C’est l’histoire d’un mec… euh
non, de deux mecs, le « rital » Enzo Molinari (Jean Reno) et le « francese »
Jacques Mayol (Jean-Marc Barr), ils se tirent la bourre pour savoir lequel des
deux a la plus grosse… euh non, lequel des deux plongera le plus profond et
restera en apnée le plus longtemps. Sinon, dans la vie, à la surface, ils sont
bons copains. Un jour, Jacques tombe amoureux de la belle américaine Johana
Baker (Rosanna Arquette).
Madeleine de Proust. Et ouais.
Mais quand même pas « gold » pour autant. Août 1990. Mon pauvre « padre »
et moi passons quelques jours à « Paname ». Nous voyons le film, en version
longue, dans un cinéma sur les Champs-Elysées. Pour clôturer cette belle
journée, nous nous rendons au Parc des Princes (sic), pour assister au match de
football entre le Paris Saint-Germain et l’Association de la Jeunesse
Auxerroise. A l’entrée du stade, nous nous faisons aborder par un skinhead
passablement éméché qui, constatant que mon père avait les cheveux ras, lui
lança « bravo Monsieur, c’est comme ça qu’il faut vivre ! ». Le
malheureux ! S’il avait su qu’et d’une, nous nous situions à son extrême
opposé sur l’échiquier politique et que de deux, nous étions marseillais et par
conséquent supporters de l’Olympique local (même si la rivalité entre les clubs
des deux plus grandes villes de France n’était pas aussi exacerbée que de nos
jours, elle débutait tout juste à l’époque) et que sur ce match, nous
soutenions évidemment l’équipe bourguignonne, sa réaction aurait sûrement été
toute autre (pour la petite histoire, le score final fût de 1 à 1). Voila pour
l’anecdote. Tenez, une autre : ma phobie de la mer et de ses fonds date-t-elle
d’avant ou après ce film ? Certainement d’avant, quand mon grand-père paternel
(sensible mais viril et… homophobe. Une autre époque, on va dire…) me jeta à l’eau
du petit bateau appartenant à son neveu (mais quand même à proximité de la côte
et avec des brassards…), je devais avoir une dizaine d’années. Mais de mémoire,
il n’y a qu’une scène sous-marine susceptible de m’effrayer (avec faune et
flore, au début, quand le père de Mayol meurt noyé. Et encore, elle est en noir
et blanc). Dans les autres, on ne voit rien ou presque, tout est sombre. A part
ça, Besson est un con (et plus si affinités…), on sera tous plus ou moins d’accord
là-dessus. A la fois sauveur (financièrement) et fossoyeur (artistiquement) du
cinoche hexagonal. Je trouve que celui-ci est son meilleur (Léon et Nikita
juste derrière). Il est entaché de quelques polémiques. Besson se brouilla avec
Mayol, qui cherchait à bénéficier davantage de la réussite du film financièrement
parlant (il se suicidera par pendaison en 2001) ainsi qu’avec Barr, qui vivra
mal ce succès trop envahissant. Et Enzo Maiorca (joué par Reno), insatisfait de
son image, fit interdire le film en Italie pendant quatorze ans. Puisque vous
savez déjà tout sur ce film générationnel, je conclurai en citant le magazine
Chronicart (que je ne remercierai jamais assez de m’avoir fait musicalement découvrir
il y a une quinzaine d’années, pour les avoir fort justement encensés, Architecture
in Helsinki, Electrelane, The National Trust, Jackson & his computer band,
Low et surtout les formidables Fiery Furnaces) à propos des Aventures
extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec, opus bessonien de 2010 : « Comment
s’y prend-il, ce cinéma, pour nous réconforter ? La réponse est connue,
puisqu’il y a longtemps déjà que sévit son programme : en nous parlant comme à
des enfants, évidemment. (…) Ce n’est pas de leur faute, à Besson, à Jeunet
(P.S : je rajouterai Spielberg, leur possible modèle), ce sont eux-mêmes
de grands enfants. Cet argument-là, quand même, qu’on nous permette d’en douter
: difficile de s’en convaincre à les voir, sur les plateaux de télé, vendre
leurs films avec l’air triste et renfrogné de vieux messieurs las, dont l’œil
ne semble plus briller, depuis longtemps, de la moindre innocence. ». Et
parce qu’on ne s’en lasse pas, la parodie du célèbre « youtubeur »
Mozinor (un « extrême-droitard » mais faut être fair-play et
reconnaître le talent quand il existe. Et rien de clivant, ici. A moins d’être
fan du gros Luc, bien entendu…) :

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