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mardi 2 septembre 2025

Basic Instinct (1992), de Paul Verhoeven

 

« C’est l’histoire d’un flic, amoureux de la femme qu’il lui faut pas. »

« Je trouve que Catherine, c’est vraiment l’coup du siècle. »

Réalisation : Paul Verhoeven

Scénario : Joe Eszterhas

Pays :  Etats-Unis, France, Royaume-Uni

Année : 1992

Genre : thriller, érotique

Avec : Michael Douglas, Sharon Stone, George Dzundza, Jeanne Tripplehorn.

Synopsis : À San Francisco, Johnny Boz, un ancien rocker, est sauvagement assassiné à coups de pic à glace au cours d'un rapport sexuel. La police soupçonne la riche écrivaine Catherine Tramell, petite amie de la victime et dernière personne à avoir été vue avec lui. D’autant qu’elle décrit dans l’un de ses romans le meurtre tel qu’il s’est produit.

Pourquoi ? Parce qu’il y a tout : une intrigue policière bien ficelée, avec ce qu’il faut d’action (en l’occurrence, de poursuites automobiles), de meurtres sanglants et de rebondissements, dont le « twist » final ; les scènes de cul, très poussées (et un peu risibles et/ou gratuites, OK) pour la « provoc » ; la scène culte de l’interrogatoire avec le décroisement de jambes sans culotte de l’héroïne ; les somptueuses images de San Francisco (sa côte maritime notamment) ; l’envoutante musique de Jerry Goldsmith ; les clins d’œil à Hitchcock, plus précisément à Sueurs froides (San Francisco, la musique, le look Kim Novak de Sharon Stone) ; et, est-il besoin de le souligner, Sharon Stone, propulsée illico superstar mondiale et dont la carrière pourrait se résumer à ce rôle et à celui du Casino de Scorsese. J’y mets évidemment aussi des trucs persos (une « Madeleine de Proust », qu’on appelle ça) : l’ado que j’étais (et que je suis resté), subjugué par la beauté du minois de Sharon en couverture d’un Télé Loisirs découvert chez mes grands-parents paternels. Et parce que ce début de décennie 90, c’est vraiment l’acmé de ma « pop culture », y’avait tout : le cinoche (aussi Pretty Woman, Thelma & Louise, JFK, Terminator 2, Total Recall…), la zique avec le hard au firmament (je n’écoutais que ça à l’époque : Metallica, Nirvana, les Guns N’Roses, Megadeth…), la téloche (Nulle Part Ailleurs sur Canal avec le trio Gildas – De Caunes – Garcia et les Guignols, la Télé des Inconnus…), le foot avec l’OM au sommet en France et en Europe (avec les matchs sur Canal commentés par Biétry et Denisot. Aujourd’hui, c’est par des « épaules de serpent » en Paul Smith et Weston interchangeables et une armée de « consultants »…). Si je ne devais en garder qu’un…


jeudi 21 août 2025

Evanouis / Weapons (2025), de Zach Cregger

 

C’est l’histoire de 17 des 18 élèves d’une classe d’une petite ville de Pennsylvanie qui disparaissent mystérieusement la même nuit à très précisément 2h17 du matin. Seul Alex (Cary Christopher) se rend normalement dans la classe de sa prof Justine Gandy (Julia Garner) le lendemain. Ils sont tous deux interrogés par la police mais cela ne fait pas avancer l’enquête, au grand dam des parents des enfants disparus, dont Archer Graff (Josh Brolin), qui va effectuer ses propres recherches.

Je suis comme Pierre Arditi : je ne vais quasiment plus au cinéma. Mais pas forcément pour les mêmes raisons. Les miennes tiennent dans la perte d’intérêt pour un art ou une industrie du divertissement qui semble avoir déjà tout dit depuis belle lurette et dans les tarifs, prohibitifs par rapport à ce qui est proposé. Cela dit, il m’arrive de faire une exception une ou deux fois dans l’année, le plus souvent l’été et pour des films d’horreur / épouvante ou des thrillers. Avec cet Evanouis (titre original : Weapons), je me trouve donc à la conjonction de ces éléments, profitant par ailleurs d’une petite réduction de prix (3 euros, c’est toujours ça de pris) de par ma situation professionnelle (ou plus précisément son absence). Et bien ce fût une bonne pioche, avec toutefois une légère pointe de frustration finale. L’intrigue est bien trouvée, ainsi que la narration, adoptant à tour de rôle le point de vue de différents personnages qui se croisent et tous en lien avec l’affaire : la prof, son ami flic, un marginal traqué par celui-ci et qui sera à l’origine de la découverte du fin fond de l’histoire, le père de l’un des enfants disparus, le directeur de l’établissement scolaire (rôle qui participe à lui seul aux quotas diversitaires réglementaires avec sa « double casquette » gay et d’origine asiatique) et enfin Alex, le seul élève non disparu ce soir-là. Une même scène pourra donc être vue sous différents angles. Procédé habile et original, même si pas totalement inédit (déjà vu dans un ou plusieurs autres films. Magnolia ?). Toute cette partie (les trois quarts du film, en gros), la plus intéressante, entrera dans la catégorie « thriller ». Hélas, la fin sera beaucoup plus classique et retombera dans les effets habituels du film d’horreur lambda (bagarres, scène gore outrancière). Dommage, nous n’étions pas loin d’une franche et totale réussite.

lundi 4 août 2025

Marathon Man (1976), de John Schlesinger

 

C’est l’histoire d’un mec, « Babe » Levy (Dustin Hoffman), étudiant (à 38 balais…) et coureur de marathon (et un peu de jupons, il se fait la suisse Marthe Keller), poursuivi par l’ancien nazi Christian Szell (Laurence Olivier) à New-York, où ce dernier s’est rendu pour récupérer des diamants. Mais que lui vaut ce courroux ? On ne sait pas trop, si ce n’est que Levy avait un frère (Roy Scheider), qu’il croyait travaillant dans l’industrie pétrolière mais qui était en réalité un agent secret du gouvernement américain et que Szell a assassiné. Evidemment, le nazi est sadique et s’adonne à de la torture sur la dentition d’Hoffman. Puis, il se rend dans un quartier juif très… commerçant afin d’y faire estimer ses diamants. Un bon polar d’époque, nerveux et (un peu) violent mais que le gars soit ancien nazi ou pas, ça change quelque chose ? Non, pas vraiment, alors à quoi ça sert ? On mettra ça sur le compte du « devoir de mémoire » (on peut comprendre que le trio Schlesinger réalisateur – Goldman scénariste – Hoffman acteur se sente concerné…)… Nazi Vs. Juifs, match retour. T’es gentil, Gunther, mais cette fois, on joue « à domicile », alors tu vas déguster (des diamants)…

samedi 2 août 2025

Etreintes brisées (2009), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de Mateo Blanco (Lluís Homar), ancien réalisateur devenu aveugle il y a quatorze ans et désormais scénariste sous pseudonyme pour d’autres. Il est aidé dans sa vie quotidienne par Judith (Blanca Portillo), qui était son assistante et par Diego (Tamar Novas), le fils de celle-ci. Suite à une overdose accidentelle dans la boite de nuit où il officie en tant que DJ, Diego est hospitalisé. Judith étant en déplacement à ce moment-là, Mateo, malgré son handicap, se rend à son chevet et en profite pour lui raconter son histoire, notamment sa relation passionnée avec Magdalena, dite « Lena » (Penélope Cruz), qui fût l’actrice principale de Filles et Valises, son dernier film avant l’accident lui ayant fait perdre définitivement la vue et l’amour de sa vie.

Pour ce qui sera probablement le dernier Almodóvar chroniqué sur ces pages, je conclus sur une bonne note. C’est vrai qu’il est bon, ce con. Enfin, pourquoi « ce con », d’ailleurs ? Un type qui met un titre de Can (Vitamin C), le meilleur groupe de l’histoire (du moins de ses débuts jusqu’au départ de son second chanteur, le japonais Damo Suzuki), dans sa B.O ne peut pas être foncièrement mauvais (à part peut-être le paranoïaque et manipulateur Alain Soral, également très fan du groupe. C’est qu’il a toujours eu un faible pour les Allemands, « Soso »…). Mais je digresse. Donc oui, notre cinéaste ibérique sait nous torcher des scénarios alambiqués, passant avec virtuosité d’une époque (années 90 et 2000) ou d’un genre (comédie, mélodrame, thriller) à l’autre, avec toute une galerie de personnages. Un cinéaste à succès et son assistante, une secrétaire rêvant de devenir actrice maquée avec un richissime homme d’affaires qui deviendra le producteur de son premier film, réalisé par ledit cinéaste… Ces Etreintes brisées mêlent donc triangle amoureux (le réalisateur, l’actrice, le producteur), mise en abyme, passion, vengeance, trahison et remords. Difficile de ne pas voir dans le couple formé par le réalisateur Harry Caine / Mateo Blanco et son actrice Lena une transposition de celui d’Almodóvar et Cruz. Le « film dans le film » Filles et Valises est d’ailleurs un décalque parfaitement identifiable de Femmes au bord de la crise de nerfs (le Gaspacho bourré de somnifères, le lit brûlé, la valise de cocaïne…). Intérieurs toujours très soignés et beaux plans extérieurs de Lanzarote (îles Canaries). Il manque toutefois une pointe d’émotion et de folie pour effleurer le sans-faute.

mercredi 30 juillet 2025

Les chiens de paille (1971), de Sam Peckinpah

 

« Je n’sais plus du tout où j’habite. » - « Ca n’fait rien, moi non plus. »

C’est l’histoire du mathématicien américain David (Dustin Hoffman) qui s’installe dans un petit village des Cornouailles avec sa femme britannique Amy (Susan George) pour y travailler au calme. Ils vont malheureusement se trouver confrontés à l’hostilité d’un petit groupe d’autochtones, dont Charlie, ex-petit ami d'Amy.

Dans la foulée de la révolution sociétale de Mai 68, il souffle un vent de nouveauté sur le cinéma américain et européen. Macadam Cowboy, Orange Mécanique, MASH, La grande bouffe, Le dernier tango à Paris, Les valseuses… Violence, sexe et thèmes politiques s’invitent sur grand écran. Les chiens de paille fait partie de ces films ayant fait scandale à l’époque, pour sa violence et sa scène de (double) viol(s) controversée car jugée ambiguë (d’abord réticent, le personnage joué par Susan George semble ensuite plus bienveillant envers son agresseur). C’est sûr, passer d’un Téchiné ou d’un Tavernier à ça, « c’est pas la même philosophie, c’est pas la même démarche » (pour ceux qu’ont pas la « réf »…). Mais de l’eau a coulé sous les ponts et en termes de violence, le niveau ici atteint a depuis été dépassé. Il n’en reste pas moins que le film demeure toujours prenant et convaincant dans son traitement, avec une tension allant crescendo jusqu’au sanglant déferlement final où Hoffman et sa femme sont assiégés dans leur ferme par une bande à la recherche du demeuré qu’ils abritent, l’ayant accidentellement renversé une nuit de brouillard alors que les autres le tiennent pour responsable d’un meurtre. Hoffman est dans sa période faste, j’adore évidemment, même si on peut toujours « tiquer » sur la facilité consistant à incarner des personnages typés et hautement « oscarisables » (malade dans Macadam Cowboy, travesti dans Tootsie, autiste dans Rain Man…). Vu et approuvé.

vendredi 18 juillet 2025

En chair et en os (1997), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de Victor (Liberto Rabal, un petit air d’Anthony Delon), jeune homme de vingt ans né… dans un bus en 1970 (donc toujours sous le régime franquiste), qui a eu sa première expérience sexuelle avec une dénommée Helena (Francesca Neri). Il cherche à la revoir et déboule chez elle, alors qu’elle attend son dealer. Une dispute et un coup de feu sans conséquence éclatent. Alertés par une voisine, deux flics, David (Javier Bardem) et Sancho (José Sancho), arrivent sur les lieux. Suite à une bagarre et un tir de révolver, David devient paraplégique et Victor est incarcéré. Quelques années plus tard, David est devenu joueur de basket handisport et s’est marié avec Helena, Sancho est toujours alcoolique et violent avec sa femme Clara (Ángela Molina) tandis que Victor, en réalité innocent, sort de prison avec l’envie de se venger.

