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lundi 15 septembre 2025

Le fanfaron (1962), de Dino Risi

 

« Moi, les femmes, c’est comme les truffes pour les cochons. »

« S’engager sur quoi ? Le Moyen-Âge est passé depuis longtemps… »

C’est l’histoire de Bruno Cortona (Vittorio Gassman), un quarantenaire exubérant, amateur de conduite automobile et de jolies femmes, à la recherche de cigarettes et d’un téléphone public en ce 15 août férié à Rome. Il va faire la connaissance de Roberto Mariani (Jean-Louis Trintignant), un étudiant en droit quant à lui plutôt du genre réservé. Ensemble, ils vont passer deux jours sur les routes, ce qui constituera pour Roberto un voyage initiatique concernant l’amour et les rapports sociaux.

Voila venu le moment de me plonger, petit à petit, dans le cinéma italien, qui n’est pas du menu fretin dans l’histoire du 7ème Art (euphémisme). J’ai dû voir deux Fellini (La strada et Amarcord) et, chroniqués sur ces pages, Le pigeon de Mario Monicelli (qui vaut surtout pour son incroyable « twist » final) et La grande bouffe du provocateur Marco Ferreri. Mais j’ai surtout un bon souvenir du diptyque à sketches Les monstres / Les nouveaux monstres, œuvres, totalement ou en partie, de Dino Risi. A la manœuvre de ce Fanfaron qui nous occupe aujourd’hui, au doux parfum de « chef-d’œuvre de la comédie à l’italienne ». Problème : je n’ai pas (sou)ri un seul instant. Ennuyeux, pour une comédie… Le « fanfaron » en question, c’est Vittorio Gassman, insupportable de volubilité et de sans-gêne, ricanant et klaxonnant dès qu’il en a l’occasion. Un vrai « rital », en somme. Le film se veut une satire de la société italienne de ce temps-là, en plein « boom économique » (1958-1963). Mouais, admettons… Même si le consumérisme, la cupidité, la bêtise et l’absence de valeurs morales sont universels. Aucun gag à se mettre sous la dent et des longueurs pour cette réalisation, à la fois « buddy movie » (même s’il n’est pas répertorié tel quel) et « road movie », qui s’achève de façon tragique, symbolique, amorale et, en y réfléchissant bien, prévisible.   

samedi 13 septembre 2025

Le sauvage (1975), de Jean-Paul Rappeneau

 

C’est l’histoire de Nelly (Catherine Deneuve), une femme à problèmes qui, à Caracas, cherche à échapper à son futur époux Vittorio (Luigi Vannucchi), qu’elle a abandonné peu avant le mariage prévu et à son ancien patron Alex (Tony Roberts), à qui elle a volé un tableau de Toulouse-Lautrec. Dans sa fuite, elle croise le chemin de Martin (Yves Montand), un homme bourru et solitaire, ancien « nez » renommé et désormais maraîcher sur une île déserte.

« Entertainment » à la française, évidemment « daté », mené tambour battant par le plus américain (avant l’arrivée de Besson) des cinéastes français, Jean-Paul Rappeneau (son goût pour les comédies US et le jazz). Un type très intéressant, réalisateur toujours en mouvement, vif en interview, là où André Téchiné, pourtant plus jeune d’une dizaine d’années, nous endort avec ses « et… euh… euh… » à répétition (enfin, ne nous moquons pas des défauts de langage et autres tics d’élocution…). On pense à un croisement entre La chèvre et un Belmondo de la même époque, entre comédie et aventures. Je pensais ne jamais pouvoir voir la poitrine dénudée de notre Catherine nationale, c’est désormais chose faite. Montand, c’était l’une des trois idoles de mon défunt père, avec Mitterrand et Ferré, Tapie et Hervé Vilard pas loin derrière (quand je dis « idole », c’est le terme exact, c’est-à-dire que ça allait jusqu’à l’imitation de la voix, des mimiques…). Très bon comédien (quoique parfois cabotin, comme d’autres) et showman d’exception certes, mais musicalement trop éloigné de ma génération pour que je puisse adhérer et je n’aime pas du tout le bonhomme, bien cerné par Desproges (un tacle du style « Communiste pour pas un rond dans sa jeunesse, il est devenu anti-communiste pour 15000 francs un soir sur TF1 »), capable de présenter en 1984 Vive la crise !, l’émission phare du tristement célèbre « tournant de la rigueur » et de sauver son âme in extremis en chantant pour les Restos (quoique, c’est parfaitement complémentaire puisque ces derniers constituèrent pour l’Etat la sous-traitance de la misère par la « charité nationale »). Rappeneau nous informe dans les bonus combien ce grand égocentrique fût « pète-burnes » pendant le tournage, refusant de courir derrière Catherine. La différence d’âge de 22 ans entre les deux protagonistes (lui 54 ans, elle 32) ne choque pas. Dans l’autre sens, cela aurait été plus visible, sans doute, au risque de m’attirer les foudres des féministes les plus radicales, parce que la beauté physique est moins capitale et périssable chez l’homme que chez la femme. Pour en revenir plus précisément au film, il s’agit donc d’une comédie aventuro-romantique bien enlevée, parfois outrancière (l’ex-futur mari italien qui fout le boxon partout où il passe dans le but de retrouver la fuyarde) et « irréaliste » (sérieux, quel homme normalement constitué refuserait de vivre sur son île avec une aussi belle « plante », ce qui est la position initiale de Montand ?) avec malgré tout quelques baisses de rythme bien naturelles. Grand succès à sa sortie et faisant désormais figure de « classique », on retrouve, bien des années après, quelques traces du film jusqu’à Hollywood (A la poursuite du diamant vert, Six jours, sept nuits), preuve de sa bonne idée de départ. 

mardi 9 septembre 2025

Les Bronzés font du ski (1979), de Patrice Leconte

 

« J’t’expliquerai, va… » - « Te casse pas, on a compris. »

« Tu m’aides pas, là ? » - « Non, pas là, non. »

Réalisation : Patrice Leconte

Scénario : les membres de la troupe du Splendid

Pays :  France

Année : 1979

Genre : comédie

Avec : Josiane Balasko, Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Dominique Lavanant, Thierry Lhermitte, Bruno Moynot.

