« Je suis un pédé… Je
suis un pédé… Je suis un pédé ! »
C’est l’histoire… d’un pédé. Mais pas que. Reprenons. C’est l’histoire, en 1962 et dans le Sud-Ouest français, en pleine guerre d’Algérie, de quelques adolescents qui s’apprêtent à passer leur bac. Il y a là Maïté (Elodie Bouchez), communiste et féministe par sa mère, membre du PCF ; son ami François (Gaël Morel), avec qui elle entretient des relations chastes et qui lui avoue son penchant pour les garçons : il hésite entre Serge (Stéphane Rideau) et Henri (Frédéric Gorny), pied-noir qui ne cache pas ses sympathies pour l’OAS.
A y est, j’ai un nouveau lecteur DVD / Blu-ray, un Thomson à 100 balles… Putain, incroyable la baisse de gamme de ces appareils, c’est ultra-léger et ultra-cheap, la télécommande minuscule, l’affichage du minutage est seulement à quatre chiffres (et encore, le mien en a un, ne nous plaignons pas…), ce qui signifie que le minutage, qu’il soit à 56 minutes et 24 secondes ou à 1 heure, 56 minutes et 24 secondes, affichera invariablement « 56 : 24 »… Mais bon, je ne suis pas là pour vous faire chier avec ces problèmes d’occidental matérialiste pourri gâté mais pour vous parler de ce film de Téchiné que j’ai enfin pu voir, l’ayant acheté à petit prix sur Vinted après des essais infructueux à ma médiathèque municipale. Les roseaux sauvages est la version longue pour le cinéma d’une commande d’ARTE sur le thème de l’adolescence. Un an après Ma saison préférée, Téchiné quitte les prestigieux Deneuve et Auteuil pour une petite équipe d’acteurs débutants (ayant tous entre 18 et 22 ans) ou quasi, Elodie Bouchez (j’aime beaucoup ce genre de meuf, femme-enfant comme Anouk Grinberg notamment) étant la plus « chevronnée » puisqu’il s’agissait alors de sa cinquième apparition sur grand écran. Le réalisateur mêle éléments autobiographiques (dont la réplique introductive) et émois adolescents, sur fond d’évènements historiques (la guerre d’Algérie). Il se découvre homo et « flashe » sur le beau Serge (ah ah !) mais pour celui-ci, ce n’était qu’une passade, une expérience. Elle est communiste et asexuelle (avant que ça existe), lui est pied-noir et pour l’OAS, et pourtant… Une ultime baignade sera l’occasion pour eux de s’avouer leurs sentiments. Et à l’arrivée, ça nous fait un film, un prix Louis-Delluc et quatre Césars (et non des moindres : meilleurs film, réalisateur, scénario et espoir féminin pour Bouchez). Elle est pas belle, la vie ?
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