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mercredi 30 juillet 2025

Que la fête commence ! (1975), de Bertrand Tavernier

 

« Tu ne donnes jamais aux pauvres, toi ? » - « Non, y’en a trop. »

C’est l’histoire du Duc d'Orléans (Philippe Noiret), Régent libéral et libertin du 18ème siècle, de son Premier Ministre l’abbé Dubois (Jean Rochefort) et du Marquis de Pontcallec (Jean-Pierre Marielle), qui souhaite redonner l’indépendance à la Bretagne en renversant la Régence.

La « fête » ? Quelle « fête » ? Il n’y a rien de gai, ici. Noiret, Rochefort et Marielle sur une même affiche, ça ne se refuse pas (ils se retrouveront vingt-et-un ans plus tard dans Les grands ducs de Patrice Leconte). Mais le souci avec ce genre d’acteurs charismatiques et emblématiques, c’est le risque qu’ils ne s’effacent pas derrière leur personnage, qu’on peine à faire abstraction de leur personnalité. On les retrouve dans leur registre habituel : Marielle (qui n’a aucune scène avec ses deux camarades) et ses envolées lyriques, Noiret avec sa faconde et son côté dandy… C’est finalement Rochefort qui s’en sort le mieux, dans le rôle d’un abbé ambitieux et calculateur (César du meilleur second rôle). Rayon « détails amusants », le médecin du Régent se nomme Pierre... Chirac et une des femmes de la cour, « La Fillon »… Et la présence, dans de (tout) petits rôles, de têtes désormais connues, pour certaines au tout début de leur carrière : Jean Rougerie, Hélène Vincent, Nicole Garcia (future compagne de Rochefort) et quasiment tous les mecs du Splendid (Lhermitte, Blanc, Jugnot et Clavier). A part ça, il ne se passe pas grand-chose dans ce film. Y’a bien quelques paires de fesses et de nichons mais les orgies du Régent sont juste esquissées, suggérées. Tavernier n’est pas trop porté sur la gaudriole, c’est plus un réalisateur « politique ». Ici, il est surtout question d’un Duc aux idéaux progressistes mais désabusé face à l’inertie du système, plus rigide (et incarné par le personnage de Rochefort), auquel il appartient, même si le final laisse entrevoir un début de révolte. Rien de bien passionnant...

mardi 15 juillet 2025

L’horloger de Saint-Paul (1974), de Bertrand Tavernier

 

« La France est un curieux pays, M. Descombes… 50 millions d’habitants et 20 millions de dénonciateurs. »

C’est l’histoire de Michel Descombes (Philippe Noiret), horloger lyonnais du quartier de Saint-Paul, séparé et vivant seul avec son fils Bernard (Sylvain Rougerie, fils de Jean). Un jour, la police lui apprend que son fils est en cavale avec une jeune femme et qu’il aurait tué le vigile de l’entreprise où elle travaillait car celui-ci l’aurait fait licencier pour un larcin imaginaire et peut-être violée (ce qui serait la véritable raison de l’accusation de vol par le vigile). L’enquête est placée sous la responsabilité du commissaire Guiboud (Jean Rochefort).

Dans la longue série des films français « tout ça pour ça » (titre d’un film de Lelouch)… Une enquête policière dont on ne voit rien, seul Rochefort nous en donnant les derniers rebondissements. Des acteurs qui marmonnent dans leur barbe (qu’ils n’ont pas). Une belle carte postale de Lyon, dont on appréciera les plus beaux sites. Et tout ça pour quoi ? Quelques saillies politiques à l’encontre des flics, des politiciens conservateurs, des journalistes « sensationnalistes » ou des bas instincts du « petit peuple ». Et surtout pour l’analyse des relations entre un père et son fils, l’incommunicabilité, l’incompréhension régnant entre eux… A la fin, le fils, refusant une défense basée sur le crime passionnel pour atténuer sa peine, prend vingt ans. Mais pas grave, son papounet, qui l’a laissé faire, s’est racheté une virginité à ses yeux et ils sont à nouveau « bons copains ». Alléluia…

vendredi 27 juin 2025

Le bal des casse-pieds (1992), d’Yves Robert

 

C’est l’histoire d’Henry (Jean Rochefort), vétérinaire de son Etat, confronté à une cohorte de casse-pieds : la sœur envahissante (Hélène Vincent), le propriétaire des chiens qu’il soigne (Jean Carmet), désireux de l’inviter coûte que coûte dans sa maison de campagne, l’ami qui ne manque jamais de lui faire part de ses déboires amoureux (Jacques Villeret)… Dans cet enfer, une étincelle pourtant, prenant les traits de Louise (Miou-Miou), rencontrée lors d’un accident de la route avec un autre de ces pénibles.

