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lundi 15 septembre 2025

Le fanfaron (1962), de Dino Risi

 

« Moi, les femmes, c’est comme les truffes pour les cochons. »

« S’engager sur quoi ? Le Moyen-Âge est passé depuis longtemps… »

C’est l’histoire de Bruno Cortona (Vittorio Gassman), un quarantenaire exubérant, amateur de conduite automobile et de jolies femmes, à la recherche de cigarettes et d’un téléphone public en ce 15 août férié à Rome. Il va faire la connaissance de Roberto Mariani (Jean-Louis Trintignant), un étudiant en droit quant à lui plutôt du genre réservé. Ensemble, ils vont passer deux jours sur les routes, ce qui constituera pour Roberto un voyage initiatique concernant l’amour et les rapports sociaux.

Voila venu le moment de me plonger, petit à petit, dans le cinéma italien, qui n’est pas du menu fretin dans l’histoire du 7ème Art (euphémisme). J’ai dû voir deux Fellini (La strada et Amarcord) et, chroniqués sur ces pages, Le pigeon de Mario Monicelli (qui vaut surtout pour son incroyable « twist » final) et La grande bouffe du provocateur Marco Ferreri. Mais j’ai surtout un bon souvenir du diptyque à sketches Les monstres / Les nouveaux monstres, œuvres, totalement ou en partie, de Dino Risi. A la manœuvre de ce Fanfaron qui nous occupe aujourd’hui, au doux parfum de « chef-d’œuvre de la comédie à l’italienne ». Problème : je n’ai pas (sou)ri un seul instant. Ennuyeux, pour une comédie… Le « fanfaron » en question, c’est Vittorio Gassman, insupportable de volubilité et de sans-gêne, ricanant et klaxonnant dès qu’il en a l’occasion. Un vrai « rital », en somme. Le film se veut une satire de la société italienne de ce temps-là, en plein « boom économique » (1958-1963). Mouais, admettons… Même si le consumérisme, la cupidité, la bêtise et l’absence de valeurs morales sont universels. Aucun gag à se mettre sous la dent et des longueurs pour cette réalisation, à la fois « buddy movie » (même s’il n’est pas répertorié tel quel) et « road movie », qui s’achève de façon tragique, symbolique, amorale et, en y réfléchissant bien, prévisible.   

jeudi 28 août 2025

J’embrasse pas (1991), d’André Téchiné

 

« Et bien oui, je suis une « folle ». C’est une question d’honneur. Et s’il n’en reste qu’une, je serai celle-là. Là-dessus, je suis très traditionnel : j’adore me travestir et j’adore me faire enculer. »

C’est l’histoire de Pierre (Manuel Blanc), tout juste majeur, qui quitte les Pyrénées pour monter à Paris avec le fol espoir d’y devenir comédien. Las, sa quête initiatique va se solder par une descente aux enfers…

Le thème de l’homosexualité, très présent dans l’œuvre de Téchiné, est à nouveau de la partie. Notre jeune Pierre va d’abord se taper Hélène Vincent (scène de cul : oui, on voit ses nichons), son seul contact à son arrivée dans la capitale. Elle va lui trouver un job de plongeur dans un hôpital, où il fera la connaissance de Roschdy Zem, qui le présentera à un vieux couple d’homosexuels. Le toujours flegmatique Philippe Noiret endossera le rôle de l’un d’eux (mais c’est l’autre, Ivan Desny, qui sera l’auteur de la réplique liminaire). Celui-ci fréquente le Bois de Boulogne, en recherche de garçons prostitués. Et les choses ne tournant pas comme il l’aurait souhaité (échec dans ses cours de théâtre, renvoyé de son travail à l’hôpital, perte de ses affaires lors d’un vol), c’est là, dans ce milieu interlope, que Manuel Blanc (premier film et César du meilleur espoir masculin) va atterrir, prenant goût à ce mode de vie fait d’indépendance et d’argent « facile ». Il va tomber amoureux d’une prostituée comme lui, incarnée par Emmanuelle Béart (scène de cul : non mais nous aurons l’occasion d’apprécier sa plastique avantageuse - ce fessier ! - sous la douche). Mais ce n'est pas du goût de son proxénète qui, en guise de représailles et avec l’aide de deux complices, compostera l’arrière-train de Blanc une nuit, sur un terrain vague proche des voies ferrées, sous le regard d’une Béart effondrée. Après ce « bizutage », il est temps pour Blanc de faire son service militaire puis de retourner dans son Sud-Ouest (région natale de Téchiné). Mais promis, il retournera à Paris et « cette fois, ce sera différent ». Un Téchiné pas trop mal, sombre et parfois glauque mais aussi lumineux par moments.

jeudi 7 août 2025

Serpico (1973), de Sidney Lumet

 

« J’ai déjà obtenu votre mutation. » - « Où ça, en Chine ? »

C’est l’histoire (vraie), de Frank Serpico (Al Pacino), flic intègre dans un service de police de New York qui l’est beaucoup moins. Refusant la corruption, mis à l’écart par ses « collègues », il va mener un long combat lors duquel il risquera même sa vie.

Quittons les rivages de « l’intellectualisme » français pour voir ce qu’il se passe du côté des « garants de l’ordre public » (et établi) yankees (chez nous, les spécialistes des films sur la flicaille se nomment Olivier Marchal et Cédric Jimenez, fin de la blague). Nous, on a eu Les Ripoux avec le duo Noiret / Lhermitte et eux, Serpico, avec le grand Al. Relativement sobre, pour cette fois. Délaissant rapidement son uniforme pour un style vestimentaire de civil, se laissant pousser barbe et cheveux, il va se trouver en butte à la corruption qui gangrène une grande partie de son service. Allant de mutations en mutations et peinant à convaincre une hiérarchie en pleine inertie, son chemin sera semé d’embuches et compromettra même sa vie sentimentale. Détail amusant (ou pas) : quasiment tous les délinquants qui se font « serrer » dans le film sont noirs. Je m’attendais à un film plus « nerveux », il y a assez peu de scènes d’action. Plus un drame qu’un polar, finalement. A voir pour Pacino, forcément, mais pas inoubliable pour autant, me concernant.

lundi 7 juillet 2025

Nelly et Mr. Arnaud (1995), de Claude Sautet

 

C’est l’histoire de Nelly (Emmanuelle Béart), une jeune femme coincée entre problèmes financiers et un mari « tire-au-flanc » (Charles Berling). Par l’intermédiaire d’une amie (Claire Nadeau), elle fait la connaissance d’un retraité aisé, Pierre Arnaud (Michel Serrault). Celui-ci est en train d’écrire ses mémoires mais peu à l’aise avec l’informatique, il propose à Nelly de l’engager pour les dactylographier et lui fait même un gros chèque afin qu’elle puisse régler ses dettes. Une nouvelle vie commence pour la jeune femme, elle divorce de son mari et rencontre Vincent (Jean-Hugues Anglade), l’éditeur de M. Arnaud.

Suite et fin de la trilogie Sautet « dernière manière », après Quelques jours avec moi et Un cœur en hiver, avec deux Césars à la clé (meilleur réalisateur et meilleur acteur pour Serrault). Il n’y a pourtant pas de quoi grimper aux rideaux… Tout est téléphoné, on s’attend à tout avant que ça n’arrive. Les ingrédients d’un film de Claude Sautet ? Tout d’abord, une brasserie ou un café, élément indispensable, que le film se déroule à Paris (le plus souvent), à Limoges ou à Trifouilly-les-Oies. Mettez de bons ou grands acteurs (deux, parfois trois) autour d’une table, faites-les parler de tout, de rien et surtout d’amour. A un moment dans le film, il faudra qu’il y ait une dispute, ne serait-ce que pour réveiller les spectateurs qui se seraient assoupis. Mais n’ayez crainte, tout finira par un « happy end » ou bien sur une note « douce-amère ». Bon, et à la fin, il l’a « ken » ? Ben non, vu la différence d’âge, ça reste une relation purement platonique. Bertrand Blier aurait osé mais pas le sage Claude Sautet…

P.S : pour info, « Mr. », ça veut dire « Mister ». L’abréviation française de « Monsieur » est « M. ».

vendredi 4 juillet 2025

Caché (2005), de Michael Haneke

 

C’est l’histoire de Georges (Daniel Auteuil), journaliste littéraire à la télé et de sa femme Anne (Juliette Binoche), qui reçoivent à leur domicile de curieux dessins sanguinolents et cassettes vidéo anonymes, montrant leur maison filmée en plan fixe depuis la rue d’en face, une maison de campagne où Georges a passé son enfance et le couloir d’un immeuble de Romainville. La police ne pouvant leur venir en aide face à l’absence d’agression et de revendication, Georges va mener sa propre enquête.

Monsieur Haneke me semble être quelqu’un de torturé, voire de dérangé. Il reconnait lui-même dans le « making-of » que faire des films lui fait économiser des séances de psy. Dans La pianiste, Isabelle Huppert regardait des films pornos en humant les kleenex maculés de sperme des spectateurs précédents et soulageait sa vessie en matant des couples faisant l’amour dans leur bagnole. Ici, il n’est pas question de cul, il nous prend littéralement « en traitre » avec deux scènes soudaines d’une extrême violence (l’affiche donne un léger indice). Comme dans la plupart des films français, le couple incarné par Auteuil et Binoche évolue dans un milieu bourgeois « bobo » (il n’y a guère que Lindon pour jouer les prolos, c’est même devenu un filon). Et comme toujours ou presque, les dialogues sont parfois difficilement audibles, même sans musique, entre celles et ceux qui ont la voix sourde ou qui parlent entre leurs lèvres. Mais comme ils sont souvent d’une banalité reflétant celle du quotidien (du type « tu veux du parmesan sur tes pâtes ? »), ce n’est pas excessivement gênant. Concernant l’histoire, on jongle entre différentes thématiques (mensonges au sein du couple, secrets d’enfance, mauvaise conscience post-coloniale qui tombe comme un cheveu sur la soupe…) et l’on ne voit pas très bien où veut nous mener le cinéaste, la fin nous laissant également dans l’expectative. Je n’ai rien contre les œuvres qui questionnent et vont à rebours du « prémâché », au contraire, mais qu’on me donne au moins quelques pistes de réflexion crédibles et des branches auxquelles me raccrocher… Là, c’est vraiment trop flou.

P.S : pour les adeptes de pèlerinage sur les lieux de tournage, la baraque du couple Auteuil – Binoche se trouve au 49 de la rue Brillat-Savarin dans le 13ème arrondissement de Paris.

mardi 27 mai 2025

Le pigeon (1958), de Mario Monicelli

 

C’est l’histoire de Cosimo, un petit malfrat qui prévoyait de monter un casse avec sa bande. Manque de bol, il se fait coffrer alors qu’il tentait de voler une voiture. Ses complices cherchent alors un « pigeon » au casier judiciaire vierge qui s’accusera du vol contre une somme d’argent pour faire sortir Cosimo de prison. Peppe, boxeur raté criblé de dettes, accepte. Mais celui-ci a vent du plan de Cosimo et décide, une fois libéré, de le « griller » en organisant lui-même le casse avec sa bande.

C’est avec qui ? Des déjà vedettes du cinéma italien (Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, « Totò », Renato Salvatori) et la quasi-débutante Claudia Cardinale.

Et c’est bien ? Oui. C’est qu’au cinoche comme au foot, il faut toujours compter avec les « ritals ». Surtout pour les comédies locales, dont ce Pigeon est l’un des premiers succès du genre. Cette bande de « pieds nickelés », volontiers gaffeurs et se méfiant (à juste titre) les uns des autres, est bidonnante, en particulier Carlo Pisacane, chétif au crâne dégarni, qui passe son temps à s’empiffrer aux moments les plus inopportuns, se faisant rabrouer par ses collègues. Vous l’aurez deviné, le casse ne se déroule pas du tout comme prévu (c’est pas drôle, sinon) et nos « héros » devront faire face aux pires impondérables. La chute finale est inattendue et poilante elle aussi. Le film a fait l’objet de suites (notamment Hold-up à la milanaise, réalisé dès l’année suivante) et de remakes, preuve de son importance.

