Trois Cronenberg pour le prix
d’un. Passons assez vite sur Scanners et Videodrome, qui baignent dans leur jus
au look de séries B cheap et kitsch des années 80 (en même temps, ce n’est pas
de leur faute et c’est probablement voulu, vu les faibles budgets). Le premier
est une histoire d’affrontement entre deux « scanners » (des médiums),
l’un gentil (Stephen Lack) et l’autre méchant (Michael Ironside, vu dans Total
Recall et dont le faciès évoque parfois celui de Jack Nicholson). Dans le
second, le désormais bien peu fréquentable James Woods incarne un cynique
dirigeant d’une chaine de télé spécialisée dans la pornographie et la violence,
qui découvre l’existence d’une émission malaisienne nommée Videodrome mettant
en scène des meurtres. Je m’arrête là car je n’ai pas compris grand-chose à
cette histoire, où apparait la superbe Deborah Harry (chanteuse du groupe de
rock Blondie), si ce n’est l’occasion d’une critique du sensationnalisme
télévisuel. Et oui, dans les années 80, on était déjà dans l’effondrement mais
comme c’était le début (et qu’on était jeune), on ne voyait rien (comme pour un
cancer) et en comparaison avec la merde actuelle, cela paraîtra idyllique. Les
deux permettent surtout de renseigner sur les avancées effectuées par les
effets spéciaux en termes de « body horror », une spécialité de
Cronenberg. Je ne dis pas que c’est pas bien, juste que ça ne correspond pas
aux attentes du spectateur à l’esprit cartésien que je suis, parfois désarçonné
par l’irruption du gore ou du fantastique dans un contexte qui n’est pas d’emblée
considéré comme tel. Il y a plus à dire sur Faux semblants, qui n’est pas du
tout dans le même registre et qui m’a beaucoup plus intéressé. L’histoire de
deux frères jumeaux, Beverly et Elliot Mantle (magnifiquement interprétés par Jeremy
Irons), qui partagent tout : appartement, clinique de gynécologie et même
conquêtes féminines. Jusqu’à l’arrivée dans leur cabinet de l’actrice Claire
Niveau (Geneviève Bujold), dont Beverly, le plus fragile des deux frangins,
tombe amoureux et refuse de la « partager ». Avec un synopsis pareil,
on s’attend à une terrible confrontation entre les deux frères. Et bien non,
fausse route. Ma frustration vient de là, du coup nous assistons à une lente et
brutale dépression de Beverly suite au départ de Claire pour un tournage, entrainant
son frère Elliot dans sa chute. Celui-ci, loin d’éprouver de l’hostilité vis-à-vis
de Beverly, fera au contraire preuve de compassion à son égard. La fin m’a
aussi un peu laissé sur ma… faim, dommage. Si voir le même acteur interprétant deux
rôles dans le même plan est aujourd’hui considéré comme un jeu d’enfant, il
semble qu’à l’époque (fin des années 80), c’était totalement novateur. Bon,
pour les scènes où l’un est de dos, il suffit de trouver une doublure avec la
même morphologie et lui faire une coiffure identique.
jeudi 9 octobre 2025
Scanners (1981) / Videodrome (1983) / Faux semblants (1988), de David Cronenberg
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