On prend les mêmes (Yves Robert à la réalisation, Jean-Loup Dabadie aux scénario et dialogues et le quatuor Rochefort – Lanoux – Brasseur – Bedos à l’interprétation) mais est-ce qu’on recommence ? Si on veut mais avec beaucoup moins de bonheur que le diptyque Un éléphant ça trompe énormément / Nous irons tous au paradis. Film construit comme une suite de sketches mais racontant néanmoins une histoire, centrée autour de Rochefort. Un Rochefort bien entouré puisqu’on a quasiment une star (ou en devenir : Lemercier, Timsit) par rôle, même s’il dure cinq minutes (Miou-Miou, Villeret, Carmet, Vincent, Lanoux, Brasseur, Yanne, Piccoli, Bedos, Bacri et même la chanteuse Véronique Sanson, n’en jetez plus !). Un peu comme, dans un genre différent et encore avec Rochefort, pour le Ne le dis à personne de Guillaume Canet en 2006 (« tant et si bien que Depardieu ou Auteuil menacent à chaque instant de surgir dans la peau d’un flic, d’un gangster ou d’un piéton », Chronicart 😄). De quoi attirer du monde dans les salles obscures (un peu plus d’un million trois cent mille entrées). Malheureusement, bien qu’on prenne plaisir à retrouver ces acteurs pour la plupart attachants, le film est globalement plutôt faible, a pas mal vieilli et a recours à des ressorts comiques assez usités. Dommage.

vendredi 28 mars 2025

Tandem (1987), de Patrice Leconte

 

« Ne vous excusez pas. Vous ne pouviez pas savoir que vous étiez invité au club des cons. »

C’est l’histoire de Miguel… euh, Michel Mortez, « vieux beau » un peu pathétique et animateur de radio sur le retour, de Rivetot, son fidèle assistant et homme à tout faire et de leur jeu radiophonique itinérant La langue au chat. Les petites villes de province, les candidats, les hôtels miteux, les repas chez les notables locaux… Tous les jours c’est pareil et tous les jours c’est différent. Un jour, Rivetot apprend que leur émission va être supprimée. Conscient qu’elle est pour ainsi dire la seule raison de vivre de Mortez, il décide de ne pas lui faire part de cette terrible nouvelle.

Y’a qui dedans ? Jean Rochefort, qui trouve en Mortez un rôle à sa (dé)mesure et Gérard Jugnot, sans moustache mais avec moumoute, qui change de registre et apparait pour une fois plutôt sympathique. Plus une belle galerie de seconds rôles (Jean-Claude Dreyfus en notable, Julie Jézéquel en soubrette libérée ou encore Ged Marlon en candidat-surprise à très faible culture générale trouvé sur le bord de la route).

