« Hier, tu voulais me
mettre en prison. » - « C’était hier… »
C’est l’histoire de Pauline Valance (Isabelle Adjani), brillante polytechnicienne au cabinet du Ministre des Finances, qui, à la mort de sa mère, s’occupe de sa grand-mère et de ses deux sœurs. Un jour, son père Victor (Yves Montand) revient en France après d’infructueuses opérations financières de casinos aux Bahamas et au Canada. Il se lance dans la réfection d'un casino au bord du lac Léman avec l’argent obtenu de la vente de l’immeuble familial, à l’insu de Pauline.
Jean-Paul Rappeneau tourne peu mais plutôt bien. Coécrit à six mains avec sa sœur Elisabeth et Joyce Buñuel (épouse du fils de Luis Buñuel), Tout feu tout flamme est quasiment une commande d’Isabelle Adjani. Séduite par Le sauvage (1975) avec le duo Deneuve - Montand, précédent film du réalisateur et soucieuse d’obtenir des rôles plus « légers » que jusqu’à présent, elle « harcela » gentiment Rappeneau qui avait justement l’idée d’un film sur un polytechnicien incarné par Francis Huster. Il modifia donc son scénario d’origine pour que ce rôle échoit à Adjani. Et comme Montand, malgré des relations tumultueuses sur Le sauvage, était également demandeur, il interprètera le rôle du père flambeur (dans tous les sens du terme, il fait des pommes flambées à un moment…). Jean-Luc Bideau jouera l’associé de Montand et Alain « La Souche » Souchon, pas encore menacé par l’implantation d’un « Carrouf » dans son quartier résidentiel, le journaliste amant d’Adjani (qu’il retrouvera l’année suivante dans L’été meurtrier). Les deux stars en font parfois des tonnes, Adjani abusant des yeux écarquillés et Montand se croyant par instants sur la scène de l’Olympia qu’il arpentait au même moment pour son tour de chant. Celui-ci, décidément assez égocentrique, était un peu jaloux d’Adjani (ou plutôt de l’attention particulière que lui portait Rappeneau) et craignait de n’être qu’un « faire-valoir » de l’actrice, ce qui n’était évidemment pas le cas. Le film est parfaitement représentatif de son époque (les on ne peut plus idiosyncratiques années 80) et d’un cinéma de divertissement « qualité France », sachant combiner et alterner comédie, émotion et scènes d’action (on pense parfois à certains Belmondo de la même époque). Aussi, il a un peu vieilli (la B.O un peu « gnan-gnan » composée par Michel Berger) et tout ceci est certes « cousu de fil blanc » (le père et sa fille, d’abord en conflit puis se rabibochant comme il se doit). Mais le duo vedette et les magnifiques décors alpins du final, notamment, en font un spectacle idéal pour décompresser après des trajets ferroviaires d’aller et retour de vacances mouvementés (mais, à l’attention des trop nombreux détracteurs de cette institution, non imputables à la SNCF, au contraire plutôt réactive sur ces coups-là : limitation de vitesse ou annulation de train en raison de la canicule, malaise d’un passager occasionnant un retard).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire