C’est l’histoire de Louison, joueur
de scie musicale et ancien clown, qui se fait embaucher comme « homme à
tout faire » au sein de l’enseigne Delicatessen, dans une France post-apocalyptique.
Le lieu abrite notamment un boucher peu commode et des fabricants de « boîtes
à meuh ». Notre homme va tomber amoureux de la fille violoncelliste du
boucher. Pendant ce temps, les « Troglodistes » (des rebelles ne
mangeant pas de viande) s’activent dans les égouts.
Y’a qui dedans ? Des acteurs fétiches de Jeunet : Dominique Pinon (Louison), Jean-Claude Dreyfus (le boucher), Rufus, Ticky Holgado. Et Marie-Laure Dougnac (la violoncelliste) et Karin Viard.
Et c’est bien ? Belle surprise. Pas grand fan de Jeunet, dont j’ai vu Alien, la résurrection, Le fabuleux destin d’Amélie Poulain et Un long dimanche de fiançailles et que je trouve un poil surcoté, à l’image d’un Luc Besson, avec qui il partage velléités internationales et univers « poétique » versant parfois dans la naïveté. Mais cette première (co)réalisation (avec son compère Caro) est plaisante. La grande affaire du film, novateur pour l’époque, ce sont bien évidemment son esthétique et ses décors, entre rétro (on pense à une France des années 40 et ses restrictions) et univers de science-fiction (les rebelles dans les souterrains). Mais aussi ses personnages, à tout le moins loufoques : un ancien clown joueur de scie musicale, des fabricants de « boîtes à meuh », un boucher qui vend de la chair… humaine, un éleveur de grenouilles… Vivant tous tant bien que mal dans un immeuble insalubre et dans de biens modestes conditions. Malgré ce cadre plutôt sombre, l’humour perce plus d’une fois. Comme quand une locataire dépressive cherche désespérément à organiser son suicide à l’aide d’ingénieux procédés mais échoue à chaque fois du fait d’interventions humaines ou d’évènements inopinés. Ou lorsque le coït de Dreyfus (montré sous forme d’un lit qui grince sous ses « coups de boutoir ») est cadencé à d’autres mouvements cycliques (une femme qui bat son tapis pour le dépoussiérer, un homme qui regonfle la roue de son vélo, Pinon qui peint le plafond avec un rouleau…) jusqu’à l’orgasme. Quant au final, il s’avère spectaculaire et particulièrement… humide.
Coutelas-boomerang : oui
Hachoir : oui
Femme à poil : non
Mon Caro et Jeunet préféré. La quintessence de leur art. Une galerie de portraits incroyable. Tous les personnages sont excellemment campés et parfaitement développés. Visuellement, c'est superbe. En 2009, Jeunet fera un clin d’œil au film lors d'une scène de ''Micmacs à tire-larigot''...
RépondreSupprimerOui. Je tenterai peut-être le suivant, "La cité des enfants perdus".
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