lundi 25 août 2025

Le lieu du crime (1986) / Les innocents (1987), d’André Téchiné

 

« Dans la vie, on n’a pas l’choix : ou on est ivre, ou on est triste. » (Jean-Claude Brialy dans Les innocents)

Deux Téchiné pour le « prix » d’un. Mais quelle mouche m’a donc piqué pour que je m’inflige la filmographie de ce cinéaste, à priori à mille lieues de mes préoccupations ? C’est que ce gars-là est considéré par ses pairs comme un « géant du cinéma français »… Et de fait, la liste des comédiennes et comédiens qu’il a eu sous ses ordres a de quoi donner le tournis : Moreau (Jeanne), Pisier, Depardieu, Adjani, Brialy, Huppert, Dewaere, Trintignant (Jean-Louis), Binoche, Wilson (Lambert), Lanoux, Darrieux (Danielle), Bonnaire, Noiret, Béart (Emmanuelle), Vincent (Hélène), Auteuil, Magimel, Amalric, Blanc (Michel), Dussollier, Bouquet (Carole), Canet and, last but not least, l’un des derniers mythes français, Catherine Deneuve, qu’il dirigera à pas moins de huit reprises. Soit une bonne partie du « gratin » du cinéma hexagonal. Il révéla aussi Elodie Bouchez, Wadeck Stanczak, Pascal Greggory, Gaël Morel, Stéphane Rideau ou encore Gaspard Ulliel. Nous nous trouvons là dans du cinéma d’auteur qui construit une « œuvre », ayant pour principaux thèmes les amours impossibles (ou contrariés), les rapports familiaux, l’homosexualité (Téchiné l’est lui-même), le tout parsemé (conjointement ou au choix) de faits divers, de considérations politico-sociales, de fragments autobiographiques et de scènes de nu ou de sexe gratuites faussement « provoc ». Ceci posé, ces deux films, mineurs et aux scénarios abracadabrantesques, ne valent pas tripette. Dans Le lieu du crime, Catherine Deneuve, mère d’un garçon au caractère difficile, s’éprend d’un fugitif évadé de prison (Wadeck Stanczak) qui avait racketté mais aussi sauvé celui-ci en tuant son complice. Quant à Les innocents, il voit la surdouée précoce Sandrine Bonnaire (alternant toujours regard ombrageux et sourire éclatant), pourtant à la base pas attirée par les hommes, tomber amoureuse simultanément de deux jeunes hommes, un « beur » (le futur cinéaste Abdellatif Kechiche, qui nous montre ses « attributs ») et un militant d’extrême-droite repenti (Simon de La Brosse) qu’il a tabassé pour se venger d’un incendie raciste auquel ce dernier avait participé et qui avait occasionné des brûlures au visage d’un membre de sa communauté. Bref, deux histoires hautement improbables. Ah, l’amûûûûr, toujours l’amûûûûr…

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