Synopsis : Des amis, s’étant connus l’année précédente lors de vacances estivales au Club Med en Côte d’Ivoire, se retrouvent dans une station de sports d'hiver de Val-d'Isère.

Pourquoi ? Euh, sérieux, faut vraiment que je vous dise pourquoi cette comédie dont quasiment tous les gags et répliques (la « crêpe au suc’ », le « planté de bâton », la « liqueur d'échalote relevée au jus d'ail », le fil dentaire dans la fondue, le télésiège qui tombe en panne, les chaussures de ski trop serrées, le « lâché de gourmette », les effusions sexuelles du trio d’Italiens lors de la nuit au refuge…), essentiellement centrés sur le connement disparu Michel « wanabee auteur » Blanc et son incapacité à « conclure », sont culte et entrés dans l’inconscient collectif ?

lundi 8 septembre 2025

Bean, le film le plus catastrophe (1997), de Mel Smith

 

Réalisation : Mel Smith

Scénario : Richard Curtis et Robin Driscoll

Pays :  Etats-Unis, Royaume-Uni

Année : 1997

Genre : comédie

Avec : Rowan Atkinson, Peter MacNicol, Pamela Reed, Harris Yulin, Burt Reynolds.

Synopsis : Mr Bean, modeste, maladroit et excentrique gardien de musée britannique, est envoyé à Los Angeles par la National Gallery de Londres dans le cadre du transfert à la Galerie Grierson locale du célèbre tableau La Mère de Whistler, en le faisant passer pour leur meilleur spécialiste en matière de peinture, ceci afin de se débarrasser momentanément de lui. Il est accueilli en Amérique par le conservateur de la galerie et sa famille. Mais son faux profil d’érudit d’art va rapidement voler en éclat.

Pourquoi ? Pour Rowan Atkinson (doublé par Dany Boon !) et sa tronche de Jean-Pierre Chevènement jeune (mais le « Ché » a-t-il déjà été jeune ?), qui reprend évidemment son personnage de Mr Bean, sorte de Gaston Lagaffe anglais, dans la série télévisée éponyme ; mais SURTOUT pour la scène où il salope le fameux tableau à coups d’éternuement, d’encre et de détergent, qui provoque invariablement chez moi un fou rire (phénomène rarissime…) ; et pour une poignée d’autres gags, déjà connus par les « aficionados » de la série (le sac à vomi, le sèche-mains des WC, la dinde farcie géante…).


mardi 2 septembre 2025

Manhattan (1979), de Woody Allen

 

« Considère-moi comme une sorte de détour sur l’autoroute de la vie. »

C’est l’histoire d’Isaac Davis (Woody Allen himself), scénariste de télévision à New York, insatisfait de sa vie, autant professionnelle que personnelle. Son ex-femme (Meryl Streep) s’apprête à publier un livre sur leur vie conjugale et il fréquente Tracy (Mariel Hemingway), une fille trop jeune pour lui (17 ans). Son meilleur ami Yale (Michael Murphy) lui présente sa maîtresse, Mary (Diane Keaton). La trouvant d’abord insupportable, il finit par en tomber amoureux.

Alors, c’est comment, un film de (et avec) Woody Allen ? Ben, aussi atroce qu’envisagé (j’avais assez apprécié Match Point, son cru 2005). Déjà, c’est quoi cette idée à la con de tourner en noir et blanc quand on veut rendre hommage à la ville qu’on aime tant et la mettre en valeur ? A part ça, c’est Woody et son nombril, ses peines de cœur et ses histoires de fesses, la grande ville et la grande musique (Gershwin), la culture (et vas-y que j’étale mes références littéraires et cinématographiques pour montrer combien je suis cultivé et comme j’ai bon goût, tout en critiquant les « pseudo-intellectuels » - le personnage de Diane Keaton -) et la psychanalyse, aussi. Monsieur a des scrupules de fréquenter une fille de 17 ans (tiens, tiens…), qui l’aime (il est tellement irrésistible…), alors qu’il en a 42 mais à l’aube de ses 18 ans et d’un voyage à Londres pour suivre des études, ce qu’il lui a lui-même conseillé, il ramène sa fraise pour limite la supplier de rester avec lui à New York. Tout ça parce qu’avec Keaton, ça ne colle finalement pas. En plus, j’adore ces dialogues où ça parle à cent à l’heure ou en même temps, idéal pour ne rien comprendre. Même si au final, il n’y a rien à comprendre. Pour conclure sur une note plus humoristique, j’ai constaté que je partageais la plupart des phobies de notre « génie » (insectes, mort, cancer, saleté, hauteurs voire chiens). Je devrais peut-être faire des films, qui sait…

vendredi 22 août 2025

Un air de famille (1996), de Cédric Klapisch

Nouvelle rubrique « express » pour lever le voile sur ma « DVDthèque ». Du très classique dans l’ensemble, à deux ou trois « curiosités » (toutes relatives) près.


« Bon, euh… Denis, on va arrêter cette… cette chose, là, cette espèce de relation merdeuse à la p'tite semaine, on va arrêter tout ça. »

Réalisation : Cédric Klapisch

Scénario : Cédric Klapisch, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri

Pays :  France

Année : 1996

Genre : comédie

Avec : Jean-Pierre Bacri, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Frot, Agnès Jaoui, Claire Maurier, Wladimir Yordanoff.

Synopsis : Comme tous les vendredis soir, la famille Ménard se réunit au bar-restaurant Au Père Tranquille, tenu dans une banlieue par l'un des fils, Henri. Cette fois-ci, c’est pour célébrer le 35ème anniversaire de Yolande, épouse de Philippe, le cadet. La soirée va rapidement tourner aux règlements de comptes.

Pourquoi ? Pour le scénario, les dialogues et les personnages, toujours finement ciselés par le duo Bacri – Jaoui ; pour Frot et Darroussin dansant sur le People Have the Power de Patti Smith ; pour la musique du générique de Philippe Eidel ; pour le clébard immobile « Caruso ».

vendredi 27 juin 2025

Le bal des casse-pieds (1992), d’Yves Robert

 

C’est l’histoire d’Henry (Jean Rochefort), vétérinaire de son Etat, confronté à une cohorte de casse-pieds : la sœur envahissante (Hélène Vincent), le propriétaire des chiens qu’il soigne (Jean Carmet), désireux de l’inviter coûte que coûte dans sa maison de campagne, l’ami qui ne manque jamais de lui faire part de ses déboires amoureux (Jacques Villeret)… Dans cet enfer, une étincelle pourtant, prenant les traits de Louise (Miou-Miou), rencontrée lors d’un accident de la route avec un autre de ces pénibles.

On prend les mêmes (Yves Robert à la réalisation, Jean-Loup Dabadie aux scénario et dialogues et le quatuor Rochefort – Lanoux – Brasseur – Bedos à l’interprétation) mais est-ce qu’on recommence ? Si on veut mais avec beaucoup moins de bonheur que le diptyque Un éléphant ça trompe énormément / Nous irons tous au paradis. Film construit comme une suite de sketches mais racontant néanmoins une histoire, centrée autour de Rochefort. Un Rochefort bien entouré puisqu’on a quasiment une star (ou en devenir : Lemercier, Timsit) par rôle, même s’il dure cinq minutes (Miou-Miou, Villeret, Carmet, Vincent, Lanoux, Brasseur, Yanne, Piccoli, Bedos, Bacri et même la chanteuse Véronique Sanson, n’en jetez plus !). Un peu comme, dans un genre différent et encore avec Rochefort, pour le Ne le dis à personne de Guillaume Canet en 2006 (« tant et si bien que Depardieu ou Auteuil menacent à chaque instant de surgir dans la peau d’un flic, d’un gangster ou d’un piéton », Chronicart 😄). De quoi attirer du monde dans les salles obscures (un peu plus d’un million trois cent mille entrées). Malheureusement, bien qu’on prenne plaisir à retrouver ces acteurs pour la plupart attachants, le film est globalement plutôt faible, a pas mal vieilli et a recours à des ressorts comiques assez usités. Dommage.

mardi 10 juin 2025

Femmes au bord de la crise de nerfs (1988), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de Pepa (Carmen Maura), amoureuse d’Iván (Fernando Guillén), qui s’apprête à la quitter. Tous deux travaillent comme acteurs de doublage. Pepa découvre l’existence de Lucía (Julieta Serrano), ex d’Iván, tout juste sortie d’hôpital psychiatrique. Ayant mis son appartement en location, elle reçoit la visite d’un couple intéressé : Carlos (Antonio Banderas), qui n’est autre que le fils… d’Iván et Lucía, et sa compagne Marisa (Rossy de Palma). Comme si cela ne suffisait pas, son amie Candela (María Barranco) se pointe aussi chez elle, ayant découvert que son petit ami était en réalité un… terroriste chiite !

Mon troisième Almodóvar et mon préféré, de loin. Talons aiguilles mériterait peut-être un nouveau visionnage (vu il y a quelques années, bof bof) et Kika, bien que pas mal, comportait deux scènes de cul un peu longuettes. Ici, on retrouve ce qui semble être deux constantes de son cinéma : les couleurs pétaradantes et les femmes, fortes, elles aussi « hautes en couleur » et, il faut bien le dire, un peu « têtes à claques ». On suit avec jubilation les aventures pleines de rebondissements de Carmen Maura (vue aussi chez nous, notamment dans Le bonheur est dans le pré de Chatiliez ou Alliance cherche doigt de Mocky), confrontée à ses peines de cœur et sur laquelle le sort et les problèmes semblent s’acharner. Scénario astucieux (les imbrications entre les personnages) et mise en scène suffisamment rythmée. Pas forcément à conserver (quoique…) mais visionnage vivement conseillé si vous aimez les comédies romantiques cocasses.

mercredi 4 juin 2025

Dans la peau de John Malkovich (1999), de Spike Jonze

 

C’est l’histoire, complètement folle, d’un marionnettiste raté maqué avec une amoureuse des animaux (ils en ont plusieurs à la maison). Il se résout à chercher du travail et se fait embaucher comme administratif par une entreprise située dans un building au 7ème étage… et demi, ce qui contraint les salariés à se déplacer voutés, le plafond étant très bas. Un jour, il découvre par hasard dans un bureau de la boite un passage qui mène… au cerveau de John Malkovich !

