lundi 30 juin 2025

Chinatown (1974), de Roman Polanski

 

« C’est Chinatown »

C’est l’histoire de Jake Gittes (Jack Nicholson), détective privé engagé par Evelyn Mulwray, qui soupçonne d’adultère son mari Hollis Mulwray, ingénieur au département des eaux de Los Angelès. Ce qu’il pensait être une affaire facile et banale va l’emmener dans des méandres insoupçonnés. En effet, il s’avère que la personne qui l’a engagé n’est pas la véritable Evelyn Mulwray (Faye Dunaway) et Hollis Mulwray est retrouvé mort, noyé, peu de temps après.

Voila ce que j’appellerais un « vrai » film : la reconstitution des années 30 (décors naturels ou en studio, costumes…), une ambiance de film noir, une enquête intéressante, un duo d’acteurs mythiques, un réalisateur qui sait où placer sa caméra (souvent derrière Nicholson pour que le spectateur adopte son point de vue)… Dernier film de Polanski en Amérique (pour les raisons que l’on sait), il peut être rattaché au mouvement contre-culturel du « Nouvel Hollywood » (fin des années 60 – début des années 80), influencé par notre « Nouvelle Vague » et le néoréalisme italien. Bien sûr, dans ce genre d’intrigue compliquée, mêlant meurtres, corruption, affaires immobilières louches et secrets de famille bien gardés, il faut suivre et on se demande toujours si l’on aurait eu nous-mêmes la même réaction que les protagonistes si on était à leur place face à tel ou tel évènement. C’est néanmoins bien mené et on dénoue les fils de cette ténébreuse histoire petit à petit. Polanski joue un petit rôle de malfrat qui coupe le nez de Nicholson, une scène qui fût difficile à tourner. Sous son impulsion, le film déroge à l’habituel « happy end », ce qui n’est pas plus mal. Très bonne musique jazzy de Jerry Goldsmith, qui colle parfaitement à l’ambiance et à l’époque. Onze nominations aux Oscars 1975 (mais une seule victoire, celle du meilleur scénario) et une sélection au National Film Registry de la bibliothèque du Congrès des États-Unis en 1991.

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