Parmi mes (nombreuses) phobies, les accouchements. Cela part donc très mal puisque Penélope Cruz donne naissance au héros du film dans le cadre insolite d’un bus, n’ayant pu arriver à temps à l’hôpital. Nous avons ensuite une histoire resserrée autour de cinq personnages : le jeune Victor, donc, sa première amoureuse Helena, deux flics et la femme de l’un d’entre eux. Elle brasse amour, sexe cru (as always ou presque with Pedro…), vengeance, culpabilité, violence (heureusement relativement légère), rôles de marginaux et fugace message politique (quand on y pense, l’Espagne n’est une démocratie que depuis mon âge, soit un « petit » demi-siècle). Le tout dans le style baroque et mélodramatique du célèbre réalisateur de la Movida. Un bon brouillon de ses grands œuvres à venir.

mardi 8 juillet 2025

Hot Spot (1990), de Dennis Hopper

 

C’est l’histoire d’Harry Madox (Don Johnson, oui, le mec de la série Deux flics à Miami), qui débarque dans une petite ville du Texas pour en dévaliser la banque. Il se fait rapidement embaucher comme vendeur de voitures chez un concessionnaire. Gloria (Jennifer Connelly), la comptable de l’entreprise et Dolly (Virginia Madsen), l’épouse de son patron, ne le laissent pas indifférent. Et c’est réciproque…

Terrible déception que ce film « noir » et « brûlant » (???)… Don Johnson est ce qu’il est convenu d’appeler un « chad », c’est-à-dire un « mâle dominant ». Ce qui signifie qu’il possède un grand pouvoir d’attraction sur la gente féminine. Ainsi, Jennifer Connelly et Virginia Madsen (sœur de Michael, tout récemment disparu) lui mettent le grappin dessus. Ou / et inversement. Le script avait pourtant tous les ingrédients nécessaires pour accoucher d’un bon film. Quel est le problème, alors ? Le rythme, essentiellement. Le film fait deux heures mais il en paraît davantage, ça se traine. Johnson « butine » donc de la douce brunette Gloria (Connelly) à la blonde volcanique Dolly (Madsen). Avec laquelle finira-t-il ? Vous le saurez si vous avez la patience d’aller au bout de ces 120 minutes et quelques, entre hold-up (presque) parfait, manipulations et accouplements torrides (mais pas trop). Même la bande originale, entre la guitare du bluesman John Lee Hooker et la trompette du grand Miles, toutes deux en sourdine, n’aura pas pu soulever mon enthousiasme…

lundi 30 juin 2025

Chinatown (1974), de Roman Polanski

 

« C’est Chinatown... »

C’est l’histoire de Jake Gittes (Jack Nicholson), détective privé engagé par Evelyn Mulwray, qui soupçonne d’adultère son mari Hollis Mulwray, ingénieur au département des eaux de Los Angelès. Ce qu’il pensait être une affaire facile et banale va l’emmener dans des méandres insoupçonnés. En effet, il s’avère que la personne qui l’a engagé n’est pas la véritable Evelyn Mulwray (Faye Dunaway) et Hollis Mulwray est retrouvé mort, noyé, peu de temps après.

Voila ce que j’appellerais un « vrai » film : la reconstitution des années 30 (décors naturels ou en studio, costumes…), une ambiance de film noir, une enquête intéressante, un duo d’acteurs mythiques, un réalisateur qui sait où placer sa caméra (souvent derrière Nicholson pour que le spectateur adopte son point de vue)… Dernier film de Polanski en Amérique (pour les raisons que l’on sait), il peut être rattaché au mouvement contre-culturel du « Nouvel Hollywood » (fin des années 60 – début des années 80), influencé par notre « Nouvelle Vague » et le néoréalisme italien. Bien sûr, dans ce genre d’intrigue compliquée, mêlant meurtres, corruption, affaires immobilières louches et secrets de famille bien gardés, il faut suivre et on se demande toujours si l’on aurait eu nous-mêmes la même réaction que les protagonistes si on était à leur place face à tel ou tel évènement. C’est néanmoins bien mené et on dénoue les fils de cette ténébreuse histoire petit à petit. Polanski joue un petit rôle de malfrat qui coupe le nez de Nicholson, une scène qui fût difficile à tourner. Sous son impulsion, le film déroge à l’habituel « happy end », ce qui n’est pas plus mal. Très bonne musique jazzy de Jerry Goldsmith, qui colle parfaitement à l’ambiance et à l’époque. Onze nominations aux Oscars 1975 (mais une seule victoire, celle du meilleur scénario) et une sélection au National Film Registry de la bibliothèque du Congrès des États-Unis en 1991.