Y’a qui dedans ? John Cusack joue le rôle du marionnettiste, Cameron Diaz (méconnaissable, châtain et un peu enlaidie) celui de sa femme, Catherine Keener est la collègue de travail dont Cusack tombe amoureux. Quant à John Malkovich, dont l’ambivalence fait tout le charme, il incarne bien évidemment son propre personnage. On reconnait aussi Charlie Sheen et divers « caméo » (Sean Penn, Brad Pitt, Michelle Pfeiffer…).

Et c’est comment ? Tout d’abord merci (et petite pub au passage) à Cinéphile Schizophrène pour avoir rappelé ce film à mon bon souvenir en lui consacrant récemment un article sur son blog. Un film que je connaissais de nom mais que je n’avais jamais eu la curiosité de voir et que j’avais quelque peu oublié. Spike Jonze, dont c’est le premier long-métrage, je connais forcément. Il fût un réalisateur de clips remarqué dans les années 90 pour de grands noms du pop-rock et de la musique électronique. On peut citer notamment Björk (It's Oh So Quiet), Fatboy Slim (The Rockafeller Skank) ou encore les Chemical Brothers (Elektrobank, où il transforme sa meuf de l’époque, la future réalisatrice Sofia Coppola, en gymnaste émérite). On retrouve sa créativité et son originalité dans ce pitch complètement délirant où un homme découvre donc un tunnel menant au psychisme de John Malkovich. Durant quinze minutes, il voit et entend à travers l’acteur, avant d’être « éjecté » et de se retrouver en périphérie de la ville. Jusqu’à ce qu’il finisse, à force d’entrainement, à rester dans le corps de Malkovich et à le contrôler, dans le but de séduire sa collègue de travail. Problème, sa femme (Cameron Diaz) en est elle aussi tombée amoureuse (les prémices du « wokisme » ? Cf. le final). Passée la surprise initiale, le film a néanmoins tendance à s’embourber dans les méandres de ce triangle amoureux et ne propose que quelques fulgurances, comme lorsque Malkovich, découvrant le « pot aux roses », s’introduit lui-même dans le passage et atterrit dans un monde où tous les individus, quel que soit leur sexe, ont son visage (d’où l’affiche). Verdict : mieux que ce que j’aurais imaginé mais aurait pu être encore meilleur (ou bien suis-je trop exigeant ?), malgré deux-trois bonnes idées (le couple avec la ménagerie à la maison, l’entreprise avec le plafond très bas et la secrétaire sourde qui comprend tout de traviole…).

Chimpanzé : oui

Femme à tête de John Malkovich : oui

Femme à poil : non

mardi 3 juin 2025

Libre échange (2010), de Serge Gisquière

 

« S’il est moche, il a qu’à être intelligent. S’il est con, il a qu’à être riche. Et s’il est riche, il peut se permettre d’être moche et con. » (1)

C’est l’histoire de Marthe, escort-girl de luxe qui rêve de se ranger et de mener une vie ordinaire. Son chauffeur la branche sur un coup : faire chanter un politicien affichant des convictions conservatrices mais adepte de rencontres sexuelles tarifées. Peu emballée, elle rencontre par hasard Jocelyne, une jeune femme qui s’est fait plaquer par son compagnon (c’est en tous cas ce qu’elle dit). Lui vient alors l’idée de lui faire endosser ce rôle de Monica Lewinsky européenne.

C’est avec qui ? Carole Bouquet est l’escort Marthe, Julie Depardieu, Jocelyne et le réalisateur (belge) Serge Gisquière joue le chauffeur.

Et c’est bien ? Je fais partie des 89 503 individus m’étant déplacé en salle obscure pour voir ce qu’il est convenu d’appeler « cette merde »… C’était lors de l’entre-deux fêtes de fin d’année de l’an 2010, une époque où j’allais encore au cinéma, notamment pour voir ce genre de… « merdes » françaises, donc. Carole Bouquet… C’est fou les efforts déployés par cette dame pour casser son image de femme hiératique, forgée chez Buñuel (Cet obscur objet du désir), Blier (Buffet froid, Trop belle pour toi) ou d’autres. Dans Grosse fatigue de Michel Blanc déjà, elle enjoignait celui-ci de « la prendre comme une ouvrière ». Ici, on la voit en survêt dans une supérette ou enchainant les formules choc à base de grossièretés (elles sont toutes dans les bandes-annonces). De là à ce qu'on nous la montre sur le « trône » dans un prochain film, il n’y a qu’un pas… Quant à Julie Depardieu, ce n’est pas lui faire injure que de dire qu’elle est la moins douée de la famille (deux Césars de meilleur second rôle féminin dans deux films de Claude Miller, quand même). Bon, je l’ai dit, le film est nul à chier. Il ne lésine pas sur les clichés : le politicien « chevalier blanc » pris la main dans le sac (ou plutôt… la bite dans la chatte 😄), le coiffeur gay (mon dieu…), le client de prostituées amoureux transi… Le titre sent le « brainstorming » (z’avez pigé le double sens ? Libre échange pour l’échange de situation entre les deux femmes, l’échangisme sexuel et le libre-échange du commerce international, les clients de l’escort évoluant dans l’univers des instances européennes) et le « pitch » est risible (l’escort doit récupérer dans les WC le préservatif rempli de la semence du politicard, de mémoire). Tous les meilleurs moments sont dans les bandes-annonces (voir ci-dessous), de même que la musique (une reprise du The Model de Kraftwerk), pas la peine d’aller au-delà...   

