« Si on fait assez peur
aux gens, on arrive à leur faire faire n’importe quoi. Ils se rallieront à la
première personne qui leur promettra une solution, quelle qu’elle soit… »
C’est l’histoire d’un groupe de personnes qui se terrent dans un petit supermarché de l’Amérique « profonde » (qui en manque un peu, de « profondeur »…). Motif : à l’extérieur, une brume épaisse et cachées à l’intérieur de celle-ci, d’effrayantes créatures. Mais bien que relativement protégés par le bâtiment, les occupants devront faire face à un autre danger : la nature humaine quand elle est confrontée à la peur…
Ce film, vu au cinoche à l’époque,
m’avait profondément marqué par sa fin, atroce, d’une grande noirceur et
totalement non-conventionnelle (bien que peu crédible selon moi mais vous
expliquer pourquoi reviendrait à vous « spoiler », je m’abstiens donc
de le faire). Un « happy end » qui n’en est pas vraiment un, pas du
tout même. Voila qui nous change des autres productions formatées de ce genre. Frank
Darabont adapte pour la troisième fois un récit de Stephen King (filon semble-t-il
inépuisable) mais en a justement changé la fin. Les évadés, j’avais aimé même
si je le trouve un poil surestimé. J’ai par contre fait l’impasse sur La ligne
verte car faire pleurer sur la peine capitale, de Dernière danse à Dancer in
the dark, en passant par La dernière marche ou chez nous Une affaire de femmes,
on en a soupé. Avant ce terrible et douloureux épilogue, un film de monstres efficace,
alternant scènes d’action choc et moments d’accalmie, centrés sur la psychologie
d’une poignée de personnages, incarnés par des acteurs peu connus (j’ai dû
reconnaitre une ou deux trognes). On trouvera l’employé effacé qui se révèlera
face à l’adversité, la vioque « qui en a dans le pantalon », le père
de famille qui prend les choses en mains, les lâches, les inconscients qui
bravent le danger car n’y croyant pas, la jeune femme idéaliste ou encore l’intégriste
religieuse qui prend cette épreuve comme une vengeance divine sur les « mécréants ».
Le film d’horreur se double alors d’un constat désespéré sur la nature humaine,
facilement manipulable et dont l’aspect « civilisé » s’avère très
fragile en temps de crise(s) (surtout dans un pays comme les « States »),
ce qui, vu de 2025, le rend étonnamment visionnaire (même si en 2007, c’était
déjà la m….).

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