jeudi 19 juin 2025

Volver (2006), de Pedro Almodóvar

 

C’est l’histoire de trois générations de femmes espagnoles en butte aux vicissitudes de la vie (maladie, mort, inceste, secrets de famille…) : Raimunda (Penélope Cruz), sa sœur Soledad dite « Sole » (Lola Dueñas), leur mère Irene (Carmen Maura), Paula, fille de Raimunda (Yohana Cobo) et Agustina, voisine de leur défunte tante (Blanca Portillo).

Il commence à me plaire, ce mec. Volver (Revenir en espagnol) est un film de femmes par un amoureux fou (et élevé par) des femmes mais pour tous. Si c’était pas déjà pris, il aurait pu s’appeler Vive les femmes ! Un véritable « test de Bechdel » (merci à Cinéphile Schizophrène !) inversé. C’est bien simple, y’a que des nanas : les seuls mecs sont butés au bout d’un quart d’heure (le compagnon de Cruz, poignardé en légitime défense par sa fille qu’il tentait de violer) ou, en partance, confient momentanément les clés de leur resto à Cruz (qui va en profiter pour y faire déjeuner une équipe de cinéma le temps d’un tournage à proximité). Ah, Penélope Cruz… Une beauté d’avant (type Sophia Loren) mais maintenant. Elle incarne admirablement une « mère courage » : le ménage, la vaisselle, la « kouizine », se débarrasser du corps de son compagnon tué par sa fille (dans un congélateur puis enterré à l’écart de la ville), rien ne lui fait peur. Histoire d’instaurer une parfaite normalité, on la voit même… faire son petit pissou. A part ça, c’est une histoire de famille compliquée, avec des traumas, des secrets trop longtemps enfouis et lourds à porter… Meurtre, inceste, cancer, mort, c’était l’émotion assurée. Pourtant, alors que je suis plutôt bon public de ce côté-là, je n’ai pas versé de larmes. Pas plus que je n’ai ri, même s’il n’y a guère matière (Cruz qui reconnait dans l’appartement de sa sœur l’odeur des flatulences de leur mère qu’elle croit alors morte mais qui est planquée sous le lit : toutes se marrent à cette évocation). Bon film néanmoins, pour son scénario et ses actrices, naturellement (prix d’interprétation collectif à Cannes), toutes terriblement attachantes.

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