C’est l’histoire de Ted Kramer (Dustin
Hoffman), un brillant dessinateur publicitaire new-yorkais qui, accaparé par sa
carrière professionnelle, délaisse un peu sa vie de couple et de père de
famille. Un soir, alors qu’on vient de lui apprendre une promotion, sa femme Joanna
(Meryl Streep) le quitte. Il se retrouve alors tout seul avec son fils Billy. D’abord
difficile, ce double rôle d’employé et « d’homme au foyer » lui convient
de mieux en mieux, ainsi qu’à son fils. Mais un jour, après dix-huit mois d’absence,
Joanna revient à New York et réclame la garde de l’enfant.
Un sujet qui me touche forcément,
faisant partie de cette génération de « fils uniques de parents divorcés »
(j’avais 3 ans), à une époque (fin 70’s – début 80’s) où le nombre de divorces
explosa. Le mien, surtout le fait de mes grands-parents maternels qui
souhaitaient visiblement garder leur fille pour eux (même si mes parents étant
si différents – caractère, mode de vie –, que je me
dis qu’ils auraient tout de même fini par se séparer un jour) ne fût pas catastrophique
mais pas « idéal » non plus, pas exempt de quelques tensions. Je connus
donc l’assez humiliant « un week-end sur deux et la moitié des vacances
scolaires ». Je me demande comment on peut sans rire parler de « société
systémiquement patriarcale » quand on sait que dans l’immense majorité des
cas, la garde est accordée à la mère… Mais passons. Le film évoque donc ce
fléau sociétal. Ironie de l’histoire, Dustin Hoffman était lui-même en instance
de divorce pendant le film, il jouait ainsi « son propre rôle ». Une
fois de plus, il a le « beau rôle », on a l’impression en parcourant
sa filmographie qu’il veut constamment soit être admiré pour ses performances,
soit être plaint, parfois les deux à la fois (bref, tirer la couverture à lui).
Il craignait que Meryl Streep, alors en pleine ascension, lui vole la vedette
et il y eût quelques tensions sur le tournage (scène improvisée du verre de vin
blanc jeté au mur, évocations de John Cazale, compagnon de l’actrice emporté
par un cancer un an plus tôt). Evidemment, l’interprétation est de premier
ordre, y compris le jeune Billy, joué par Justin Henry (même voix française que
le bambin de Shining ou le jeune qui visite le cockpit dans Y a-t-il un pilote
dans l’avion ?, assurée par la comédienne belge et spécialiste du genre Jackie
Berger). Bizarrement, j’ai dû attendre le final pour verser ma petite larme
mais cela ne signifie évidemment pas que ce soit la seule scène touchante du
film (il en regorge). Succès (au box-office et cinq Oscars) et statut de classique mérités.
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