Préservatif usagé : oui

Verre de rouge : oui

Femme à poil : non

Bande-annonce

Trailer 1

Trailer 2  

(1) c’est tout à fait ça, en plus…

mardi 27 mai 2025

Le pigeon (1958), de Mario Monicelli

 

C’est l’histoire de Cosimo, un petit malfrat qui prévoyait de monter un casse avec sa bande. Manque de bol, il se fait coffrer alors qu’il tentait de voler une voiture. Ses complices cherchent alors un « pigeon » au casier judiciaire vierge qui s’accusera du vol contre une somme d’argent pour faire sortir Cosimo de prison. Peppe, boxeur raté criblé de dettes, accepte. Mais celui-ci a vent du plan de Cosimo et décide, une fois libéré, de le « griller » en organisant lui-même le casse avec sa bande.

C’est avec qui ? Des déjà vedettes du cinéma italien (Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, « Totò », Renato Salvatori) et la quasi-débutante Claudia Cardinale.

Et c’est bien ? Oui. C’est qu’au cinoche comme au foot, il faut toujours compter avec les « ritals ». Surtout pour les comédies locales, dont ce Pigeon est l’un des premiers succès du genre. Cette bande de « pieds nickelés », volontiers gaffeurs et se méfiant (à juste titre) les uns des autres, est bidonnante, en particulier Carlo Pisacane, chétif au crâne dégarni, qui passe son temps à s’empiffrer aux moments les plus inopportuns, se faisant rabrouer par ses collègues. Vous l’aurez deviné, le casse ne se déroule pas du tout comme prévu (c’est pas drôle, sinon) et nos « héros » devront faire face aux pires impondérables. La chute finale est inattendue et poilante elle aussi. Le film a fait l’objet de suites (notamment Hold-up à la milanaise, réalisé dès l’année suivante) et de remakes, preuve de son importance.

« Pastasciutta » : oui

Tramway : oui

Femme à poil : non

dimanche 18 mai 2025

La confiance règne (2004), d’Etienne Chatiliez

 

« J’prendrai bien une mousse ! »

C’est l’histoire de Chrystèle et Christophe, deux personnes simples d’origine modeste et aux parcours « cabossés », qui se font engager comme domestiques et ne ratent aucune occasion de détrousser leurs employeurs avant de prendre la fuite.

Y’a qui dedans ? La comédienne belge (contrairement à ce que son patronyme laisse supposer) Cécile de France et Vincent Lindon jouent nos deux tourtereaux. Dans le reste du casting, on reconnait, dans des rôles plus ou moins importants, Eric « Tanguy » Berger, Anne Brochet (Cyrano de Bergerac, Tous les matins du monde), Jacques Boudet (acteur fétiche de Robert Guédiguian) et le fidèle André Wilms, qui apparaît dans quasiment tous les films de Chatiliez jusqu’à celui-ci.

Et c’est comment ? Premier coup de mou pour Chatiliez, ex-publicitaire (Eram, Le trèfle parfumé…) reconverti cinéaste, honnête artisan de comédies « bien de chez nous » au-dessus de la moyenne, genre sinistré une fois les Oury, Zidi, Poiré et autres Veber plus ou moins rangés des voitures. En effet, la chute au box-office est brutale par rapport à ses précédentes productions, devenues classiques voire cultes et c’est à partir de ce film qu’il se fera moins inspiré. « Heureux les simples d’esprit ! », telle pourrait être la devise des aventures de ces deux énergumènes hauts en couleur. Evidemment, fidèle à ses habitudes, Chatiliez prend un malin plaisir à croquer les travers de classes sociales antagonistes et à les caricaturer (les bourgeois BCBG, le fonctionnaire de mairie en RTT…). Prolos ou bourgeois, chacun en prend pour son grade. Il est aussi question d’argent et du rapport à celui-ci, du pouvoir de fascination qu’exerce une vie de luxe. Je préfère ce Vincent Lindon, qui semble utiliser ses tics naturels pour les besoins du rôle (il se gratte mécaniquement la poche avant de commettre un larcin), se prenant moins (et son métier) au sérieux qu’à l’heure actuelle. Mais c’est surtout Cécile de France, dans un contre-emploi de femme volage affublée d’un accent ch’ti et d’un gimmick (« J’prendrai bien une mousse ! »), qui est la véritable attraction du film. Malheureusement, celui-ci accuse quelques chutes de rythme et Chatiliez se laisse même aller à la facilité d’une séance de flatulences presque digne de celle de La soupe aux choux. Il s’achève étonnamment sur une note dramatique. Un savoir-faire éprouvé, quelques gags mais un bilan mitigé.

Débat télévisé avec Jean-François Copé : oui

Pince à sucre : oui

Femme à poil : Cécile sortant du lit, dans l’obscurité et ça dure une seconde... Autant dire qu'on ne voit rien…

mercredi 23 avril 2025

True Lies (1994), de James Cameron

 

C’est l’histoire d’un agent secret mais qui pour sa femme et sa fille n’est qu’un simple représentant de commerce en informatique. Du coup, son épouse s’ennuie à mourir dans cette vie trop rangée et elle se laisse séduire, sans pour autant le tromper, par un vendeur de voitures minable qui se fait passer pour… un espion. L’apprenant, notre homme va la mettre sur écoute et la prendre en filature grâce aux moyens de son agence de lutte anti-terroriste. Sa vie privée va alors se trouver mêlée à sa mission.

C’est l’histoire d’un avion qui dézingue une tour. Tiens, ça me rappelle quelque chose, ça… Oussama a dû prendre des notes…

C’est l’histoire du remake d’un film français (La totale ! de Claude Zidi avec Thierry Lhermitte, Miou-Miou et Eddy Mitchell) qui plagiait lui-même un scénario d’un certain Lucien Lambert. Zidi et Cameron ont donc logiquement été condamnés et Zidi aurait également dû rembourser à Cameron la somme que celui-ci devait verser au plaignant (pfiou, c’est compliqué, la Justice, des fois…). Mais Lambert ayant menti au tribunal, la procédure a pris fin.

Y’a qui, dedans ? « Schwarzy », notre « Américain avant d’être Républicain » (« Ce sera encore quatre années de conneries (bullshit) sans aucun résultat », avec Trump, NDLR), Jamie Lee Curtis (son épouse), Tom Arnold (son coéquipier) et Bill Paxton (l’escroc).

Et c’est bien ? Film d’action typique de la « grande époque » (celle où nous étions jeunes), avec Schwarzenegger à son « climax ». 1994, les méchants, ce ne sont plus les Russes (le Mur est tombé cinq ans auparavant) mais (déjà) les « barbus »… encouragés par les Ricains pour contrer… ces mêmes « ruskoffs » en Afghanistan dans les années 80. Toute l’histoire des Etats-Unis est résumée là-dedans… On a donc droit à un truc bien caricatural et bas du front dans le genre. Nous n’avons alors plus qu’à laisser notre cerveau au vestiaire et nous délecter des scènes d’action, hyper-méga-impressionnantes of course, de l’humour (lui aussi au ras des pâquerettes, cf. l’humiliation du pauvre type se faisant passer pour un espion, qui en pisse dans son froc) et du striptease (non intégral) de Jamie Lee Curtis. Adapté en série télévisée depuis 2023.

Lunettes-caméra : oui

Sérum de vérité : oui

Femme à poil : non mais presque

vendredi 18 avril 2025

Delicatessen (1991), de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet

 

C’est l’histoire de Louison, joueur de scie musicale et ancien clown, qui se fait embaucher comme « homme à tout faire » au sein de l’enseigne Delicatessen, dans une France post-apocalyptique. Le lieu abrite notamment un boucher peu commode et des fabricants de « boîtes à meuh ». Notre homme va tomber amoureux de la fille violoncelliste du boucher. Pendant ce temps, les « Troglodistes » (des rebelles ne mangeant pas de viande) s’activent dans les égouts.

Y’a qui dedans ? Des acteurs fétiches de Jeunet : Dominique Pinon (Louison), Jean-Claude Dreyfus (le boucher), Rufus, Ticky Holgado. Et Marie-Laure Dougnac (la violoncelliste) et Karin Viard.

Et c’est bien ? Belle surprise. Pas grand fan de Jeunet, dont j’ai vu Alien, la résurrection, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain et Un long dimanche de fiançailles et que je trouve un poil surcoté, à l’image d’un Luc Besson, avec qui il partage velléités internationales et univers « poétique » versant parfois dans la naïveté. Mais cette première (co)réalisation (avec son compère Caro) est plaisante. La grande affaire du film, novateur pour l’époque, ce sont bien évidemment son esthétique et ses décors, entre rétro (on pense à une France des années 40 et ses restrictions) et univers de science-fiction (les rebelles dans les souterrains). Mais aussi ses personnages, à tout le moins loufoques : un ancien clown joueur de scie musicale, des fabricants de « boîtes à meuh », un boucher qui vend de la chair… humaine, un éleveur de grenouilles… Vivant tous tant bien que mal dans un immeuble insalubre et dans de biens modestes conditions. Malgré ce cadre plutôt sombre, l’humour perce plus d’une fois. Comme quand une locataire dépressive cherche désespérément à organiser son suicide à l’aide d’ingénieux procédés mais échoue à chaque fois du fait d’interventions humaines ou d’évènements inopinés. Ou lorsque le coït de Dreyfus (montré sous forme d’un lit qui grince sous ses « coups de boutoir ») est cadencé à d’autres mouvements cycliques (une femme qui bat son tapis pour le dépoussiérer, un homme qui regonfle la roue de son vélo, Pinon qui peint le plafond avec un rouleau…) jusqu’à l’orgasme. Quant au final, il s’avère spectaculaire et particulièrement… humide.

Coutelas-boomerang : oui

Hachoir : oui

Femme à poil : non

dimanche 13 avril 2025

Le prix à payer (2007), d’Alexandra Leclère


« Ma femme aussi a un don pour l’écriture… Elle remplit très bien les chèques. »

C’est l’histoire de plusieurs couples : un homme d’affaires et son chauffeur, leurs femmes respectives… L’homme d’affaires a un problème : sa femme lui refuse le « devoir conjugal ». Pareil pour son chauffeur. Celui-ci lui conseille de couper les vivres à son épouse : « Pas de cul, pas de fric ! »

Y’a qui dedans ? Christian Clavier (qui commençait déjà à prendre de l’embonpoint, je ne vous raconte pas maintenant…) et Nathalie Baye jouent ce qu’ils sont : de grands bourgeois. Gérard Lanvin, en chauffeur beauf (comme dans Le goût des autres) occasionnellement violent, est impec, ce qui n’est pas flatteur. Géraldine Pailhas, dans le rôle de sa femme, est finalement la plus sympathique du lot. Patrick Chesnais fait également une apparition à la fois drôle et émouvante.