Et c’est bien ? Tout est dantesque, ici. Le scénario, entre « road » et « buddy movie » (oui, encore), est des plus originaux. Le duo d’acteur est idéal et le film oscille avec bonheur entre moments comiques et d’autres plus émouvants. Et des scènes mémorables, en veux-tu en voilà : Rochefort ivre au casino ou pris d’une crise d’angoisse dans la chambre d’hôtel (« Les deux lits, la table de nuit au milieu, les appliques dorées, le cagibi – salle de bain, les couvre-lits synthétiques… ») ; le barman de l’hôtel, homo sous ses attraits bourrus (« J’te fais une petite pipe, Michel ? ») ; le repas chez les notables, où Rochefort est assailli par les questions d’un Jean-Claude Dreyfus exalté ; Julie Jézéquel glaçant Jugnot avec ses allusions salaces (« T’as déjà imaginé ton père en plein orgasme ? ») ; Ged Marlon, grignotant des chips et incapable de répondre à la moindre question (pourtant faciles : bacille de Koch, Statue de la Liberté…) lors du jeu improvisé, après s’être fait houspillé pour avoir pique-niqué trop près du bord de la route par un Rochefort excédé (« On devrait créer des brigades esthétiques et interdire le port du survêtement en dehors des enceintes des stades ! ») ; la scène entre Sylvie Granotier et Rochefort (« Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire de mal » - « Et bien, c’est fait. Bonsoir »)… Ne reste plus qu’à ajouter Il mio rifugio, un poignant piano-voix chanté de sa voix rauque par le franco-italien Richard Cocciante, qui parcourt tout le film. Patrice Leconte n’avait jusqu’ici réalisé que des comédies et un film d’action (Les spécialistes). Cette première incursion dans un registre plus grave et intimiste (même si toujours drôle) est un coup de maître. Il récidivera deux ans plus tard avec Monsieur Hire. De façon plus personnelle, ce film a aussi une résonnance particulière pour moi dans la mesure où je l’ai vu de nombreuses fois dans mon adolescence en compagnie de mon défunt père, lui-même animateur d’une radio locale (bénévolement, dans le domaine culturel puis politique) un peu fantasque et portant le même prénom que le personnage principal. 

Pompiste : oui

Chien rouge : non

Hôtel « 3 étoiles » : non

Homme ou femme à poil : un plan furtif sur une paire de fesses recevant une piqure, supposée appartenir à Rochefort mais dont on peut raisonnablement douter que ce soit véritablement le cas

mercredi 19 mars 2025

Le fantôme de la liberté (1974), de Luis Buñuel

 

« Non, ne partez pas… Que les moines restent, au moins ! »

C’est l’histoire… inracontable de plusieurs histoires. Une sorte de film à sketchs mais reliés entre eux. On suit l’histoire d’un personnage qui en croise un autre, dont on suit à son tour l’histoire et ainsi de suite. Un couple intercepte les photos, qu’il juge obscènes, données à sa fille par un inconnu dans un parc et licencie sur le champ sa bonne qui en avait la garde. Des photos… de monuments parisiens… ; une infirmière se voit contrainte de passer une nuit dans une auberge, où elle rencontre quatre moines, un jeune homme avec sa bien plus âgée compagne et… un couple sadomasochiste ; un professeur tient un cours sur l’évolution des mœurs dans une caserne de policiers. Il leur narre une réunion entre amis fictive où les convives discutent autour d’une table tout en faisant leurs besoins avant, si l’envie leur prend, d’aller s’enfermer seul dans la salle à manger pour se restaurer ; un couple lance un avis de recherche pour retrouver sa petite fille disparue dans son école… alors qu’elle se trouve sous ses yeux ; un assassin fusille des badauds au hasard du haut d’une tour. Arrêté et jugé, il est condamné à mort et… libéré sur le champ, félicité, signant même des autographes ; un « vrai faux » (à moins que ce ne soit l’inverse ?) préfet de police se fait interpeller dans son caveau familial : sa défunte sœur… venait de lui téléphoner.

C’est avec qui ? Jean-Claude Brialy, Michael Lonsdale, Jean Rochefort, Julien Bertheau, Michel Piccoli, Claude Piéplu. On reconnait aussi Paul Frankeur (qui décèdera peu après), Pierre Maguelon, Orane Demazis, Jean Rougerie, la pauvre Marie-France Pisier (décédée curieusement et mêlée malgré elle à l’ignominieuse « affaire Duhamel »), Paul Le Person et le jeune futur humoriste Guy Montagné dans le rôle d’un moine.

Et c’est bien ? Mon Buñuel préféré (pour le moment). La construction du film et ses saynètes sont géniales. Tous les postulats de la raison et de la bienséance sont renversés. Jubilatoire.

Autruche : oui

Photo de l’Arc de Triomphe : oui

Femme et homme à poil : oui. Adriana Asti nous montre sa magnifique poitrine et Michael Lonsdale son postérieur, avant qu’il n’aille se le faire fouetter. On a aussi le haut et le bas de la doublure de la compagne âgée du jeune homme à l’auberge