vendredi 21 février 2025

Bodyguard (1992), de Mick Jackson

 

C’est l’histoire d’un garde du corps (Kevin Costner) dépêché en urgence auprès d’une star de la chanson (Whitney Houston) pour assurer sa protection, celle-ci étant victime de menaces. D’abord réticents et en conflit, devinez quoi ? Oui, ils vont tomber amoureux (ça alors, on s’y attendait vraiment pas…).

C’est l’histoire d’un (beau) mec, enchainant les succès en ce début des « nineties » (Danse avec les loups, JFK, Robin des Bois…), responsable d’une génération de Kevin français (et aussi peut-être ailleurs).

C’est l’histoire d’une nana que Serge Gainsbourg, sur le plateau de Drucker, disait vouloir « fucker ». Une chanteuse à voix au grand succès commercial mais qui ne laissera pas une grande trace dans l’histoire de la musique (au contraire de Donna Summer, décédée quelques mois après elle, qui peut au moins se targuer d’un titre révolutionnaire, le I Feel Love composé par Giorgio Moroder). Un destin tragique : un gonze qui l’amène sur le chemin de la dope et un sinistre clap de fin à 48 balais en 2012, dans la baignoire d’un hôtel californien. Son unique fille subira le même sort trois ans plus tard, à 22 ans (chienne de vie…).

C’est l’histoire d’un gros carton au box-office mondial et plus encore pour sa bande originale.

C’est (encore) l’histoire d’une « Madeleine de Proust » de mon adolescence (putain de nostalgie…).

Sabre et foulard de soie : oui

Femme à poil : non

Up 👍: le couple Costner – Houston fonctionne, même si c’est un peu « cucul » (j’assume mon côté « fleur bleue », parfois) ; la B.O (un tout petit peu)

Down 👎: encore un thriller formaté de la Warner avec le méchant qui raterait un éléphant dans un corridor tandis que le héros parvient à flinguer une mouche à 200 mètres

jeudi 20 février 2025

Cet obscur objet du désir (1977), de Luis Buñuel

 

« Et bien Monsieur, j’ai un ami qui pourtant aime beaucoup les femmes... Il prétend que ce sont des sacs d’excréments. »

C’est l’histoire d’un mec, riche homme d’affaires français (Fernando Rey), qui s’éprend de sa bonniche d’origine espagnole. Celle-ci prend alternativement les traits de Carole Bouquet ou d’Angela Molina, suivant les situations et son caractère (Bouquet, distinguée, froide et distante ; Molina plus souriante et avenante). Il l’aide financièrement, ainsi que sa mère mais rien n’y fait : pas moyen de la fourrer, de la tirer, de la kéni… Soufflant constamment le chaud et le froid, elle lui fera même subir moultes humiliations, jusqu’au point de rupture.

Parallèlement, des actes terroristes de groupuscules politiques radicalisés se produisent aux alentours.

C’est l’histoire du dernier Buñuel, cinéaste espagnol (puis mexicain) iconoclaste et du premier Bouquet (c’est fou le nombre de personnalités du « showbiz » nées ou mortes à Neuilly…).

C’est… une histoire à devenir MGTOW.

Seau d’eau (en deux mots, obsédés !) : oui

Femme à poil : oui (Bouquet les seins, Molina les seins et la foufoune)

Up 👍: l’idée du rôle aux deux (par ailleurs diablement beaux) visages

Down 👎: le type prend cher, quand même. Difficile de ne pas succomber à la misogynie après ça ; la fin, qui fait s’entrechoquer les deux thèmes du film, un peu abrupte

mardi 18 février 2025

Barry Lyndon (1975), de Stanley Kubrick

 

C’est l’histoire d’un parvenu qui gravit tous les échelons vers les sommets de la réussite sociale et de l’amour… avant de les redescendre. Grandeur et décadence, ascension puis chute… Bref, c’est l’histoire de Scarface mais au 18ème siècle. Et sauf que là, la perte du gars n’est pas due à la prise de coke ou à la violence inhérente à son milieu mafieux mais à l’accident de cheval de son fils et à l’animosité de son beau-fils.

