jeudi 9 octobre 2025

Scanners (1981) / Videodrome (1983) / Faux semblants (1988), de David Cronenberg


Trois Cronenberg pour le prix d’un. Passons assez vite sur Scanners et Videodrome, qui baignent dans leur jus au look de séries B cheap et kitsch des années 80 (en même temps, ce n’est pas de leur faute et c’est probablement voulu, vu les faibles budgets). Le premier est une histoire d’affrontement entre deux « scanners » (des médiums), l’un gentil (Stephen Lack) et l’autre méchant (Michael Ironside, vu dans Total Recall et dont le faciès évoque parfois celui de Jack Nicholson). Dans le second, le désormais bien peu fréquentable James Woods incarne un cynique dirigeant d’une chaine de télé spécialisée dans la pornographie et la violence, qui découvre l’existence d’une émission malaisienne nommée Videodrome mettant en scène des meurtres. Je m’arrête là car je n’ai pas compris grand-chose à cette histoire, où apparait la superbe Deborah Harry (chanteuse du groupe de rock Blondie), si ce n’est l’occasion d’une critique du sensationnalisme télévisuel. Et oui, dans les années 80, on était déjà dans l’effondrement mais comme c’était le début (et qu’on était jeune), on ne voyait rien (comme pour un cancer) et en comparaison avec la merde actuelle, cela paraîtra idyllique. Les deux permettent surtout de renseigner sur les avancées effectuées par les effets spéciaux en termes de « body horror », une spécialité de Cronenberg. Je ne dis pas que c’est pas bien, juste que ça ne correspond pas aux attentes du spectateur à l’esprit cartésien que je suis, parfois désarçonné par l’irruption du gore ou du fantastique dans un contexte qui n’est pas d’emblée considéré comme tel. Il y a plus à dire sur Faux semblants, qui n’est pas du tout dans le même registre et qui m’a beaucoup plus intéressé. L’histoire de deux frères jumeaux, Beverly et Elliot Mantle (magnifiquement interprétés par Jeremy Irons), qui partagent tout : appartement, clinique de gynécologie et même conquêtes féminines. Jusqu’à l’arrivée dans leur cabinet de l’actrice Claire Niveau (Geneviève Bujold), dont Beverly, le plus fragile des deux frangins, tombe amoureux et refuse de la « partager ». Avec un synopsis pareil, on s’attend à une terrible confrontation entre les deux frères. Et bien non, fausse route. Ma frustration vient de là, du coup nous assistons à une lente et brutale dépression de Beverly suite au départ de Claire pour un tournage, entrainant son frère Elliot dans sa chute. Celui-ci, loin d’éprouver de l’hostilité vis-à-vis de Beverly, fera au contraire preuve de compassion à son égard. La fin m’a aussi un peu laissé sur ma… faim, dommage. Si voir le même acteur interprétant deux rôles dans le même plan est aujourd’hui considéré comme un jeu d’enfant, il semble qu’à l’époque (fin des années 80), c’était totalement novateur. Bon, pour les scènes où l’un est de dos, il suffit de trouver une doublure avec la même morphologie et lui faire une coiffure identique. 



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