C’est l’histoire de six nanas,
dont une sortant d’un drame personnel (perte de son mari et de sa fille dans un
accident de la route auquel elle a survécu), qui se retrouvent pour faire de la
spéléologie dans les Appalaches. Mais les voilà bloquées dans les grottes suite
à un éboulement. Cet incident va mettre à rude épreuve leur amitié, d’autant
plus qu’elles ne sont pas seules dans cet environnement souterrain…
Gros succès critique pour ce film
d’horreur britannique et c’est globalement justifié. On va au cinéma pour
ressentir des émotions et là, elles sont fortes. L’idée de départ est plutôt
originale (six femmes dans une grotte, sous la menace de dangereuses créatures
humanoïdes), la tension et le suspense ne faiblissent pas. Bien sûr, l’instinct
de survie et les querelles d’égo font ressortir le pire de l’être humain et c’eût
été six hommes que c’eût été pareil de ce point de vue-là. Des clins d’œil plus
ou moins appuyés à Alien, Shining et Délivrance (y’a pire comme références). Le
« twist » final ne manque pas non plus à l’appel. Je regrette
simplement des explosions gore un peu complaisantes et le traditionnel
recours à la morale, celui (ou ici, en l’occurrence, celle) qui a péché devant
automatiquement être puni(e) et, de préférence, en souffrant le plus possible
(le « œil pour œil, dent pour dent »).
C’est l’histoire d’un mec… euh
non, de deux mecs, le « rital » Enzo Molinari (Jean Reno) et le « francese »
Jacques Mayol (Jean-Marc Barr), ils se tirent la bourre pour savoir lequel des
deux a la plus grosse… euh non, lequel des deux plongera le plus profond et
restera en apnée le plus longtemps. Sinon, dans la vie, à la surface, ils sont
bons copains. Un jour, Jacques tombe amoureux de la belle américaine Johana
Baker (Rosanna Arquette).
Madeleine de Proust. Et ouais.
Mais quand même pas « gold » pour autant. Août 1990. Mon pauvre « padre »
et moi passons quelques jours à « Paname ». Nous voyons le film, en version
longue, dans un cinéma sur les Champs-Elysées. Pour clôturer cette belle
journée, nous nous rendons au Parc des Princes (sic), pour assister au match de
football entre le Paris Saint-Germain et l’Association de la Jeunesse
Auxerroise. A l’entrée du stade, nous nous faisons aborder par un skinhead
passablement éméché qui, constatant que mon père avait les cheveux ras, lui
lança « bravo Monsieur, c’est comme ça qu’il faut vivre ! ». Le
malheureux ! S’il avait su qu’et d’une, nous nous situions à son extrême
opposé sur l’échiquier politique et que de deux, nous étions marseillais et par
conséquent supporters de l’Olympique local (même si la rivalité entre les clubs
des deux plus grandes villes de France n’était pas aussi exacerbée que de nos
jours, elle débutait tout juste à l’époque) et que sur ce match, nous
soutenions évidemment l’équipe bourguignonne, sa réaction aurait sûrement été
toute autre (pour la petite histoire, le score final fût de 1 à 1). Voila pour
l’anecdote. Tenez, une autre : ma phobie de la mer et de ses fonds date-t-elle
d’avant ou après ce film ? Certainement d’avant, quand mon grand-père paternel
(sensible mais viril et… homophobe. Une autre époque, on va dire…) me jeta à l’eau
du petit bateau appartenant à son neveu (mais quand même à proximité de la côte
et avec des brassards…), je devais avoir une dizaine d’années. Mais de mémoire,
il n’y a qu’une scène sous-marine susceptible de m’effrayer (avec faune et
flore, au début, quand le père de Mayol meurt noyé. Et encore, elle est en noir
et blanc). Dans les autres, on ne voit rien ou presque, tout est sombre. A part
ça, Besson est un con (et plus si affinités…), on sera tous plus ou moins d’accord
là-dessus. A la fois sauveur (financièrement) et fossoyeur (artistiquement) du
cinoche hexagonal. Je trouve que celui-ci est son meilleur (Léon et Nikita
juste derrière). Il est entaché de quelques polémiques. Besson se brouilla avec
Mayol, qui cherchait à bénéficier davantage de la réussite du film financièrement
parlant (il se suicidera par pendaison en 2001) ainsi qu’avec Barr, qui vivra
mal ce succès trop envahissant. Et Enzo Maiorca (joué par Reno), insatisfait de
son image, fit interdire le film en Italie pendant quatorze ans. Puisque vous
savez déjà tout sur ce film générationnel, je conclurai en citant le magazine
Chronicart (que je ne remercierai jamais assez de m’avoir fait musicalement découvrir
il y a une quinzaine d’années, pour les avoir fort justement encensés, Architecture
in Helsinki, Electrelane, The National Trust, Jackson & his computer band,
Low et surtout les formidables Fiery Furnaces) à propos des Aventures
extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, opus bessonien de 2010 : « Comment
s’y prend-il, ce cinéma, pour nous réconforter ? La réponse est connue,
puisqu’il y a longtemps déjà que sévit son programme : en nous parlant comme à
des enfants, évidemment. (…) Ce n’est pas de leur faute, à Besson, à Jeunet
(P.S : je rajouterai Spielberg, leur possible modèle), ce sont eux-mêmes
de grands enfants. Cet argument-là, quand même, qu’on nous permette d’en douter
: difficile de s’en convaincre à les voir, sur les plateaux de télé, vendre
leurs films avec l’air triste et renfrogné de vieux messieurs las, dont l’œil
ne semble plus briller, depuis longtemps, de la moindre innocence. ». Et
parce qu’on ne s’en lasse pas, la parodie du célèbre « youtubeur »
Mozinor (un « extrême-droitard » mais faut être fair-play et
reconnaître le talent quand il existe. Et rien de clivant, ici. A moins d’être
fan du gros Luc, bien entendu…) :
Scénario : David Mamet (d'après
le livre The Untouchables d'Eliot Ness), Oscar Fraley et Paul Robsky
Pays : Etats-Unis
Année : 1987
Genre : policier, thriller, historique
Avec : Kevin Costner, Sean
Connery, Charles Martin Smith, Andy García, Robert De Niro.
Synopsis : Chicago, 1930. Eliot
Ness, jeune agent fédéral idéaliste, engage Jim Malone, vieux policier
d'origine irlandaise, George Stone, un excellent tireur d’origine italienne et Oscar
Wallace, un comptable. Ensemble, ils forment un groupe surnommé « Les
Incorruptibles » et tentent de mettre fin aux agissements du criminel Al
Capone.
Pourquoi ? Pour le casting, entre
« jeunes loups » (Costner, Garcia) et « vieille garde »
(Connery, De Niro), l’histoire et la mise en scène, avec notamment la mythique
scène du landau dévalant le grand escalier de la gare de Chicago (inspirée d’une
scène du CuirasséPotemkine et parodiée dans un opus de la série des Y a-t-il
un flic… ?). Décidément, les gares inspirent De Palma (cf. la scène finale
de L’impasse)…
« Mais j' l'adore, ton cul... J'en suis fou, d'ton cul... »
C'est l'histoire d'un couple britannique pudique et guindé, Nigel (Hugh Grant) et Fiona (Kristin Scott Thomas), qui fait la connaissance, sur un paquebot menant en Inde, d'un autre, beaucoup plus atypique, composé d'Oscar (Peter Coyote), écrivain américain en fauteuil roulant et de Micheline dite « Mimi » (Emmanuelle Seigner), danseuse française très sensuelle. Voyant Nigel très troublé par Mimi, Oscar fait de lui son confident et lui raconte son étrange histoire avec sa jeune épouse et leurs rapports très particuliers.
Comme tant d'autres, pour moi, Polanski, ça passe (Chinatown, Répulsion) ou ça casse (Frantic, à un degré moindre Le locataire). Pour ce Lunes de fiel, adapté du roman éponyme (encore plus dur que le film, d'après Emmanuelle Seigner dans l'interview-bonus), c'est plutôt une bonne surprise, je m'attendais à pire (ou autre chose). Alors certes, le film a des longueurs (140 minutes) et la B.O sent son époque (I will survive, Sweet dreams, Stop !...). Y'a quelques « conneries », aussi : faire de Coyote un « tombeur », le voir en slip, à quatre pattes avec un masque de cochon ou encore Emmanuelle Seigner buvant du lait, le recrachant sur ses seins nus et Coyote la léchant (z'avez saisi la symbolique ?). Mais on se laisse prendre par le récit. Par contre, faut un peu s'accrocher car c'est par moments duraille et dérangeant, le couple Coyote / Seigner se faisant subir (lui d'abord et elle ensuite, par vengeance) moultes humiliations. Ici, le sadisme est plus psychologique que sexuel (la très belle scène dans le parc où elle, amoureuse folle, et lui la repoussant d'un cinglant « J'en n'airien à foutre de ta vie, c'est ma vie à moi qui compte. (...) Rien, tu n'as rien fait. Tu existes, c'est tout »). Un bon film. Et Emmanuelle Seigner, quel... morceau ! Miam, y'a à manger...
« Je n’vois plus qu’toi »
- « Je crois que tu n’as jamais vu grand-chose… »
C’est l’histoire de Strauss-Kahn
avant Strauss-Kahn. Soit un politique en pleine ascension (Jeremy Irons), nommé
Secrétaire d’Etat (ministre, quoi), qui se fait tournebouler dès le premier
regard (y’a de quoi, remarquez…) par la petite amie de son fils (Judith Brioche…
Ah non, pardon, je voulais dire Juliette Godemiche). A partir de là, il la verra
en cachette et la trombinera pas moins de quatre fois, dans des positions parfois
acrobatiques (oui mais « c’était l’époque qui voulait ça » et puis on
était sous l’emprise de réalisateurs libidineux et d’une société patriarcale
oppressive mais maintenant c’est fini, tout ça, ceinture et puis de toutes façons, on n’a
plus l’âge pour ces galipettes…). Je ne sais pas si les « coordinatrices d’intimité »
existaient déjà à l’époque mais si c’est le cas, elle a dû avoir une belle
prime parce qu’y'a eu du taf… Bref, c’est le genre d’histoires qu’on ne voit qu’au
cinéma et pas dans la « vraie vie ». Ben ouais, coco, c’est un peu le
principe du cinéma, il permet de nous évader de la réalité. Ou alors c’est un
Dardenne, un Loach ou un film d’auteur lambda et on est prévenu à l’avance. Pour
en revenir à cette histoire, ce petit jeu de cache-cache prend fin dans le
dernier quart d’heure, lors d’un tragique épilogue où le fils surprend son père
(Irons, donc) et sa future épouse (Juju Bibi) en train de forniquer
allègrement, nus comme des vers. La Passion a ses raisons que la Raison ignore…