C’est l’histoire de la version (très) longue des clips Libertine et Pourvu qu’elles soient douces mais sans la touffe et le cul de Mylène Farmer.

C’est avec qui (le premier qui me dit « Vincent Lindon », je lui fous une torgnole) ? Ryan O’Neal et Marisa Berenson.

Et c’est comment ? J’y allais à reculons… Il faut savoir que je développe une allergie à certains genres de films, notamment les films de guerre et… les films historiques à costumes. Ces petits marquis à la gueule enfarinée avec leur catogan, sur fond de musique classique, c’est pas très « rock’n’roll »… Alors trois heures, en plus… Ben finalement, ça se laisse regarder, c’est suffisamment prenant pour que l’ennui ne vienne pas pointer le bout de son nez.

Dès 1975, tel un visionnaire, Stanley Kubrick nous alertait déjà sur les risques des familles « recomposées ».

Moralité : ne vous maquez jamais avec une nana qui a déjà un fils issu d’une précédente union, vous pourriez y perdre une jambe.

Duels : oui

Femme à poil : très peu, deux femmes seins à l’air lors d’une furtive scène d’orgie « soft »

Up 👍: tous les aspects techniques (décors, photographie, lumières, costumes, reconstitution historique…) ; assez « émotionnant » comme histoire

Down 👎: l’époque à laquelle se déroule le film (désolé, c’est peut-être dû à un trauma enfantin lié aux cours d’histoire, j’sais pas…)

dimanche 16 février 2025

La Môme (2007), d’Olivier Dahan

 

« Madame Piaf, vous jouez avec votre vie. » - « Et alors ? Il faut bien jouer avec quelque chose. »

C’est l’histoire de l’une des plus grandes icones françaises du 20ème siècle, un petit bout de femme avec une voix à vous faire dresser les poils, interprète d’une palanquée de « tubes » (on n’appelait pas ça comme ça, à l’époque). La première « pop star » française de l’histoire ?

C’est l’histoire d’une actrice plutôt quelconque et un peu « nunuche », trois tonnes de maquillage sur la gueule, propulsée au rang de star mondiale pour son interprétation, multi-récompensée notamment par un Oscar. C’est que les Ricains adorent ça, l’image d’Epinal du vieux Paris…

C’est l’histoire d’un film qui lança la mode des « biopics » (films biographiques) en France. Depuis, beaucoup y sont passés (Coluche, Serge Gainsbourg, Claude François, Dalida…). Et l’un des premiers à faire un ramdam médiatique pas possible, pour être certain que tout le monde paye sa place. TF1 (qui co-produit) a dit d’aller le voir alors pas question de désobéir… Bienvenue chez les Ch’tis, Intouchables (« tellement intouchable que j’ai pas voulu y toucher »… Une fois n’est pas coutume, permettez-moi de citer ici le par ailleurs fort peu recommandable Alain Soral) et The artist suivront dans cette voie.

C’est l’histoire de notre « Gégé » national qu’a encore réussi à se caser dans une superproduction internationale (France – Grande-Bretagne – République tchèque), même l’espace d’une dizaine de minutes.

Et elle meurt, à la fin ? Il ne vous aura pas échappé que oui, personne n’étant immortel… Et jeune, en plus, à 47 balais, alors qu’elle en paraissait vingt de plus.

Dope : oui

Femme à poil : non (ou peut-être au bordel, à voir)

Up 👍:

l’aspect « déconstruit » du film (flashbacks, ellipses) en a gêné certains mais j’ai trouvé ça plus original qu’un récit linéaire

le plan-séquence de l’annonce de la mort de Cerdan, pas mal

la bande originale, évidemment mais je ne suis pas objectif, j’adore Piaf

des séquences « tire-larmes » (la séparation de Piaf enfant et la prostituée « Titine », jouée par Emmanuelle Seigner ; l’interview sur la plage) et quelques « punchlines » (« Vous êtes une grande artiste » - « C’est parce que j’ai mis les talons ») efficaces