Et c’est comment ? Un peu lourd(ingue). Sorti le jour de mes 32 printemps (voilà qui ne nous rajeunit pas…) et mis en boite par Alexandra Leclère (un petit air d’Agnès Jaoui), l’une de ces tâcheronnes qui peuplent le cinéma français depuis les années 2000 (rien de sexiste là-dedans, y’a autant sinon plus de mecs dans le même cas…), le film appuie là où ça fait mal et personne n’en sort grandi (en gros : les femmes sont vénales et les hommes ne pensent qu’à faire « crac-crac »). Mais quand même surtout les mecs, qui se comportent comme de vrais connards. La scène la plus drôle est sans doute celle du « repas choucroute », d’où est tirée la réplique de Clavier en introduction de cette notule et où seule Géraldine Pailhas garde sa dignité. Le reste du temps, on (sou)rit plutôt jaune. Ou pas du tout. Ah, les hommes et les femmes, ces animaux compliqués, condamnés à cohabiter… Le « réarmement démographique » (sic) n’est sans doute pas pour demain et ce n’est pas grave. Et pour le « réarmement cinématographique », il ne faudra pas compter sur ce genre de panouilles…

CB : oui

Transsexuel : oui

Femme à poil : non

jeudi 3 avril 2025

Convoi exceptionnel (2019), de Bertrand Blier

 

« Quand une femme disparait dans la nuit, y’a toujours une musique » - « Triste, la musique... »

C’est l’histoire d’Astérix et Obélix qui débarquent au 21ème siècle après avoir bu la « potion magix » des Visiteurs… Euh, non, j’m’égare… Reprenons. C’est l’histoire de Foster, un grand bourgeois et de Taupin, un SDF, qui se rencontrent à Bruxelles. Ils s’aperçoivent que leurs faits et gestes sont dictés par un scénario dont ils reçoivent les pages au fur et à mesure de leur parcours, au cours duquel ils vont faire des rencontres et devoir se remettre en question sur leur vie.

Y’a qui dedans ? Blier est plutôt du genre fidèle : Depardieu et sa compagne Farida Rahouadj sont à nouveau de la partie et Audrey Dana était aussi à l’affiche du Bruit des glaçons. Clavier, Sylvie Testud et Alexandra Lamy, c’est par contre la première fois qu’il les dirige.

Et c’est bien ? Mieux que Le bruit des glaçons mais moins bien que Les côtelettes, si on se réfère à la filmo du cinéaste sur le nouveau millénaire. Comme souvent chez lui, on passe du coq à l’âne, les personnages semblent évoluer telles des « boules de flipper » (qui roulent, qui roulent…) dans un univers absurde qui leur échappe. Testud (qui, après des débuts prometteurs plutôt dans le cinéma d’auteur, s’est largement « mainstreamisée » au fil du temps) fait une brève apparition et semble tomber comme un cheveu sur la soupe. De même qu’Alexandra Lamy (encore une fausse actrice venue de la télé), qui vient égrener devant un Clavier impassible, assis comme un con, la liste de ses amants, concluant par un grotesque « Qu’est-ce que j’ai pris dans l’cul ! » (t’as pas honte, Bertrand ?). Blier finit donc là-dessus, c’est un peu triste mais le « feu sacré » était déjà parti depuis longtemps (depuis Merci la vie ou Un, deux, trois, soleil, au choix). Le repas final entre Clavier et Depardieu renvoie inévitablement à celui de Calmos avec Marielle et Rochefort. La boucle est donc bouclée.

Caddie : oui

Recette du poulet : oui

Femme à poil : non

jeudi 27 mars 2025

Midnight Run (1988), de Martin Brest

 

C’est l’histoire de Jack Walsh, un ex-flic reconverti en chasseur de primes. Son agence l’a mis sur un gros coup : il doit mettre la main sur un comptable surnommé « le Duc » ayant escroqué son employeur, un mafieux à qui il a dérobé plusieurs millions de dollars pour les donner à des œuvres de charité. Walsh retrouve rapidement « le Duc » mais le FBI, la mafia et un autre chasseur de primes sont sur leurs traces.

Y’a qui dedans ? « Bobby » De Niro (putain, avec leurs conneries, impossible de ne pas penser à l'imitation de José Garcia, maintenant…) et Charles Grodin (vu dans Rosemary's Baby et la couillonnade Beethoven) dans les rôles principaux.

Et c’est bien ? Bonne comédie policière, par le réalisateur du Flic de Beverly Hills, avec les codes inhérents aux « road » et « buddy movies ». L’aspect polar est constamment adouci au profit de la bouffonnerie : on ne peut pas dire que les flics du FBI ou le second chasseur de primes soient très « fute-fute », de même que les mafieux, qui, au-delà de l’apparat, n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de Scarface ou des Affranchis, si vous voyez c’que j’veux dire… Et tant mieux du reste, cela nous évite les éclats de violence.

Chorizo and eggs : oui

Lunettes noires : oui

Femme à poil : non

Up 👍: un duo d’acteurs qui fonctionne à merveille ; récit rondement mené et sans (gros) temps mort

Down 👎: les inévitables facilités scénaristiques et le « happy end » attendu, marqué au sceau de la morale et de la rédemption

mercredi 26 mars 2025

La mort vous va si bien (1992), de Robert Zemeckis

 

C’est l’histoire d’un chirurgien esthétique alcoolique que se disputent son ex, une écrivaine ayant traversé un épisode de boulimie et sa nouvelle épouse, une chanteuse de comédie musicale narcissique sur le déclin. Les deux femmes, obsédées par le physique parfait et une éternelle jeunesse (tiens, ça ne vous rappelle rien ?), vont avoir recours aux services d’une mystérieuse détentrice d’une potion « magique ».

