dimanche 10 août 2025

Petite pause estivale...

Et oui, chers visiteurs, voici venu le temps des vacances, du côté de Biarritz (merci André, Cathy et Patrick pour votre Hôtel des Amériques...) et de Saint-Jean-de-Luz. Ces pages resteront donc en sommeil pendant une à plusieurs semaines. Vous y verrez prochainement des avis sur (sous réserve) : Manhattan, The Player, Sans toit ni loi, Tout feu tout flamme, Le hussard sur le toit, Madame Bovary, Les fantômes du chapelier, Milou en Mai, Ma saison préférée, Les sœurs Brontë, La femme d'à côté, Le dernier métro, Kramer contre Kramer, Short Cuts.

Bon mois d'août et à bientôt !

samedi 9 août 2025

Un après-midi de chien (1975), de Sidney Lumet

 

C’est l’histoire de Sonny (Al « J’en fais des caisses » Pacino) et Sal (John Cazale) qui braquent une banque à Brooklyn, avec son directeur et une demi-douzaine d’employés à l’intérieur. Problème : ils débutent dans le « métier » et vont rapidement être dépassés par l’ampleur de leur acte.

Lumet / Pacino / flicaille / histoire vraie, Part. 2. Est-ce le premier film « woke » (un terme qui commence à me courir sur le haricot à force d’être employé à tort et à travers mais en attendant d’en trouver un autre…) de l’histoire ? En effet, Pacino braque la banque pour pouvoir offrir l’opération de… changement de sexe de son… épouse Leon (Chris Sarandon, mari de Susan à l’époque). Mais il a aussi une « vraie » femme et deux enfants. Lumet, d’après les bonus, n’a pas voulu faire un film réaliste mais « naturaliste ». On peine en effet à croire que deux petits malfrats sans envergure aient pu tenir en respect une armée de flics et pas loin de dix otages une demi-journée durant. Certaines scènes sont même surréalistes : Pacino haranguant la foule (qui prend son parti) aux cris d’« Attica ! » (du nom d’une mutinerie de 1971) ou bavassant avec sa mère, dépêchée sur les lieux, le tout avec un contingent de flics armés et de journalistes autour de lui ; ou encore une caissière de la banque qui s’amuse avec son fusil après qu’il lui ait montré comment on prend la pose « repos » à l’Armée (inévitable « syndrome de Stockholm »). Quelques scènes de bavardages, en particulier celle entre Pacino et Sarandon, destinées à humaniser le personnage de Sonny, prennent le risque de casser le rythme du film et c’est effectivement ce qui se produit. Encore un classique certes pas désagréable, loin s’en faut, mais qui n’atterrira pas dans ma DVDthèque…

jeudi 7 août 2025

Serpico (1973), de Sidney Lumet

 

« J’ai déjà obtenu votre mutation. » - « Où ça, en Chine ? »

C’est l’histoire (vraie), de Frank Serpico (Al Pacino), flic intègre dans un service de police de New York qui l’est beaucoup moins. Refusant la corruption, mis à l’écart par ses « collègues », il va mener un long combat lors duquel il risquera même sa vie.

Quittons les rivages de « l’intellectualisme » français pour voir ce qu’il se passe du côté des « garants de l’ordre public » (et établi) yankees (chez nous, les spécialistes des films sur la flicaille se nomment Olivier Marchal et Cédric Jimenez, fin de la blague). Nous, on a eu Les Ripoux avec le duo Noiret / Lhermitte et eux, Serpico, avec le grand Al. Relativement sobre, pour cette fois. Délaissant rapidement son uniforme pour un style vestimentaire de civil, se laissant pousser barbe et cheveux, il va se trouver en butte à la corruption qui gangrène une grande partie de son service. Allant de mutations en mutations et peinant à convaincre une hiérarchie en pleine inertie, son chemin sera semé d’embuches et compromettra même sa vie sentimentale. Détail amusant (ou pas) : quasiment tous les délinquants qui se font « serrer » dans le film sont noirs. Je m’attendais à un film plus « nerveux », il y a assez peu de scènes d’action. Plus un drame qu’un polar, finalement. A voir pour Pacino, forcément, mais pas inoubliable pour autant, me concernant.

mercredi 6 août 2025

La vie et rien d’autre (1989), de Bertrand Tavernier

 

C’est l’histoire d’Irène (Sabine Azéma), une « femme du monde », qui parcourt la France dévastée de 1920 et ses hôpitaux à la recherche de son époux, après la Première guerre mondiale. Son chemin va croiser celui du commandant Dellaplane (Philippe Noiret), chargé de recenser les soldats disparus. Alice (Pascale Vignal), une jeune institutrice, recherche également son amoureux.

Si on nous aura bassiné avec la Seconde guerre mondiale, que ce soit en cours d’histoire ou sur grand (et petit) écran, ce fût beaucoup moins le cas pour la Première. Qu’à cela ne tienne, le duo « Tatav » / Noiret (dont je clôture ici mon cycle) est là pour combler ce manque. Vous m’expliquez pourquoi je persiste à me taper des films sur des sujets (en gros, historiques, avec costumes et décors d’époque) qui me passent par-dessus la tête ? Ben, pour la « culture »… C’est qu’ils nous auront tout fait, nos chers cinéastes, avec leurs Uranus, Germinal, Cyrano et autres Reine Margot, au casting aussi luxueux que leur reconstitution, leur assurant une moisson de Césars, d’interprétation ou techniques. Celui-ci en empocha deux (meilleur acteur pour Noiret et meilleure musique). Et de quoi ça cause ? Sérieux, vous ne le devinez pas, qu’Azéma et Noiret vont s’aimer ? Oh, pas dès le début, évidemment, mais progressivement, à force de se côtoyer, elle la bourgeoise hautaine et lui bon fond et droit dans ses bottes sous ses airs revêches. Et comme ça dure un petit peu plus de deux (longues) plombes, autour, faut « broder », avec des « intrigues » parallèles (l’institutrice, la recherche du poilu qui deviendra le « Soldat inconnu »…). Tout de même le second plus gros succès de Tavernier au box-office, derrière Coup de torchon.

mardi 5 août 2025

Le lauréat (1967), de Mike Nichols

 

C’est l’histoire de Benjamin, un brillant étudiant d’une vingtaine d’années (Dustin Hoffman, qui en avait dix de plus, doublé par Patrick Dewaere), qui rentre chez sa famille en Californie, histoire de passer quelques jours de vacances. A l’occasion d’une réception donnée en son honneur, Mme Robinson (Anne Bancroft), amie de ses parents, lui fait des avances. D’abord gêné, il finit par céder et ils entament une relation, se voyant régulièrement à l’hôtel. Mme Robinson a une fille, Elaine (Katharine Ross), et elle interdit formellement Benjamin de la rencontrer. Mais sur les conseils de ses parents, celui-ci va malgré tout la fréquenter et en tomber amoureux.

Je poursuis ma série Dustin Hoffman. Point de départ du « Nouvel Hollywood », bien ancré dans son époque hippie (« libération sexuelle » imminente) et « ambiancé » par les chansons du duo folk-rock Simon and Garfunkel (Nichols fera tourner Art Garfunkel dans Ce plaisir qu’on dit charnel avec Nicholson quelques années plus tard), ce Lauréat m’aura fait vivre des « montagnes russes » émotionnelles. Séduisant et amusant au début lorsque Hoffman se fait mettre le grappin dessus par Bancroft, petit décrochage en son centre, avant la fulgurance finale, où une simple réplique lancée par la fille Elaine à sa mère Mme Robinson aura suffit à me faire verser une petite larme (Hoffman remuant ciel et terre pour faire échouer in extremis le mariage de sa dulcinée, séquence forte). La magie du cinéma…