Down 👎:

des scènes qu’on croirait tirées des Misérables et d’autres involontairement drôles (le final où Cotillard ressemble presque davantage à Bozzo le clown ou à Robert Smith des Cure qu’à Piaf)

oui, Piaf était une junkie pochtronne parfois imbuvable (ah ah) mais cet aspect est un peu trop appuyé et les moments dramatiques de son existence surreprésentés

vendredi 14 février 2025

Jade (1995), de William Friedkin

 

Certains fantasmes vont trop loin

C’est l’histoire d’un film, on dirait un téléfilm, bien que réalisé par un grand cinéaste (L’exorciste, French Connection). Sans doute un arriéré d’impôts à payer… D’ailleurs, on ne peut pas dire que le trio d’acteurs principaux (Caruso / Fiorentino / Palminteri) ait eu une carrière des plus fracassantes.

C’est l’histoire d’un film qui surfe sur la mode du « thriller érotique » alors en vogue, lancée par Basic Instinct (1992) et poursuivie par Sliver (1993). D’ailleurs, il a le même scénariste que ces deux-là (Joe Eszterhas).

C’est l’histoire d’un millionnaire collectionneur d’art sauvagement assassiné. Celui-ci possédait des photos compromettantes d’un gouverneur en compagnie d’une prostituée (bâillements…). Un assistant du procureur (David Caruso) mène l’enquête, qui va le mener jusqu’à son ancienne petite amie (Linda Fiorentino), désormais maquée avec son meilleur pote, un brillant avocat (Chazz Palminteri).

Hache : oui

Chinatown : oui

Femme et homme à poil : oui, évidemment (Linda Fiorentino et un type)

Up 👍: une longue et spectaculaire course poursuite en voiture ; le « twist » final, à la rigueur

Down 👎: une scène de cul risible avec Fiorentino tout habillée et cagoulée ; un thriller calibré et sans enjeu, comme Hollywood sait en produire à la chaine

jeudi 13 février 2025

La moustache (2005), d’Emmanuel Carrère


« Qu’est-ce que tu dirais si je m’rasais la moustache ? » - « Je sais pas, j’t’aime avec. J’te connais pas, sans. »

C’est l’histoire d’une nana qui se rase la touffe pour observer la réaction de son copain et… Euh, pardon, excusez-moi, les mauvais réflexes de mon blog précédent… Je reprends…

C’est l’histoire d’un mec (Vincent Lindon, avant qu’il ne joue à faire l’acteur dans des films sociaux à se pendre pour engranger des récompenses) qui n’a rien d’autre à foutre que de se raser la moustache pour voir comment réagira son entourage. Souci, de réaction il n’y aura point, femme (Emmanuelle Devos) et amis (Mathieu Amalric) allant jusqu’à nier le fait qu’il ait un jour porté une moustache. Ce qui le plonge dans une profonde dépression et aux confins de la folie. Difficile de broder autour d’un argument aussi mince, d’ailleurs le film n’atteint même pas les 90 minutes réglementaires (82). On voit alors Lindon s’envoler, sans raison, vers Hong Kong, où il fait plusieurs allers et retours en bateau (ce qui fait gagner de précieuses minutes de pellicule). Puis dans un village côtier où il est à nouveau moustachu et avec Devos, qui l’a visiblement rejoint. A moins que tout ceci ne soit qu’un rêve ou un flashback ? Bref, on y comprend que dalle…

J’ai bien aimé la scène du restaurant où Devos, après avoir acheté une veste verte à Lindon (un autre vert que celle de Marine Tondelier), lui dit un truc du genre : « Bon, je t’ai acheté une veste, tu ne la mettras jamais, c’est ça, la vie de couple ».

C’est (encore) l’histoire de bobos parisiens qui ont tout pour être heureux mais qui font chier tout le monde avec leurs névroses existentielles, comme le cinéma français sait si bien en pondre.

Chine : oui

Femme ou homme à poil : presque (Lindon et Devos), culs, seins et sexes restent cachés.

