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samedi 2 août 2025

Etreintes brisées (2009), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de Mateo Blanco (Lluís Homar), ancien réalisateur devenu aveugle il y a quatorze ans et désormais scénariste sous pseudonyme pour d’autres. Il est aidé dans sa vie quotidienne par Judith (Blanca Portillo), qui était son assistante et par Diego (Tamar Novas), le fils de celle-ci. Suite à une overdose accidentelle dans la boite de nuit où il officie en tant que DJ, Diego est hospitalisé. Judith étant en déplacement à ce moment-là, Mateo, malgré son handicap, se rend à son chevet et en profite pour lui raconter son histoire, notamment sa relation passionnée avec Magdalena, dite « Lena » (Penélope Cruz), qui fût l’actrice principale de Filles et Valises, son dernier film avant l’accident lui ayant fait perdre définitivement la vue et l’amour de sa vie.

Pour ce qui sera probablement le dernier Almodóvar chroniqué sur ces pages, je conclus sur une bonne note. C’est vrai qu’il est bon, ce con. Enfin, pourquoi « ce con », d’ailleurs ? Un type qui met un titre de Can (Vitamin C), le meilleur groupe de l’histoire (du moins de ses débuts jusqu’au départ de son second chanteur, le japonais Damo Suzuki), dans sa B.O ne peut pas être foncièrement mauvais (à part peut-être le paranoïaque et manipulateur Alain Soral, également très fan du groupe. C’est qu’il a toujours eu un faible pour les Allemands, « Soso »…). Mais je digresse. Donc oui, notre cinéaste ibérique sait nous torcher des scénarios alambiqués, passant avec virtuosité d’une époque (années 90 et 2000) ou d’un genre (comédie, mélodrame, thriller) à l’autre, avec toute une galerie de personnages. Un cinéaste à succès et son assistante, une secrétaire rêvant de devenir actrice maquée avec un richissime homme d’affaires qui deviendra le producteur de son premier film, réalisé par ledit cinéaste… Ces Etreintes brisées mêlent donc triangle amoureux (le réalisateur, l’actrice, le producteur), mise en abyme, passion, vengeance, trahison et remords. Difficile de ne pas voir dans le couple formé par le réalisateur Harry Caine / Mateo Blanco et son actrice Lena une transposition de celui d’Almodóvar et Cruz. Le « film dans le film » Filles et Valises est d’ailleurs un décalque parfaitement identifiable de Femmes au bord de la crise de nerfs (le Gaspacho bourré de somnifères, le lit brûlé, la valise de cocaïne…). Intérieurs toujours très soignés et beaux plans extérieurs de Lanzarote (îles Canaries). Il manque toutefois une pointe d’émotion et de folie pour effleurer le sans-faute.

jeudi 24 juillet 2025

Tout sur ma mère (1999), de Pedro Almodóvar

 

« Ça doit faire des millénaires que je n’ai pas sucé une bite. »

C’est l’histoire de Manuela (Cecilia Roth), infirmière madrilène et mère d’Esteban. Pour ses 17 ans, elle l’emmène voir la pièce Un tramway nommé désir avec son actrice préférée Huma Rojo (Marisa Paredes). Mais la soirée vire au drame : courant derrière le taxi de l’actrice pour obtenir son autographe, Esteban est tué, renversé par une voiture. Après avoir démissionné et accepté que le cœur de son fils soit transplanté sur un inconnu, Manuela part pour Barcelone, à la recherche d’Huma qui y joue sa pièce et de Lola, un prostitué travesti, père biologique d'Esteban.

Ce film, l’un des plus réputés et acclamés d’Almodóvar, est curieusement (ou pas) celui qui m’a le moins plu jusqu’à présent. On y retrouve toutes les obsessions du cinéaste espagnol : les femmes (mères, actrices, etc…), les marginaux (drogués, travestis, loubards…), l’Espagne (toujours au moins une chanson locale dans la B.O)… Il empile les situations lacrymales, c’est un véritable festival (de Cannes, où il a obtenu le prix de la mise en scène en 1999) : morts par accident ou du Sida, consommation d’héroïne, travesti, transexuel, maladie d'Alzheimer… Dès lors, ça chiale à chaudes larmes et si cette fois, il n’y a pas de scènes « olé-olé » (sic), on ne parle pas moins de « sucer des bites » et de « faire des pipes » (Penélope Cruz dit même « couilles » et « trou du cul », à un moment…). Je ne comprends pas ce succès (un Oscar aussi), Femmes au bord de la crise de nerfs, Attache-moi !, Volver et Etreintes brisées (à confirmer, je n’en ai vu que la moitié) m’ont en tous cas davantage convaincu.

vendredi 18 juillet 2025

En chair et en os (1997), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de Victor (Liberto Rabal, un petit air d’Anthony Delon), jeune homme de vingt ans né… dans un bus en 1970 (donc toujours sous le régime franquiste), qui a eu sa première expérience sexuelle avec une dénommée Helena (Francesca Neri). Il cherche à la revoir et déboule chez elle, alors qu’elle attend son dealer. Une dispute et un coup de feu sans conséquence éclatent. Alertés par une voisine, deux flics, David (Javier Bardem) et Sancho (José Sancho), arrivent sur les lieux. Suite à une bagarre et un tir de révolver, David devient paraplégique et Victor est incarcéré. Quelques années plus tard, David est devenu joueur de basket handisport et s’est marié avec Helena, Sancho est toujours alcoolique et violent avec sa femme Clara (Ángela Molina) tandis que Victor, en réalité innocent, sort de prison avec l’envie de se venger.

Parmi mes (nombreuses) phobies, les accouchements. Cela part donc très mal puisque Penélope Cruz donne naissance au héros du film dans le cadre insolite d’un bus, n’ayant pu arriver à temps à l’hôpital. Nous avons ensuite une histoire resserrée autour de cinq personnages : le jeune Victor, donc, sa première amoureuse Helena, deux flics et la femme de l’un d’entre eux. Elle brasse amour, sexe cru (as always ou presque with Pedro…), vengeance, culpabilité, violence (heureusement relativement légère), rôles de marginaux et fugace message politique (quand on y pense, l’Espagne n’est une démocratie que depuis mon âge, soit un « petit » demi-siècle). Le tout dans le style baroque et mélodramatique du célèbre réalisateur de la Movida. Un bon brouillon de ses grands œuvres à venir.

samedi 12 juillet 2025

La piel que habito (2011), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire, trouble et tortueuse, du chirurgien esthétique Robert Ledgard (Antonio Banderas). Traumatisé par la perte de son épouse, brûlée vive dans un accident de la route, il met au point une peau synthétique ultra-résistante aux piqûres d’insectes et aux brûlures, qui aurait pu la sauver. Il mène ses tests sur une cobaye, Vera (Elena Anaya), qui vit enfermée dans son manoir dans la région de Tolède. La seule personne à détenir ce secret est Marilia (Marisa Paredes), sa fidèle servante. On apprend aussi que Norma (Blanca Suárez), la fille de Robert, s’est suicidée après avoir été victime d’une tentative de viol par Vicente (Jan Cornet), un jeune styliste. Peu après, celui-ci disparait mystérieusement.

C’est un fait (et un bon point) : Almodóvar sait varier ses sujets, même si quelques thématiques reviennent souvent. Il murit aussi, c’est normal. Ici, il flirte avec le thriller et le fantastique. Y’a un peu de cul, évidemment (on ne se refait pas). Vingt-et-un ans après Attache-moi !, il retrouve son pote Banderas, parti entre-temps faire carrière aux « States ». Celui-ci campe donc un chirurgien jouant aux « apprentis sorciers », dans la veine de Frankenstein. Car (attention, spoiler) il va kidnapper le jeune homme ayant tenté d’abuser de sa fille, suicidée depuis, et le faire… changer de sexe contre son gré. Il fera ainsi « coup double » : il se vengera de l’agresseur de sa fille tout en créant une femme à l’image de son épouse décédée. Almodóvar étant gay, on ne s’étonnera pas que le thème de la transidentité lui tienne à cœur. Quant à y voir un acte « militant » (la thématique était à l’époque encore embryonnaire, moins d’actualité que de nos jours), je laisse à chacun le soin d’en juger en fonction de ses convictions. Quoi qu’il en soit, le film est psychologiquement assez dur et malaisant, d’autant que Banderas baisera avec sa « créature », ce que je trouve d’ailleurs un peu gros. Pour le reste, La piel que habito (La peau que j'habite, en français) est plutôt bon, voire excellent.

jeudi 26 juin 2025

Attache-moi ! (1990), de Pedro Almodóvar

 

« Les Allemands ont su penser à leur vieillesse dès l’âge de 18 ans. Alors que les Espagnols, les Espagnols… Les Espagnols, eux, ne pensent à leur retraite que lorsqu’ils y sont… C’est-à-dire… trop tard. » (publicité pour un compte épargne retraite)

C’est l’histoire de Ricky (Antonio Banderas), un orphelin qui sort d’un hôpital psychiatrique avec le fol espoir de se réinsérer et de mener une vie « normale » avec travail, femme et enfants. Il se souvient avoir eu une aventure d’un soir avec Marina (Victoria Abril), une ancienne actrice porno reconvertie dans le cinéma d’horreur de série B. Il va alors retrouver sa trace et la séquestrer chez elle jusqu’à ce qu’elle tombe amoureuse de lui.

Après le succès de Femmes au bord de la crise de nerfs sorti deux ans plus tôt, « l’enfant terrible » du cinéma espagnol bénéficie pour ce nouveau projet d’un budget confortable. Pour incarner cette histoire d’amour entre deux marginaux, il fait appel à un duo d’acteurs dont l’alchimie sera fusionnelle : son complice récurrent Antonio Banderas et, pour la première fois dans un grand rôle, Victoria Abril, qui deviendra son égérie l’espace de trois films (Talons aiguilles et Kika suivront peu après). Les deux sont parfaits dans leur rôle (oui, Victoria est… bonne, dans les deux sens du terme). Bon, y’a encore une longue scène de cul (et une autre, onaniste, de Victoria dans sa baignoire), dont l’acteur et réalisateur gréco-américain Elia Kazan dira qu’elle était la plus convaincante qu’il ait vu dans sa vie et qui vaudra au film un inédit « interdit aux moins de 17 ans » dans la très prude (et hypocrite) Amérique. Mais elle se justifie, dans la mesure où elle célèbre la « victoire » de Banderas face à une Abril atteinte de ce qu’on appelle le « syndrome de Stockholm » (empathie voire affection ressentie par la victime pour son agresseur). Une histoire d’amour ma foi fort originale, servie par deux interprètes attachants, dont le plus vulnérable n’est finalement pas forcément celui qu’on croit.

jeudi 19 juin 2025

Volver (2006), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de trois générations de femmes espagnoles en butte aux vicissitudes de la vie (maladie, mort, inceste, secrets de famille…) : Raimunda (Penélope Cruz), sa sœur Soledad dite « Sole » (Lola Dueñas), leur mère Irene (Carmen Maura), Paula, fille de Raimunda (Yohana Cobo) et Agustina, voisine de leur défunte tante (Blanca Portillo).

Il commence à me plaire, ce mec. Volver (Revenir en espagnol) est un film de femmes par un amoureux fou (et élevé par) des femmes mais pour tous. Si c’était pas déjà pris, il aurait pu s’appeler Vive les femmes ! Un véritable « test de Bechdel » (merci à Cinéphile Schizophrène !) inversé. C’est bien simple, y’a que des nanas : les seuls mecs sont butés au bout d’un quart d’heure (le compagnon de Cruz, poignardé en légitime défense par sa fille qu’il tentait de violer) ou, en partance, confient momentanément les clés de leur resto à Cruz (qui va en profiter pour y faire déjeuner une équipe de cinéma le temps d’un tournage à proximité). Ah, Penélope Cruz… Une beauté d’avant (type Sophia Loren) mais maintenant. Elle incarne admirablement une « mère courage » : le ménage, la vaisselle, la « kouizine », se débarrasser du corps de son compagnon tué par sa fille (dans un congélateur puis enterré à l’écart de la ville), rien ne lui fait peur. Histoire d’instaurer une parfaite normalité, on la voit même… faire son petit pissou. A part ça, c’est une histoire de famille compliquée, avec des traumas, des secrets trop longtemps enfouis et lourds à porter… Meurtre, inceste, cancer, mort, c’était l’émotion assurée. Pourtant, alors que je suis plutôt bon public de ce côté-là, je n’ai pas versé de larmes. Pas plus que je n’ai ri, il n'y a d'ailleurs guère matière à cela (Cruz qui reconnait dans l’appartement de sa sœur l’odeur des flatulences de leur mère qu’elle croit alors morte mais qui est planquée sous le lit : toutes se marrent à cette évocation). Bon film néanmoins, pour son scénario et ses actrices, naturellement (prix d’interprétation collectif à Cannes), toutes terriblement attachantes.

mardi 10 juin 2025

Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de Pepa (Carmen Maura), amoureuse d’Iván (Fernando Guillén), qui s’apprête à la quitter. Tous deux travaillent comme acteurs de doublage. Pepa découvre l’existence de Lucía (Julieta Serrano), ex d’Iván, tout juste sortie d’hôpital psychiatrique. Ayant mis son appartement en location, elle reçoit la visite d’un couple intéressé : Carlos (Antonio Banderas), qui n’est autre que le fils… d’Iván et Lucía, et sa compagne Marisa (Rossy de Palma). Comme si cela ne suffisait pas, son amie Candela (María Barranco) se pointe aussi chez elle, ayant découvert que son petit ami était en réalité un… terroriste chiite !

