« Tu crois qu’il a un
gros kiki ? Parce que Félix, il a un gros kiki. »
« Mais… qu’est-ce que c’est
qu’cette matière ? C’est… c’est d’la merde ? » - « Non, c’est
kloug. »
« Y’a un monsieur très
malpoli qu’a téléphoné : il voulait enculer Thérèse ! » - « Oui
mais c’est un ami. »
Réalisation : Jean-Marie Poiré
Scénario : Jean-Marie Poiré et La
troupe du Splendid, d'après la pièce du même nom du Splendid
Pays : France
Année : 1982
Genre : comédie
Avec : Anémone, Thierry Lhermitte,
Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Christian Clavier, Josiane Balasko, Bruno
Moynot.
Synopsis : Paris, soir du
réveillon de Noël à la permanence téléphonique de l'association SOS Détresse Amitié.
Alors que sa présidente Mme Musquin se retrouve coincée dans l’ascenseur en
panne, les bénévoles de service Pierre et Thérèse voient débarquer tour à tour dans
leurs locaux leur voisin originaire d’Europe de l’Est M. Preskovitch et ses spécialités
gastronomiques peu ragoutantes, Katia, travesti dépressif et un couple de
marginaux, Félix, déguisé en Père Noël et Josette dite « Zézette ».
Pourquoi ? Le hasard fait parfois bien les choses. Alors que nous
entrons dans la période des fêtes de Noël, j’en suis actuellement à la lettre « P »
de ma DVDthèque et j’arrive au second fait d’armes de la troupe du Splendid, après
le diptyque Les Bronzés, ce tout aussi cultissime Père Noëlest une ordure. Un film qui
traverse les époques, dont les bandes doivent être usées à force d’être diffusées
à la télé et dont on connait tous les scènes-clés et les meilleures répliques,
entrées dans l’inconscient collectif. Si le personnage de dragueur raté de
Michel Blanc dominait les Bronzés, ici c’est celui de Marie-Anne Chazel, avec son
gros dentier et son zozotement, qui s’avère central et le plus typé. Se lassera-t-on
un jour de cette comédie ?
C’est l’histoire d’un couple
d’amants : Florence (Jeanne Moreau, qui fait plus âgée que ses trente ans),
épouse du riche industriel Simon Carala (Jean Wall) et Julien Tavernier (Maurice
Ronet qui, à quelques jours près, n’aura pas vécu le « tournant de la
rigueur » du funeste 25 mars 1983), employé de ce même Carala. Ils
décident de se débarrasser du mari. Un vendredi, peu avant de quitter le
bureau, Tavernier l’abat et maquille le crime en suicide. S’apercevant qu’il a
laissé un indice compromettant derrière lui (un grappin), il reprend
l’ascenseur pour le faire disparaitre. Mais le gardien coupe le courant et
ferme le bâtiment jusqu’au lundi. Voilà Tavernier enfermé pour le week-end…
Allez, petite plongée dans la
France gaulliste, en pleine guerre d’Algérie après celle d’Indochine. Si
j’étais Alain Delon, j’aurais dit « une époque où les hommes ressemblaient
à des hommes et les femmes à des femmes »… Une société certes un peu
uniforme mais où les personnes étaient élégantes, loin de la souvent vulgaire
modernité. Voilà qu’en cette fin des années 50 déboulent de jeunes et ambitieux
cinéastes répondant aux noms de Godard, Truffaut, Chabrol, Rohmer, Rivette ou
encore Resnais, bien décidés à dépoussiérer le « cinéma de papa »,
lançant par là même le mouvement dit de la « Nouvelle Vague ». Louis
Malle est de ceux-là et après quelques courts-métrages et un doc avec le
commandant Cousteau, il signe son premier film en adaptant le roman éponyme de
Noël Calef. Qui est culte, de même que sa B.O, composée par le (plus que) grand
Miles Davis. Le jazz, j’ai fini par m’y mettre, sur le tard. Parcours
classique, après m’être « gavé » de métal, d’électro et de pop, j’ai
eu envie de plus, d’autre chose. C’est pas facile au début (une nouvelle
musique, c’est comme une langue étrangère), j’ai commencé par le plus
accessible, le jazz bien mâtiné de rock, de funk, de pop (bref, le « jazz
pas jazz » selon les puristes, que j’emmerde allègrement) et c’est encore aujourd’hui
celui que je préfère, même si j’ai aussi quelques disques de « vrai »
jazz (ce qu’on appelle le « bop »). En tous cas, c’est une musique
qui m’intéresse et qui me plait davantage, dans l’ensemble, sur le plan
esthétique (les somptueuses pochettes du label Blue Note) et sonore, que le
rock et sa « mythologie » un peu surfaite (notamment le côté
faussement rebelle, « on est des méchants, on casse tout sur scène »…
mais on consulte les cours de la Bourse le lendemain). De Miles, on porte aux
nues le plus souvent Kind Of Blue et Bitches Brew mais c’est au très rock A
Tribute to JackJohnson et au plus « ambient » In a silent way que
vont mes préférences. Bon, ici, accompagné par des musiciens essentiellement
français, c’est quand même très grand. Musique de nuit, évidemment, et avec ce
son de trompette reconnaissable entre mille. Et le film alors ? Bien bien.
Une intrigue et des rebondissements bien trouvés mais un récit un poil
déséquilibré. Pourquoi s’attarder sur Ronet dans son ascenseur alors qu’il y
reste bloqué ? Et à l’inverse, le dénouement est rapidement expédié. On ne
peut pas dire non plus que le rôle de Ventura en commissaire soit très étoffé,
on ne le voit pas mener l’enquête en dehors de brefs interrogatoires de Moreau
et Ronet. L’attitude de la jeune fleuriste suite aux meurtres commis par son
petit ami voyou ne me semble pas non plus très crédible (comme s’il s’agissait
d’un acte relativement anodin, de tuer quelqu’un, même s’ils se sentaient
menacés). Bon, mais tout ça, c’est pour chipoter, hein, je conseille quand même…
« Je ne suis pas triste,
j’ai perdu l’espoir d’être heureux… J’en ai perdu l’envie. » - « Ca s’appelle
le cafard et ça s’en va. »
C’est l’histoire de deux amis
violonistes, Pierre Belcroix (Pierre Arditi) et Marcel Blanc (André Dussollier).
Si Pierre est sensible et rêveur, Marcel est quant à lui un grand séducteur. Lors
d’un dîner, Romaine (Sabine Azéma), pianiste et épouse de Pierre, tombe
amoureuse de Marcel.
Le théâtre, la musique classique
(Brahms, Bach), ça rigole pas, là, on cause « Culture », la vraie, la grande.
Alors c’est sûr que quand on a été biberonné à Megadeth et aux Guns, aux films
avec « Schwarzy » ou Marilyn Jess, ben… on rame. « Etonne, soulage,
séduit », nous en dit LeMonde. Moi j’aurais plutôt dit « emmerde et
casse les couilles », c’est à cause de ça… Et le soulagement, c’est quand
le rideau tombe après 105 longues, interminables minutes. Resnais adapte la
pièce d'Henry Bernstein. C’est donc du théâtre : t’as quatre acteurs, t’en
mets alternativement deux ou trois dans quatre-cinq décors différents et ils
débitent leur texte (de fort belle manière, reconnaissons-le. T’as même Dussollier
qui te fait un monologue de dix minutes mais c’est Arditi qu’aura le César du
meilleur second rôle masculin). Et j’ai rien contre, au contraire (Le Père Noël
est une ordure, les Bacri-Jaoui, Le dîner de cons). Sauf que là, ce n’est pas
de la comédie mais du drame. En fait, une énième variation sur le thème « le
mari, la femme et l’amant ». Louis Malle en a fait Ascenseur pour
l'échafaud, Gérard Kikoïne en aurait fait une partouze (avec Fanny nous
montrant son buisson…). Ici, c’est du classique, ça blablate à n’en plus finir.
Azéma minaude ou fulmine (as always) et ça fait un César. Un ennui aussi mortel
que celui ressenti pour L’amour à mort deux ans plus tôt, avec le même quatuor
de comédiens. Bon, je m’en retourne à ma « sous-culture de masse »,
sans regret…
« C’est pas ce petit poujadiste
de merde qui va me la faire, crois-moi ! »
Réalisation : Didier Bourdon et
Bernard Campan
Scénario : Didier Bourdon et
Bernard Campan
Pays : France
Année : 1997
Genre : comédie
Avec : Didier Bourdon, Bernard
Campan, Isabelle Ferron, Isabel Otero, Hélène Surgère, Roger Ibáñez, Kelly
Lawson, François Berléand, Philippe Chevallier, Régis Laspalès.
Synopsis : Lors d’un repas de
famille, Didier et Bernard, deux beaux-frères que tout oppose (le premier est
pharmacien et de droite, le second prof en banlieue et de gauche) mais tous
deux gros fumeurs, font le pari d’arrêter de fumer pendant quinze jours. Très
vite en manque, leur vie va basculer.
Pourquoi ? Les Inconnus ne sont
plus que deux, suite à un conflit avec leur producteur Paul Lederman (Légitimus
fait toutefois une très brève apparition – je ne l’ai même pas remarqué – en
tant que figurant dans la scène du cocktail) mais c’est aussi bien, voire mieux,
que quand ils étaient trois (Les trois frères, 1995). Cette comédie hilarante de,
par, pour et avec Bourdon et Campan enchaine sans faiblir les gags et répliques
(«Le tabac, c’est tabou, on en viendra tous à bout !»)
drolatiques, avec une pointe d’émotion (la fille adoptive de Bourdon, les
obsèques du père des deux sœurs) et des clins d’œil à des chefs-d’œuvre du
cinéma (Shining, Psychose, Taxi Driver). Mention spéciale à l’avant-dernière séquence
dont je ne me lasse pas, où Bourdon et Campan, frustrés par les repas
faméliques de leur cure thermale, investissent secrètement les cuisines pour se
concocter un festin. Bref, un film vraiment… énorme.
« Je crois en deux choses :
la discipline et la Bible. Ici, vous recevrez les deux. Mettez votre confiance
en Dieu. Votre cul m’appartient, maintenant. »
C’est l’histoire de Paul Bismuth,
condamné à retourner au trou. Heureusement, il voit sa peine commuée en détention
à domicile sous surveillance électronique. « Si t’as pas de bracelet
électronique à 70 balais, c’est que t’as raté ta vie ». Bon, c’est bon
avec ça…
C’est l’histoire d’Andy Dufresne
(Tim Robbins), un banquier condamné en 1947 à une double peine de prison à
perpétuité pour le meurtre de son épouse et de son amant, crimes qu’il n’a
pourtant pas commis. Emprisonné à la prison d'État de Shawshank, il se lie
progressivement d’amitié avec Ellis Redding dit « Red » (Morgan
Freeman), un détenu noir de longue date qui fait office d'intermédiaire dans la
fraude des marchandises en provenance de l'extérieur.
Aussi curieux que cela puisse paraître, je n’avais pas encore vu ce film
à la réputation des plus flatteuses (dans la liste des 100 meilleurs films de
l'American Film Institute et sélectionné en 2015 par le National Film
Preservation Board pour la conservation à la Bibliothèque du Congrès aux
États-Unis mais aucun Oscar). Il faut dire que je ne raffole pas du milieu
carcéral (oui, je n’aime pas énormément de choses dans la vie…). Sans surprise,
le film dépeint un univers violent, que ce soit entre les détenus et l’administration
pénitentiaire (de vrais salopards) ou entre les prisonniers eux-mêmes. Que
Robbins tente d’atténuer quelque peu en faisant le forcing pour rénover et
agrandir la bibliothèque ou en diffusant du Mozart via les haut-parleurs de la
prison. Dire qu’il se trouve aux quatre coins du monde ainsi que dans notre « pays
crevé qui tarde à renaître » (excellente formule d’une ex-internaute sur
Amazon que je fais mienne), surtout en cette triste époque, des gens pour
approuver ce genre de procédés et de comportements... Mon avis est certes biaisé
par le fait que Robbins (d’ailleurs innocent), Freeman et le petit groupe qui
gravite autour d’eux n’ont pas l’air bien méchants (pour un Dutroux ou un
Fourniret, je dis pas, il faudrait même pire…). Ce n’est pas un film d’évasion
(expédiée en quelques minutes. Le coup de l’affiche de Rita Hayworth puis Marilyn
Monroe puis Raquel Welch accrochée au mur, j’ai compris de suite) mais sur l’amitié
et l’espoir. C’est indubitablement un bon film (une adaptation de Stephen King est un succès à quasi coup sûr) mais de là à en faire « l’un des
plus grands de l’histoire du cinéma » comme je l’ai lu quelque part, je n’irai
pas jusque-là. En ce sens que tout est balisé et attendu. Pour conclure sur une note humoristique, il bat
tous les records question « syndrome de la Schtroumpfette » :
pas une nana à l’horizon (ah si, une caissière et une brève apparition de la
femme de Robbins) !