dimanche 29 juin 2025

Sailor & Lula (1990), de David Lynch

 

C’est l’histoire de… Sailor (Nicolas Cage) et Lula (Laura Dern. Non, pas le président du Brésil, hein, grosses taches…) qui s’aiment à la folie. Mais cette union contrarie Marietta (Diane Ladd), la mère de Lula. Sailor sera condamné à deux ans de prison pour avoir tué son agresseur, embauché par Marietta. A sa sortie, Lula vient le chercher et ils prennent la route pour la Californie. Marietta demande à ses deux amants, un détective privé et un gangster, de se lancer à leur poursuite et d’éliminer Sailor.

Bon ben, Lynch c’est comme Le silence de agneaux ou Kubrick (à part Shining, son plus « facile »), j’ai décidément du mal à percevoir le « génie ». J’avais rien pigé à Mulholland Drive et Blue Velvet m’était sympathique (quelques scènes de suspense à l’appartement et Isabella Rossellini à oilpé), sans plus. Rien à reprocher sur la forme, c’est sur le « fond » (les histoires) que ça coince. Cela débutait fort mal avec une scène très violente où Cage écrase littéralement l’arrière du crâne de son agresseur à grands coups contre le sol. Il y aura une autre scène sanglante vers la fin mais moins réaliste, limite quasi-comique (un coup de fusil qui arrache la tête de Willem Dafoe). On s’attend à un « road movie » avec notre couple d’amoureux pourchassé par les sbires lancés à leurs trousses par la marâtre de Dern mais pas du tout, on bifurque vers un holp-up qui tourne mal, initié par Willem Dafoe et dans lequel s’est laissé embarquer Cage. Surtout, je n’ai ressenti aucune empathie pour ce couple de jouisseurs superficiels qui passent leur temps à baiser et à pogoter dans des concerts de hard-rock. Sans oublier le gimmick « cucul » du Love Me d'Elvis Presley chanté par Cage. Bref, une déception, surtout pour une Palme d’Or à Cannes...

vendredi 13 juin 2025

Les hommes du Président (1976), d’Alan J. Pakula

 

C’est l’histoire de deux journalistes du Washington Post (les alors très classe et charmeurs Robert Redford et Dustin Hoffman, qui ne devraient hélas pas tarder à nous quitter), adaptée du livre éponyme écrit par lesdits journalistes (toujours le sens des affaires, ces Ricains…), qui enquêtent sur le « scandale du Watergate », provoquant la démission du président Républicain Richard Nixon en août 1974.

Deux heures d’un ennui mortel… Redford et Hoffman passent littéralement leur temps à téléphoner, faire du porte-à-porte et taper leurs articles à la machine à écrire (ils sont journalistes d’investigation, quoi…). Non seulement faut bien se souvenir des noms et des rôles des protagonistes de cette ténébreuse affaire mais en plus, on ne comprend pas toujours ce qu’ils disent ou ils parlent trop vite. Bref, on n’y pige que pouic. Cela dit, ça me permet de faire des articles de plus en plus courts, c’est toujours ça de pris…

samedi 7 juin 2025

Misery (1990), de Rob Reiner

 

C’est l’histoire d’un écrivain (James Caan), auteur de romans « à l’eau-de-rose » avec sa saga Misery, qui désire réorienter sa carrière vers des histoires plus sérieuses en faisant mourir l’héroïne de cette série à succès. Victime d’un grave accident de voiture lors d’une tempête de neige, il est recueilli par une infirmière (Kathy Bates) se déclarant sa plus grande admiratrice dans sa maison isolée. Mais lui faisant part de ses nouveaux desseins, celle-ci ne l’entend pas de cette oreille…

