteurs (comme le titre l’indique) et des grands, du « brutal », comme dirait l’autre, qui se rencontrent, se parlent d’eux et de leur métier. Et c’est tout ? Oui.

Y’a qui dedans ? La plupart (pas tous : manquent Noiret, Rochefort et d’autres, sans doute) des plus grands acteurs français encore de ce monde à l’époque du tournage (1999/2000). Quasiment que des mecs, très peu de nanas (essentiellement Dominique Blanc et Josiane Balasko). Du coup, pour cette fois, le corps féminin n’est pas considéré comme un « libre-service »…

Et c’est comment ? Décevant. On ne peut franchement pas dire qu’on se fend la poire à s’en décrocher la mâchoire. Serrault et « Bébel » cabotinent, Delon fait un bref monologue, Marielle fait du Marielle et Galabru n’a aucun texte (!). Faut même se farcir « l’amicale Macroniste » (Arditi / Berléand)… J’ai bien aimé Brialy et Claude Rich, par contre. Il y a bien quelques répliques qui font mouche mais rien n’accroche sur la longueur, la dérision de commande tombe à plat et ça ne raconte rien, ou pas grand-chose. Du gâchis.

Fauteuil roulant : oui

Pot d’eau chaude : oui

Femme ou homme à poil : non

Up 👍: quelques répliques et acteurs qui se sortent de la « grisaille » ambiante

Down 👎: manque de drôlerie et d’intérêt

mercredi 19 mars 2025

Le fantôme de la liberté (1974), de Luis Buñuel

 

« Non, ne partez pas… Que les moines restent, au moins ! »

C’est l’histoire… inracontable de plusieurs histoires. Une sorte de film à sketchs mais reliés entre eux. On suit l’histoire d’un personnage qui en croise un autre, dont on suit à son tour l’histoire et ainsi de suite. Un couple intercepte les photos, qu’il juge obscènes, données à sa fille par un inconnu dans un parc et licencie sur le champ sa bonne qui en avait la garde. Des photos… de monuments parisiens… ; une infirmière se voit contrainte de passer une nuit dans une auberge, où elle rencontre quatre moines, un jeune homme avec sa bien plus âgée compagne et… un couple sadomasochiste ; un professeur tient un cours sur l’évolution des mœurs dans une caserne de policiers. Il leur narre une réunion entre amis fictive où les convives discutent autour d’une table tout en faisant leurs besoins avant, si l’envie leur prend, d’aller s’enfermer seul dans la salle à manger pour se restaurer ; un couple lance un avis de recherche pour retrouver sa petite fille disparue dans son école… alors qu’elle se trouve sous ses yeux ; un assassin fusille des badauds au hasard du haut d’une tour. Arrêté et jugé, il est condamné à mort et… libéré sur le champ, félicité, signant même des autographes ; un « vrai faux » (à moins que ce ne soit l’inverse ?) préfet de police se fait interpeller dans son caveau familial : sa défunte sœur… venait de lui téléphoner.

C’est avec qui ? Jean-Claude Brialy, Michael Lonsdale, Jean Rochefort, Julien Bertheau, Michel Piccoli, Claude Piéplu. On reconnait aussi Paul Frankeur (qui décèdera peu après), Pierre Maguelon, Orane Demazis, Jean Rougerie, la pauvre Marie-France Pisier (décédée curieusement et mêlée malgré elle à l’ignominieuse « affaire Duhamel »), Paul Le Person et le jeune futur humoriste Guy Montagné dans le rôle d’un moine.

Et c’est bien ? Mon Buñuel préféré (pour le moment). La construction du film et ses saynètes sont géniales. Tous les postulats de la raison et de la bienséance sont renversés. Jubilatoire.

Autruche : oui

Photo de l’Arc de Triomphe : oui

Femme et homme à poil : oui. Adriana Asti nous montre sa magnifique poitrine et Michael Lonsdale son postérieur, avant qu’il n’aille se le faire fouetter. On a aussi le haut et le bas de la doublure de la compagne âgée du jeune homme à l’auberge

dimanche 16 mars 2025

Belle de jour (1967), de Luis Buñuel

 

C’est l’histoire d’une nana insatisfaite sexuellement par son mari et sujette à des fantasmes masochistes. Ayant pris connaissance de l’existence d’une maison close, elle s’y présente et commence à y faire des « passes » mais uniquement de 14 à 17 heures, ce qui lui vaudra le surnom de « Belle de jour ». Mais certaines rencontres vont bouleverser cette nouvelle vie.

C’est l’histoire du film que Jean-Claude Roy, alias Patrick Aubin, parodiera pour son porno Les après-midi d'une bourgeoise en chaleur de 1980, avec Cathy Stewart dans le rôle-titre.

Y’a qui dedans ? Notre Catherine Deneuve nationale comme héroïne, Jean Sorel dans le rôle de son mari, Michel Piccoli dans celui d’un ami du couple et épris de la dame et Geneviève Page (décédée à la dernière Saint-Valentin, 97 piges aux fraises) comme tenancière du bordel. On reconnait aussi Françoise Fabian en prostituée et Francis Blanche parmi les clients.

Dites donc, Monsieur Buñuel, vous n’auriez pas un petit problème avec la gent féminine, par hasard ? Non parce qu’entre Cet obscur objet du désir et ici, qu’est-ce qu’elles se prennent… Seau d’eau, gifles ou boue dans la tronche, coups de fouet, viol (suggéré), insultes (« sacs à m…. »)… Peines de cœur ? Absence du père et enfance passée avec môman ? C’est ce que nous verrons lors de la prochaine séance. Carte Vitale, je vous prie. Cela vous fera 55 euros. Espèces ou carte bleue ?

Fouet : oui

Calèche : oui

Femme à poil : presque (Catherine nue sous un voile noir, on ne voit donc pas grand-chose…)

Up 👍: scénario original

Down 👎: puisqu’il faut dire quelque chose… La scène d’ouverture, fantasmée et assez dure, où Cath’ se fait violenter par deux types à la demande et sous les yeux de son mari (j’ai du mal avec la violence envers les femmes ou les enfants. Juste un petit mauvais moment à passer…)