Mon troisième Almodóvar et mon préféré, de loin. Talons aiguilles mériterait peut-être un nouveau visionnage (vu il y a quelques années, bof bof) et Kika, bien que pas mal, comportait deux scènes de cul un peu longuettes. Ici, on retrouve ce qui semble être deux constantes de son cinéma : les couleurs pétaradantes et les femmes, fortes, elles aussi « hautes en couleur » et, il faut bien le dire, un peu « têtes à claques ». On suit avec jubilation les aventures pleines de rebondissements de Carmen Maura (vue aussi chez nous, notamment dans Le bonheur est dans le pré de Chatiliez ou Alliance cherche doigt de Mocky), confrontée à ses peines de cœur et sur laquelle le sort et les problèmes semblent s’acharner. Scénario astucieux (les imbrications entre les personnages) et mise en scène suffisamment rythmée. Pas forcément à conserver (quoique…) mais visionnage vivement conseillé si vous aimez les comédies romantiques cocasses.

lundi 2 juin 2025

Kika (1993), de Pedro Almodóvar

 

« En réalité, les hommes à moustaches sont des pédales ou des fachos, quand c’est pas les deux à la fois. » (1)

C’est l’histoire, assez rocambolesque et embrouillée, de quelques personnages : Ramon, un photographe voyeur hanté par le suicide (du moins le croit-on) de sa mère ; son beau-père Nicholas, écrivain ; Kika, maquilleuse pour la télévision, qui entretient une relation avec les deux ; sa femme de ménage Juana ; Pablo, acteur de films pornos et frère de cette dernière ; et Andrea « Balafrée », présentatrice de téléréalité.

Y’a qui dedans ? Kika est jouée par Verónica Forqué et Ramon par Àlex Casanovas. Davantage connus du public français, le casting intègre également Peter Coyote (Nicholas), Rossy de Palma (Juana) et la « muse » de l’époque du réalisateur, Victoria Abril (la présentatrice sans scrupules Andrea).

Et c’est comment ? Un peu éprouvant par moments. Je vais me « taper » quelques Almodóvar, toujours dans l’optique de « ne pas mourir idiot »… Bon ben, on peut dire que le gars est du genre déjanté. Décors et vêtements aux couleurs chatoyantes, scènes de sexe et langage crus, violence (un petit peu), nanas fagotées et s’exprimant comme des « cagoles », situations « abracadabrantesques » (comme dirait Chichi) sont les principaux ingrédients de cette farce se voulant une satire de la « télé poubelle » des reality-shows et de son absence totale d’éthique. Verónica Forqué est doublée de façon horripilante par Odile Schmitt (voix française régulière d'Eva Longoria et du personnage Lola Bunny) et son viol par l’acteur porno Pablo, bien que tourné de façon humoristique, dure des plombes puisque le mec enchaine trois (!) orgasmes à la suite. Le « fruit » du quatrième atterrit… sur la joue de Victoria Abril, Pablo se « finissant » sur le balcon tandis qu’elle s’apprêtait à entrer dans l’immeuble… Y’a aussi quelques meurtres, notamment à la fin. Déjanté, vous disais-je…

Caméra portative sur la tête : oui

Goutte de sperme factice : oui

Femmes (et hommes) à poil : oui, c’est pas ça qui manque (des seins et des fesses surtout, bien évidemment, mais aussi une chatte poilue)…

(1) : ils ne sont pas forcément moustachus, y’a qu’à voir quelques-uns des principaux cadres du RN…😄

mardi 15 avril 2025

Tristana (1970), de Luis Buñuel

 

C’est l’histoire de Tristana, une jeune orpheline vivant à Tolède (Espagne), sous la tutelle de son oncle Don Lope. Cet aristocrate aux idéaux anarchistes a néanmoins des principes assez rigides… dont il s’exonère lui-même. Ainsi, il séduit Tristana et lui conseille de vivre librement, en dehors du mariage. Un jour, elle rencontre un jeune peintre italien et ils tombent amoureux.

