lundi 31 mars 2025

Full Metal Jacket (1987), de Stanley Kubrick

 

« Je vis dans un monde merdique, ça oui. Mais je suis vivant. Et je n’ai pas peur. »

C’est l’histoire de soldats du Corps des Marines à la fin des années 60, de leur apprentissage dans un camp militaire sous l’autorité d’un redoutable sergent jusqu’à l’offensive du Têt lors de la guerre du Vietnam.

Y’a qui dedans ? Comme souvent chez Kubrick, des acteurs pas très connus : Matthew Modine, Adam Baldwin (aucun lien de parenté avec les membres de la fratrie du même nom), Vincent D’Onofrio et R. Lee Ermey dans un pur rôle de composition (lui-même ancien instructeur du Corps des Marines avant de devenir acteur).

Et c’est bien ? C’est sûr, Kubrick, c’est pas rien. Mais moi, voyez-vous, les films de guerre (les uniformes, la soumission à la hiérarchie, toussa…), c’est comme ceux historiques à costumes, j’abhorre. Ben pourquoi t’as regardé, alors, connard ? Pour ma culture générale, ducon et pour pouvoir dire « je l’ai vu », ce « chef-d’œuvre ». Et parce que Kubrick, c’est pas rien, quand même (oui, je l’ai déjà dit). Le film est divisé en deux parties, s’achevant chacune par un évènement dramatique. Dans la première (environ 40 minutes), que j’ai largement préféré, on suit les Marines en camp d’entrainement sous le commandement d’un instructeur irascible qui les harangue sous des tombereaux d’injures (« tas de merde », « sacs à foutre », etc…). Comique tellement c’est outrancier mais probablement réaliste. Après ça, on a droit à une heure avec la même troupe de soldats pendant la guerre du Vietnam, avec son lot de combats, de fusillades, d’horreurs et de remises en question morales.

Beignet pourri : oui

Charnier : oui

Femme à poil : non

samedi 29 mars 2025

Le bruit des glaçons (2010), de Bertrand Blier

 

« J’ai toujours été fragile. C’est pour ça que je suis devenu écrivain. Et alcoolique. Je sais plus dans quel ordre… »

C’est l’histoire d’un écrivain déprimé et alcoolique, retranché avec sa bonniche dans sa maison de campagne, qui reçoit la visite de… son cancer.

C’est l’histoire de Bertrand Blier qui tourne en rond (même si le script daterait de l’époque de Tenue de soirée). Il l’avoue lui-même dans l’entretien en bonus du DVD : « on raconte toujours la même chose ». On aura donc à nouveau une « réflexion » sur la vie, l’amour, la mort et, ici (un peu), la parenté. Il y a toujours des choses qui reviennent chez le réalisateur : le caddie (Les Valseuses, Merci la vie, Convoi exceptionnel), un duo ou trio d’acteurs (souvent deux hommes et une femme), une entame forte pour capter et embarquer le spectateur (procédé revendiqué), des héros paumés, en rupture, un personnage qui incarne la Mort (ici ou dans Les côtelettes)… A quoi ça me fait penser, ça ? Ah oui, à une parodie de Mozinor : Luc Besson et son « générateur de scénario aléatoire », aux possibilités infinies.    

C’est avec qui ? Jean Dujardin dans le rôle de l’écrivain à la dérive et Albert Dupontel dans celui du « crabe ». Le premier m’indiffère, le second c’est déjà mieux mais pas méga-fan non plus. Anne Alvaro, remarquable dans Le goût des autres, joue la bonne et Myriam Boyer son cancer. Enfin, Blier a encore réussi à « caser » sa Farida Rahouadj en agent immobilier cette fois, pour deux courtes scènes insignifiantes.

Et c’est bien ? Le making-of montre que si les protagonistes se sont bien amusés sur le tournage (évidemment, avec Dujardin et Dupontel, il a fallu en faire, des prises…), il n’en va pas forcément de même pour le spectateur, pour moi en tous cas. Contrairement aux Côtelettes, de loin mon préféré du réalisateur lors de ces plus laborieuses années 2000 et suivantes, je n’ai pas réussi à entrer pleinement dans son nouveau délire cinématographique.

Seau à glace : oui

Piscine : oui

Femme à poil :  Christa Theret, dans le rôle de la prostituée de Dujardin, nous montre le haut en sortant de la piscine

vendredi 28 mars 2025

Tandem (1987), de Patrice Leconte

 

« Ne vous excusez pas. Vous ne pouviez pas savoir que vous étiez invité au club des cons. »

C’est l’histoire de Miguel… euh, Michel Mortez, « vieux beau » un peu pathétique et animateur de radio sur le retour, de Rivetot, son fidèle assistant et homme à tout faire et de leur jeu radiophonique itinérant La langue au chat. Les petites villes de province, les candidats, les hôtels miteux, les repas chez les notables locaux… Tous les jours c’est pareil et tous les jours c’est différent. Un jour, Rivetot apprend que leur émission va être supprimée. Conscient qu’elle est pour ainsi dire la seule raison de vivre de Mortez, il décide de ne pas lui faire part de cette terrible nouvelle.

