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vendredi 4 juillet 2025

Quelques jours avec moi (1988), de Claude Sautet

 

« Personnellement, j’ai toujours été socialiste et partisan d’une économie libérale. »

C’est l’histoire de Martial (Daniel Auteuil), PDG dépressif d’une chaîne de supermarchés. Il se rend à Limoges afin de contrôler les comptes du magasin local, géré par Monsieur Fonfrin (Jean-Pierre Marielle). Invité à diner chez ce dernier, il s’entiche instantanément de sa jeune domestique Francine (Sandrine Bonnaire), à qui il propose de vivre quelques jours avec lui, en échange de pouvoir s’offrir tout ce qu’elle souhaite.

Cinq ans après l’échec critique de Garçon !, Sautet change tout. Enfin, « tout »… Exit Dabadie au scénario et Piccoli, Montand ou (forcément) Schneider comme acteurs fétiches, place à une nouvelle équipe. Il s’entoure de Jacques Fieschi et Jérôme Tonnerre comme coscénaristes et fait appel à la génération montante de comédiens. Mais bon, c’est un film français classique de ces années-là, qui sent bon les « eighties » et la « France profonde ». On retrouve Daniel Auteuil et Sandrine Bonnaire dans des registres plus légers que ceux de Caché ou La cérémonie (dont je toucherai un mot bientôt). Le premier joue comme souvent un homme énigmatique et peu disert et la seconde interprète déjà une domestique. Le PDG qui s’éprend de la bonniche, y’a qu’au cinéma qu’on voit ça mais c’est son principe et même son rôle. Suivre cette femme l'entrainera à côtoyer son entourage, pas toujours recommandable, en particulier le petit escroc « Rocky ». Belle galerie de seconds rôles (Dominique Lavanant, Vincent Lindon, Dominique Blanc, Danielle Darrieux…), avec évidemment une mention particulière pour l’immense Jean-Pierre Marielle, qui campe un directeur de supermarché hâbleur et un peu magouilleur sur les bords (et Macroniste avant l'heure...). Rien de réellement rédhibitoire ici, ni de franchement transcendant non plus, juste un honnête divertissement de début de soirée (non, pas le duo auteur de l’inénarrable Nuit de folie…).

dimanche 8 juin 2025

Le coût de la vie (2003), de Philippe Le Guay

 

« Mon p’tit, pour sucer des bites, il faut du talent, tu sais… »

C’est l’histoire de six personnages qui se côtoient ou se frôlent et de leur rapport à l’argent : un restaurateur (Vincent Lindon) qui préfère « taper dans la caisse » pour faire des cadeaux ou investir plutôt que de payer ses dettes URSSAF ; un de ses cuistots (Lorànt Deutsch), lui aussi plutôt du genre généreux ; une jeune fille (Isild Le Besco) qui refuse de toucher à son héritage afin d’être aimée pour elle-même et pas pour son argent, embauchée comme serveuse dans ledit restaurant grâce au cuisiner ; une escort-girl de luxe sans état d’âme (Géraldine Pailhas) ; un homme sujet à constipation (Fabrice Luchini), radin comme pas deux bien que « friqué » ; un homme d’affaires richissime (Claude… Rich… Un nom prédestiné 😄) qui s’apprête à prendre sa retraite, indifférent aux drames humains provoqués par les délocalisations de son empire industriel. Il y a donc les « cigales » et les « fourmis », les cyniques et les « romantiques »…

DVD trouvé à… 50 cents dans un Cash Express mais… dans sa version promotionnelle : « Ne peut être vendu ni loué » apparaît en bas de l’écran tout au long du film, sans que cela soit trop gênant. Après Le prix à payer, Cliente et Libre échange, voilà donc encore une comédie (dramatique) où il sera question d’argent et de cul et/ou d’amour (bref, ce qui fait « tourner » - pas bien rond - ce monde…). Cet argent qui corrompt, pervertit et finalement nous tue. Et si un grand acteur, c’était un comédien capable de dire une réplique improbable de façon tout à fait naturelle ? Comme Claude Rich, qui nous sort cette « perle » citée plus haut lorsque Le Besco lui dit qu’elle « préfèrera encore sucer des bites sur l’autoroute plutôt que de toucher à son héritage » (et comme Marielle dans Tenue de soirée ou Michel Bouquet dans Les côtelettes. En 2025, un grand acteur, ça bouffe les pissenlits par la racine, en somme). Dans le rôle de l’infirmière que Rich tente en vain de séduire, on reconnait Chloé Mons, qui fût la dernière épouse du regretté Alain Bashung. Film choral bien construit et bien trouvé mais pas de nature à nous « donner la banane », tant il nous rappelle trop le morose quotidien (la vie de famille, les délocalisations, les banques…) et la prégnance du Dieu Argent sur nos vies esclavagisées.

dimanche 18 mai 2025

La confiance règne (2004), d’Etienne Chatiliez

 

« J’prendrai bien une mousse ! »

C’est l’histoire de Chrystèle et Christophe, deux personnes simples d’origine modeste et aux parcours « cabossés », qui se font engager comme domestiques et ne ratent aucune occasion de détrousser leurs employeurs avant de prendre la fuite.

Y’a qui dedans ? La comédienne belge (contrairement à ce que son patronyme laisse supposer) Cécile de France et Vincent Lindon jouent nos deux tourtereaux. Dans le reste du casting, on reconnait, dans des rôles plus ou moins importants, Eric « Tanguy » Berger, Anne Brochet (Cyrano de Bergerac, Tous les matins du monde), Jacques Boudet (acteur fétiche de Robert Guédiguian) et le fidèle André Wilms, qui apparaît dans quasiment tous les films de Chatiliez jusqu’à celui-ci.

Et c’est comment ? Premier coup de mou pour Chatiliez, ex-publicitaire (Eram, Le trèfle parfumé…) reconverti cinéaste, honnête artisan de comédies « bien de chez nous » au-dessus de la moyenne, genre sinistré une fois les Oury, Zidi, Poiré et autres Veber plus ou moins rangés des voitures. En effet, la chute au box-office est brutale par rapport à ses précédentes productions, devenues classiques voire cultes et c’est à partir de ce film qu’il se fera moins inspiré. « Heureux les simples d’esprit ! », telle pourrait être la devise des aventures de ces deux énergumènes hauts en couleur. Evidemment, fidèle à ses habitudes, Chatiliez prend un malin plaisir à croquer les travers de classes sociales antagonistes et à les caricaturer (les bourgeois BCBG, le fonctionnaire de mairie en RTT…). Prolos ou bourgeois, chacun en prend pour son grade. Il est aussi question d’argent et du rapport à celui-ci, du pouvoir de fascination qu’exerce une vie de luxe. Je préfère ce Vincent Lindon, qui semble utiliser ses tics naturels pour les besoins du rôle (il se gratte mécaniquement la poche avant de commettre un larcin), se prenant moins (et son métier) au sérieux qu’à l’heure actuelle. Mais c’est surtout Cécile de France, dans un contre-emploi de femme volage affublée d’un accent ch’ti et d’un gimmick (« J’prendrai bien une mousse ! »), qui est la véritable attraction du film. Malheureusement, celui-ci accuse quelques chutes de rythme et Chatiliez se laisse même aller à la facilité d’une séance de flatulences presque digne de celle de La soupe aux choux. Il s’achève étonnamment sur une note dramatique. Un savoir-faire éprouvé, quelques gags mais un bilan mitigé.

Débat télévisé avec Jean-François Copé : oui

Pince à sucre : oui

Femme à poil : Cécile sortant du lit, dans l’obscurité et ça dure une seconde... Autant dire qu'on ne voit rien…

jeudi 13 février 2025

La moustache (2005), d’Emmanuel Carrère


« Qu’est-ce que tu dirais si je m’rasais la moustache ? » - « Je sais pas, j’t’aime avec. J’te connais pas, sans. »

C’est l’histoire d’une nana qui se rase la touffe pour observer la réaction de son copain et… Euh, pardon, excusez-moi, les mauvais réflexes de mon blog précédent… Je reprends…

C’est l’histoire d’un mec (Vincent Lindon, avant qu’il ne joue à faire l’acteur dans des films sociaux à se pendre pour engranger des récompenses) qui n’a rien d’autre à foutre que de se raser la moustache pour voir comment réagira son entourage. Souci, de réaction il n’y aura point, femme (Emmanuelle Devos) et amis (Mathieu Amalric) allant jusqu’à nier le fait qu’il ait un jour porté une moustache. Ce qui le plonge dans une profonde dépression et aux confins de la folie. Difficile de broder autour d’un argument aussi mince, d’ailleurs le film n’atteint même pas les 90 minutes réglementaires (82). On voit alors Lindon s’envoler, sans raison, vers Hong Kong, où il fait plusieurs allers et retours en bateau (ce qui fait gagner de précieuses minutes de pellicule). Puis dans un village côtier où il est à nouveau moustachu et avec Devos, qui l’a visiblement rejoint. A moins que tout ceci ne soit qu’un rêve ou un flashback ? Bref, on y comprend que dalle…

J’ai bien aimé la scène du restaurant où Devos, après avoir acheté une veste verte à Lindon (un autre vert que celle de Marine Tondelier), lui dit un truc du genre : « Bon, je t’ai acheté une veste, tu ne la mettras jamais, c’est ça, la vie de couple ».

C’est (encore) l’histoire de bobos parisiens qui ont tout pour être heureux mais qui font chier tout le monde avec leurs névroses existentielles, comme le cinéma français sait si bien en pondre.

Chine : oui

Femme ou homme à poil : presque (Lindon et Devos), culs, seins et sexes restent cachés.

Up 👍: Lindon, toujours parfait dans ce genre de rôles de types ahuris qui restent impassibles face à ce qui leur arrive ; la musique de Philip Glass

Down 👎: à part qu’on n’y comprend rien ni les motivations du réalisateur (également auteur du roman éponyme), rien à signaler