dimanche 18 mai 2025

La confiance règne (2004), d’Etienne Chatiliez

 

« J’prendrai bien une mousse ! »

C’est l’histoire de Chrystèle et Christophe, deux personnes simples d’origine modeste et aux parcours « cabossés », qui se font engager comme domestiques et ne ratent aucune occasion de détrousser leurs employeurs avant de prendre la fuite.

Y’a qui dedans ? La comédienne belge (contrairement à ce que son patronyme laisse supposer) Cécile de France et Vincent Lindon jouent nos deux tourtereaux. Dans le reste du casting, on reconnait, dans des rôles plus ou moins importants, Eric « Tanguy » Berger, Anne Brochet (Cyrano de Bergerac, Tous les matins du monde), Jacques Boudet (acteur fétiche de Robert Guédiguian) et le fidèle André Wilms, qui apparaît dans quasiment tous les films de Chatiliez jusqu’à celui-ci.

Et c’est comment ? Premier coup de mou pour Chatiliez, ex-publicitaire (Eram, Le trèfle parfumé…) reconverti cinéaste, honnête artisan de comédies « bien de chez nous » au-dessus de la moyenne, genre sinistré une fois les Oury, Zidi, Poiré et autres Veber plus ou moins rangés des voitures. En effet, la chute au box-office est brutale par rapport à ses précédentes productions, devenues classiques voire cultes et c’est à partir de ce film qu’il se fera moins inspiré. « Heureux les simples d’esprit ! », telle pourrait être la devise des aventures de ces deux énergumènes hauts en couleur. Evidemment, fidèle à ses habitudes, Chatiliez prend un malin plaisir à croquer les travers de classes sociales antagonistes et à les caricaturer (les bourgeois BCBG, le fonctionnaire de mairie en RTT…). Prolos ou bourgeois, chacun en prend pour son grade. Il est aussi question d’argent et du rapport à celui-ci, du pouvoir de fascination qu’exerce une vie de luxe. Je préfère ce Vincent Lindon, qui semble utiliser ses tics naturels pour les besoins du rôle (il se gratte mécaniquement la poche avant de commettre un larcin), se prenant moins (et son métier) au sérieux qu’à l’heure actuelle. Mais c’est surtout Cécile de France, dans un contre-emploi de femme volage affublée d’un accent ch’ti et d’un gimmick (« J’prendrai bien une mousse ! »), qui est la véritable attraction du film. Malheureusement, celui-ci accuse quelques chutes de rythme et Chatiliez se laisse même aller à la facilité d’une séance de flatulences presque digne de celle de La soupe aux choux. Il s’achève étonnamment sur une note dramatique. Un savoir-faire éprouvé, quelques gags mais un bilan mitigé.

Débat télévisé avec Jean-François Copé : oui

Pince à sucre : oui

Femme à poil : Cécile sortant du lit, dans l’obscurité et ça dure une seconde... Autant dire qu'on ne voit rien…

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