Y’a qui dedans ? Jean Rochefort, qui trouve en Mortez un rôle à sa (dé)mesure et Gérard Jugnot, sans moustache mais avec moumoute, qui change de registre et apparait pour une fois plutôt sympathique. Plus une belle galerie de seconds rôles (Jean-Claude Dreyfus en notable, Julie Jézéquel en soubrette libérée ou encore Ged Marlon en candidat-surprise à très faible culture générale trouvé sur le bord de la route).

Et c’est bien ? Tout est dantesque, ici. Le scénario, entre « road » et « buddy movie » (oui, encore), est des plus originaux. Le duo d’acteur est idéal et le film oscille avec bonheur entre moments comiques et d’autres plus émouvants. Et des scènes mémorables, en veux-tu en voilà : Rochefort ivre au casino ou pris d’une crise d’angoisse dans la chambre d’hôtel (« Les deux lits, la table de nuit au milieu, les appliques dorées, le cagibi – salle de bain, les couvre-lits synthétiques… ») ; le barman de l’hôtel, homo sous ses attraits bourrus (« J’te fais une petite pipe, Michel ? ») ; le repas chez les notables, où Rochefort est assailli par les questions d’un Jean-Claude Dreyfus exalté ; Julie Jézéquel glaçant Jugnot avec ses allusions salaces (« T’as déjà imaginé ton père en plein orgasme ? ») ; Ged Marlon, grignotant des chips et incapable de répondre à la moindre question (pourtant faciles : bacille de Koch, Statue de la Liberté…) lors du jeu improvisé, après s’être fait houspillé pour avoir pique-niqué trop près du bord de la route par un Rochefort excédé (« On devrait créer des brigades esthétiques et interdire le port du survêtement en dehors des enceintes des stades ! ») ; la scène entre Sylvie Granotier et Rochefort (« Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire de mal » - « Et bien, c’est fait. Bonsoir »)… Ne reste plus qu’à ajouter Il mio rifugio, un poignant piano-voix chanté de sa voix rauque par le franco-italien Richard Cocciante, qui parcourt tout le film. Patrice Leconte n’avait jusqu’ici réalisé que des comédies et un film d’action (Les spécialistes). Cette première incursion dans un registre plus grave et intimiste (même si toujours drôle) est un coup de maître. Il récidivera deux ans plus tard avec Monsieur Hire. De façon plus personnelle, ce film a aussi une résonnance particulière pour moi dans la mesure où je l’ai vu de nombreuses fois dans mon adolescence en compagnie de mon défunt père, lui-même animateur d’une radio locale (bénévolement, dans le domaine culturel puis politique) un peu fantasque et portant le même prénom que le personnage principal. 

Pompiste : oui

Chien rouge : non

Hôtel « 3 étoiles » : non

Homme ou femme à poil : un plan furtif sur une paire de fesses recevant une piqure, supposée appartenir à Rochefort mais dont on peut raisonnablement douter que ce soit véritablement le cas

jeudi 27 mars 2025

Midnight Run (1988), de Martin Brest

 

C’est l’histoire de Jack Walsh, un ex-flic reconverti en chasseur de primes. Son agence l’a mis sur un gros coup : il doit mettre la main sur un comptable surnommé « le Duc » ayant escroqué son employeur, un mafieux à qui il a dérobé plusieurs millions de dollars pour les donner à des œuvres de charité. Walsh retrouve rapidement « le Duc » mais le FBI, la mafia et un autre chasseur de primes sont sur leurs traces.

Y’a qui dedans ? « Bobby » De Niro (putain, avec leurs conneries, impossible de ne pas penser à l'imitation de José Garcia, maintenant…) et Charles Grodin (vu dans Rosemary's Baby et la couillonnade Beethoven) dans les rôles principaux.

Et c’est bien ? Bonne comédie policière, par le réalisateur du Flic de Beverly Hills, avec les codes inhérents aux « road » et « buddy movies ». L’aspect polar est constamment adouci au profit de la bouffonnerie : on ne peut pas dire que les flics du FBI ou le second chasseur de primes soient très « fute-fute », de même que les mafieux, qui, au-delà de l’apparat, n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de Scarface ou des Affranchis, si vous voyez c’que j’veux dire… Et tant mieux du reste, cela nous évite les éclats de violence.

Chorizo and eggs : oui

Lunettes noires : oui

Femme à poil : non

Up 👍: un duo d’acteurs qui fonctionne à merveille ; récit rondement mené et sans (gros) temps mort

Down 👎: les inévitables facilités scénaristiques et le « happy end » attendu, marqué au sceau de la morale et de la rédemption

mercredi 26 mars 2025

La mort vous va si bien (1992), de Robert Zemeckis

 

C’est l’histoire d’un chirurgien esthétique alcoolique que se disputent son ex, une écrivaine ayant traversé un épisode de boulimie et sa nouvelle épouse, une chanteuse de comédie musicale narcissique sur le déclin. Les deux femmes, obsédées par le physique parfait et une éternelle jeunesse (tiens, ça ne vous rappelle rien ?), vont avoir recours aux services d’une mystérieuse détentrice d’une potion « magique ».