Adaptation du roman éponyme de Stephen King, le succès était quasi-assuré avec un tel script. Sans surprise, la prestation très « Actors Studio » de Kathy Bates dans le rôle de cette infirmière complètement chtarbée lui valut l’Oscar de la meilleure actrice. La grande Lauren Bacall interprète la productrice de l’écrivain. Il a bien fallu faire quelques concessions avec le réalisme : la convalescence de l’écrivain paraît bien longue (certes, il n’était pas à l'hôpital…) et on ne peut pas dire que ciel et terre soient remués pour le retrouver, malgré sa célébrité (seul un couple de shérifs âgé part à sa recherche). Mais le véritable point noir du film reste son final, qui verse malheureusement dans le « grand-guignol » avec son « jump scare » attendu. Dommage, nous n’étions pas loin de l’éclatante réussite.

lundi 19 mai 2025

Jackie Brown (1997), de Quentin Tarantino

 

C’est l’histoire (adaptée d’un roman d’Elmore Leonard)… compliquée d’une hôtesse de l’air, d’un trafiquant d’armes et de ses complices, de flics, d’un chargé de caution et de sacs remplis de fric (ou pas) qui passent de mains en mains.

C’est avec qui ? Comme il l’avait fait avec Travolta, Tarantino sort du formol l’actrice « blaxploitation » Pam Grier pour le rôle de l’hôtesse de l’air passeuse de pognon pour le compte d’un trafiquant d’armes et Robert Forster pour celui du chargé de caution. Le reste de la distribution « 5 étoiles » est constitué de Samuel L. Jackson (le truand), « Bobby » De Niro (son complice), Marina Foïs et Julien Lepers… euh, je voulais dire Bridget Fonda (copine de Jackson) et Michael Keaton (un flic).

Et c’est comment ? Le voila donc, le seul Tarantino « première période » que je n’avais pas encore vu. J’aurais donc vu les cinq premiers films (jusqu’au diptyque Kill Bill inclus) et pas les cinq suivants de ce réalisateur pouvant agacer car crâneur. Mais je ne possède que Pulp Fiction, qui est selon moi sa plus grande réussite (personnages, récit éclaté, B.O…). Celui-ci ne m’a pas totalement convaincu. L’histoire est maline (mais faut suivre…), la mise en scène virtuose et maitrisée (la scène dans le magasin de fringues) mais le film est encore une fois bavard (ah, ces truands qui ont des discussions qui durent des plombes sur les petites choses du quotidien comme entre citoyens lambda…) et il atteint les deux heures trente. Comme pour Pulp Fiction, Tarantino s’en donne à cœur joie sur la B.O mais autant je suis client des passages instrumentaux jazz-funk, autant les roucoulades soul richement orchestrées, ça me… soule. Un bon point néanmoins : il y a bien quelques meurtres mais pour une fois, la violence n’est pas complaisamment stylisée et « magnifiée ».

Collection de vinyles : oui

Pipe à eau : oui

Femme à poil : non

lundi 5 mai 2025

L’ombre blanche (1996), de John Gray

 

« Mon ami, il serait plutôt variétés. Moi, j’suis plutôt rock’n’roll »

C’est l’histoire de deux flics sur les traces d’un serial-killer. Et c’est tout ? Euh, oui, à peu près. Enfin, effort du scénariste, y’a des indices qui semblent mener sur la piste de l’un de nos deux « poulets »... Mais le tueur en série n'est en réalité qu'un leurre.

Y’a qui dedans ? L’inénarrable Steven Seagal et le « black » également costaud Keenen Ivory Wayans sont nos deux flicards aux prises avec des méchants bien méchants (bouh !).

Et c’est bien ? « Buddy movie » + serial-killer… L’arme fatale meets Seven… A quoi ça sert, tout ça ? A se détendre après une rude journée de travail, si on a la « chance » (?) d'avoir un emploi ? D’accord mais ça manque un peu d’ambition, non ? C’est sûr qu’avec l’ami Steven, faut pas s’attendre à La Pléiade… Mais plutôt à un film qui nous prend encore pour des gogos (que nous sommes peut-être, après tout…). Enfin, Steven est humain, à un moment, il saigne du nez. C’est qu’on avait fini par en douter, à force qu’il dérouille tout un tas de malabars avec l’agilité d’un pylône sans récolter la moindre égratignure... Cette série B sans enjeu vaut essentiellement pour ses traits d’humour entre nos deux héros et la scène de baston dans le restaurant, elle aussi très drôle (les bruitages et le final où l’imperturbable Seagal répond au téléphone à un client « on est fermé pour travaux. Y’en a pour… trois mois. »).

