vendredi 26 septembre 2025

Kramer contre Kramer (1979), de Robert Benton

 

C’est l’histoire de Ted Kramer (Dustin Hoffman), un brillant dessinateur publicitaire new-yorkais qui, accaparé par sa carrière professionnelle, délaisse un peu sa vie de couple et de père de famille. Un soir, alors qu’on vient de lui apprendre une promotion, sa femme Joanna (Meryl Streep) le quitte. Il se retrouve alors tout seul avec son fils Billy. D’abord difficile, ce double rôle d’employé et « d’homme au foyer » lui convient de mieux en mieux, ainsi qu’à son fils. Mais un jour, après dix-huit mois d’absence, Joanna revient à New York et réclame la garde de l’enfant.

Un sujet qui me touche forcément, faisant partie de cette génération de « fils uniques de parents divorcés » (j’avais 3 ans), à une époque (fin 70’s – début 80’s) où le nombre de divorces explosa. Le mien, surtout le fait de mes grands-parents maternels qui souhaitaient visiblement garder leur fille pour eux (même si mes parents étant si différents caractère, mode de vie –, que je me dis qu’ils auraient tout de même fini par se séparer un jour) ne fût pas catastrophique mais pas « idéal » non plus, pas exempt de quelques tensions. Je connus donc l’assez humiliant « un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires ». Je me demande comment on peut sans rire parler de « société systémiquement patriarcale » quand on sait que dans l’immense majorité des cas, la garde est accordée à la mère… Mais passons. Le film évoque donc ce fléau sociétal. Ironie de l’histoire, Dustin Hoffman était lui-même en instance de divorce pendant le film, il jouait ainsi « son propre rôle ». Une fois de plus, il a le « beau rôle », on a l’impression en parcourant sa filmographie qu’il veut constamment soit être admiré pour ses performances, soit être plaint, parfois les deux à la fois (bref, tirer la couverture à lui). Il craignait que Meryl Streep, alors en pleine ascension, lui vole la vedette et il y eût quelques tensions sur le tournage (scène improvisée du verre de vin blanc jeté au mur, évocations de John Cazale, compagnon de l’actrice emporté par un cancer un an plus tôt). Evidemment, l’interprétation est de premier ordre, y compris le jeune Billy, joué par Justin Henry (même voix française que le bambin de Shining ou le jeune qui visite le cockpit dans Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, assurée par la comédienne belge et spécialiste du genre Jackie Berger). Bizarrement, j’ai dû attendre le final pour verser ma petite larme mais cela ne signifie évidemment pas que ce soit la seule scène touchante du film (il en regorge). Succès (au box-office et cinq Oscars) et statut de classique mérités. 

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