C’est avec qui ? Deux stars « sans âge », Bruce Willis et Meryl Streep. Goldie Hawn et la pulpeuse Isabella Rossellini (on en mangerait…) complètent le casting.

Et c’est comment ? Mieux que prévu. Un film que j’avais laissé trainer, moyennement emballé par le casting, le script et le réal (Zemeckis a été coopté par Spielberg et évolue comme lui généralement dans le grand spectacle un peu neuneu, cf. Forrest Gump). Mais comme il était dispo à ma médiathèque… Ce n’est pas la grande marrade mais ça se laisse voir sans déplaisir, les situations sont burlesques et bien entendu, les effets spéciaux sont étonnants.

Duel de pelles : oui

Trou dans l’estomac : oui

Femme à poil : oui (Isabella Rossellini et, furtivement, une autre femme, toutes deux de dos)

Up 👍: les effets spéciaux ; le côté burlesque ; le final

Down 👎: pas non plus hilarant

jeudi 20 mars 2025

Les acteurs (2000), de Bertrand Blier

 

« C’est la réplique qui est magnifique. Il suffit de la dire. »

C’est l’histoire d’acteurs (comme le titre l’indique) et des grands, du « brutal », comme dirait l’autre, qui se rencontrent, se parlent d’eux et de leur métier. Et c’est tout ? Oui.

Y’a qui dedans ? La plupart (pas tous : manquent Noiret, Rochefort et d’autres, sans doute) des plus grands acteurs français encore de ce monde à l’époque du tournage (1999/2000). Quasiment que des mecs, très peu de nanas (essentiellement Dominique Blanc et Josiane Balasko). Du coup, pour cette fois, le corps féminin n’est pas considéré comme un « libre-service »…

Et c’est comment ? Décevant. On ne peut franchement pas dire qu’on se fend la poire à s’en décrocher la mâchoire. Serrault et « Bébel » cabotinent, Delon fait un bref monologue, Marielle fait du Marielle et Galabru n’a aucun texte (!). Faut même se farcir « l’amicale Macroniste » (Arditi / Berléand)… J’ai bien aimé Brialy et Claude Rich, par contre. Il y a bien quelques répliques qui font mouche mais rien n’accroche sur la longueur, la dérision de commande tombe à plat et ça ne raconte rien, ou pas grand-chose. Du gâchis.

Fauteuil roulant : oui

Pot d’eau chaude : oui

Femme ou homme à poil : non

Up 👍: quelques répliques et acteurs qui se sortent de la « grisaille » ambiante

Down 👎: manque de drôlerie et d’intérêt

mercredi 19 mars 2025

Le fantôme de la liberté (1974), de Luis Buñuel

 

« Non, ne partez pas… Que les moines restent, au moins ! »

C’est l’histoire… inracontable de plusieurs histoires. Une sorte de film à sketchs mais reliés entre eux. On suit l’histoire d’un personnage qui en croise un autre, dont on suit à son tour l’histoire et ainsi de suite. Un couple intercepte les photos, qu’il juge obscènes, données à sa fille par un inconnu dans un parc et licencie sur le champ sa bonne qui en avait la garde. Des photos… de monuments parisiens… ; une infirmière se voit contrainte de passer une nuit dans une auberge, où elle rencontre quatre moines, un jeune homme avec sa bien plus âgée compagne et… un couple sadomasochiste ; un professeur tient un cours sur l’évolution des mœurs dans une caserne de policiers. Il leur narre une réunion entre amis fictive où les convives discutent autour d’une table tout en faisant leurs besoins avant, si l’envie leur prend, d’aller s’enfermer seul dans la salle à manger pour se restaurer ; un couple lance un avis de recherche pour retrouver sa petite fille disparue dans son école… alors qu’elle se trouve sous ses yeux ; un assassin fusille des badauds au hasard du haut d’une tour. Arrêté et jugé, il est condamné à mort et… libéré sur le champ, félicité, signant même des autographes ; un « vrai faux » (à moins que ce ne soit l’inverse ?) préfet de police se fait interpeller dans son caveau familial : sa défunte sœur… venait de lui téléphoner.

C’est avec qui ? Jean-Claude Brialy, Michael Lonsdale, Jean Rochefort, Julien Bertheau, Michel Piccoli, Claude Piéplu. On reconnait aussi Paul Frankeur (qui décèdera peu après), Pierre Maguelon, Orane Demazis, Jean Rougerie, la pauvre Marie-France Pisier (décédée curieusement et mêlée malgré elle à l’ignominieuse « affaire Duhamel »), Paul Le Person et le jeune futur humoriste Guy Montagné dans le rôle d’un moine.

Et c’est bien ? Mon Buñuel préféré (pour le moment). La construction du film et ses saynètes sont géniales. Tous les postulats de la raison et de la bienséance sont renversés. Jubilatoire.

Autruche : oui

Photo de l’Arc de Triomphe : oui

Femme et homme à poil : oui. Adriana Asti nous montre sa magnifique poitrine et Michael Lonsdale son postérieur, avant qu’il n’aille se le faire fouetter. On a aussi le haut et le bas de la doublure de la compagne âgée du jeune homme à l’auberge