Up 👍: Lindon, toujours parfait dans ce genre de rôles de types ahuris qui restent impassibles face à ce qui leur arrive ; la musique de Philip Glass

Down 👎: à part qu’on n’y comprend rien ni les motivations du réalisateur (également auteur du roman éponyme), rien à signaler

Les accusés (1988), de Jonathan Kaplan


Le seul crime pour lequel c’est à la victime de prouver son innocence

C’est l’histoire du procès Pélicot et de #MeToo avant le procès Pélicot et #MeToo.

C’est l’histoire d’un des crimes les plus ignobles et abjects qui soit (si tant est qu’il soit pertinent d’établir une hiérarchie dans l’horreur), le viol.

C’est l’histoire d’un film « coup de poing », librement inspiré d’un sordide fait divers, celui de Cheryl Araujo, Américaine d’origine portugaise victime d’un viol collectif (quatre hommes) en 1983.

C’est l’histoire d’une actrice surdouée (et précoce, remember Taxi Driver…), qui empoche là son premier Oscar de la Meilleure actrice (Jodie Foster). Un autre suivra quelques années plus tard pour Le silence des agneaux (1991).

Prétoire : oui

Femme ou homme à poil : oui, partiellement et furtivement (Jodie Foster) et des fessiers masculins. Et on s’en serait bien passé.

Up 👍: l’interprétation ; le récit du viol lors du procès et non au début du film.

Down 👎: la scène du viol, bien avant celle d’Irréversible, insoutenable (moi j’ai pas pu, j’ai appuyé sur « accélérer »). Mais fallait la montrer.

mercredi 12 février 2025

Stars 80 (2012), de Frédéric Forestier et Thomas Langmann


« C’est Laurent Voulzy qu’a fait un vide-greniers ? On a dit « on prend les tubes de l’époque », hein, pas les costumes… »

C’est l’histoire de deux mecs (Richard Anconina et Patrick Timsit) à la ramasse, sentimentalement et financièrement. Un soir, Anconina retrouve une boite avec tous ses 45 tours des « tubes » des années 80. Le lendemain, il propose à Timsit et à son banquier de faire une tournée avec toutes les vedettes de cette décennie. Ainsi, ils vont se « refaire la cerise » au-delà de leurs espérances.

C’est l’histoire d’une bande de ringards (J-P Mader, Emile et Images, Lio, Début de soirée, Peter & Sloane, Jeanne Mas, Sabrina, Jean-Luc Lahaye, Gilbert Montagné…) qui vont subitement redevenir « hype ».

C’est l’histoire de la pire décennie musicale du 20ème siècle… mais la meilleure en France (si on fait abstraction des géants Piaf, Barbara, Brel, Brassens, Ferré, Gainsbourg, etc…).

C’est l’histoire d’un filon et d’une « machine à cash » inépuisables (concerts, compilations, produits dérivés).

Stade de France : oui

Homme à poil : oui (Cookie Dingler)

Mylène Farmer et Jean-Jacques Goldman : non

Up 👍: des « tubes » (ou des « scies » ?) qu’on a plaisir à réécouter

Down 👎: pour le reste, c’est bien évidemment, fatalement, une daube

Intersection (1994), de Mark Rydell

 

Il faut vivre chaque instant comme s’il devait être le dernier

C’est l’histoire d’un architecte (Richard Gere), il est bien emmerdé. Il a une fille et une femme, belle mais froide (la blonde Sharon Stone). Et un jour, il rencontre une jolie journaliste un peu « fofolle » (la rousse Lolita Davidovich) et tombe amoureux d’elle. Alors, la blonde ou la rousse ?

Et il meurt, à la fin ? Oui, comme ça, il n’aura pas à choisir. Même si en fait, il l’avait fait. En plus, chacune des deux meufs a une preuve comme quoi c’est elle qu’il avait choisi (une lettre pour l’une, un message sur répondeur pour l’autre). Et elles ont le tact de ne pas se l’avouer. Comme ça, tout le monde il est content.

C’est l’histoire d’un remake hollywoodien (avec tout ce que cela comporte) de notre Les choses de la vie de Claude Sautet (1970) avec Piccoli et Schneider.

Accident de la route : oui

Femme à poil : un tout petit peu (Davidovich, le haut)

A voir : oui, y’a quand même Sharon dedans

A garder : non, sauf si vous êtes Stone-complétiste