C’est avec qui ? Deux stars « sans âge », Bruce Willis et Meryl Streep. Goldie Hawn et la pulpeuse Isabella Rossellini (on en mangerait…) complètent le casting.

Et c’est comment ? Mieux que prévu. Un film que j’avais laissé trainer, moyennement emballé par le casting, le script et le réal (Zemeckis a été coopté par Spielberg et évolue comme lui généralement dans le grand spectacle un peu neuneu, cf. Forrest Gump). Mais comme il était dispo à ma médiathèque… Ce n’est pas la grande marrade mais ça se laisse voir sans déplaisir, les situations sont burlesques et bien entendu, les effets spéciaux sont étonnants.

Duel de pelles : oui

Trou dans l’estomac : oui

Femme à poil : oui (Isabella Rossellini et, furtivement, une autre femme, toutes deux de dos)

Up 👍: les effets spéciaux ; le côté burlesque ; le final

Down 👎: pas non plus hilarant

dimanche 23 mars 2025

La grande bouffe (1973), de Marco Ferreri

 

« Je ne sais pas si les féculents sont recommandés pour mon aérophagie… »

C’est l’histoire de quatre bonhommes, de bon niveau social (un pilote d’avion, un juge, un restaurateur et un présentateur télé), qui se retrouvent dans la villa de l’un d’eux pour un « séminaire gastronomique ». En réalité, ils y organisent leur suicide en mangeant jusqu’à ce que mort s’ensuive, tout en se livrant à une sexualité débridée avec quelques invitées (une institutrice et trois prostituées).

C’est l’histoire d’un des plus gros scandales (compréhensible) du Festival de Cannes, en 1973.

C’est l’histoire du film dont s’inspirèrent Michel Barny et Frédéric Lansac pour leur Mes nuits avec… Alice, Pénélope, Arnold, Maude et Richard (1976), possiblement le meilleur porno français de l’histoire.

C’est avec qui ? Deux Français (Philippe Noiret et Michel Piccoli) et deux Italiens (Ugo Tognazzi et Marcello Mastroianni). Et Andréa Ferréol.

Et c’est bien ? Le film va loin, pour 1973 et peut-être même encore aujourd’hui : festival de mets et de pets, inondation d’excréments, scènes de sexe... C’est l’un de ceux, avec entre autres Le dernier tango à Paris de Bertolucci, à avoir enfoncé les derniers coins dans la censure (il était interdit aux moins de 18 ans), avant son abolition en France avec l’arrivée au pouvoir de VGE en 1974. Andréa Ferréol, qui a dû grossir de 25 kilos pour le rôle de l’institutrice invitée par nos quatre larrons, donne de sa personne, s’asseyant fesses à l’air sur un gâteau ou se faisant toucher la chatte (nue) par Mastroianni. Les rôles semblent bien définis : à Piccoli les flatulences, à Noiret les fellations (suggérées, je vous rassure…) et aux « ritals » de montrer leur cul. Avis à ceux qui ne craignent pas les… indigestions…

Bugatti type 37 : oui

Tête de cochon : oui

Homme et femme à poil : oui (Ferréol, tout ; Tognazzi et Mastroianni, le cul)

Up 👍: satire drolatique de la bourgeoisie et des excès du consumérisme, où l’homme est réduit à ses instincts les plus primaires : bouffer et baiser

Down 👎: faut tout de même parfois un peu « s’accrocher »…

jeudi 20 mars 2025

Les acteurs (2000), de Bertrand Blier

 

« C’est la réplique qui est magnifique. Il suffit de la dire. »

C’est l’histoire d’acteurs (comme le titre l’indique) et des grands, du « brutal », comme dirait l’autre, qui se rencontrent, se parlent d’eux et de leur métier. Et c’est tout ? Oui.

Y’a qui dedans ? La plupart (pas tous : manquent Noiret, Rochefort et d’autres, sans doute) des plus grands acteurs français encore de ce monde à l’époque du tournage (1999/2000). Quasiment que des mecs, très peu de nanas (essentiellement Dominique Blanc et Josiane Balasko). Du coup, pour cette fois, le corps féminin n’est pas considéré comme un « libre-service »…

Et c’est comment ? Décevant. On ne peut franchement pas dire qu’on se fend la poire à s’en décrocher la mâchoire. Serrault et « Bébel » cabotinent, Delon fait un bref monologue, Marielle fait du Marielle et Galabru n’a aucun texte (!). Faut même se farcir « l’amicale Macroniste » (Arditi / Berléand)… J’ai bien aimé Brialy et Claude Rich, par contre. Il y a bien quelques répliques qui font mouche mais rien n’accroche sur la longueur, la dérision de commande tombe à plat et ça ne raconte rien, ou pas grand-chose. Du gâchis.

