« Considère-moi comme une
sorte de détour sur l’autoroute de la vie. »
C’est l’histoire d’Isaac Davis (Woody Allen himself), scénariste de télévision à New York, insatisfait de sa vie, autant professionnelle que personnelle. Son ex-femme (Meryl Streep) s’apprête à publier un livre sur leur vie conjugale et il fréquente Tracy (Mariel Hemingway), une fille trop jeune pour lui (17 ans). Son meilleur ami Yale (Michael Murphy) lui présente sa maîtresse, Mary (Diane Keaton). La trouvant d’abord insupportable, il finit par en tomber amoureux.
Alors, c’est comment, un film de (et avec) Woody Allen ? Ben, aussi atroce qu’envisagé (j’avais assez apprécié Match Point, son cru 2005). Déjà, c’est quoi cette idée à la con de tourner en noir et blanc quand on veut rendre hommage à la ville qu’on aime tant et la mettre en valeur ? A part ça, c’est Woody et son nombril, ses peines de cœur et ses histoires de fesses, la grande ville et la grande musique (Gershwin), la culture (et vas-y que j’étale mes références littéraires et cinématographiques pour montrer combien je suis cultivé et comme j’ai bon goût, tout en critiquant les « pseudo-intellectuels » - le personnage de Diane Keaton -) et la psychanalyse, aussi. Monsieur a des scrupules de fréquenter une fille de 17 ans (tiens, tiens…), qui l’aime (il est tellement irrésistible…), alors qu’il en a 42 mais à l’aube de ses 18 ans et d’un voyage à Londres pour suivre des études, ce qu’il lui a lui-même conseillé, il ramène sa fraise pour limite la supplier de rester avec lui à New York. Tout ça parce qu’avec Keaton, ça ne colle finalement pas. En plus, j’adore ces dialogues où ça parle à cent à l’heure ou en même temps, idéal pour ne rien comprendre. Même si au final, il n’y a rien à comprendre. Pour conclure sur une note plus humoristique, j’ai constaté que je partageais la plupart des phobies de notre « génie » (insectes, mort, cancer, saleté, hauteurs voire chiens). Je devrais peut-être faire des films, qui sait…