vendredi 7 novembre 2025

Le récidiviste (1978), d’Ulu Grosbard

 

C’est l’histoire de Max Dembo (Dustin Hoffman, moustache et rouflaquettes), petit délinquant, qui pour la troisième fois sort de la vraie prison pour intégrer celle « à ciel ouvert », c’est-à-dire la vie. Il est en liberté surveillée (comme nous tous, en somme) et conditionnelle. Son souhait est de se « réinsérer dans la société » et de faire « comme tout le monde », c’est-à-dire trouver du travail et fonder un foyer. Comme dit Agnès Jaoui dans Cuisine et dépendances, « il vaut mieux un épanouissement classique que pas d’épanouissement du tout »… Etant donné ses « hard skills » et ses « soft skills », il ne sera pas trop regardant sur l’emploi, tant pis s’il n’a pas le « pack » tickets resto / prise en charge de la mutuelle et du transport à 50% / prime « partage de la valeur »… Et de fait, une jeunette (Theresa Russell) lui dégote un job (aujourd’hui on appelle ça une « chasseuse de têtes » ou un « agent de placement »… Et oui, on nous « place », comme des objets…) tout en bas de l’échelle sociale (ramassage de canettes dans une usine). Comme il tombe sous son charme, il l’invite à diner pour fêter son recrutement. Tout semble donc aller pour le mieux mais patatras : un de ses vieux potes (Gary Busey) se drogue dans sa chambre d’hôtel et le policier chargé de la surveillance de Dembo, y décelant un indice, pense qu’il a « replongé » et le remet illico en taule. Désabusé, notre héros reprend, une fois libéré, sa vie de malfaiteur, en compagnie d’un autre ami (Harry Dean Stanton) qui s’était lui aussi « rangé ». Et oui, la vie lui fait des misères mais comme il est Dustin Hoffman (ce qui n’est pas donné à tout le monde), il fait des pieds et des mains pour s’en sortir et y parvient à peu près. Petit polar « à l’ancienne » plaisant, avec fatalement des incohérences (le mec, il se met une cagoule pour braquer une supérette de nuit mais reste à visage découvert pour une banque et une bijouterie…) mais qui vaut surtout pour la présence de Dustin car n'oublions pas que « quand il rentre dans un plan, il ne rentre pas dans un plan, il rentre dans la vie, quoi, il rentre dans notre salon » (Pierre Arditi, qui d’ailleurs lui prête sa voix française au doublage).    

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire