mercredi 24 septembre 2025

Mauvaise passe (1999), de Michel Blanc

 

C’est l’histoire de Daniel Auteuil qui est emprisonné entre les jambes d’une femme. Saura-t-il se sortir de cette… mauvaise passe ? Ah non, pardon, c’est pas ça.

C’est l’histoire de Daniel Auteuil qui, effrayé par le monde de 2025 (y’a de quoi, non ?), décide de revenir d’où il vient : de l’utérus de sa maman. Et merde, encore raté… Ah, j’y suis…

C’est l’histoire de Pierre (Daniel Auteuil), quadra déboussolé qui quitte femme, enfant et sa vie dans laquelle il étouffait pour se rendre à Londres et tenter d’y écrire un roman. Sur place, il fait la connaissance de Tom (Stuart Townsend), gérant d’un bar mais qui à ses heures perdues s’adonne à l’activité d’escort-boy. Tom va entrainer dans cette voie Pierre, qui va s’y brûler les ailes.

Troisième film de l’acteur Michel Blanc, après Marche à l’ombre (1984) et Grosse fatigue (1994) et le premier dans lequel il ne joue pas. Autre différence, la cinquantaine et sa crise approchant, Mauvaise passe se veut plus « torturé ». Fini les comédies, notre Michou a mûri et est devenu plus sérieux, plus « profond ». Bon, avec un sujet pareil, ça « m’interpellait quelque part », comme on dit. Vous savez ma (relative) fascination pour le métier d’acteur porno (du moins dans les 70’s parce que maintenant, se bourrer de Viagra et se faire des piquouses dans la bite, merci bien) : être payé pour baiser des « canons », y’a pas grand-chose de mieux comme plan (pour ceux qu’ont les capacités, bien sûr). Mieux en tous cas que de pointer 7 à 8 heures par jour, 5 jours sur 7, dix mois et demi sur douze, pendant 43 ans (pour le moment) à l’usine (ah non, chez nous y’en n'a plus…) ou au bureau, enfin, à mon avis. Alors à priori, escort-boy, c’est un peu pareil. Et bien figurez-vous que votre serviteur a failli en faire une, de « passe », il y a 2-3 ans. Par curiosité, j’avais en effet créé un profil sur deux sites spécialisés, Tescort et Escorte.com. Photo prise dans ma glace, pas à poil, juste torse nu et visage flouté, évidemment et petite annonce. Le nombre de vues, bien qu’infiniment moins élevé que celui de mes « consœurs », laissait signifier qu’il y avait là un « marché », sans que je sache si les visites émanaient d’hommes ou de femmes (mon annonce spécifiait naturellement « pour femmes uniquement » mais ça, on ne le découvre qu’en la lisant, justement). Et un après-midi, un appel (alors que j’indiquais dans l’annonce « premier contact par SMS uniquement »). Numéro inconnu mais comme c’était justement à un moment où j’attendais un appel, j’ai répondu. Je n’aurai pas dû : il s’agissait d’une cliente potentielle. Qui, au son de ma voix peu assurée et lorsque je lui demandais de me contacter plutôt par SMS, me raccrocha au nez par un « Ah, d’accord… ». Mais bon, de toutes façons, je ne pense pas que j’aurais eu le cran d’assurer cette « prestation ». Mon handicap, tout d’abord (phobie sociale) et puis comme tout, c’est un « métier » et enfin, l’argent fausse et gâche tout (comme d’hab). C’est une perversion. Quoique, j’avais envisagé de faire un « remboursée si non satisfaite » 😄... Je supprimai alors dans la foulée mes deux annonces sur les sites en question. Mais revenons-en au film. Schéma classique : l’excitation et la réussite au début, avant la descente aux enfers (drogue, relations amicale et amoureuse détériorées, échec…). Auteuil se fond à nouveau à merveille dans son personnage et n’hésite pas, comme il le fit chez Téchiné (Les voleurs) et peut-être ailleurs, à nous montrer sa raie lors de ses ébats avec ses clientes. Le film s’achève positivement, sur une pirouette. Pute un jour, pute toujours. Et puis on en est tous une puisqu’on a tous quelque chose à vendre (un produit, des « compétences », notre « force de travail »…).
 

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