Bites de renne : oui

Carte bancaire-cutter : oui

Femme à poil : non

lundi 14 avril 2025

Kill me again (1989), de John Dahl

 

C’est l’histoire d’une nana qui va voir un détective privé traversant une mauvaise passe (dettes) pour lui demander d’organiser sa (fausse) mort et d’emprunter une nouvelle identité, histoire d’être débarrassée de son compagnon qui la recherche pour la tuer. Elle « oublie » juste de lui préciser que si celui-ci est si menaçant, c’est… parce qu’elle lui a volé le butin qu'ils avaient eux-mêmes soutiré à des mafieux. Le privé se voit donc confronté à cette femme manipulatrice, à la police qui le suspecte du « faux » meurtre de cette dernière, à la mafia et au complice berné qui cherchent à récupérer l’argent.

C’est avec qui ? Val Kilmer, récemment disparu, joue le privé en pleine dérive, son alors épouse Joanne Whalley-Kilmer la voleuse qui fait appel à ses services et Michael Madsen (sourire charmeur, yeux mi-clos, as always…) son complice qu’elle est parvenue à semer.

Et c’est bien ? Pas mal du tout, voire plus. Dès qu’on s’éloigne du style hollywoodien pour se rapprocher du circuit indépendant, c’est tout de suite plus prenant. On plonge tout du long dans une ambiance de film noir, accentuée par les paysages du Nevada (Las Vegas, Lac Mead et Parc Valley of Fire, notamment) et une musique aux relents hitchcockiens. Le film réserve son lot de rebondissements malins et n’accuse pas de brutales chutes de tension. A voir sans hésiter et potentiellement à conserver pour les fans du genre.

Auriculaire cassé : oui

Casinos : oui

Femme à poil : non

lundi 7 avril 2025

Sang chaud pour meurtre de sang-froid (1992), de Phil Joanou

 

C’est l’histoire d’un psychiatre beau gosse et d’une de ses patientes, un joli brin de fille. Celle-ci lui présente son « canon » de sœur (oui, à Hollywood, contrairement à la « vraie vie », tout le monde il est beau, à défaut d’être gentil…). Tout naturellement, il la ken. Le voila plongé dans une machiavélique machination.

C’est avec qui ? Richard Gere dans le rôle du bellâtre, Kim Basinger et Uma Thurman dans ceux des deux sœurs (pas jumelles…). Plus Eric Roberts, qui joue le mari violent de Basinger.

Et c’est comment ? Une intrigue bien ficelée, un casting adéquat, une ambiance et une imagerie qui lorgnent gentiment vers Hitchcock pour voir s’il y est, le petit « twist » final qui va bien… Dans le genre « polar de la Warner du dimanche soir avant de s’endormir comme un paquet », plutôt le haut du panier.

Phare : oui

Haltère : oui

Femme à poil : dans mes souvenirs, non. Y’a bien la scène « hot » réglementaire entre Gere et Basinger mais elle est stylisée et filmée dans l’obscurité, si bien que l’on devine plus que l’on ne voit.

samedi 8 mars 2025

Le fugitif (1993), d’Andrew Davis

 

« Je n’ai pas tué ma femme ! » - « J’en n’ai rien à cirer ! »

C’est l’histoire d’un médecin accusé à tort du meurtre de sa femme, elle aussi médecin, et condamné à mort. Un transfert de prisonniers lui permet de s’échapper (ben oui, sinon le film dure un quart d’heure…). Il est alors pris en chasse par un « marshal » charismatique et opiniâtre qui ne le lâche pas d’une semelle mais échoue à le coffrer à plusieurs reprises (ben oui, sinon le film dure 45 minutes ou une heure…). Mais alors, c’est un gentil qui poursuit un autre gentil ? Oui mais le second gentil, au départ, il ne sait pas encore que le premier gentil est un gentil (et nous non plus, d’ailleurs), il croit que c’est un méchant. Oui mais le ou les vrais méchants, alors ? J’y viens… Nos deux gars vont mener leur enquête pour découvrir le véritable assassin de la femme. Et ils vont aboutir à la même conclusion (en même temps, vu qu’y’en a un qui suit l’autre à la trace, c’est logique…).

Y’a qui dedans ? Harrison Ford et Tommy Lee Jones. Contrairement à ce que je pensais, le premier est plus vieux que le second. Et Julianne Moore dans un petit rôle.

Et c’est bien ? Deux stars hollywoodiennes, du rythme, un « happy end », le cahier des charges du film du dimanche soir est respecté.

Prothèse de bras avec crochet : oui

Plongeon « où normalement on meurt mais pas lui » : oui

Femme à poil : non

Up 👍: Tommy Lee Jones, la classe

Down 👎: calibré, aucun enjeu

vendredi 21 février 2025

Bodyguard (1992), de Mick Jackson

 

C’est l’histoire d’un garde du corps (Kevin Costner) dépêché en urgence auprès d’une star de la chanson (Whitney Houston) pour assurer sa protection, celle-ci étant victime de menaces. D’abord réticents et en conflit, devinez quoi ? Oui, ils vont tomber amoureux (ça alors, on s’y attendait vraiment pas…).

C’est l’histoire d’un (beau) mec, enchainant les succès en ce début des « nineties » (Danse avec les loups, JFK, Robin des Bois…), responsable d’une génération de Kevin français (et peut-être aussi ailleurs).

C’est l’histoire d’une nana que Serge Gainsbourg, sur le plateau de Drucker, disait vouloir « fucker ». Une chanteuse à voix au grand succès commercial mais qui ne laissera pas une grande trace dans l’histoire de la musique (au contraire de Donna Summer, décédée quelques mois après elle, qui peut au moins se targuer d’un titre révolutionnaire, le I Feel Love composé par Giorgio Moroder). Un destin tragique : un gonze qui l’amène sur le chemin de la dope et un sinistre clap de fin à 48 balais en 2012, dans la baignoire d’un hôtel californien. Son unique fille subira le même sort trois ans plus tard, à 22 ans (chienne de vie…).

C’est l’histoire d’un gros carton au box-office mondial et plus encore pour sa bande originale.

C’est (encore) l’histoire d’une « Madeleine de Proust » de mon adolescence (putain de nostalgie…).

Sabre et foulard de soie : oui

Femme à poil : non

Up 👍: le couple Costner – Houston fonctionne, même si c’est un peu « cucul » (j’assume mon côté « fleur bleue », parfois) ; la B.O (un tout petit peu)

Down 👎: encore un thriller formaté de la Warner avec le méchant qui raterait un éléphant dans un corridor tandis que le héros parvient à flinguer une mouche à 200 mètres

vendredi 14 février 2025

Jade (1995), de William Friedkin

 

Certains fantasmes vont trop loin

C’est l’histoire d’un film, on dirait un téléfilm, bien que réalisé par un grand cinéaste (L’exorciste, French Connection). Sans doute un arriéré d’impôts à payer… D’ailleurs, on ne peut pas dire que le trio d’acteurs principaux (Caruso / Fiorentino / Palminteri) ait eu une carrière des plus fracassantes.

C’est l’histoire d’un film qui surfe sur la mode du « thriller érotique » alors en vogue, lancée par Basic Instinct (1992) et poursuivie par Sliver (1993). D’ailleurs, il a le même scénariste que ces deux-là (Joe Eszterhas).

C’est l’histoire d’un millionnaire collectionneur d’art sauvagement assassiné. Celui-ci possédait des photos compromettantes d’un gouverneur en compagnie d’une prostituée (bâillements…). Un assistant du procureur (David Caruso) mène l’enquête, qui va le mener jusqu’à son ancienne petite amie (Linda Fiorentino), désormais maquée avec son meilleur pote, un brillant avocat (Chazz Palminteri).

Hache : oui

Chinatown : oui

Femme et homme à poil : oui, évidemment (Linda Fiorentino et un type)

Up 👍: une longue et spectaculaire course poursuite en voiture ; le « twist » final, à la rigueur

Down 👎: une scène de cul risible avec Fiorentino tout habillée et cagoulée ; un thriller calibré et sans enjeu, comme Hollywood sait en produire à la chaine