vendredi 4 juillet 2025

Caché (2005), de Michael Haneke

 

C’est l’histoire de Georges (Daniel Auteuil), journaliste littéraire à la télé et de sa femme Anne (Juliette Binoche), qui reçoivent à leur domicile de curieux dessins sanguinolents et cassettes vidéo anonymes, montrant leur maison filmée en plan fixe depuis la rue d’en face, une maison de campagne où Georges a passé son enfance et le couloir d’un immeuble de Romainville. La police ne pouvant leur venir en aide face à l’absence d’agression et de revendication, Georges va mener sa propre enquête.

Monsieur Haneke me semble être quelqu’un de torturé, voire de dérangé. Il reconnait lui-même dans le « making-of » que faire des films lui fait économiser des séances de psy. Dans La pianiste, Isabelle Huppert regardait des films pornos en humant les kleenex maculés de sperme des spectateurs précédents et soulageait sa vessie en matant des couples faisant l’amour dans leur bagnole. Ici, il n’est pas question de cul, il nous prend littéralement « en traitre » avec deux scènes soudaines d’une extrême violence (l’affiche donne un léger indice). Comme dans la plupart des films français, le couple incarné par Auteuil et Binoche évolue dans un milieu bourgeois « bobo » (il n’y a guère que Lindon pour jouer les prolos, c’est même devenu un filon). Et comme toujours ou presque, les dialogues sont parfois difficilement audibles, même sans musique, entre celles et ceux qui ont la voix sourde ou qui parlent entre leurs lèvres. Mais comme ils sont souvent d’une banalité reflétant celle du quotidien (du type « tu veux du parmesan sur tes pâtes ? »), ce n’est pas excessivement gênant. Concernant l’histoire, on jongle entre différentes thématiques (mensonges au sein du couple, secrets d’enfance, mauvaise conscience post-coloniale qui tombe comme un cheveu sur la soupe…) et l’on ne voit pas très bien où veut nous mener le cinéaste, la fin nous laissant également dans l’expectative. Je n’ai rien contre les œuvres qui questionnent et vont à rebours du « prémâché », au contraire, mais qu’on me donne au moins quelques pistes de réflexion crédibles et des branches auxquelles me raccrocher… Là, c’est vraiment trop flou.

P.S : pour les adeptes de pèlerinage sur les lieux de tournage, la baraque du couple Auteuil – Binoche se trouve au 49 de la rue Brillat-Savarin dans le 13ème arrondissement de Paris.

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