« Pastasciutta » : oui

Tramway : oui

Femme à poil : non

lundi 26 mai 2025

Les herbes folles (2009), d’Alain Resnais

 

C’est l’histoire de Marguerite Muir, dentiste et aviatrice à ses heures perdues, qui se fait voler son sac à la sortie d’un magasin de chaussures. Georges Palet, lui aussi amateur d’aviation, retrouve son portefeuille au pied de sa voiture dans un parking souterrain. Il le ramène à la Police mais ayant l’adresse et le numéro de téléphone de Marguerite, il se met à la harceler, s’inventant une improbable histoire d’amour avec elle.

Y’a qui dedans ? Sabine Azéma et André Dussollier, comme d’habitude chez Resnais, sont de la partie pour les deux rôles principaux. Mais pas de Pierre Arditi pour cette fois-ci, remplacé par Anne Consigny (l’épouse de Dussollier) et Emmanuelle Devos (l’amie d’Azéma et elle aussi dentiste). La voix off étant assurée par Edouard Baer.

Et c’est bien ? Poursuivant mon « reset » et après trois essais particulièrement infructueux dont, par charité chrétienne, je ne dirai mot (Un étrange voyage d’Alain Cavalier, Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier et Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat, trois monuments d’ennui…), ces Herbes folles, antépénultième film d’Alain Resnais, me redonnent foi en le cinéma français. Bien sûr, il y a des choses qui ne vont pas. Il s’agit certes d’un cinéma « bourgeois », Mathieu Amalric et Michel Vuillermoz en flics, ça l’fait moyen et il n’y a qu’au cinéma qu’on peut embrasser un(e) inconnu(e) au bout de quelques minutes ou tomber amoureux de quelqu’un sur la base d’un portefeuille et d’une carte d’identité retrouvés. Mais la réalisation inventive et vivante, les décors toujours remarquables (Jacques Saulnier, fidèle du réalisateur, était une sommité dans ce domaine), les comédiens convaincants (Dussollier en particulier) et l’histoire, dont on a envie de découvrir les péripéties et le dénouement (comme dans les bons livres. Le film est d'ailleurs tiré du roman L'Incident de Christian Gailly), emportent l’adhésion haut la main. En bref, à 87 printemps (à l’époque), Resnais était encore vert (ah ah !).

Fermeture-éclair de braguette coincée : oui

Turbine dentaire : oui

Femme à poil : non

dimanche 27 avril 2025

Smoking / No smoking (1993), d’Alain Resnais

 

C’est l’histoire de neuf personnages (mais plus spécialement six), dans un petit village du Yorkshire et de leur destin professionnel et surtout amoureux suivant qu’ils prennent telle ou telle décision. Il y a là le directeur d’une école, son épouse, la mère de celle-ci, leur petite domestique, son meilleur ami et sa femme, le gardien de l’école et jardinier, le père de ce dernier et enfin une prof.

Y’a qui dedans ? Alors là, on ne peut pas se tromper, ils ne sont que deux. Sabine Azéma et Pierre Arditi interprètent en effet respectivement les cinq personnages féminins et les quatre masculins.

Et c’est bien ? Je poursuis ma « mise à jour » avec ces deux « pavés » (2h20 chacun), le tour de force cinématographique du grand Alain Resnais. Le projet avait tout de l’exercice « casse-gueule » par excellence : deux acteurs pour neuf personnages, forme théâtrale, décors situés à l’extérieur mais reconstitués en studio... Quoique, contre toute attente, l’expérience a montré que je n’étais pas forcément allergique au « théâtre filmé » lorsque l’histoire en vaut la peine et que l’humour est présent : Le père Noël est une ordure, Le diner de cons ou les pièces de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui (Cuisine et dépendances, Un air de famille). C’est justement le couple de surdoués du scénario (les « Jabac ») qui a été missionné par Resnais pour adapter la pièce Intimate Exchanges du dramaturge anglais Alan Ayckbourn. Et donc malgré tous les aspects « limitants » évoqués précédemment (seulement deux personnages par plan, un masculin et un féminin, un troisième pouvant éventuellement être présent par la voix), ça fonctionne dans l’ensemble plutôt bien, limite jubilatoire, même si l’intérêt est justement avant tout formel. Le mérite en revient bien sûr principalement aux deux comédiens, qui jouent donc les neuf personnages (enfin, surtout six car trois n’ont qu’une ou deux scènes : les deux parents, âgés, et la prof revêche Irène Pridworthy. Ce qui est bien dommage car cette dernière est le personnage le plus typé et le plus drôle du lot). Le but a été de ne pas les surcharger de maquillage ni de faire usage de prothèses afin qu’ils restent reconnaissables. L’accent a donc surtout été mis sur les costumes et les chevelures (couleur, coiffure). Pour le personnage de Toby Teasdale, le directeur de l’école, on a fait à Arditi la tronche de Jean Bouise (lunettes, moustache, coiffé en arrière) ! Evidemment, chaque personnage a ses traits de caractère (Rowena, la femme du meilleur ami du directeur d’école, est flamboyante et exaltée, ledit directeur Toby est du genre acariâtre, le jardinier plutôt hâbleur, etc…), en accord avec leur style vestimentaire. Azéma sait très bien faire la « fofolle », cela peut d’ailleurs lasser, à la longue. Concernant les « intrigues », cela tourne inévitablement autour des histoires de fesses, des peines de cœur et parfois des activités professionnelles. Les deux films peuvent être vus dans n’importe quel ordre (j’ai logiquement commencé par Smoking), débutent de la même façon par un prologue illustré en bande dessinée (signée Jean-Claude « Floc’h ») et narré par une voix off puis se déploient de façon tentaculaire suivant les décisions prises par les personnages à certains moments. Cinq César à la clé en 1994 (film, réalisateur, acteur pour Arditi, adaptation scénaristique et décors).

Cigarette fumée : oui… ou non

« Cabane au fond du jardin » : oui

Femme à poil : non

mardi 15 avril 2025

Tristana (1970), de Luis Buñuel

 

C’est l’histoire de Tristana, une jeune orpheline vivant à Tolède (Espagne), sous la tutelle de son oncle Don Lope. Cet aristocrate aux idéaux anarchistes a néanmoins des principes assez rigides… dont il s’exonère lui-même. Ainsi, il séduit Tristana et lui conseille de vivre librement, en dehors du mariage. Un jour, elle rencontre un jeune peintre italien et ils tombent amoureux.

Y’a qui dedans ? Notre Catherine Deneuve nationale, dans le rôle-titre, retrouve Buñuel après Belle de jour. Fernando Rey, lui, l’aura rarement quitté puisqu’il est rien de moins que l’acteur fétiche du réalisateur espagnol (puis mexicain) et incarne Don Lope. L’Italien Franco Nero complète le trio d’acteurs principaux en interprétant le jeune peintre.

Et c’est bien ? Soyons clair, je n’ai aucune connaissance technique et artistique sur le cinéma, je me contente simplement de donner mon ressenti, forcément subjectif, sur les œuvres, fruit de ma sensibilité, mon histoire voire mon humeur. Je dirais donc que cette histoire m’a suffisamment intéressé, à défaut de me captiver. L’atmosphère générale n’est pas des plus gaies. Les opinions du cinéaste, très marquées à gauche (anti-cléricalisme, notamment), percent via les propos de Rey (l’oncle aristocrate). « Cathy » est assez peu mise en valeur (coiffure, vêtements… Elle finit même amputée d’une jambe !), sauf lors d’une scène où elle exhibe sa poitrine (ne rêvez pas : on ne voit rien) au balcon à la vue d’un jeune sourd-muet médusé. Sinon, c’est un trio amoureux compliqué, le caractère et les sentiments des protagonistes évoluent. C’est assez sombre, dans l’ensemble (ah oui, je l’ai déjà dit). Spoiler : cette Tristana, finalement, c’est une connasse…😄

Béquilles : oui

Cloches : oui

Femme à poil : on aimerait bien mais non

dimanche 23 mars 2025

La grande bouffe (1973), de Marco Ferreri

 

« Je ne sais pas si les féculents sont recommandés pour mon aérophagie… »

C’est l’histoire de quatre bonhommes, de bon niveau social (un pilote d’avion, un juge, un restaurateur et un présentateur télé), qui se retrouvent dans la villa de l’un d’eux pour un « séminaire gastronomique ». En réalité, ils y organisent leur suicide en mangeant jusqu’à ce que mort s’ensuive, tout en se livrant à une sexualité débridée avec quelques invitées (une institutrice et trois prostituées).

C’est l’histoire d’un des plus gros scandales (compréhensible) du Festival de Cannes, en 1973.

C’est l’histoire du film dont s’inspirèrent Michel Barny et Frédéric Lansac pour leur Mes nuits avec… Alice, Pénélope, Arnold, Maude et Richard (1976), possiblement le meilleur porno français de l’histoire.

C’est avec qui ? Deux Français (Philippe Noiret et Michel Piccoli) et deux Italiens (Ugo Tognazzi et Marcello Mastroianni). Et Andréa Ferréol.

Et c’est bien ? Le film va loin, pour 1973 et peut-être même encore aujourd’hui : festival de mets et de pets, inondation d’excréments, scènes de sexe... C’est l’un de ceux, avec entre autres Le dernier tango à Paris de Bertolucci, à avoir enfoncé les derniers coins dans la censure (il était interdit aux moins de 18 ans), avant son abolition en France avec l’arrivée au pouvoir de VGE en 1974. Andréa Ferréol, qui a dû grossir de 25 kilos pour le rôle de l’institutrice invitée par nos quatre larrons, donne de sa personne, s’asseyant fesses à l’air sur un gâteau ou se faisant toucher la chatte (nue) par Mastroianni. Les rôles semblent bien définis : à Piccoli les flatulences, à Noiret les fellations (suggérées, je vous rassure…) et aux « ritals » de montrer leur cul. Avis à ceux qui ne craignent pas les… indigestions…

Bugatti type 37 : oui

Tête de cochon : oui

Homme et femme à poil : oui (Ferréol, tout ; Tognazzi et Mastroianni, le cul)

Up 👍: satire drolatique de la bourgeoisie et des excès du consumérisme, où l’homme est réduit à ses instincts les plus primaires : bouffer et baiser

Down 👎: faut tout de même parfois un peu « s’accrocher »…

mercredi 19 mars 2025

Le fantôme de la liberté (1974), de Luis Buñuel

 

« Non, ne partez pas… Que les moines restent, au moins ! »

C’est l’histoire… inracontable de plusieurs histoires. Une sorte de film à sketchs mais reliés entre eux. On suit l’histoire d’un personnage qui en croise un autre, dont on suit à son tour l’histoire et ainsi de suite. Un couple intercepte les photos, qu’il juge obscènes, données à sa fille par un inconnu dans un parc et licencie sur le champ sa bonne qui en avait la garde. Des photos… de monuments parisiens… ; une infirmière se voit contrainte de passer une nuit dans une auberge, où elle rencontre quatre moines, un jeune homme avec sa bien plus âgée compagne et… un couple sadomasochiste ; un professeur tient un cours sur l’évolution des mœurs dans une caserne de policiers. Il leur narre une réunion entre amis fictive où les convives discutent autour d’une table tout en faisant leurs besoins avant, si l’envie leur prend, d’aller s’enfermer seul dans la salle à manger pour se restaurer ; un couple lance un avis de recherche pour retrouver sa petite fille disparue dans son école… alors qu’elle se trouve sous ses yeux ; un assassin fusille des badauds au hasard du haut d’une tour. Arrêté et jugé, il est condamné à mort et… libéré sur le champ, félicité, signant même des autographes ; un « vrai faux » (à moins que ce ne soit l’inverse ?) préfet de police se fait interpeller dans son caveau familial : sa défunte sœur… venait de lui téléphoner.

C’est avec qui ? Jean-Claude Brialy, Michael Lonsdale, Jean Rochefort, Julien Bertheau, Michel Piccoli, Claude Piéplu. On reconnait aussi Paul Frankeur (qui décèdera peu après), Pierre Maguelon, Orane Demazis, Jean Rougerie, la pauvre Marie-France Pisier (décédée curieusement et mêlée malgré elle à l’ignominieuse « affaire Duhamel »), Paul Le Person et le jeune futur humoriste Guy Montagné dans le rôle d’un moine.