Fauteuil roulant : oui

Pot d’eau chaude : oui

Femme ou homme à poil : non

Up 👍: quelques répliques et acteurs qui se sortent de la « grisaille » ambiante

Down 👎: manque de drôlerie et d’intérêt

mercredi 19 mars 2025

Le fantôme de la liberté (1974), de Luis Buñuel

 

« Non, ne partez pas… Que les moines restent, au moins ! »

C’est l’histoire… inracontable de plusieurs histoires. Une sorte de film à sketchs mais reliés entre eux. On suit l’histoire d’un personnage qui en croise un autre, dont on suit à son tour l’histoire et ainsi de suite. Un couple intercepte les photos, qu’il juge obscènes, données à sa fille par un inconnu dans un parc et licencie sur le champ sa bonne qui en avait la garde. Des photos… de monuments parisiens… ; une infirmière se voit contrainte de passer une nuit dans une auberge, où elle rencontre quatre moines, un jeune homme avec sa bien plus âgée compagne et… un couple sadomasochiste ; un professeur tient un cours sur l’évolution des mœurs dans une caserne de policiers. Il leur narre une réunion entre amis fictive où les convives discutent autour d’une table tout en faisant leurs besoins avant, si l’envie leur prend, d’aller s’enfermer seul dans la salle à manger pour se restaurer ; un couple lance un avis de recherche pour retrouver sa petite fille disparue dans son école… alors qu’elle se trouve sous ses yeux ; un assassin fusille des badauds au hasard du haut d’une tour. Arrêté et jugé, il est condamné à mort et… libéré sur le champ, félicité, signant même des autographes ; un « vrai faux » (à moins que ce ne soit l’inverse ?) préfet de police se fait interpeller dans son caveau familial : sa défunte sœur… venait de lui téléphoner.

C’est avec qui ? Jean-Claude Brialy, Michael Lonsdale, Jean Rochefort, Julien Bertheau, Michel Piccoli, Claude Piéplu. On reconnait aussi Paul Frankeur (qui décèdera peu après), Pierre Maguelon, Orane Demazis, Jean Rougerie, la pauvre Marie-France Pisier (décédée curieusement et mêlée malgré elle à l’ignominieuse « affaire Duhamel »), Paul Le Person et le jeune futur humoriste Guy Montagné dans le rôle d’un moine.

Et c’est bien ? Mon Buñuel préféré (pour le moment). La construction du film et ses saynètes sont géniales. Tous les postulats de la raison et de la bienséance sont renversés. Jubilatoire.

Autruche : oui

Photo de l’Arc de Triomphe : oui

Femme et homme à poil : oui. Adriana Asti nous montre sa magnifique poitrine et Michael Lonsdale son postérieur, avant qu’il n’aille se le faire fouetter. On a aussi le haut et le bas de la doublure de la compagne âgée du jeune homme à l’auberge

lundi 17 mars 2025

Thelma & Louise (1991), de Ridley Scott

 

C’est l’histoire de Thelma, femme au foyer bridée et brimée par son beauf de mari (toute la panoplie : la petite moustache, la gourmette, le marcel, le pack de bière devant le match télévisé de foot américain…) et de son amie Louise, serveuse dans une cafétéria, qui décident de passer un week-end « entre filles ». Hélas pour elles, leur passage dans une boite de nuit tourne mal : Louise abat un homme qui s’apprêtait à violer Thelma. Dès lors, pas d’autre issue que la fuite à travers l’Amérique…

Y’a qui dedans ? Geena Davis et Susan Sarandon (une femme bien) en sont les héroïnes. Elles sont accompagnées de Michael Madsen, Harvey Keitel et d’un Brad Pitt (plus vieux que notre ancien Premier Ministre Jean Castex. Ca casse un peu le mythe, hein ?) alors en tout début de carrière.

Et c’est bien ? Pffff, cette question… Rien que d’en parler, j’en ai les larmes aux yeux. Alors le fameux final, c’est carrément les « grandes eaux ». Mais bon, je chiale à tout, de toutes façons (un drame, un visage, une chanson au hasard, Back To Black d'Amy « Maison du vin » la bien nommée ou Heaven Or Las Vegas des Cocteau Twins – et même… une interview de Dominique De Villepin, c’est dire…). Ce n’est pas, je pense, faire injure à Susan Sarandon que de dire que c’est Geena Davis (de dix ans sa cadette) qui porte littéralement le film de bout en bout. Quelle expressivité, l’anti-Steven Seagal ! A l’exception notable de Madsen et Keitel, tous les mecs sont des connards et se font bien remettre à leur place (voire pire) par nos deux dames de choc (à part Pitt qui s’en sort en les bananant). Alors bien sûr, à notre époque de guerre des sexes, le film passe pour un puissant et précurseur manifeste féministe. Mais il y a 34 années de ça (même si j’ai dû le voir quelques années après sa sortie), on ne se posait pas toutes ces questions. Femmes ou hommes, c’était juste un sacré bon film. Et ça le reste toujours. « Iconique », comme diraient les « Gén Z »…

Cadillac turquoise : oui

Cycliste rasta : oui

Femme et homme à poil : y’a bien une scène de cul entre Geena Davis et Brad Pitt mais c’est filmé de façon à ce qu’on ne voit rien ou presque

dimanche 16 mars 2025

Belle de jour (1967), de Luis Buñuel

 

C’est l’histoire d’une nana insatisfaite sexuellement par son mari et sujette à des fantasmes masochistes. Ayant pris connaissance de l’existence d’une maison close, elle s’y présente et commence à y faire des « passes » mais uniquement de 14 à 17 heures, ce qui lui vaudra le surnom de « Belle de jour ». Mais certaines rencontres vont bouleverser cette nouvelle vie.

