
« Ben oui mais j’suis
encore dans tes couilles, je commence à m’emmerder ! »
C’est l’histoire de Camille
(Charlotte Gainsbourg), une étudiante proche de passer son Bac, qui rencontre
Joëlle (Anouk Grinberg), une fille paumée en robe de mariée qui vient de se
faire passer à tabac par un type. Les voila parties pour de rocambolesques
aventures…
C’est l’histoire de deux des plus
grandes tragédies du 20ème siècle (la Seconde guerre mondiale et le
SIDA) et de thèmes universels (et habituels : la Vie, l’Amour, la Mort) mais
traités de façon originale, par le procédé d’un « film dans le film ».
C’est l’histoire des Valseuses au
féminin.
Y’a qui dedans ? La fille
Gainsbourg (j’aime pas mais à tout juste vingt balais, ça passe), Anouk
Grinberg (formidable), qui sera la compagne et muse de Blier tout au long des
années 90 (Farida Rahouadj prendra le relai de la décennie suivante jusqu’à la
fin), accompagnées d’une ribambelle de « tueurs » : Depardieu, Michel
Blanc, Carmet (César du meilleur second rôle), Girardot, Trintignant, jusqu’aux
seconds (ou troisièmes) rôles (Catherine Jacob, François Perrot, Didier
Bénureau).
Et c’est bien ? C’est pas
que bien, c’est plus que bien. Cette fois, Blier, toujours aussi en verve, a eu
des moyens et il s’en donne à cœur joie. Difficile de résister à ce maelstrom d’émotions
(tendresse, drôlerie, mélancolie, sensibilité à fleur de peau, effroi…), de
teintes (ocre, vert, noir et blanc) et d’époques (de la seconde guerre mondiale
jusqu’aux « années SIDA »). Incontestablement l’un de ses meilleurs
films et celui dont il est le plus fier (notamment car difficile à faire). Au
cas où certains ne seraient pas au courant et comme dans quelques autres de ses
films (1,2,3 soleil, Les côtelettes…), il nous rappelle que son cœur penche très
nettement à « gauche » (comme 95% du « showbiz », ce qui
est au demeurant logique), au détour d’une tirade, bien trouvée, de Depardieu
pointant une arme sur les officiers allemands qui l’entourent :
« Je suis dans la
Résistance ! Après la guerre, je me ferai élire aux Municipales sous l’étiquette
« gaulliste » et je serai à nouveau une ordure, une grosse ordure de
droite. Mais en attendant, je suis un héros ! »
Caddie : oui
Œil arraché : oui
Homme et femme à poil : oui
(Grinberg, plutôt deux fois qu’une, Michel Blanc et des figurants)
Up 👍: le casting, démoniaque ;
la folie du projet ; le très touchant générique de fin avec le plan sur
Carmet dans son fauteuil, « oublié » par Gainsbourg et Girardot
Down 👎: pour trouver à redire,
la scène « science-fictionesque » de Grinberg lévitant dans les airs ;
la même Grinberg se faisant peloter (comme dans 1,2,3 soleil), de même que Catherine
Jacob (les seins par Trintignant, les fesses par Blanc). On se demande si c’est
à chaque fois nécessaire et c’est vrai que la femme est souvent sexualisée (on
ne voit jamais une femme palper les burnes d’un homme, par exemple… et si c’était
le cas, elle passerait pour une s**ope…)