Et c’est bien ? Mon Buñuel préféré (pour le moment). La construction du film et ses saynètes sont géniales. Tous les postulats de la raison et de la bienséance sont renversés. Jubilatoire.

Autruche : oui

Photo de l’Arc de Triomphe : oui

Femme et homme à poil : oui. Adriana Asti nous montre sa magnifique poitrine et Michael Lonsdale son postérieur, avant qu’il n’aille se le faire fouetter. On a aussi le haut et le bas de la doublure de la compagne âgée du jeune homme à l’auberge

dimanche 16 mars 2025

Belle de jour (1967), de Luis Buñuel

 

C’est l’histoire d’une nana insatisfaite sexuellement par son mari et sujette à des fantasmes masochistes. Ayant pris connaissance de l’existence d’une maison close, elle s’y présente et commence à y faire des « passes » mais uniquement de 14 à 17 heures, ce qui lui vaudra le surnom de « Belle de jour ». Mais certaines rencontres vont bouleverser cette nouvelle vie.

C’est l’histoire du film que Jean-Claude Roy, alias Patrick Aubin, parodiera pour son porno Les après-midi d'une bourgeoise en chaleur de 1980, avec Cathy Stewart dans le rôle-titre.

Y’a qui dedans ? Notre Catherine Deneuve nationale comme héroïne, Jean Sorel dans le rôle de son mari, Michel Piccoli dans celui d’un ami du couple et épris de la dame et Geneviève Page (décédée à la dernière Saint-Valentin, 97 piges aux fraises) comme tenancière du bordel. On reconnait aussi Françoise Fabian en prostituée et Francis Blanche parmi les clients.

Dites donc, Monsieur Buñuel, vous n’auriez pas un petit problème avec la gent féminine, par hasard ? Non parce qu’entre Cet obscur objet du désir et ici, qu’est-ce qu’elles se prennent… Seau d’eau, gifles ou boue dans la tronche, coups de fouet, viol (suggéré), insultes (« sacs à m…. »)… Peines de cœur ? Absence du père et enfance passée avec môman ? C’est ce que nous verrons lors de la prochaine séance. Carte Vitale, je vous prie. Cela vous fera 55 euros. Espèces ou carte bleue ?

Fouet : oui

Calèche : oui

Femme à poil : presque (Catherine nue sous un voile noir, on ne voit donc pas grand-chose…)

Up 👍: scénario original

Down 👎: puisqu’il faut dire quelque chose… La scène d’ouverture, fantasmée et assez dure, où Cath’ se fait violenter par deux types à la demande et sous les yeux de son mari (j’ai du mal avec la violence envers les femmes ou les enfants. Juste un petit mauvais moment à passer…)

jeudi 27 février 2025

Le charme discret de la bourgeoisie (1972), de Luis Buñuel

 

C’est l’histoire de l’ambassadeur de la République (fictive) de Miranda, de deux de ses potes (avec lesquels il se livre à un trafic de drogue), de leurs épouses ou amantes et de la sœur (alcoolo) de l’une d’elles. Ce petit groupe de grands bourgeois cherche à se réunir autour d’un repas mais est contrarié dans ce projet par des évènements de plus en plus saugrenus.

C’est l’histoire, bien avant l’Inception de Nolan, de mecs qui rêvent et même d’un mec qui rêve d’un mec qui rêve (vous suivez ?).

Y’a qui dedans ? Du beau monde : Fernando Rey, Paul Frankeur, Jean-Pierre Cassel, Delphine Seyrig, Stéphane Audran, Bulle Ogier (elles jouent des bourges mais diable que les nanas étaient élégantes en ce temps-là…) mais aussi Julien Bertheau, Michel Piccoli et Claude Piéplu. Putain, y’a plus d’acteurs comme ça, de nos jours, on en est réduit à s’extasier devant Dujardin ou Niney, c’est dire l’ampleur du désastre…

Et c’est bien ? Oui, pas mal mais moins que le Buñuel suivant, Le fantôme de la liberté (à mon goût).

Poulet en plastoc : oui

Femme à poil : non

Up 👍: la distribution ; le cocasse des situations

Down 👎: manque un peu de « mordant » et d’humour