C’est l’histoire du film que Jean-Claude Roy, alias Patrick Aubin, parodiera pour son porno Les après-midi d'une bourgeoise en chaleur de 1980, avec Cathy Stewart dans le rôle-titre.

Y’a qui dedans ? Notre Catherine Deneuve nationale comme héroïne, Jean Sorel dans le rôle de son mari, Michel Piccoli dans celui d’un ami du couple et épris de la dame et Geneviève Page (décédée à la dernière Saint-Valentin, 97 piges aux fraises) comme tenancière du bordel. On reconnait aussi Françoise Fabian en prostituée et Francis Blanche parmi les clients.

Dites donc, Monsieur Buñuel, vous n’auriez pas un petit problème avec la gent féminine, par hasard ? Non parce qu’entre Cet obscur objet du désir et ici, qu’est-ce qu’elles se prennent… Seau d’eau, gifles ou boue dans la tronche, coups de fouet, viol (suggéré), insultes (« sacs à m…. »)… Peines de cœur ? Absence du père et enfance passée avec môman ? C’est ce que nous verrons lors de la prochaine séance. Carte Vitale, je vous prie. Cela vous fera 55 euros. Espèces ou carte bleue ?

Fouet : oui

Calèche : oui

Femme à poil : presque (Catherine nue sous un voile noir, on ne voit donc pas grand-chose…)

Up 👍: scénario original

Down 👎: puisqu’il faut dire quelque chose… La scène d’ouverture, fantasmée et assez dure, où Cath’ se fait violenter par deux types à la demande et sous les yeux de son mari (j’ai du mal avec la violence envers les femmes ou les enfants. Juste un petit mauvais moment à passer…)

vendredi 14 mars 2025

Brazil (1985), de Terry Gilliam

 

C’est l’histoire d’un type sans ambition, coincé entre une mère interventionniste et son emploi au sein du Ministère de l’Information d’un Etat totalitaire dirigé par les machines. Ses rêves, dans lesquels il se transforme en super-héros au secours d’une fée en danger, lui permettent de s’échapper de ce morne quotidien. Mais un jour, dans le cadre de la résolution d’une erreur administrative, il tombe sur la femme de ses rêves.

C’est avec qui ? Des pas ou peu connus : Jonathan Pryce dans le rôle du héros, Katherine Helmond dans celui de sa mère et Kim Greist dans celui de l’élue de son cœur. Mais aussi Bob Hoskins, Michael Palin (oui, le Monty Python bègue d’Un poisson nommé Wanda) et Robert De Niro (toujours bizarre de le voir ailleurs que dans un polar mafieux).

Et c’est bien ? La critique, visionnaire, de ce monde dystopique, déshumanisé, standardisé et mercantile et de l’absurdité de la complexité bureaucratique qui l’accompagne donne lieu à quelques scènes réjouissantes de drôlerie. Viennent s’y greffer une banale amourette et une tentative de rébellion « terroriste ». Par contre, les effets spéciaux et les décors en carton-pâte ont pris un sacré coup de vieux derrière les oreilles (un peu comme dans Total Recall). C’est vrai que les années 80, comme pour la musique, ça vieillit souvent mal. Et ces ailes ridicules du héros dans les rêves…

Mouche : oui

Centrale nucléaire : oui

Femme à poil : presque (Kim Greist, assise de dos)

Up 👍: description visionnaire du monde moderne ; scènes comiques, souvent liées aux excès bureaucratiques et consuméristes

Down 👎: extrêmement daté au niveau des décors et effets spéciaux

jeudi 13 mars 2025

Cop Land (1997), de James Mangold

 

C’est l’histoire d’une bande de flics. Des gentils, des méchants et des « on sait pas trop ». Profitant de prêts immobiliers avantageux, ils se sont installés en banlieue de New York pour une meilleure qualité de vie, créant de fait une sorte de cité-dortoir dont ils ont confié la charge à un shérif pataud, « bonne poire » et à moitié sourd. Mais une bavure va rompre ce fragile équilibre.

Y’a qui dedans ? « Sly » Stallone dans un étonnant contre-emploi (il joue le fameux shérif de la ville) et les « Scorsesiens » Bob De Niro (Raging Bull, Casino), Harvey Keitel (Mean Streets, Taxi Driver) et Ray Liotta (Les Affranchis). Manquait plus que Joe Pesci… Oui, c’est un film de mecs.

Et c’est bien ? Faut aimer la flicaille… Mais bon, avec un tel casting, on peut passer sur certaines choses. Un bon polar « à l’ancienne », honnête mais pas mémorable. Le film aurait pu s’appeler Ne réveillez pas un flic qui dort ou Les Ripoux mais c’était déjà pris. Même si techniquement, Stallone n’est pas vraiment un flic, à cause de son handicap.

Peluche : oui

Platine vinyle : oui

Femme à poil : non

Up 👍: le casting « 5 étoiles »

Down 👎: éventuellement le final et ses facilités

mercredi 12 mars 2025

Erin Brockovich, seule contre tous (2000), de Steven Soderbergh

 

C’est l’histoire (vraie)… d’Erin Brockovich, mère « célibattante » de trois enfants, précaire, qui parvient à se faire embaucher dans un cabinet d’avocat. Travaillant sur un dossier mineur d'indemnisation immobilière, ce qu’elle va découvrir (contamination de l’eau potable par des rejets toxiques de chrome hexavalent par la firme PG&E) va la mener à mettre à genoux une puissante multinationale, telle David contre Goliath.

Y’a qui dedans ? Notre Pretty Woman récemment auréolée d’un César d’honneur, la solaire Julia Roberts qui obtiendra un Oscar pour ce rôle. Quel charisme, cette nana, c’est l’anti-Cure / Joy Division, son sourire (qu’elle a aussi grand que sa bouche, comme Diana Ross ou Muriel Moreno de Niagara) illumine la pièce dans ses moindres recoins. Et aussi Albert Finney, Aaron Eckhart et, dans un caméo de serveuse, la véritable Erin Brockovich (très belle femme elle aussi).

Et c’est comment ? Très bien. Comme quoi, c’est pas compliqué. Une bonne histoire, une actrice qui porte le film de bout en bout, un peu d’humour, de l’émotion (avec certes son petit lot de passages attendus, cf. les tensions avec ses enfants ou son nouveau petit ami, délaissés), aucun acte de violence et le tour est joué. La musique est également très bien. Les contes de fées qui exaltent les valeurs de travail, de courage et de sacrifice, les Ricains adorent ça. 2000, Hollywood n’était pas encore tout à fait mort, les séries et les plateformes ne faisaient pas encore la loi.

Minerve du cou : oui

Paperasse : oui, et pas qu’un peu

Femme à poil : non

Up 👍: Julia Roberts ; une histoire intéressante à suivre

Down 👎: j’en aurais bien pris pour 15-20 minutes de plus (l’issue, positive, est vite expédiée)

Sixième sens (1999), de M. Night Shyamalan

 

« Et tu en vois souvent ? » - « Tout le temps. Il y en a partout. »

C’est l’histoire d’un psychologue pour enfants qui reste sur un échec patent, un jeune qu’il n’a pas su aider et qui s’est fait sauter le caisson. Alors quand se présente son nouveau patient, un enfant mystérieux et taciturne, il va tout faire pour l’aider, au risque de compromettre son couple. Il s’avère que l’enfant en question est doté d’un curieux pouvoir.

Et il meurt, à la fin ? Ben non puisque… il est mort dès le début.

C’est avec qui ? Bruce « wannabe acteur dramatique » Willis, Toni Collette et un mioche qui avait déjà joué dans Forrest Gump, Haley Joel Osment.

Et c’est bien ? Ouh là, pas revu depuis des années, je ne me souvenais que du « twist » final (spécialité de Shyamalan), forcément… Comment a-t-on pu tomber dans le panneau à l’époque ? C’est mollasson, Willis traverse le film avec deux expressions (petits yeux mi-clos perçants et léger sourire 80% du temps ou inquiétude), le mioche est une tête de mule parfois arrogante, y’a les violons (sans regarder la fiche technique, j’ai deviné que le « score » était l’œuvre de James Newton Howard…), la brave mère célibataire dépassée et ces « jump scares » (apparitions soudaines, objets déplacés…) vus et revus ad nauseam… Le village (2004) sera beaucoup plus convaincant et constituera l’acmé de ce réalisateur.

Petits soldats : oui

Pièce de monnaie : oui

Femme à poil : oui mais prenant la douche derrière une porte vitrée donc on voit que dalle

Up 👍: le « twist » final, à la rigueur

Down 👎: bilan très léger pour en faire un classique, perd de son impact au fil du temps

mardi 11 mars 2025

Combien tu m’aimes ? (2005), de Bertrand Blier

 

« Oh ben tu sais, ma vie, c’est pas un musée… »

C’est l’histoire d’un mec, il a gagné gros au loto (plusieurs millions). Alors un soir, à Pigalle, il s’achète… une pute. Oui mais pas n’importe laquelle. Daniela, qu’elle s’appelle. Le genre « bombe atomique ». Elle accepte sa proposition de vivre avec lui. Mais son souteneur ne l’entend pas de cette oreille.

Oui, je fais mon « aggiornamento » Blier, comment vous avez deviné ?

Y’a qui dedans ? Le « monstre sacré » (et « sacré monstre »…) Gégé, comme souvent mais exit les Delon, Carmet, Belmondo, Noiret, Serrault, etc, Blier doit composer avec le « matos » de l’époque, ça descend donc d’une marche ou deux : Monica Bellucci (oui d’accord, elle est belle, y’a à manger mais pas trop mon style), un Inconnu gagné par « l’esprit de sérieux » (Bernard Campan), Jean-Pierre Darroussin (qui se sort brillamment d’un monologue, exercice toujours casse-gueule), Sara Forestier, Edouard Baer (pas à sa place) et il « case » encore sa meuf du moment (Farida Rahouadj), comme il le faisait pour Anouk Grinberg dans les années 90.

Et c’est comment ? Franchement pas terrible. Le récit est moins éclaté qu’à l’accoutumée, il y a bien quelques (rares) fulgurances langagières mais c’est quand même assez « plan-plan ». Un Blier en petite forme.

Stéthoscope : oui

Homme ou femme à poil : évidemment (Bellucci et Rahouadj les seins, Campan le cul)

Up 👍: quelques dialogues drôles ou poétiques

Down 👎: casting pas convaincant et histoire peu captivante

samedi 8 mars 2025

Le fugitif (1993), d’Andrew Davis

 

« Je n’ai pas tué ma femme ! » - « J’en n’ai rien à cirer ! »

C’est l’histoire d’un médecin accusé à tort du meurtre de sa femme, elle aussi médecin, et condamné à mort. Un transfert de prisonniers lui permet de s’échapper (ben oui, sinon le film dure un quart d’heure…). Il est alors pris en chasse par un « marshal » charismatique et opiniâtre qui ne le lâche pas d’une semelle mais échoue à le coffrer à plusieurs reprises (ben oui, sinon le film dure 45 minutes ou une heure…). Mais alors, c’est un gentil qui poursuit un autre gentil ? Oui mais le second gentil, au départ, il ne sait pas encore que le premier gentil est un gentil (et nous non plus, d’ailleurs), il croit que c’est un méchant. Oui mais le ou les vrais méchants, alors ? J’y viens… Nos deux gars vont mener leur enquête pour découvrir le véritable assassin de la femme. Et ils vont aboutir à la même conclusion (en même temps, vu qu’y’en a un qui suit l’autre à la trace, c’est logique…).

Y’a qui dedans ? Harrison Ford et Tommy Lee Jones. Contrairement à ce que je pensais, le premier est plus vieux que le second. Et Julianne Moore dans un petit rôle.

Et c’est bien ? Deux stars hollywoodiennes, du rythme, un « happy end », le cahier des charges du film du dimanche soir est respecté.

Prothèse de bras avec crochet : oui

Plongeon « où normalement on meurt mais pas lui » : oui

Femme à poil : non

Up 👍: Tommy Lee Jones, la classe

Down 👎: calibré, aucun enjeu

jeudi 6 mars 2025

Notre histoire (1984), de Bertrand Blier

 

« La vie est mal foutue, je vous l’accorde volontiers mais enfin, de temps en temps, à force de patauger dans le caca, on découvre une pépite… »

C’est l’histoire d’un mec, seul dans un train et plutôt déprimé, qui se fait allumer par une nana dans son compartiment. Pour une fois que c’est dans ce sens-là… Mais alors qu’elle ne voulait tirer qu’un coup, lui s’accroche à elle comme une moule à son rocher.

C’est l’histoire d’Alain Delon qui, en incarnant un alcoolo, casse son image et empoche un César pour son interprétation (le film obtiendra aussi celui des meilleurs scénario et dialogues). Et de Nathalie Baye qui s’impose comme l’une des meilleures actrices françaises de sa génération.

Y’a qui dedans ? Alain Delon et Nathalie Baye dans les rôles principaux donc mais aussi un truculent et savoureux Michel Galabru et une pléiade de seconds rôles ou de figurants encore peu connus à l’époque : Gérard Darmon, Jean-Pierre Darroussin, Jean-François Stévenin, Vincent Lindon, Bernard Farcy, Jean-Claude Dreyfus et Jean Réno.

Et c’est bien ? Bof. C’est du Blier, ça part dans tous les sens. Delon en fait des tonnes en alcoolo. Un peu long, j’ai failli m’endormir. Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris mais Baye joue en fait trois rôles, pris à trois moments de sa relation avec Delon.

Canette de bière : oui

Femme à poil : non

Up 👍: toute la scène chez Galabru, le cœur du film

Down 👎: ça s’essouffle

mardi 4 mars 2025

Magnolia (1999), de Paul Thomas Anderson

 

C’est l’histoire d’une dizaine de personnages qui se croisent ou pas mais ayant tous un lien entre eux. Un film « choral », donc. Il y a là un infirmier au chevet d’un mourant, sa femme dépassée par les évènements, son fils, conférencier masculiniste qui le déteste au plus haut point, un gentil flic « droit dans ses bottes », une junkie abusée sexuellement dans son enfance par son père, lui-même condamné par la maladie et présentateur d’un jeu télévisé auquel participe un enfant surdoué dont le père ne voit en lui qu’un moyen de gagner de l’argent. Et enfin, un ancien vainqueur de ce jeu cherchant à séduire par tous les moyens la personne qu’il aime (ouf !).

Y’a qui dedans ? Du lourd : Philip Seymour Hoffman, Julianne Moore, John C. Reilly, William H. Macy (inoubliable dans Fargo) et notre scientologue au sourire « Ultra Brite », Tom Cruise himself.

Et c’est bien ? A voir, oui mais pas nécessairement à conserver. Malgré les trois heures, on ne s’ennuie pas, le récit est fluide. Mais le film n’échappe malheureusement pas aux bons sentiments, aux scènes « tire-larmes », aux situations et personnages prévisibles (le bon flic au « grand cœur », le pauvre type en manque d’affection, le mec qui regrette ses péchés sentant sa fin proche…). Y’a même la chanson pop ultra-consensuelle typique que tous les personnages chantonnent au même moment (en mode « les sentiments sont universels, on est tous pareil dans nos différences », toussa…).

Pluie de crapauds : oui

Femme à poil : non

Up 👍: la réalisation virtuose ; le scénario, quand même bien torché

Down 👎: des clichés ; Moore et surtout Cruise qui en font des caisses (c’est bon, t’as pas eu l’Oscar du Meilleur second rôle mais t’as eu le Golden Globes…)

lundi 3 mars 2025

Un, deux, trois, soleil (1993), de Bertrand Blier

 

« Vous êtes en train de parler d’enculés ? Ça tombe bien, j’ai mis le survêtement… »

C’est l’histoire de Victorine, de son enfance dans une cité de Marseille entre une mère possessive et un père alcoolique à son destin de femme mariée et mère de deux enfants.

C’est l’histoire d’un type qui ne demande pas mieux que de se faire voler car « ça fait de la compagnie » et d’un autre qui n’hésite pas à tirer en pareil cas.

Y’a qui dedans ? Anouk Grinberg (compagne du réalisateur à l’époque), qui joue encore admirablement la « femme enfant » (les personnages jouent leur rôle à tous les âges), Myriam Boyer, Olivier Martinez et une poignée de grands acteurs : Marcello Mastroianni (quelques années avant sa mort), Jean-Pierre Marielle et Claude Brasseur.

Et c’est bien ? Bon, Bertand, je ne veux pas qu’on te « cancelle », j’ai horreur de ça et je sais bien que « ce n’est que du cinéma » mais tu pousse le bouchon un peu loin sur le viol (non montré mais suggéré ou évoqué à plusieurs reprises et toujours une femme seule face à plusieurs ados) et les attouchements, ça en devient embarrassant. L’interview d’Anouk après l’affaire « Depardieu / Moix », dans laquelle elle te charge un peu (en général, pas sur ce film en particulier), ajoute au malaise. Heureusement, il y a comme toujours des scènes et des dialogues, drôles (Myriam Boyer en écolière, hilarant) ou émouvants et bien sentis, qui viennent un peu le désamorcer. L’autre grief concerne le propos sur l’immigration et la délinquance, qui verse dans l’angélisme, la leçon de morale et la grosse provoc (la scène où Marielle dit à son jeune, noir et non armé – voleur : « tu es la chance de mon pays », l’encourageant à se marier avec une Française blanche « avec des gros nichons » et à lui faire des enfants). Une vision et un discours qui pouvaient faire illusion en 1993 mais qui ne sont hélas plus audibles dans la France de 2025. En somme, un film plus subversif en 2025 qu’il ne l’était il y a 32 ans et qui donnera de l’urticaire aussi bien à Eric Z. et Jordan B. qu’à Judith G. et Alice C.

Casanis : oui

Femme à poil : oui (l’actrice noire Irène Tassembédo, les seins)

Up 👍: Anouk Grinberg, excellente ; Myriam Boyer en écolière ; tournage dans ma bonne (?) ville de Marseille, oh putaing cong (j’ai reconnu quelques endroits)

Down 👎: la complaisance vis-à-vis du viol ; la provoc facile et moralisatrice

dimanche 2 mars 2025

The game (1997), de David Fincher


« Appelle ce numéro… Ils te mettent du piment dans la vie. »

C’est l’histoire d’un riche homme d’affaires cynique et distant, visiblement hanté par un trauma enfantin (son père s’étant suicidé en se jetant dans le vide) et de son frère, nettement plus fantasque, qui lui offre pour son anniversaire la carte de visite d’une société spécialisée dans l’évènementiel. Intrigué, il se rend dans leurs locaux. Le voila embarqué dans un « jeu » qui va bouleverser sa vie.

C’est l’histoire d’un film le cul entre deux chaises, qui jongle entre le thriller et la comédie dramatique.

C’est avec qui ? Michael Douglas (parfait dans ce genre de rôles), Sean Penn et Deborah Kara Unger.

Et c’est bien ? Après le choc Seven, Fincher déçoit inévitablement en frappant là où on ne l’attend pas. Mais n’est-ce pas là la marque des bons cinéastes ?

En tous cas, moi, un type qui me fait cadeau pour mon anniversaire d'un « jeu de rôles » où je risque à plusieurs reprises de passer à trépas, je ne lui tombe pas dans les bras, je lui fais la tête au carré ! 😄 Même si c'est mon frère... Heureusement, j'en n'ai pas.

Robot clown : oui

Stylo qui coule : oui

Femme à poil : non

Up 👍: le côté thriller

Down 👎: le final incohérent qui vire à la comédie