Y’a qui dedans ? Notre Catherine Deneuve nationale, dans le rôle-titre, retrouve Buñuel après Belle de jour. Fernando Rey, lui, l’aura rarement quitté puisqu’il est rien de moins que l’acteur fétiche du réalisateur espagnol (puis mexicain) et incarne Don Lope. L’Italien Franco Nero complète le trio d’acteurs principaux en interprétant le jeune peintre.

Et c’est bien ? Soyons clair, je n’ai aucune connaissance technique et artistique sur le cinéma, je me contente simplement de donner mon ressenti, forcément subjectif, sur les œuvres, fruit de ma sensibilité, mon histoire voire mon humeur. Je dirais donc que cette histoire m’a suffisamment intéressé, à défaut de me captiver. L’atmosphère générale n’est pas des plus gaies. Les opinions du cinéaste, très marquées à gauche (anti-cléricalisme, notamment), percent via les propos de Rey (l’oncle aristocrate). « Cathy » est assez peu mise en valeur (coiffure, vêtements… Elle finit même amputée d’une jambe !), sauf lors d’une scène où elle exhibe sa poitrine (ne rêvez pas : on ne voit rien) au balcon à la vue d’un jeune sourd-muet médusé. Sinon, c’est un trio amoureux compliqué, le caractère et les sentiments des protagonistes évoluent. C’est assez sombre, dans l’ensemble (ah oui, je l’ai déjà dit). Spoiler : cette Tristana, finalement, c’est une connasse…😄

Béquilles : oui

Cloches : oui

Femme à poil : on aimerait bien mais non

jeudi 27 février 2025

Le charme discret de la bourgeoisie (1972), de Luis Buñuel

 

C’est l’histoire de l’ambassadeur de la République (fictive) de Miranda, de deux de ses potes (avec lesquels il se livre à un trafic de drogue), de leurs épouses ou amantes et de la sœur (alcoolo) de l’une d’elles. Ce petit groupe de grands bourgeois cherche à se réunir autour d’un repas mais est contrarié dans ce projet par des évènements de plus en plus saugrenus.

C’est l’histoire, bien avant l’Inception de Nolan, de mecs qui rêvent et même d’un mec qui rêve d’un mec qui rêve (vous suivez ?).

Y’a qui dedans ? Du beau monde : Fernando Rey, Paul Frankeur, Jean-Pierre Cassel, Delphine Seyrig, Stéphane Audran, Bulle Ogier (elles jouent des bourges mais diable que les nanas étaient élégantes en ce temps-là…) mais aussi Julien Bertheau, Michel Piccoli et Claude Piéplu. Putain, y’a plus d’acteurs comme ça, de nos jours, on en est réduit à s’extasier devant Dujardin ou Niney, c’est dire l’ampleur du désastre…

Et c’est bien ? Oui, pas mal mais moins que le Buñuel suivant, Le fantôme de la liberté (à mon goût).

Poulet en plastoc : oui

Femme à poil : non

Up 👍: la distribution ; le cocasse des situations

Down 👎: manque un peu de « mordant » et d’humour

jeudi 20 février 2025

Cet obscur objet du désir (1977), de Luis Buñuel

 

« Et bien Monsieur, j’ai un ami qui pourtant aime beaucoup les femmes... Il prétend que ce sont des sacs d’excréments. »

C’est l’histoire d’un mec, riche homme d’affaires français (Fernando Rey), qui s’éprend de sa bonniche d’origine espagnole. Celle-ci prend alternativement les traits de Carole Bouquet ou d’Angela Molina, suivant les situations et son caractère (Bouquet, distinguée, froide et distante ; Molina plus souriante et avenante). Il l’aide financièrement, ainsi que sa mère mais rien n’y fait : pas moyen de la fourrer, de la tirer, de la kéni… Soufflant constamment le chaud et le froid, elle lui fera même subir moultes humiliations, jusqu’au point de rupture.

Parallèlement, des actes terroristes de groupuscules politiques radicalisés se produisent aux alentours.

C’est l’histoire du dernier Buñuel, cinéaste espagnol (puis mexicain) iconoclaste et du premier Bouquet (c’est fou le nombre de personnalités du « showbiz » nées ou mortes à Neuilly…).

C’est… une histoire à devenir MGTOW.

Seau d’eau (en deux mots, obsédés !) : oui

Femme à poil : oui (Bouquet les seins, Molina les seins et la foufoune)

Up 👍: l’idée du rôle aux deux (par ailleurs diablement beaux) visages

Down 👎: le type prend cher, quand même. Difficile de ne pas succomber à la misogynie après ça ; la fin, qui fait s’entrechoquer les deux thèmes du film, un peu abrupte