mardi 24 juin 2025

Aimer, boire et chanter (2014), d’Alain Resnais

 

« Sexuellement, c’est plutôt le calme plat depuis longtemps… Comme ils disent dans les westerns : ça fait longtemps que les caravanes ne passent plus par ici… »

C’est l’histoire de George, atteint d’un cancer en phase terminale (il n’en a plus que pour six mois, tout au plus) et de trois couples, dans le Yorkshire : son ex-femme Monica (Sandrine Kiberlain) et son nouveau compagnon, l’agriculteur Siméon (André Dussollier) ; son meilleur ami Jack (Michel Vuillermoz) et son épouse Tamara (Caroline Silhol) ; son premier amour Kathryn (Sabine Azéma) et son mari Colin (Hippolyte Girardot). Acteur avec Tamara, Kathryn et Colin dans une petite troupe de théâtre en pleine répétition d’une pièce, George exerce une forte attraction sur chacune des femmes, mettant en péril les trois couples.

Dernier (et encore plutôt bon) film du « magicien » Resnais, disparu quelques semaines avant sa sortie française et troisième adaptation d’une pièce du dramaturge britannique Alan Ayckbourn, après le pari fou Smoking / No smoking en 1993 et Cœurs (dont j’ai aussi un très bon souvenir) en 2006. Oui, c’est (ô combien !) du théâtre mais aussi du cinéma. Quelques similitudes avec Smoking… : le Yorkshire, les décors en carton-pâte, les dessins de BD (générique du début dans Smoking…, interludes montrant dans quel domicile aura lieu la scène suivante ici), beaucoup de scènes à deux personnages (mais six interprètes ici, en lieu et place du seul duo Arditi / Azéma dans Smoking…). Azéma (dernière épouse du réalisateur) retrouve son rôle habituel de femme enjouée et pétillante tandis que George, autour duquel tourne toute l’intrigue, sera invisible tout au long du film. Le final donne lieu à un rebondissement inattendu. Par ses facéties et sa vitalité jamais démenties, le cinéaste parvient à moderniser un genre (le vaudeville) qui, sans ça, sentirait sérieusement la naphtaline.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire